Chapitre 37

Write by Auby88

NB : Chers lecteurs, Chro n'arrive pas toujours à bien situer les périodes dans l'histoire, mais gardez à l'esprit que la relation nouvelle entre Eliad et Nadia/Page évolue dans le temps. Ça se passe sur plusieurs semaines. Merci pour la compréhension et bonne lecture !


*************


Eliad MONTEIRO


J'inspire à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle. PAGE s'exclaffe.

- Oui, moque-toi bien de moi !

- C'est pas ma faute, si tu me fais autant marrer.


Je viens d'avoir un regain d'énergie subit. J'en profite pour me remettre au-dessus d'elle et la chatouille incessamment.


- Arrête, Eliad, je vais me faire pipi dessus à force de rire !


Je mets une pause à son supplice.

- Et si on s'y remettait ?

- Se remettre à quoi ?


Je m'approche de son oreille pour y murmurer quelques mots.

- Non, Eliad. Je suis fatiguée !

- Vraiment ?

- Oui.

Sans qu'elle s'y attende, je hasarde mes lèvres sur son téton. Ce qui ne la laisse pas de marbre.

- Eliad !

- Vois comme tu mens. Allez, laisse-moi me perdre en toi. Encore et encore. J'adore ça. Je ne peux même plus m'en passer.


Elle continue de rire.

- Dis-moi, PAGE, est-ce normal que je te désire autant ?


Je parle en affichant une mine bien drôle. Là, PAGE explose de rire, ce qui décuple mon envie d'elle. Avec impétuosité, je m'accapare de ses lèvres. Elle ne résiste pas...



- PAGE, que m'as-tu fait pour que je devienne autant accro à toi ?

- Moi ! Mais rien du tout !

- Vraiment ?

- Oui. De toutes façons, moi aussi je suis accro à toi ! réplique-t-elle en attaquant mes lèvres.

- Petite cachotière !


Nous nous laissons aller au rire, puis à un merveilleux et long voyage vers le pays des mille-et-un plaisirs. Merci de ne pas nous suivre ! (Rire)



***********************


Des semaines plus tard.


Eliad MONTEIRO


Je stationne à proximité du Centre d'appels où travaille PAGE. Elle sortira d'un instant à l'autre. Je tiens à lui faire une petite surprise. Pour elle, j'ai acheté des fleurs et une boîte de chocolats. Je compte lui proposer qu'on aille dîner ensemble avant de rentrer à la maison...


PAGE vient de sortir. Mais elle n'est pas seule. Il y a un jeune homme qui l'accompagne et auquel elle sourit beaucoup trop à mon goût. Cela ne me plaît pas. Alors là, pas du tout !


Je suis tellement en colère que je démarre en trombe, manquant de renverser un enfant distrait. Heureusement pour moi !

En chemin, je jette le bouquet de fleurs ainsi que le paquet de chocolats dans une poubelle.


Je sais que mon geste peut paraître exagéré, je sais que certains diront que PAGE ne fait rien de mal en souriant à un autre homme qui n'est peut-être que son collègue ! Je le sais, oui. Mais, il y a eu auparavant un antécédent que je n'ai pas complétement réussi à digérer.



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Flashback


Eliad MONTEIRO


Ce soir, je dîne avec PAGE. On mangera local dans un restaurant huppé de Cotonou. Elle aurait préféré qu'on aille manger dans un restaurant de rue, argumentant que ce sont les bonnes dames qui font les meilleurs plats de agoun à la sauce d'arachide.


- Ecoute, PAGE. Je fais déjà un gros effort en acceptant d'aller consommer une bouffe aussi grasse, aussi lourde la nuit.

- Je le sais, mon cœur ! affirme-t-elle en entourant ma taille. Mais rassure-toi. Au retour, je te ferai un thé détox et tu auras aussi droit à un petit extra.


Mon visage s'illumine.

- Vraiment ?

- Oui.

- Et si tu me donnais mon extra maintenant.

- Non ! fait-elle en frôlant son nez contre le mien. Tu aimes trop ça !

- Mais…

- Eliad ! Je meurs de faim, moi.

- Moi, je suis là. Tout à toi. Tu peux faire ce que tu veux de moi, à l'instant. En plus, je suis très digeste !


Elle éclate de rire et s'éloigne.

- Oh non, tu ne m'auras pas. Parce qu'avec toi, quand on s'y met, c'est parti pour toute la nuit et plus encore.

- HAHAHA ! fais-je. Comme si tu n'aimais pas ça ! Tu veux que je te rappelle comment tu cries mon prénom à chaque fois ?

