Chapitre 36

Write by Myss StaDou

Chapitre 36


Mince… C’est quel genre de nase dimanche ça, dis donc ?! Même les mouches s’ennuient ! Je suis là couchée sur le canapé au salon devant des émissions ennuyeuses qui passent à la télé. C’est déjà trop ! Moi-même, je vais ouvrir ma propre chaine de télé : NicTv. Je suis tellement crevée. J’essaie  de me reposer. Je ne sais pas quelle partie de mon corps me fait le plus mal. Mais une chose est sur hein : J’ai mal partout !

 

Je jette un coup d’œil las sur l’horloge murale. Je suis déçue. Il est bientôt 17h et je n’ai pas fait grand-chose de divertissant de toute la journée. La fatigue, qui était dans mon corps hier en rentrant du deuil, ne disait pas son nom. J’ai dormi comme un morceau de bois. Malgré cela, seul deux paracétamols ont pu calmer la migraine que j’avais ce matin. Maman est toujours malade. Elle a même fait un accès de fièvre hier matin en mon absence. Elle doit encore beaucoup se reposer pour être sur pied le plus rapidement possible. Cela veut dire que j’ai dû gérer toutes les taches ménagères et de plus y rajouter mon ménage personnel.

 

« Merci Carole pour ton aide imaginaire ! »

 

Junior s’est occupé de nettoyer la maison avant de disparaitre au quartier. Ce n’est que tout à l’heure que j’ai fini avec la lessive. À peine le temps de me laver et manger un gros plat de légumes, je me suis affalée ici.

 

Je reçois alors un message d’une camarade me demandant si nous allons réviser ensemble le lendemain. Je secoue la tête, dépitée. Je ne pourrais pas aller en cours demain. Ma mère doit se rendre à l’hôpital pour des examens. Étant encore assez fragile, une personne se doit de l’accompagner. Et comme le choix était très vaste, pensè-je ironiquement), c’est moi qui dois le faire. J’essaie  de répondre à ce sms quand je me rends compte que je n’ai plus d’unité dans mon téléphone. Quelle malchance !  Voilà les effets secondaires de la paresse. Pourtant Victor m’a donné 5000Francs hier et demandé que je recharge mon téléphone. Ai-je donc eu le temps de le faire ? Et ce bandit Junior là n’est pas là pour que je l’envoie me faire un transfert !

 

Après un temps nécessaire pour rassembler des forces, je porte mon corps et me dirige vers le portail pour aller au Call-Box. À peine quelques mètres hors du portail, je vois une jolie voiture garée sur le bord de la route. Je suis là à témoigner la beauté de la voiture en marchant quand je vois Carole en descendre, endimanchée comme pas possible. Junior m’a dit hier qu’elle n’était pas rentrée depuis jeudi. Je comprends désormais pourquoi.

 

Ma sœur a-t-elle enfin trouvé le filon d’or ?

 

Je m’arrête et la regarde revenir vers la maison. Arrivée à mon niveau, elle ne me jette même pas un coup d’œil, mais lève tout de même la main pour me saluer.

 

« Je suis en haut ! La reine d’Angleterre me salue comme un drapeau ».

 

L’intention était quand même là. Mais son geste m’a énervé ! Ah, qu’elle aille croquer le goudron ! Je continue mon chemin vers la route. Je fais mon transfert. Juste quand j’ai fini, une amie du quartier passe et on se met à discuter. Elle me raconte deux ou trois de ses aventures et me fait part d’un accident de la route dont son père a été victime il y a quelques semaines. Heureusement qu’il n’a rien eu de grave. Nous restons là un peu plus d’une heure, car la nuit tombe déjà quand nous nous séparons et je me dirige vers la maison.

 

Je regarde l’heure sur mon portable : 18h40 ! Moi qui dois encore m’occuper de ma mère avant de réviser un peu. C’est chaud ! J’essaie  même de marcher un peu rapidement. Mais je suis trop fatiguée pour cela. Soudain j’aperçois Junior assis sur un tronc d’arbre dans le coin où il traîne habituellement avec sa bande. Cet enfant ne devrait-il pas être en train de réviser pour son examen ? Vraiment les jeunes d’aujourd’hui négligent trop les choses importantes. Si je l’appelle pour lui dire de rentrer à la maison, il me dira que je l’affiche devant ses amis.

