
CHAPITRE 37 : PISTE DE SOLUTION
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 37 : PISTE DE SOLUTION.
**LUCIA MANGA MFOULA**
Je sens l’orgasme m’agiter les entrailles et se propager
dans tout mon corps, je m’agrippe davantage au cou de Ciel que je sens
également se tendre car il est en train de se déverser en moi. Nous respirons
tous les deux par la bouche et il nous faut plusieurs secondes pour nous
remettre et redescendre de cet état. Il m’embrasse sur la bouche et je réponds
à son baisé jusqu’à ce que nous reprenons tous les deux nos esprits. Il quitte
sur moi et se met sur le côté.
Bhernie : (Me caressant le visage) Je croyais t’avoir perdue
pour toujours et
Moi : (Lui coupant la parole) Ne te fais pas de fausses
idées, nous ne sommes pas ensemble.
Bhernie : (Silence)
Moi : (M'extirpant de ses bras) D’ailleurs nous
n’aurions jamais dû faire ça.
Bhernie : (Se redressant en essayant de me retenir)
Lumière.
Moi : Laisse-moi Bhernie et tu ferais mieux de rentrer
chez toi.
Bhernie : (Tentant à nouveau de me retenir) Lumière s’il
te plait.
Moi : (Le repoussant) Je t’ai demandé de me laisser.
Laisse-moi tranquille. Tu as une femme et des enfants qui t’attendent là-bas
alors va-t’en et laisse-moi tranquille.
Bhernie : (Me regardant) Je ne peux pas, je ne peux pas
te laisser tranquille parce que je ne peux pas vivre loin de toi.
Moi : (Coulant des larmes) Tu l’as pourtant fait quand
tu m’as abandonnée toute seule à la maison pour aller vivre avec cette femme.
Bhernie : Je ne l’ai pas fait par gaieté de cœur Lucia,
cela m’a été imposé.
Moi : (Coulant des larmes, silence)
Bhernie : (Coulant des larmes) Je l’ai fait pour
préserver la vie de ma fille. Chancelle n’arrêtait pas d’avoir des malaises et
des douleurs au ventre que son médecin n’arrivait pas à expliquer. Alors quand
nous sommes allés au village pour vérifier ce qui se passait, on m’a dit que le
fait d’avoir des rapports avec une autre femme était ce qui la rendait malade
et que je devais arrêter. C’est pour cela que je ne pouvais plus te toucher et
je te disais que j’étais fatigué à chaque fois que tu venais vers moi. Mais tu
as commencé à multiplier les demandes et cela a commencé à me mettre sous
pression et me perturber. Le temps des rituels pour la protection du bébé est
arrivé et on m’a dit qu’une personne en voulait à la vie du bébé et que je
pouvais le voir par moi-même. J’ai suivi le rituel et j’ai regardé dans l’eau
qui était là pour ça, c’est toi qui est apparue dans cette eau, tenant un
couteau à la main.
J’ai écarquillé les yeux de surprise.
Moi : (Touchant ma poitrine) Moi ?
Bhernie : Toi Lucia, tu es apparue dans cette eau comme
la personne qui voulait faire du mal à ma fille (essuyant ses yeux) et malgré
tout le doute que j’avais, je n’ai pas pu exclure la véracité de ce fait car
cette grossesse t’avait changée. Tu étais devenue possessive, tu m’écrivais et
m’appelais toutes les 5 minutes, tu voulais savoir mes moindres faits et gestes
et tu étais constamment sur mon dos. Je ne te reconnaissais plus alors le doute
m’a envahi au point de penser que c’était peut-être possible. Peut-être que le
fait de voir qu’une autre femme allait être la mère de mon enfant t’avait
poussée jusque-là. Alors aussi difficile que ce fut pour moi, j’ai dû prendre
la décision de partir de la maison jusqu’à ce que Chancelle accouche.
Je l’écoute et je pleure, beaucoup plus de déception que
d’autres choses.