- Ok, je l'avoue. J'adore ça. Mais ce soir, je tiens à ce qu'on aille dîner.

- D'accord. Tu as gagné. Je me rends. Je resterai donc patient jusqu'à notre retour. Mais n'oublie pas que tu m'as promis un extra !

- Je ne l'oublierai pas. Allez, on y va !

- Un instant, je reviens.

- Où vas-tu, Eliad ?

- Prendre quelque chose d'important dans ma chambre. Je ne serai pas long.

- Ok. Je t'attends.



Quelques minutes plus tard.

- Je suis là, PAGE.

- Qu'est-ce que c'est ? s'enquiert-elle en indiquant le paquet dans mes mains.

- Ouvre-le et tu verras.

Elle s'empresse de défaire le paquet. Ses doigts font remonter un bijou.

- C'est le…

- Oui, PAGE. C'est le pendentif que tu m'as retourné cette nuit-là.

- Et il y a aussi les romans que …

- … que tu m'as aussi retournés. Ton geste m'avait profondément blessé, PAGE.

- J'imagine.

- De toutes façons, tout ça relève du passé. Nous nous efforcerons désormais de garder les yeux tournés vers l'avenir et tout le bonheur qui nous attend.

- Tu as raison, Eliad.

- Alors, tu acceptes de les reprendre ?

- Bien sûr que oui.

- Alors, tourne-toi.

J'ôte le collier à son cou puis le remplace par la chaîne-ci. J'en profite pour déposer un bisou suave dans le cou de PAGE.


* *

 *


Plus tard. Au restaurant.

On vient juste d'arriver. Je tire la chaise de PAGE et l'invite à s'asseoir. Elle remercie le gentleman que je suis...


Le repas vient d'être servi. PAGE insiste pour que je mange avec les doigts. Mais je réfute sa proposition, argumentant que je ne veux pas salir mon beau costume. Elle ne semble pas contrariée. Tant mieux !


Je la regarde engloutir les bouchées d'igname pilée préalablement trempées dans la sauche d'arachide, avec un naturel des plus déconcertants. On aurait dit Camila avec ses tacos. (Sourire)


- Tu ne manges pas ? demande-t-elle en levant les yeux vers moi.

Au coin de ses lèvres, je remarque de des traces de sauce.

- J'étais bien trop occupé à contempler le spectacle gratuit sous mes yeux.

- Lequel ? s'enquiert-elle en regardant derrière.

- Inutile de chercher ailleurs. Il s'agit de Toi mangeant local, avec une adresse tellement maladroite que tes doigts et le coin de tes lèvres en gardent le souvenir !


Elle réprime le rire qui s'apprête à sortir de ses entrailles. A l'aide d'un mouchoir en papier et en gardant le sourire aux lèvres, je nettoie les traces de sauce qui débordent de sa bouche...



Le dîner se poursuit normalement jusqu'à ce que je remarque, dans un coin de la salle, un homme également vêtu qui a le regard fixé sur nous, précisément sur PAGE.


Il ne se contente pas juste de l'épier. Non. Il tient ses yeux fixés sur elle. Et ce depuis un bon moment. Le pire, c'est que j'ai l'impression qu'il la déshabille du regard ; ce qui me déplaît. Cependant, je garde mon calme.

En plus, PAGE ne l'a pas remarqué. Alors il vaut simplement mieux que je reste zen, face à cette situation plutôt inconfortable. Je n'ai plus d'appétit, mais je m'efforce de finir mon plat...


Un serveur s'approche de nous. Bizarre, je ne lui ai pas fait appel. En plus, il tient dans ses mains une bouteille de vin.

- Nous n'avons rien commandé ! avertis-je aussitôt tandis qu'il essaie de déposer la bouteille sur notre table.

- Vous, non. C'est ce monsieur là-bas qui vous l'envoie.


PAGE et moi suivons la direction de ses doigts et je remarque l'inconnu de tout à l'heure. Il nous fait un signe de la main, en gardant ses yeux sur PAGE. Intérieurement, je bouillonne.


- Cette note est pour vous, mademoiselle ! ajoute le serveur.


Il tend en direction de PAGE un petit papier que j'intercepte aussitôt.


" 4 ans plus tôt, Hôtel G.L., chambre 402. J'ai bien hâte de te baiser la chatte à nouveau, comme un sauvage. NB: Tes tarifs sont les miens. "


Je jette le papier sur la table et lève, en direction de PAGE, des yeux pleins de colère et de déception.