 

Grande est ma surprise quand voulant fermer le portail de la maison, je le vois venir de loin avec un ami vers la maison. Je suis sûre qu’il a dû surprendre mon regard plein de réprimande. Je n’ai pas envie de lui parler là maintenant. Je me dirige donc vers la maison. Il est bien tard ce soir quand je me jette sur mon lit, complètement crevée comme la roue d’une opep (car). Je jette un coup d’œil sur mon téléphone que j’ai laissé sur la table en mode vibreur pour pouvoir réviser et ne pas réveiller ma sœur qui dort. Je vois des appels de Victor. Mais je n’ai pas la force de parler. De plus, nous avons une discussion importante à avoir. Je préfère me réserver jusqu’à ce moment.

 

Le lundi s’étire en longueur, entre les heures passées sur les bords de route, dans les taxis et dans les salles d’attente de l’Hôpital Central. Je reçois un appel de Jeanne à midi pour prendre des nouvelles. Elle sera en ville dans l’après-midi avec sa grande sœur pour faire des achats pour une de leurs tantes qui vit à l’étranger.

 

Avec maman, nous arrivons à la maison en fin d’après-midi. Le temps de l’aider à se nourrir et de la mettre au lit, la nuit est déjà tombé. Mon père aussi est rentré et je dois m’occuper de son repas.

 

Une grosse envie de manger les beignets me prend et je me décide d’aller en acheter chez une dame qui en fait pas loin de la maison. À mon retour, je jette un coup vers le coin de repère de la bande de mon frère. Grande est ma surprise quand je l’aperçois assis là ! Il est plus de 19h et nous sommes lundi ! Que fait cet enfant avec ces gars ? Le trois quart d’entre eux ne va même pas à l’école et passe leurs journées à traîner à la maison et à agresser les gens la nuit !

 

Je continue sans rien dire. J’entends ensuite des pas me suivre. Je constate que comme hier, il rentre après moi. Je profite du lampadaire pour observer de loin l’homme qui l’accompagne. Je les vois traîner ensemble depuis un temps. Mais je ne le connais pas. À un moment, la lumière éclaire assez bien son visage pour que je puisse distinguer qu’il n’est pas un adolescent comme mon frère. Il semble même bien plus âgé que moi.

 

Eh Dieu ! Qu’est-ce qu’un homme comme ça fait avec mon frère ? Pourvu qu’il ne l’entraine pas sur la mauvaise voie !

 

J’entre dans le portail et j’attends juste devant pour que Junior entre et le referme derrière lui.

 

− Papi !

 

Il sursaute en se tournant vers moi.

 

− Nini ! Veux-tu me donner un arrêt cardiaque ?

− Papi, je t’ai déjà dit quoi avec l’affaire de trainer dehors ?

 

Il demeure silencieux.

 

− En tout cas, il faut apprendre à marcher avec des gens de ton âge. Évite les mauvaises fréquentations. Évite !

 

Junior affiche un air boudeur.

 

− Tu as compris ?

− Oui.

− Ok. Entrons à la maison alors.

 

Nous nous éloignons et rentrons nous préparer pour la journée du lendemain. J’ai mangé mes beignets avec beaucoup d’appétit. Eh Fast food local.

 

Le mardi est plutôt cool. Je passe du temps avec Jeanne. Nous bavardons de tout et de rien. Sans aborder le sujet qui brûle : Victor et Élise.

 

Nous finissons les cours vers 15h. Jeanne me demande alors de l’accompagner chez Victor pour remettre les affaires qu’elles ont acheté hier avec sa sœur. Elle devait croiser sa sœur au stationnement de cars à Camair pour qu’elle lui remette les clés de la maison de Victor qu’elle avait pris le matin au bureau de celui-ci. Nous passons d’abord chez elle pour prendre les sacs en question. Ensuite nous prenons un car pour la ville. Sarah – la sœur de Jeanne – nous attendait déjà au stationnement avec son fils. Nous trouvons rapidement un taxi pour Messa qui n’est qu’à 100Francs de là. Nous arrivons à la maison. Il est évident qu’elle est vide vu que Victor n’est pas là. Nous devons de toute les manières l’attendre. Je veux en profiter pour lui parler.