Moi : (La gorge nouée) Tu, tu as vraiment cru que je
pouvais être autant mauvaise au point de faire du mal à ton bébé Ciel ?
Bhernie : (Pleurant, silence)
Moi : (Reniflant) Je t’ai posé une question Ciel, tu
l’as vraiment cru ?
Bhernie : Tu
avais changé et tes actions
Moi : (Hurlant de colère) Tu as cru que je pouvais tuer
ton enfant ?
Bhernie :
(Silence)
Moi : Après tout ce que nous avons traversé tous
les deux ? J’avais déjà accepté ce bébé, tu penses que je serais revenue
pour la tuer ? Après tout ce que j’avais fait pour toi ? (Coulant des
larmes) Après tout ce que j’avais déjà accepté par amour pour toi ? Tu dis
que j’avais changé ? Mais qui ne changerait pas dans cette
situation ? Tu m’avais contrainte à te partager avec une autre femme.
Chaque jour je te voyais t’éloigner de moi sans que je ne sache quoi faire et
tu ne me disais plus rien. Mes actions étaient celles d’une femme désespérée
qui tentait de garder son homme parce que j’avais peur de te perdre et tu oses
me dire que tu as crque j’étais devenue une meurtrière qui voulait faire du
mal à ton bébé ?
Bhernie : (Pleurant) Je suis désolé Lucia.
Moi : Sors d’ici.
Bhernie : Lumière
Moi : (Hurlant) Sors immédiatement de ma maison.
Je suis allé le pousser et il est tombé du lit.
Moi : Sors d’ici tout de suite.
Il s’est relevé et m’a regardée avant de sortir de la
chambre. J’ai marché à sa suite et j’ai claqué la porte derrière lui avant de
la boucler de l’intérieur. Je me suis adossée dessus avant de me laisser
glisser jusqu’au sol où je me suis recroquevillée sur moi en pleurant…
**JANAÏ OLIWINA**
Alex : (M’embrassant) J’en ai pour une semaine et je
serai de retour.
Moi : D’accord. Fais un bon voyage.
Alex : Tu me manques déjà.
Moi : Toi aussi chéri.
Il me serre dans ses bras pendant plusieurs minutes avant de
me lâcher et aller monter dans le taxi. Je lui fais un signe de la main jusqu’à
ce qu’il s’en aille. Je me retourne et vais rentrer dans la maison. Je monte à
la chambre m’apprêter et une fois que tout est ok, je redescends avec mes
affaires pour me rendre au boulot. Les enfants sont déjà à l’école car leur
père les y a conduit très tôt ce matin histoire de leur dire au revoir par
rapport à son déplacement. Il a fait un voyage au Texas dans le cadre de leur
société et il rentrera cette fin de semaine ou au début de la semaine prochaine
selon ce qu’il m’a dit. Entre Alex et moi, tout va pour le mieux depuis la
dernière fois que nous avions discuté tous les deux et après la confession
qu’il m’a faite, j’ai décidé de rester avec lui malgré tout. Je continue à
prier pour lui dans le secret et oui je prie toujours mais plus à la maison si
ce n’est les petites prières que je fais pour les enfants avant de dormir. L’astuce
que j’ai trouvée pour le faire et continuer à regarder les enseignements de
papa Lilian, c’est que je me suis inscrite à la salle de sport et les jours que
j’ai choisi pour y aller sont ceux des cultes au Gabon et pendant que j’y suis,
je me connecte au wifi de la structure et je regarde les programmes,
prédications, prières et enseignements. Je prie là-bas avant de retourner à la
maison sans qu’il ne sache rien. Ce que je fais aussi mais cette fois-ci avec
les enfants, c’est que je les emmène marcher 2 à 3 fois par semaine selon le
programme de leur père les jours où il rentre tard et pendant que nous y
sommes, je prie avec eux sérieusement et je leur demande de le faire aussi avec
moi. J’ai dit à Ephraïm de ne rien dire à son père mais de prier comme je le
fais avec lui tout seul dans sa chambre la nuit avant de s’endormir. Depuis
lors, les choses sont tranquilles. Je parle énormément avec lui et lui demande
constamment des choses qu’il aurait vu ou entendu. Tous les jours, je consulte
ses cahiers de dessins pour voir ce qu’il y a mis et jusqu’à présent, il n’y a
rien qui m’a interpellée. Je n’ai plus aussi fait des rêves étranges alors tout
va bien. L’idée de fuir est toujours dans un coin de ma tête mais ce n’est plus
urgent. Je veux vivre avec mon homme et je prie qu’il change parce que je
l’aime. Je n’ai pas envie de le laisser et je ne veux pas non plus qu’il lui
arrive un malheur. Ce qu’il fait n’est pas bien mais il m’a assuré qu’il est en
train de tout faire pour arrêter certaines pratiques comme coucher avec
d’autres femmes car il voit comment j’en souffre. Oui je sais, ma vie n’est pas
parfaite mais est-ce que quelqu’un peut dire que sa vie l’est ? Je sais
qu’Alex m’aime et fait des efforts pour moi. Je ne sais pas encore quand mais
je sais qu’il finira par arrêter tout ça, du moins c’est mon plus grand sujet
de prière.
