CHAPITRE 36: ENVIE DE TOI

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 36 : ENVIE DE TOI

**LUCIA MANGA MFOULA**

Je le regarde pendant quelques secondes sans rien lui dire avant de me ressaisir.

Moi : Ok. Peux-tu déplacer ta voiture ? Je dois sortir, j’ai une course à faire.

Bhernie : Ok.

Il s’est redressé pour prendre les commandes et je suis retournée à ma voiture. Quand il s’est déplacé, je suis sortie et je suis allée faire mes courses. À mon retour, sa voiture était toujours là où je l’ai laissée. Je suis rentrée et j’ai fermé derrière moi avant d’aller poser mes achats dans la cuisine. Je me suis affairée en me demandant sans cesse si je devais aller le chercher ou non. Au bout d’une quinzaine de minutes, après avoir fini de préparer les choses pour mon petit déjeuner, j’ai décidé d’aller voir s’il était encore là et il y était. Je suis allée cogner à sa vitre et il l’a baissée.

Moi : Tu ne rentres pas chez toi ?

 Bhernie : Personne ne m’attend là-bas. (Je fronce les sourcils) J’ai déménagé et je suis retourné dans notre ancienne maison.

Moi : (Silence)

Bhernie : Je vais rentrer quand Lucrèce reviendra car je ne veux pas te laisser toute seule.

Moi : Et donc tu comptes rester là toute la journée c’est ça ?

 Bhernie : Oui. Au moins ainsi je suis proche de vous.

Je le regarde et je soupire.

Moi : Suis-moi.

Je me suis retournée et il m’a suivie à l’intérieur. Je suis allée à la chambre pour lui prendre une serviette et une brosse à dents. J’ai cherché un ensemble maillot assez ample que j’ai dans mes affaires et je suis allée les lui donner.

Moi : Je t’aurais bien proposé la chambre d’amis mais présentement Blessing l’occupe. Il y a un robinet sur le côté. Je vais t’apporter un seau pour que tu puisses te rafraîchir derrière la maison.

Bhernie : (Prenant) Merci.

Je n’ai pas répondu et je suis allée prendre le récipient ainsi que ma trousse de toilette secours, je lui ai remis ça.

Bhernie : (Prenant) Merci. Peux-tu d’abord me retirer ce bandage ?

Je me suis exécutée avant de le conduire hors de la maison pour lui présenter l’endroit où il devait le faire. Je l’ai ensuite laissé et je suis venue apprêter la table. Il m’a rejoint plusieurs minutes après vêtu de la nouvelle tenue qui moulait parfaitement son corps au point de dessiner assez bien ses parties intimes, il a visiblement retiré son sous-vêtement. Malgré moi, mon corps a réagi et je me suis faite violence pour chasser ces mauvaises pensées de mon esprit.

Moi : C’est bon ?

Bhernie : Oui. (Me tendant le récipient) Merci.

Moi : (Prenant) Où sont tes affaires ?

 Bhernie : À la corde derrière. J’ai essayé de les rincer avant de les étaler.

Moi : Ok. Le petit déjeuner est prêt. Je pose ça à la chambre et je te rejoins.

Bhernie : D’accord.

Je me suis exécutée et nous avons mangé après la prière.

Moi : (De retour sur le canapé) Où est ta pommade ?

Bhernie : Dans la voiture.

Moi : (Lui tendant la main) Les clés.

Il me les a données et je suis allée récupérer pour venir lui frotter.

Moi : (Appliquant délicatement) Ça a bien désenflé. Ça te fait encore mal ?

Bhernie : Un peu. Mais c’est mieux que hier.

Moi : D’ici à demain ça ira mieux.

Je lui ai remis son pansement et je suis partie laver les mains avant de revenir m’asseoir. Mon téléphone a sonné et c’était Lucrèce.

« Moi : Allô ? »

 « Lucrèce : Bonjour tata Luce, bien dormi ? »

 « Moi : Oui et vous ? »

 « Lucrèce : Nous ça va. Les enfants viennent de sortir faire une course avec Marwane et Blessing. Loyd dort encore. »

 « Moi : Jusqu’à cette heure ? »

« Lucrèce : Comme tu entends. Il a dû se coucher tard. En tout cas il est toujours dans sa chambre. »

 « Moi : Il faut d’abord essayer d’aller voir peut-être il a un problème. »

