Chapitre 36
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 36
**** Cécile ****
Moi : S'il vous plaît, laissez-moi aller enterré mon fils... Laissez-moi sortir d'ici.
Je le regarde s'en aller.
J'ai bien envie de courir derrière lui mais je suis retenu par je ne sais pas trop quoi, j'ai peur en réalité.
Quand je finis par me lever, avec l'envie de le suivre, ma belle-mère m'en empêche en se plaçant devant la porte.
Belle-maman : Où comptes-tu aller ?
Moi ( essuyant mes larmes ) : Maman s'il te plaît, je veux le rattraper.
Belle-maman : Rattraper qui ? N'as-tu pas déjà assez fait ?
Moi ( suppliant ) : Maman s'il te plaît, il faut que je lui parle.
Belle-maman : Parler pour lui dire quoi ? Pour lui rappeler encore que tu viens de tuer votre fils ?
Moi : Ne dis ça passe maman s'il te plaît, je n'ai pas fait ça..
Belle-maman : Ah et tu as fait quoi ? Une mère qui abandonne son fils dans la voiture pour travailler, où a-t-on vu ça ? Quel est ce genre de responsabilités ? Comment appelles-tu ça si ce n'est pas tuer ton propre fils ? Mon Dieu, quelle horreur !!
J'ai envie de répondre mais je n'ai pas de mots, je ne sais pas quoi lui dire mais je n'ai pas tué mon fils... Je ne peux pas l'avoir fait.
Je suis resté là à la regarder sans pouvoir dire un mot. Narcisse est immédiatement venu vers moi en me demandant de les suivre, nous sommes retournés nous asseoir sur le lit.
Belle-maman : Ah !! A peine ton enfant meurt par ta faute tu te jettes dans les bras d'un autre homme, waouh !
Narcisse : Pouvez-vous être humaine ne serait-ce qu'un seul instant ?
Belle-maman : Être humaine pour qui ? Être humaine pour une personne qui n'a eu aucun signe d'humanité quant à son propre enfant ?
Docteur ( revenant ) : Madame ce serait bien que vous sortez de cette pièce alors si vous êtes incapable d'accorder ne serait-ce qu'un peu de compassion à votre belle-fille.
Belle-maman : Pffff ( s'en allant ).
Dès qu'elle est sortie de la pièce j'ai immédiatement éclaté en sanglots à nouveau.
Moi ( regardant le docteur ) : S'il vous plaît, faites quelque chose, réveiller mon fils.
Docteur : Je suis vraiment navré que vous ayez à traverser ce genre d'épreuve.
Moi : Oh mon DIEU !! Chidi vas me détester, il va me quitter ( prenant mon visage entre les mains ).
Docteur : Ne dit pas ça. Il vient d'apprendre la nouvelle, c'est normal qu'il fasse cela ou parle ainsi mais je suis sûr qu'avec de recul il comprendra et il va se calmer.
J'ai tellement envie de croire à cela mais au plus profond de moi j'ai l'impression que non. Je connais mon mari, je sais que notre fils était devenu le centre de sa vie et ce centre vient de disparaître à cause de moi alors je ne pense pas qu'il me pardonnerait une telle chose.
Moi : Je veux mourir, je veux retrouver mon fils.
Docteur : Je peux vous poser quelques questions ?
Moi : ...
Docteur : En voyant votre fils, il est clair qu'il n'avait à peine que quelques mois. Alors dites, que s'est-il passé ?
Moi : Je n'en sais rien.
Docteur : Que s'est-il passé entre le moment où vous êtes sorti de la maison et le moment où vous êtes sorti de votre véhicule à votre bureau ?
Moi : Je ne sais pas.
Narcisse : Cécile, essaies de te rappeler... Fais un effort veux-tu ?
Moi : Mais je n'en sais rien, je n'en sais rien. Il m'a laissé à la maison, j'ai habillé mon fils et je suis sortie avec lui en l'installant dans le siège auto derrière. Jusque-là j'avais conscience de sa présence dans le véhicule mais juste après, je ne sais pas... Je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne sais pas comment j'ai oublié qu'il était là pourtant je suis descendue du véhicule en prenant mes affaires qui était juste à côté de moi... Je ne sais pas ( pleurant de plus en plus )... J'ai tué mon fils !!
Narcisse : Ne dis pas ça !