 

Prises de faim, nous décidons d’aller chercher à manger. Pas loin de la maison, nous allons dans une boutique où nous faisons charger des pains au chocolat et au beurre. Ça tiendra nos ventres en attendant que Victor revienne du travail. Nous  lui demanderons de nous emmener manger quelque part. Ça fait longtemps que nous ne sommes pas sortis manger. Nous mangeons en rentrant doucement vers la maison. Jeanne me raconte une série qui est passé la veille à la télé quand mon attention est soudain attirée vers un taxi qui est garé pas loin de l’entrée qui mène chez Victor. En fait surtout sur la personne qui en descend. Je jurerais qu’il s’agit de Claire ! Je tapote l’épaule de Jeanne avec un peu de brutalité pour attirer son attention :

 

− Jeanne, tu vois ce que je vois là devant ?

− Quoi ? demande-t-elle, perdue.

− Ce n’est pas la sorcière de Claire là qui descend du taxi là-bas ?

 

Jeanne prend le temps de regarder avant de sursauter et de crier :

 

− C’est elle !

− Eh Malé ! Elle va où comme ça ? Elle me cherche les noises !

− Je sais même qu’elle veut quoi ?

 

Je secoue la tête :

 

− Elle ne doit pas savoir que Victor n’est pas là pour se ramène chez lui maintenant. Ça veut dire qu’elle veut sûrement le surprendre !

− Peut-être ne va-t-elle même pas là-bas. Attendons pour voir.

 

Je suis vraiment dégoûtée de voir cette fille là ici après l’altercation que nous avons eu il y a deux semaines. Elle a le courage de se ramener chez mon homme ! Sur mon territoire ? Je ne peux pas laisser ça comme ça ! L’appétit de finir mon pain m’est même passé et je le jette dans la rigole, tellement je suis énervée. Je vois Claire régler son taxi et se diriger vers le couloir qui mène vers la maison de Victor dans une démarche bien lascive et sexy. Qui veut-elle séduire qui ? Le laveur de voiture à côté ? Toujours hyper maquillée comme d’habitude. Elle porte ce jour un manteau marron clair. Elle se croit toujours en Europe ou quoi ? Est-ce qu’on porte ce genre de truc ici ?

 

Nous voyons la bonne dame se diriger vers la maison, sonner, attendre quelques minutes. N’obtenant aucune réponse,  elle se résigne à s’en aller.

 

− Jeanne, tu as vu alors? Tu veux encore que je te dise quoi ?

− On ne parle pas de ce genre de trucs, ma sœur !

 

Nous nous dirigeons d’un même pas vers la maison et rencontrons Claire a mis chemin dans le couloir.

 

− Bonjour Madame.

 

Elle sursaute et nous regarde tour à tour. L’effet de surprise à marcher. Claire a l’air hésitante :

 

− Bonjour.

− Chercherais-tu quelqu’un par hasard?

− Serais-tu devenu chef de quartier ?

− Tu fous quoi ici ? Je t’avais pourtant averti.

− Et une femme avertie en vaut deux !

− Que fais-tu ici, Claire ? Que fais-tu chez mon homme ?

 

Elle hésite à avancer vers nous. Elle fait quand même un petit pas en arrière.

 

− Tu crois que tu vas aller où ? Ta part va venir ici et maintenant !

 

Elle ouvre les yeux en grand, perdue.

 

− Jeanne !

 

Jeanne comprend une fois mon signal. Je fonce sur Claire et attrape sa tête par sa greffe longue. N’est-ce pas j’avais promis de lui enlever sa brésilienne avec mes dents ? Elle verrait alors.

 

− Ayo ! crie Claire. Laisse-moi.