 « Lucrèce : Je ne veux pas rentrer dans sa chambre pardon, je ne veux pas de problème. Je vais attendre qu’il descende et si jusqu’au retour de Marwane, il ne donne pas signe, je vais dire à son frère d’aller vérifier. Le simple fait de me retrouver dans cette maison joue sur mes sentiments alors je refuse de m’approcher de lui. »

 « Moi : Je comprends. Dans ce cas attends Marwane. »

« Lucrèce : Oui. Et sinon, tu ne t’ennuies pas trop là-bas ? »

 « Moi : (Esquissant un faible sourire) Si mais ça va. (Regardant Bhernie assis devant moi) J’ai trouvé de quoi m’occuper ce week-end. »

 « Lucrèce : Ok. Tu as vu le message de Mommy dans le groupe ? »

« Moi : Oui. On n’aura pas l’enseignement ce soir car elle a un programme. »

 Nous avons été interrompues par un appel classique de maman et je lui ai dit que j’ai un autre appel. On s’est dit au revoir puis j’ai répondu à maman qui a pris de mes nouvelles ainsi que celles de son petit-fils. Au bout d’une dizaine de minutes, on a raccroché.

Bhernie : Tu connais déjà le sexe ?

Moi : (Posant mon téléphone) Hein ?

 Bhernie : La grossesse. Tu connais déjà le sexe du bébé ? Depuis hier tu parles en disant ‘’le petit et fils’’. Alors je me demande.

Moi : C’est un garçon, je le sais.

Bhernie : L’écho l’a révélé ?

Moi : Non.

Bhernie : Ok. Et ton prochain rendez-vous c’est quand ?

Moi : Dans 2 semaines.

Bhernie : Tu me permets de t’y accompagner ?

Moi : J’irai avec Lucrèce.

Bhernie : (Triste) D’accord. Tu as les anciennes échographies ?

Moi : Oui.

Bhernie : Tu veux bien me les montrer ?

Moi : Ok.

Je me suis rendue à la chambre pour prendre mes papiers de l’hôpital que je suis venue lui montrer. Il les a pris les mains tremblantes et s’est mis à les parcourir visiblement ému de les voir. J’ai pris mon téléphone et j’ai mis les vidéos que j’ai faites les 2 fois que j’ai vu le gynéco après la fois où l’on a découvert la grossesse.

Moi : (Lui tendant le téléphone) Tiens. Lucrèce avait filmé les séances.

Il prend et visionne. À l’intérieur de la première vidéo Lucrèce et moi pleurons car c’est vraiment à ce moment que nous avons réalisé que Dieu a fait un miracle et qu’il a entendu nos prières. Nous en parlons dans la vidéo pendant que nous pleurons et lui aussi le fait en la regardant. Le voir pleurer me fait couler des larmes car j’essaie d’imaginer ce qu’il peut ressentir. Nous avons tant espéré ce moment, nous nous sommes organisés, avons mis de l’argent de côté, fait des recherches nécessaires, avons voyagé pour rencontrer des meilleurs spécialistes et avons été déçus. Combien d’années pour ça ? Je sais exactement ce qu’il peut ressentir malgré tout et je me suis rapprochée de lui pour le prendre dans mes bras.

Bhernie : (Serrant ma main dans la sienne en pleurant) Nous aurons notre propre bébé Lumière.

Moi : (Pleurant) Je sais Ciel.

Nous avons pleuré avant de nous calmer.

Bhernie : (Reniflant) Je peux le toucher ?

Moi : (Remuant affirmativement la tête)

J’ai soulevé mon haut et il a posé sa main valide dessus. Il n’est pas énorme mais il est bien visible maintenant lorsque je l’expose. Il le caresse en souriant avant de se baisser pour faire un bisou dessus. Il s’arrête puis refait un autre et encore un avant de lever le visage vers moi.

Bhernie : Merci.

Je lui ai souri et il s’est redressé. Il a continué à me regarder dans les yeux et j’ai compris qu’il fallait que je m’éloigne de lui au plus vite si je ne voulais pas faire quelque chose que je devais regretter.

Moi : (Gorge nouée) Je, je vais aller rendre ça à la chambre.

Bhernie : (Retirant ses mains de mon corps) D’accord.

Il m’a donné tous les papiers et je me suis levée pour aller les ranger. J’ai mis quelques minutes là-bas pour retrouver mes esprits. À mon retour, il n’était pas au salon mais à la terrasse. Je suis allée à la cuisine pour sortir ce que je vais préparer et pendant que ça dégivrait, j’ai épluché et découpé les pommes qu’il a apporté la veille avant de les rincer et les mettre dans un grand bol. J’ai rajouté le piment épicé et le sel avant d’aller le trouver dehors. J’ai posé le bol non loin de lui.