Docteur : Je peux vous demander quelque chose ?
Moi : Je veux voir mon fils.
Docteur : Avez-vous eu un quelconque trouble après votre accouchement ?
Moi ( articulant difficilement ) : J'ai dernièrement été diagnostiquée souffrant d'une dépression post-partum.
Docteur : Je comprends.
Narcisse : Qu'est-ce que ça veut dire ? Je ne comprends pas.
Docteur : Je ne suis pas spécialiste dans le domaine mais ce que je sais c'est que la dépression post-partum empêche la maman de s'occuper convenablement de son fils, il y a eu des cas très horribles des mère envers leurs enfants. Je préfère ne pas en parler vu la situation mais je pense que c'est une cause de l'abstraction total de votre fils. Êtes-vous suivi ?
Moi : Oui.
Docteur : Par qui ?
Moi : S'il vous plaît, je veux voir mon fils, je veux voir mon mari... Dites-lui que je n'ai pas tué notre enfant, dites-lui que je suis désolée d'avoir agi de la sorte. Expliquez-lui je vous en prie, je me saurais expliquer ce qui s'est réellement passé.
**** Chinedum ****
Est-ce que je n'avais pas déjà dit ça ?
Je savais je savais que cette femme était une sorcière.
J'avais déjà dit à mon fils que si elle ne te donne pas d'enfant c'est parce que elle a fait quelque chose de son ventre, voici la preuve.
La pire des choses, lui donner un enfant pour ensuite le tuer... Elle a fait la pire des choses et je n'imagine pas comment peut se sentir Chidi.
Mon Dieu mon petit-fils !!
Si heureuse d'avoir un petit-fils j'étais, mon DIEU !!
Quand je parle à mes enfants ils ne me comprennent pas, voici le résultat.
Maintenant pour chercher les coupables ils accusent les choses de blancs, c'est du grand n'importe quoi.
Qu'elle assume ce qu'elle a fait.
Quand je suis sortie de la chambre pour retrouver Chidi, il démarrait à peine sa voiture. J'ai essayé de l'arrêter mais il ne s'est pas du tout arrêter.
Il va enterrer son fils, quelle douleur.
Encore la même chose !!
Je prends mon téléphone et lance l'appel vers le numéro de Aïcha.
Aïcha : Bonjour Maman.
Moi : Mon fils est rentré ?
Aïcha : Euh oui...
Moi : Passe-le-moi.
Aïcha : Il se repose maman et il ne veut pas être déranger. Tu fais quoi au Gabon ?
Moi ( tonnant ) : Ça te regarde ? Je t'ai dit de me passer mon fils, c'est vous toutes là les sorcières.
Aïcha : Maman qu'est-ce que j'ai encore fait ?
Moi : Ce que tu as fait, tu as encouragé une sorcière.
Aïcha : C'est quelle histoire encore ?
Moi ( hurlant presque ) : Passes moi mon fils !!
Aïcha : Oh, okay oh.
Moi : Tchuips !
Après quelques minutes
Ik ( la voix grave ) : Maman, maman !! Qu'est-ce qui est difficile à comprendre dans je ne veux pas être dérangé ?
Moi : La femme que tu supporte, celle pour laquelle ton frère et toi me faites du bruit est une sorcière qui a vendu son fils pour le travail.
Ik : De quoi tu parles ?
Moi : De quoi je parle ? Je parle de Cécile, Cécile a tué mon petit-fils.
Ik : Maman, qu'est-ce que tu racontes racontes ?
Moi : Tu n comprends pas ? Attends... Godwin est moooooooort oh, elle l'a tué dans sa voiture.
Ik : Quoi !!!!!?
Moi : Han han, voici la femme que ton frère a choisi oh.
Ik : Maman tu...
Appel coupé, les unités certainement.
Je retourne dans la chambre où elle se trouve. J'ai trouvé le médecin en train de lui faire une injection.
Moi : Laissez la mourir, vous l'injectez pourquoi ?
Docteur : Pour qu'elle de repose, elle ne cesse de pleurer.
Moi : Et alors, si elle peut prendre conscience de son acte c'est le mal que je lui souhaite.
Docteur : Ne faites pas en sorte que l'on vous sorte de force. Vous pourrez aller faire ce que vous voulez dehors mais ici je fais ce que je veux et je m'occupe de mes patients comme je veux. Donc, soit vous taisez et attendez l'arrivée de votre fils ici ou alors soit vous irez l'attendre au coin de la rue.