− Mouf, tais-toi ! Bordelle comme ça !  You chercha You trouva ! (Tu as cherché, tu as trouvé).

 

En parlant, je tire sa greffe et la pousse vers sol. Elle tombe comme un sac de patate. Par peur de se faire mal, elle évite de trop bouger. Ce n’est pas pour autant qu’elle se laisse faire. Elle lance des coups de poings dans le vide. Jeanne bondit sur ses pieds pour les saisir. Je me mets à lui assener des gifles royales en désordre :

 

− Connasse ! dis-je en lui assenant une gifle. Ne t’ai-je pas averti ? Comme vous aimez entendre que vous êtes têtues ici à Yaoundé !

− Laisse-moi ! Tu es folle !

− Mouf ! insulte Jeanne. Que l’amie de qui est folle ? Je vais t’assommer avec les talons que tu as aux pieds !

 

Elle se met à retirer la paire de compensés que Claire porte. Celle-ci se défend en criant.

 

− Laissez-moi oh ! Laissez-moi ! Vous êtes folles.

 

Elle en profite pour m’assener une gifle, que je rends immédiatement. Je lui tire sa greffe en passant une main derrière sa tête et serrant son cou :

 

− Sorcière ! Voleuse de mari ! Tu n’as même pas honte !

− Quel mari ? demande-t-elle.

− Ferme ta bouche, lui intime Jeanne. Vieille fille !

 

Entre les cheveux qu’on tire par ci par là et les gifles qu’on envoie, Claire réussit à nous pousser au sol et se relever.

 

− Regardez-vous, dit Claire, essoufflée. Imbéciles comme ça !

− Qui traites-tu qui d’imbécile ? Tu vas me sentir !

 

Je fonce sur elle et lui envoie une chandelle directe (coup de pied sur la cheville). Elle atterrit au sol et son manteau, qui était bien serré sur ses reins jusque là, s’entrebâille. Hein ! J’ai mal vu ?!

 

− Jeanne. Miracle… La fille a un sérieux problème de ventilation.

− Hein ?

 

Tirant brusquement sur le bord du manteau, le sein gauche de Claire apparaît.

 

− Eh Malchance. Cette fille marche encore sans caleçon !

− Quoi ? Encore toi ?

 

Claire baisse les yeux. Je suis scandalisée.

 

− C’est pour ça que tu es venue ? Tu voulais coucher avec mon gars ?

− Fous-moi la paix !

− Mais tu es complètement malade, ma petite.

− Qui est ta petite ? Une pisseuse comme toi me peut ?!

− Pisseuse hein ? Je vais te montrer comment je pisse sur toi ! Connasse !

 

Je tire sur son manteau, griffant du même geste son ventre. Elle pousse un cri de bête sauvage.

 

− Ayi ! Laisse-moi. Laisse-moi !

− Mouf ! Tu veux marcher nue non ? Eh eh !

−nous allons t’aider alors ! dit Jeanne.

 

Avec des coups de pied bien placés, Jeanne réussit à lui faire arrêter de gesticuler en désordre. Elle envoie ses mains vers mon cou pour essayer de m’étrangler, mais je suis trop rapide pour elle et une experte en bagarre. Je repousse ses mains vers le côté de son corps. Après une belle paire de gifle, je réussis à lui retirer une touffe de sa greffe.

 

− Tu vas me sentir aujourd’hui !

− Laisse-moi ! Tu me fais mal ! Folle !

− J’accepte. Je suis folle de mon gars. Je te vois encore derrière lui, je vais te finir une seule fois.

− Quel « ton gars » ? Tu cours dans le sac !

− Mouf ! Tais-toi !

 

Claire rit :

 

− Tu perds ton temps ! Victor n’est pas ton gars !

 

Jeanne l’interrompt : Tais-toi ! Tu en sais quoi ? Vois sa tête !

 

Elle en profite pour lui assener une gifle.

 

− Laissez-moi. Vous êtes malades.

− C’est ça même !

 

Claire est déjà couverte de poussière et git complètement nue sur le sol. Je suis assise sur son buste et je la regarde, dégoutée.

 

− Tu me dégoûtes. Au plus haut point.