Moi : Tu peux en prendre.

Bhernie : Merci.

Moi : (Après un moment) Tes filles ont commencé les cours ?

Bhernie : Oui. Elles y étaient cette semaine.

Moi : La plus petite aussi ?

Bhernie : Oui.

Moi : J’espère qu’elles vont bien.

Bhernie : Oui. Et Zazie marche maintenant correctement.

Moi : (Souriante) Je suis ravie de l’apprendre. Elle a dû grandir depuis la dernière fois.

Bhernie : C’est exact. J’ai une photo que j’ai prise d’elles hier quand je les ai vues, je peux te la montrer si tu veux.

Moi : Je veux bien.

Il a pris son téléphone et l’a manipulé avant de me montrer une image des petites. La plus grande ayant son uniforme scolaire et la plus petite une jolie robe. Elles sont toutes mignonnes et cela m’arrache un sourire. Elles ont effectivement grandi toutes les deux par rapport à la dernière fois que je les ai vues.

Moi : (Souriante) Elles ont vraiment grandi et sont très belles.

Bhernie : Merci.

Moi : Il faudra bien encadrer la plus grande. Elle est très éveillée et vraiment intelligente. La dernière fois j’avais été vraiment impressionnée par sa façon de s’exprimer et surtout de retenir les choses. C’est d’ailleurs elle qui m’avait bien guidée pour que je puisse correctement m’occuper de sa sœur. Ce n’est pas courant de voir ça chez les enfants de son âge.

Bhernie : (Esquissant un faible sourire) Merci. C’est gentil. J’essayerai autant que faire se peut d’être attentif. Moi-même des fois je m’étonne de la rapidité avec laquelle elle grandit. À chaque fois que je rentrais d’un site, après un ou 2 mois d’absence, je venais trouver que ce n’était plus le bébé que j’avais laissé en partant, elle avait totalement changé.

Moi : Pourquoi tu faisais les sites ?

Il me regarde.

Moi : Tu avais dit que tu ne devais pas les faire, à tout du moins si ce n’était pas urgent. Alors pourquoi tu t’es mis à faire tous ces voyages ?

Et oui, Aline m’a raconté qu’il partait tout le temps en voyage pendant 2, 3 voire même 4 mois ces dernières années et donc il n’était quasiment pas là. Je sais que son travail peut l’emmener à faire les sites, mais sa fonction lui donne la possibilité de ne pas y aller et envoyer des gens pour le faire alors s’il a énormément voyagé c’est que c’était un choix personnel.

Bhernie : (Après un moment) Pour fuir face à mon incapacité. (Me regardant dans les yeux) Je ne peux plus protéger ma famille, je ne peux plus traverser, je reçois et je regarde car je suis impuissant. Alors j’ai décidé de fuir dans les sites pour ne pas faire face à tout cela, pour ne pas être buté face aux regards douloureux des gens. Voilà pourquoi j’ai décidé de faire les sites.

Moi : (Silence)

Il a détourné son regard du mien car la tristesse commençait à transparaître. C’était donc ça que je voyais à chaque fois que je le regardais. C’était cette culpabilité qui le rendait ainsi.

Moi : Je suis vraiment désolée.

Bhernie : (Silence)

Moi : Alors les enfants de Lens ont bel et bien été tués ?

Il me regarde visiblement surpris.

Moi : J’ai repris contact avec Gaëlle dernièrement et elle s’est confiée à moi.

Bhernie : Je vois

Moi : Tu as essayé de chercher des solutions chez des anciens ?

Bhernie : Oui. Mais personne ne peut m’aider.

Moi : Et tes esprits disent quoi ?

Bhernie : J’ai perdu mon autel et j’ai souillé le temple.

Moi : Comment ça ?

Bhernie : (Soulevant les épaules) Je l’ignore.

Moi : Tu avais un autel ?

Bhernie : Apparemment oui.

Moi : (Fronçant les sourcils) Apparemment ?

Bhernie : J’en sais rien* Lucia. J’ignorais que j’en avais un jusqu’à ce que les génies en parlent en me disant que je l’avais perdu. Je me suis renseigné auprès du chef au village et il m’a dit que si je traversais c’était parce que j’avais un autel car sans lui je n'aurais jamais pu le faire.

Moi : Et c’était quoi ?

Bhernie : J’en sais rien* Lumière. Tu étais là à l’époque comment je me débattais pour le faire et comment de temps en temps je le faisais tout à fait par hasard.