Moi :...
Docteur : C'est bien mieux.
Moi : Pfff !
Docteur : Madame NOUAH, ça vous fera du bien juste pour que vous puissiez vous calmer pour quelques instants... du moins jusqu'à ce que revienne votre mari.
Collègue de Cécile : Je peux rester jusqu'à ce qu'elle rentre chez elle docteur ?.
Docteur : Je pense bien qu'elle a besoin de vous aussi donc, oui.
Collègue de Cécile : Merci docteur.
Moi ( marmonnant ) : N'importe quoi.
**** Chidi ****
Refaire la même chose, enterrer mon enfant.
D'abord une fausse couche, ensuite un mort né puis Wisdom et maintenant Godwin...
C'est la mal chance sur moi ou quoi ?
Qui avait dit qu'un homme n'a pas mal ?
Qui avait dit qu'un homme ne pleure pas ?
Je suis humain et je n'en peux plus de recevoir des coups..
Quand j'ai fini ce que j'avais à faire j'ai appelé Marine lui annonçant la triste nouvelle tout en lui demandant de le dire au psychologue. Je lui ai aussi demandé de m'attendre elle mais lui, il peut rentrer chez lui.
J'ai repris la route pour la clinique et j'ai trouvé Maman assise dans son coin, Cécile endormie avec Narcisse à son chevet.
Comment elle arrive à dormir ?
Docteur ( derrière moi ) : J'ai dû faire quelque chose pour qu'elle dorme un peu, elle n'a pas cessé de pleurer. Vous pouvez venir dans mon bureau un instant ?
Je l'ai suivi jusque dans son bureau.
Il m'a dit avoir discuté avec Cécile et qu'il a compris qu'elle souffrait de dépression post-partum et que c'est certainement cela qui a causé l'oubli.
Il parlait tout seul, je n'ai dit aucun mot.
J'ai juste attendu qu'il me libère pour aller réveiller Cécile afin qu'on s'en aille.
J'ai remercié Narcisse puis, je suis monté dans le véhicule dans lequel m'attendaient Cécile et maman.
Ik tente de m'appeler depuis mais je n'ai envie de parler à personne.
Le trajet s'est fait dans le silence avec maman derrière et Cécile devant avec moi.
On a trouvé Marine quand nous sommes arrivés. Maman n'a pas attendu que nous soyons dans la maison pour me faire le bruit.
Moi : Non maman, ce n'est pas le moment et surtout pas devant mon employée.
Maman : Peu m'importe, je me suis assez comportée en spectatrice et voici le résultat... Cette sorcière vient de mettre fin aux jours de votre fils.
Moi ( énervé ) : Maman !
Maman : Non, je ne vais pas me taire. C'est quel genre de femme tu as épousé ? Une qui ne t'apporte que souffrance ? Regardes la ( pointant du doigt à Cécile ), regardes la, son existence a quel sens hormis te faire souffrir ? Regardes, elle pleure, des larmes de crocodile pour une sor...
Moi ( criant sur elle ) : Maman, tu peux te taire un instant et respecter ma femme ? Tu étais spectatrice ? Quand ? Dis-moi, quand ? Tu as toujours eu un mot à dire dans mon foyer, toujours sans t'arrêter malgré mon opposition. Celle que tu accuse ici est-elle seule responsable ? C'est à cause de toi aussi maman... Oui, toi ! Si tu avais écouté, si tu n'étais pas venu sans m'informer je ne l'aurais pas laissé , connaissant son état, avec Godwin... ( la voix tremblante )... Je serai resté à la maison avec mon fils qui aujourd'hui n'est plus. Tu cherches un coupable ( essayant de me reprendre / tremblant ) ? Attaque toi à toi premièrement parce que tu es responsable de tout ceci aussi. Personne, je dis bien personne n'a le droit de dire quoique ce soit sur ce qui se passe dans mon foyer. Je vis cette situation avec Cécile et je suis la seule personne habilité à donner son ressenti ou à lui faire des reproches. Des commentaires, je n'en veux pas et surtout pas venant d'une personne qui a contribué à la mort de mon fils... ( m'en allant ).
Je les ai laissé là toutes les trois pour me diriger vers la chambre de mon fils.