J’arrive au boulot et après m’être installée dans mon
bureau, on m’apprend que mon supérieur veut me voir. Je vais donc dans son
bureau et après les civilités, il me demande de m’asseoir et m’informe qu’il veut
que j’écrive un article sur une équipe de football américain très en vogue en ce
moment. J’apprends que nous aurons un déplacement de 3 jours dans la ville où est
cette équipe et que le lendemain même, avec un de mes collègues, nous irons
rencontrer l’entraîneur de l’équipe dans un hôtel de la place afin de nous
mettre d’accord sur les grandes lignes de l’article. Comme il sait que je suis
une femme mariée et qu’il connait un peu mon mari, il me demande de voir si
c’est bon pour le déplacement ou s’il doit mettre quelqu’un d’autre sur le
dossier. Je le rassure en disant que cela ne sera pas un problème et que je
partirai. Après cela, je retourne dans mon bureau contente d’apprendre ça. Alex,
n'étant pas là, il ne pourra pas m’empêcher de partir. Le seul souci ce sont
les enfants mais je vais m’arranger avec ma nounou. Celle qui a gardé Jireh au
début, je loue ses services de temps à autre pour la journée. C’est une femme
sans problème qui s’est toujours bien occupée de mes enfants. Je prends mon
téléphone et l’appelle pour lui demander de passer à la maison en soirée. Quand
c’est bon, je raccroche et me remets au boulot (…)
Moi : Bonsoir Laïka.
Laïka : Bonsoir madame.
Moi : Comment vas-tu ?
Laïka : Ça va madame.
Moi : Ok. Allons nous asseoir.
C’est ce que nous faisons.
Moi : Tu veux quelque chose à boire ?
Laïka : Non ça va. Ne vous inquiétez pas pour moi.
Moi : Ok. Si je t’ai fait appel c’est parce que j’ai
vraiment besoin de toi. En fait, j’ai un voyage à faire dans le cadre de mon
boulot après demain pour revenir vendredi. Sauf que mon mari n’est pas là et je
n’ai personne avec qui laisser les enfants. Je voulais donc, si tu es d’accord,
que tu viennes t’installer à la maison durant cette période pour rester avec
eux. Je mettrai un chauffeur à votre disposition et tout le nécessaire dont vous
aurez besoin en mon absence.
Laïka : Ok.
Moi : Tu
es d’accord ?
Laïka : Oui madame.