Moi : Et comment comptes tu trouver quelque chose que tu ignores ?

Bhernie : J’en sais rien*.

Moi : (Silence)

Nous sommes restés silencieux tous les deux puis je me suis rendue en cuisine pour préparer. Je me repassais cette conversation à l’esprit tout le long. Lorsque j’ai fini de préparer, je suis allée me mettre devant l’écran pour regarder la télé. Mais je regardais sans voir. J’ai pris mon téléphone et j’ai écrit à Mommy. Je sais qu’elle est occupée pour le moment car ils ont un programme à l’église ce week-end. Je lui demande si quelqu’un peut avoir un autel et s’en servir sans savoir ce que c’est, est-ce possible de le perdre et comment le retrouver ? Lorsqu’elle pourra, elle me répondra. Bhernie est venu me rejoindre et comme il était déjà 14h, nous avons mangé. Après ça je me suis endormie pour me réveiller autour de 18h. J’ai résolu d’aller prendre ma douche. Ça fait maintenant 24h depuis mon dernier bain. Je me suis déshabillée et j’ai fait une prière avant de passer à la douche. J’ai allumé le robinet et dès que l’eau m’a touchée, j’ai poussé un grand cri avant de sursauter et quitter.

Bhernie : (Dans la chambre, affolé) Lucia ?

Moi : (Pleurant)

Bhernie : (Devant la porte de la douche, inquiet) Lucia ? Qu’est-ce qui se passe ? Je t’ai entendu crier.

Moi : (Debout dans un coin, pleurant) Je, je veux me laver mais Il n’y arrive pas.

Bhernie : (Après un moment) C’est comme à l’époque ?

J’ai remué affirmativement la tête. Pour avoir été là lors de mes débuts pour la première grossesse avant que je n’avorte, il connaît parfaitement ce qui se passait avec le bain. C’était d’ailleurs lui qui me le donnait à l’époque pour que je puisse le faire.

Bhernie : (Après un moment) Tu veux que je vienne te le donner ?

Moi : (Silence)

Bhernie : Je le prendrai avec toi et tu pourras t’accrocher sur moi.

Moi : (Reniflant)

Bhernie : Lumière.

Moi : (Petite voix) D’accord.

Il a retiré son haut, je me suis retournée pour ne pas le voir retirer le bas et j’ai fermé les yeux. Quelques secondes après, je l’ai senti derrière moi puis il m’a enveloppée de sa présence en se collant contre moi, j’ai frémi. Il m’a ramenée sous le jet d’eau et quand celle-ci m’a touchée, je me suis retournée pour lui faire face avant de le serrer fortement.

Bhernie : (Doux) Tu es forte ma lumière, je te promets que ça ne va pas durer.

Il a pris le gel de douche et me l’a passé partout puis il m’a à nouveau rincée. Je l’ai laissée me nettoyer jusqu’à mes parties intimes avant de m’enrouler dans ma serviette. Il m’a essuyée et l’a également fait avec la mienne puis il m’a portée dans ses bras et est allé se coucher avec moi sur le lit et nous a couverts.

Bhernie : (Soufflant au creux de mon cou) Ça va aller bébé.

Moi : (Serrant les dents) J’ai froid Ciel.

Il frotte sa main contre moi assez fort. Ça persiste un petit moment avant de se calmer peu à peu jusqu’à ce que les spasmes s’arrêtent.

Bhernie : Ça va mieux ?

Moi : Oui. Merci !

Il me caresse le visage et je relève la tête pour le regarder. On se regarde dans les yeux pendant quelques secondes puis nos visages se rapprochent jusqu’à ce que nos lèvres se touchent. On s’embrasse doucement avant qu’il ne bascule et se mette au-dessus de moi. Je passe mes bras autour de son cou pendant que les siennes me caressent les fesses et se baladent sur mon corps. Le baisé devient plus intense et il bouge au-dessus de moi jusqu’à ce que je sente son sexe tendu à l’entrée du mien. J’ai relevé mon bassin pour qu’il ait bien accès et il a poussé son sexe qui est rentré sans grande difficulté tellement je suis humide et excitée. Nous avons tous les deux soupiré d’aise.

Bhernie : (Contre mes lèvres) Lumière.

Moi : (M’agrippant à lui) Fais-moi l’amour Ciel, j’ai envie de toi.

Il n’en fallait pas plus pour qu’il se mette à me donner de vrais coups de reins et que je crie dans ses oreilles emportées par le plaisir qu’il me procure à chacun de ses tours de reins…


 

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...