Quand j'ai ouvert la porte, j'ai été pris de douleur rien qu'à voir ses affaires.
Je me suis rapproché de la table.
Moi : ( hurlant ) : NON ( jetant la table ) !!!!
**** Cécile ****
Je me suis précipitée vers la chambre quand j'ai entendu Chidi.
Je l'ai trouvé dans la chambre de Godwin en train de mettre au sol tout ce qu'il pouvait toucher.
Moi : Chéri, arrête.
Chidi : ...
Moi : Chidi ( allant vers lui / le touchant ) ...
Chidi ( se retournant ) : Ne me touche pas Cécile !!
Moi : Écoutes moi, s'il te plaît.
Chidi : Pourquoi, pourquoi devrais-je t'écouter ?
Moi : Chidi, il faut que tu essaies de te calmer . Je sais ce que tu ressens mais.
Chidi : Cécile, s'il te plaît, mieux ne me dérange pas parce que honnêtement tu ne sais rien de ce que je ressens.
Moi : C'est pour cela que tu casses les choses de notre fils ( en larmes ) ?
Chidi : Quel fils s'il te plaît, il est où dis moi ?
Moi : ...
Je n'ai pas répondu et je suis allée m'asseoir sur lit, pleurant.
Il est venu se mettre accroupi devant moi.
Chidi : Tu n'as pas idée de ce que ça me fait de te voir pleurer mais crois moi que c'est moindre devant la colère que je ressens actuellement.
Moi : Je suis désolée Chidi, tellement.
Chidi : Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi es-tu sortie avec lui ? Pourquoi ne pas l'avoir laissé avec le gardien s'il le fallait ? Cécile, te rends tu compte de ce que tu as fait ? L'acte posé ?
Moi : Je m'en veux, j'ai envie de mourir. Je ne comprends pas, je suis désolée ( éclatant en sanglots ).
Chidi : J'espère au moins que tu sais que ça ne me ramènera pas Godwin ( se levant ).
Moi ( me levant à mon tour ) : On peut traverser ça tous les deux.
Il n'a pas répondu et est sorti de la chambre pour le salon, je le suivais derrière.
Il m'a sommé d'arrêter de le suivre et est réparti dans la chambre avec Marine et le gardien pour ressortir plus tard avec les affaires des Godwin.
Moi : Qu'est-ce que... Qu'est-ce vous faites avec ? Reposez ça.
Marine : Madame, monsieur nous a dit de sortir ça de la maison.
Moi ( me plaçant devant la porte ) : Vous n'irez nulle part avec les affaires de mon fils.
Chidi : Laisses les passer Cécile.
Moi : Non.
Chidi : Cécile !
Je n'ai bougé ni répondu, il est venu se placer devant moi avec ses yeux tous rouges... la colère qui transparaît.
Je connais mon mari et je sais quand il n'est pas dans son état, quand il est au paroxysme de ses sentiments. Je me suis tranquillement écartée.
Sa mère a essayé de l'empêcher de sortir les affaires mais il lui a dit une phrase qui a fait en sorte qu'elle aille s'asseoir vite fait puis est réparti dans la chambre.
Je l'ai suivi.
Moi : Ne fais pas ça, s'il te plaît. Où veux-tu que ça aille ?
Chidi : Qu'ils brûlent, prennent ou vendent, cela m'importe peu mais je ne veux plus voir ça chez moi.
Moi ( le touchant ) : Chidi ...
Chidi : JE T'AI DIT DE NE PAS ME TOUCHER NOUAH ( tenant ma main ).
Il m'a fait reculer jusqu'à buter contre le mur.
Je tremble et l'a senti puisqu'il m'a laissé la main en me regardant.
Je sais pourtant que quand il est comme ça je dois le laisser dans son coin et attendre qu'il se calme, qu'est-ce je fais ?
Le problème c'est que j'ai peur qu'il ne se calme pas.
Chidi : Si je levais la main sur les femmes, je te jure que je ne me serais peut-être pas retenu et c'est bien pour tout cela que je t'évite. Donc, s'il te plaît évite moi.
Il m'a laissé là et est sorti de la chambre.
Je me suis laissée choir , je me suis retrouvée sur le sol et j'ai poussé un cri strident.
Un cri de douleur, il vient du plus profond de mon être.