On discute de
son salaire et je lui dis que je vais l’appeler demain soir pour confirmer mon
départ puis elle s’en va. Je m’occupe de mes enfants et parle avec mon homme
qui me dit qu’il est bien arrivé et me raconte un peu ce qui s’est passé. Moi
aussi je lui explique ma journée en omettant l’info de mon voyage car je sais
qu’il le prendra mal surtout qu’il n’est pas présent pour rester avec les
enfants. J’irai et je reviendrai avant lui puis je lui dirai sinon, le
connaissant, il est capable d’appeler mon chef pour lui dire de prendre
quelqu’un d’autre. Quand on finit, je monte à la chambre chercher mes papiers
dans mes affaires mais j’ai la surprise de voir que ni mon passeport ni ma
carte verte n’est dans mes affaires. Je ne peux donc pas bouger.
Moi :
(Intriguée et cherchant partout) Les documents-là sont passés où ? Je les
avais hier soir et je les ai mis dans mon sac ce matin.
Ephraïm :
(Rentrant dans ma chambre avec un cahier et une petite boîte à la main) Maman
regarde.
Moi :
(Fouillant tous les tiroirs) Ce n’est pas le moment Ephraïm.
Ephraïm :
(Insistant) Je veux seulement te montrer ce que
Moi :
(Irritée et sur les nerfs, élevant la voix) Je t’ai dit que ce n’est pas le
moment. Retourne dans ta chambre car je suis en train de chercher des vraies
choses ici.
Ephraïm :
(Silence)
Jireh se met
à pleurer dans sa chambre.
Moi : Va
chercher ton frère et occupe-toi de lui. Quand j’aurais fini, je vais venir
vous trouver.
Il est
ressorti sans rien dire et je suis restée à retourner cette chambre dans tous
les sens au point de ne pas dormir de la nuit en vain. Le matin, c’est toujours
irritée que je m’occupe d’eux en les pressant pour que je les dépose à l’école avant
de me rendre à mon lieu de travail. Je me mets à chercher ça dans mon bureau en
pensant que peut-être j’ai oublié ça là sans m’en rendre compte la veille. Mon
chef me fait demander pour savoir si tout est ok et je le rassure une fois de
plus que j’irai avec l’espoir de trouver les documents ce soir. À 15h, l’heure
du rendez-vous, je me rends avec mon collègue dans un des grands hôtels de la
place. Nous sommes reçus et dirigés vers ce monsieur qui nous invite au bar de
l’hôtel où l’entretien doit avoir lieu. Nous passons une 40taine de minutes à
échanger et vers la fin, j’ai la surprise de voir un homme ressemblant
étrangement à Alex faire son entrée avec deux jeunes femmes au début de la
vingtaine. Mon cœur rate un battement et je me dis que non, ce n’est pas
possible. Alex n’est pas ici mais au Texas pour le travail. Je me compose un
visage et poursuis mon entretien tout en jetant un coup d’œil vers le bar où
ils se sont installés. J’essaye de me convaincre que non pourtant toutes les
preuves me montrent que oui, la tenue qu’il porte, c’est moi-même qui l’ai mise
dans son sac. Bien qu’étant assis de profil, je peux sans aucun doute
reconnaître chaque trait de son visage, c’est bien lui. On se sépare avec notre
hôte et une fois sur le départ, je demande à aller au toilette. Je sors mon
téléphone et je lance l’appel sur son numéro en observant sa réaction au loin.
Il prend le téléphone et regarde avant de rejeter l’appel. J’insiste 3 fois de
suite et il finit par dire quelque chose à ces filles avant de s’éloigner pour
décrocher.