 

Je lui tire sa greffe et son oreille gauche et elle se tord de douleur.

 

− J’espère que tu as compris le message. Tes menaces, tu peux les mettre où je pense. Victor est avec moi. Accepte-le et casse-toi du paysage.

 

Je lui muselle la bouche de ma main droite.

 

− Tu n’auras pas autant de chance la prochaine. Casse-toi.

 

Je me lève de son corps et elle essaie fébrilement de récupérer son manteau qui s’est déchiré sous l’effet de ma colère. Des larmes coulent sur ses joues. Elle me fait même presque pitié… Peut-être y suis-je allé un peu fort ? Nous sommes dans la rue. Tout le monde pouvait nous voir.

 

− Si je te vois encore dans les 5 mètres 50 de Victor, tu vas comprendre comment l’eau est entrée dans la noix de coco. Je te promets.

− Je veux partir, dit-elle en pleurnichant.

− Mouf ! Tu pleures quoi ? Cesse d’essayer de prendre les copains des autres et cherche-toi plutôt un mari. Non mais !

− Pars, dit Jeanne. Et à l’avenir, tu laisses mon frère tranquille ! Et surtout loin de tes délires.

 

Nous la regardons refermer le vêtement déchiré sur son corps sale, ramasser le morceau de greffe, son sac et ses chaussures et s’éloigner en titubant vers la route.

 

− Tu vas me payer ça, pimbêche ! crie-t-elle.

 

Je m’élance à sa suite, mais Jeanne me retient :

 

− Viens me dire ça en face. Sorcière.

− Ça va. Laisse-la partir. Elle a compris cette fois.

 

Elle me tire vers la maison où nous entrons essoufflées.

 

− Ma sœur. Regarde comment tu t’es salie !

 

C’est à ce moment que je vois mon jeans est plein de poussière. J’ai des égratignures par ci par là. Cette folle ne m’a pas raté.

 

− C’est la faute de Victor ! Toujours lui !

− Ça va  aller !

− Comment ça va aller ? Je viens de me battre en route en cause de lui.

 

Quand elle s’apprête à me répondre, son téléphone sonne dans la poche de son jean. Elle se dirige vers la cuisine pour y répondre. Je reste plantée au milieu du salon, furax. Je peux croquer le fer où je suis là ! Il faut que j’essaie d’appeler Victor. Il doit être au courant de ce qui est arrivé. Ma parole, on a laissé les folles sortir de l’hôpital Jamot aujourd’hui ! Claire chez Victor, nue sous son manteau ? Que voulait-elle faire ? Un striptease ? Claire ! Cette fois, tu as menti.

 

Je compose le numéro de Victor. Je tombe directement sur le répondeur. Mince, c’est quoi cette histoire ? J’essaie  encore plusieurs fois, mais toujours pareil. Au bout de quelques minutes, Jeanne revient au salon. Elle s’est visiblement débarbouillée. Je la regarde, perdue.

 

− Ma puce, il faut que j’y aille. Une urgence !

− Ça veut dire quoi ?

− Pardon ! supplie Jeanne. Excuse-moi. Il faut que j’y aille.

− N’es-tu pas sérieuse ?

− Si. Tu veux rester ici ?

− Non ! Pour faire quoi ?

− Ok. Nous allons alors.

− Sale comme je suis là ? Donne-moi au moins le temps de me nettoyer.

− Ok. Mais fais vite. Je suis pressée.

 

Je vais dans la chambre de Victor. Je prends une serviette et me dirige vers la douche où j’essaie  tant bien que mal de me nettoyer. Je me suis bien salie à cause de cette fille. Pourquoi les femmes ne veulent jamais laisser ? Je la rejoins ensuite au salon sans rien dire. Nous sortons de la maison et elle ferme la porte. Nous nous en allons vers la route. Elle me fait la bise en souriant.

 

− On se voit demain ? Je t’appelle le soir.

 

Je la regarde partir, dépassée par tout ce qui vient d’arriver. Eh Dieu ! Je viens de me battre pour un homme !

Mon amour, mon comba...