« Alex :
Allô bébé. »
« Moi :
(Observant ses gestes) C’est comment depuis là j’appelle et tu ne décroches
pas ? »
« Alex :
Je suis à une réunion importante avec des partenaires. Je suis sorti rapidement
pour écouter car tu insistais mais je m’apprête à faire une présentation d’un
moment à l’autre et je vais te rappeler dès que je vais me libérer. »
« Moi :
Ah d’accord. Désolée de t’avoir dérangé. »
« Alex :
Ce n’est pas grave. Je te rappelle plus tard. Je t’aime. »
« Moi :
(Déçue) D’accord. »
Il a
raccroché et est retourné auprès de ces filles. Mes yeux ont commencé à me
piquer et je suis rapidement rentrée au toilette pour ne pas avoir à pleurer pour
attirer l’attention sur moi. Je rentre dans l’une des cabines et je laisse
libre cours à mes larmes en réalisant qu’il m'avait menti et comprenant ce
qu’il s’apprêtait certainement à faire avec ces filles. Au bout d’un moment, je
me suis ressaisie et j’ai nettoyé mon visage avant de sortir de la cabine. Je
me suis dirigée vers le miroir pour me laver les mains et voir si les larmes
n’ont pas marqué mon visage. Pendant que j’y étais, l’une des jeunes filles est
rentrée et a commencé à faire des photos et mini vidéos dans lesquelles elle
montrait le cadre dans lequel elle était sans doute pour poster sur ses réseaux
sociaux. Je l’ai regardée un moment et j’ai voulu la dépasser mais une voix au
fond de moi m’a poussée à lui parler.
Moi : J’ignore
ce que cet homme vous a proposé et promis vous donner. Mais je peux vous
assurer que si vous couchez avec lui ce soir ou peu importe le jour, vous
commettrez la plus grande erreur de votre vie.
Elle :
(Intriguée) On se connait ?
Moi :
Non. Mais je veux vous sauvez. Et si vraiment vous tenez à votre vie, prenez
vos jambes à votre cou et fuyez très loin de cet homme sinon je ne vous donne
pas plus de 3 mois à vivre et ce serait vraiment dommage pour vous ainsi que
pour vos parents.
Elle m’a regardée
intensément mais je suis sortie sans plus rien ajouter. Si elle m’écoute tant
mieux, sinon c’est à ses risques et périls. Je suis sortie de là et j’ai
rejoint mon collègue.
Lui :
Tout va bien ?
Moi :
(Esquissant un faible sourire) Oui. On peut y aller.
Nous sommes
partis et sommes retournés au boulot pour une mise au point puis je suis
rentrée à la maison la tête remplie de ce que j’avais découvert. Je suis venue
m’asseoir sur mon lit à la chambre et mes larmes ont repris à couler.
Moi : (Parlant
toute seule) Il ne changera jamais. Il n’a pas l’intention d’arrêter quoi que
ce soit. Il m’a encore menti et moi comme une idiote, j’ai cru que je pouvais
le changer.
J’ai pleuré,
de tristesse, de désillusion, de ressentiment et j’ai même compris que c’est
certainement lui qui a récupéré les documents qu’il m’avait remis sans que je
ne m’en rende compte. Je pleure en pensant à mes enfants et au sort qui sera le
leur en continuant à rester ici. Je récupère mon téléphone et je rédige
l’autorisation de sortie du territoire pour les enfants sur laquelle je ne mets
aucune date. Je consulte mes comptes et regarde combien il y a. Comme je ne lui
ai donné aucun signe de vie, Laïka m’a appelée et m’a demandé si c’était
toujours bon et je lui ai dit que non, je ne partais plus puis en parlant avec
elle, je me suis souvenue qu’elle avait sa sœur qui travaillait dans une agence
de voyage.
Moi : Dis-moi Laïka, ce serait possible que j’envoie
mes informations à ta sœur pour une réservation de billets d’avion ?
Laïka : Je ne sais pas trop, mais je peux demander.
Moi : D’accord. Fais donc ça et si c’est bon, qu’elle
me prenne des billets le plus proche pour le Gabon.
On raccroche et je reste à attendre son appel. Pourquoi je
passe par quelqu’un d’autre et je ne le fais pas moi-même ? Parce que je
crois qu’Alex a mis des choses dans mon téléphone avec de sorte de mots clés.
Si je tape une recherche en ligne avec mon ordinateur ou mon téléphone en
rapport avec les mots voyages ou passeports, il est au courant et le soir même,
il m’en parle et me pose des questions sur le sujet. Je ne veux prendre aucun
risque. Elle me rappelle et me dit que c’est possible, il faut juste que je lui
envoie des copies des documents. Par chance, j’ai des copies de tous mes
papiers et celui de mes enfants dans mon téléphone alors j’envoie ceux qu’elle
demande. Je fais également un transfert de sous pour le paiement. Elle me dit
que demain matin elle sera à la maison pour me remettre ça. J’acquiesce en la
remerciant avant de raccrocher. Je me change et envoie un message à mes 2
collègues ainsi qu’à mon chef pour dire que finalement je ne pourrai plus
partir car j’ai eu une urgence de dernière minutes. Je reçois des reproches
mais ce n’est pas grave. Je pose ensuite mon téléphone en me demandant comment
je vais faire pour récupérer les documents dans cette pièce. Je n’ai pas la clé
et Alex n’est pas là. Je sors et vais faire à manger aux enfants. Ephraïm est
là mais il n’a pas parlé depuis la veille quand j’ai commencé à lui crier
dessus de même que ce matin quand il s’apprêtait pour l’école. Je réalise que
j’ai été dure avec lui pourtant il ne m’a rien fait et qu’il s’est même occupé
tout seul de son petit frère jusqu’à le mettre au lit parce que j’étais trop
occupée à chercher les documents.
Moi : (Posant mes ustensiles) Ephraïm ?
Ephraïm : (Nonchalant, au salon) Maman ?
Moi : Viens me rejoindre s’il te plait.
J’attends quelques minutes et il se présente devant l’entrée
de la cuisine.
Moi : (Lui présentant une chaise) Viens t’asseoir.
Il s’exécute et je le fais également.
Moi : Je voulais te demander pardon mon chéri.
Ephraïm : (Me regardant)
Moi : Je suis désolée de t’avoir crié dessus hier soir
et ce matin. Tu n’avais rien fait et j’ai mis ma frustration sur toi parce que
je cherchais quelque chose que je n’ai pas trouvé du coup, je n’ai pas su me
retenir. Pardonne-moi et je te promets que je ne vais plus recommencer encore.
Ephraïm : D’accord.
Moi : Tu me pardonnes ?
Ephraïm : (Esquissant un faible sourire) Je te
pardonne.
Moi : (Lui caressant la tête) Merci mon cœur, tu es un
amour et je sais que j’ai beaucoup de chance d’avoir un fils merveilleux comme
toi.
Ephraïm : (Souriant) Toi aussi tu es bien quand tu ne
cries pas.
Moi : (Esquissant un faible sourire) D’accord. Je ferai
tout pour ne plus crier pour rester ta mère cool que tu adores.
Il sourit.
Moi : Tu me fais un câlin ?
Ephraïm : Seulement parce qu’on est à la maison et
qu’il n’y a personne pour me voir.
Moi : Ah. Donc si c’était dehors tu devais
refuser ?
Ephraïm : (Riant) Oui maman. Je suis un grand
maintenant et les grands ne font plus les câlins comme les bébés.
Moi : (Faussement outrée, tenant ma poitrine) Moi-même
mon bébé que j’ai porté 9 mois ? (Le tirant à moi pour le serrer contre ma
poitrine) mais je vais te les faire encore et encore et encore jusqu’à ma
vieillesse.
Il rit et son frère vient nous trouver. Je le soulève et les
serre tous les 2 dans mes bras. On finit par cuisiner ensemble. Nous dînons un
peu plus tard puis on regarde ses cahiers pour ses devoirs de maison.
Ephraïm : (À la fin) Je voulais te donner ça hier.
Je regarde la petite boîte qu’il me tend.
Moi : (Prenant) Qu’est-ce que c’est ?
Ephraïm : La clé de papa.
Je le regarde avec les grands yeux, choquée par cette
information.
Moi : Tu, tu as trouvé ça où ?
Ephraïm : Dans la main de Jireh. Quand papa nous a laissés
le matin, Jireh avait ça. On dirait qu’il a tiré et puis ça s’est coupé. Je
voulais te donner pour garder et quand papa reviendra tu lui donnes.
Je regarde mon fils et les larmes me montent aux yeux, il ne
sait pas ce qu’il vient de faire…