- Qu'est-ce qu'il y a Eliad ?

- On bouge d'ici !

- Mais…

- C'est un ordre, PAGE ! hurlé-je en me levant.


Elle me regarde avec frayeur. Je ne fais pas attention à elle. Encore moins aux têtes qui viennent de  se tourner vers nous. Je la devance, en bousculant le serveur au passage et en prenant soin de jeter un regard froid à l'inconnu qui me sourit ironiquement. J'ai bien envie  d'aller refaire le portrait à cet homme qui me défie, mais je m'en ravise. Plus vite, je sors d'ici ; mieux c'est.


- Eliad, attends-moi.

Je n'écoute pas PAGE. Je continue ma marche vers le parking. Je rentre dans la voiture, attend qu'elle entre à son tour puis démarre en vitesse.

- Eliad !

Je ne veux pas entendre PAGE. Alors, je mets de la musique d'ambiance à fond dans la voiture...


Tandis que nous roulons, PAGE continue de regarder dans ma direction mais moi je garde mes yeux droit devant moi...


* *

 *

De retour à la maison.


Je marche en direction du deuxième étage, avec PAGE qui me suit.

- Eliad !

Je continue mon chemin. Elle vient se placer devant moi.

- Eliad, j'ai lu la note et je suis désolée de t'avoir fait passer un si mauvais moment.

- Tant mieux ! A présent, bonne nuit !

- Eliad ! Dis-moi quelque chose ! insiste-t-elle en saisissant mon bras.

 

Je le libère violemment.

- Je ne veux pas en parler !

- Eliad ! Sache que je ne me rappelle même pas de cet homme !

- Laisse-moi tranquille !

- Eliad ! Je t'en prie.

Je me retourne et lui crie dessus

- Qu'est-ce qu'il y a de difficile à comprendre dans les phrases "Je ne veux pas en parler !" ou "Laisse-moi tranquille !" ? Ou bien tu voudrais que je te dise que je me réjouis du fait qu'un pervers ait osé me manquer ouvertement de respect parce que ma compagne est une ancienne prostituée ? Tu es satisfaite maintenant ?


Les mots sont partis tous seuls. C'est quand j'ai remarqué les yeux très tristes de PAGE, fixés sur moi, que j'ai compris que je venais de faire une énorme gaffe. Quel idiot, je suis !


- PAGE ! Je suis désolé.

J'essaie de la retenir, mais elle s'y oppose.

- PAGE, je t'assure que je l'ai dit sans vraiment y penser. PAGE, pardonne-moi.


Je la suis vers sa chambre. Malheureusement, la porte de Milena s'ouvre et je vois sortir ma fille, qui se frotte les yeux. Nos cris semblent l'avoir réveillée.

- Vous vous disputez ?

- Non. Nous parlions seulement. Il est tard. Va te rendormir.

- Je ne sais pas si j'arriverai facilement à me rendormir.

- Ne t'inquiète pas, ma princesse ! rassure PAGE. Cette nuit, je dormirai avec toi.

- Super ! s'extasie Camila.

- Bonne nuit, papa.

- Bonne nuit, mon ange ! achèvé-je en les regardant disparaître dans la chambre de Milena.


Je pousse un long soupir puis reprends la direction de ma chambre. Cette nuit, PAGE et moi dormirons fâchés et loin l'un de l'autre. Mais pourquoi diable a-t-il fallu que notre belle soirée se termine sur une note aussi désastreuse ?



Le lendemain

J'ai passé une nuit blanche, occupé à penser à PAGE. Actuellement, je suis dans le jardin. J'essaie de trouver les mots que je lui dirai pour m'excuser.


- Eliad ! entends-je, derrière moi.

Je me lève aussitôt pour lui faire face..

- PAGE !

- On peut parler ?

- Bien sûr que oui. Allez, viens. Asseyons-nous ici... PAGE, je tiens sincèrement à m'excuser pour mes propos désobligeants à ton égard. J'étais tellement énervé par la situation au restaurant, que je n'ai pas pu me contrôler en te parlant.

- Tu m'as vraiment blessé, Eliad. Hier, j'ai réalisé que tu m'avais menti en m'assurant que mon passé t'était bien égal.

- Ne dis pas cela, PAGE. J'ai accepté ton passé. C'est réel. Mais reconnais que ce n'est pas facile pour un homme, comme moi, de supporter les regards avides d'autres hommes sur sa compagne.

Je l'entends soupirer puis vers moi, elle lève des yeux humides.

- Crois-moi, je te comprends. Sache qu'il n'y a pas un jour qui passe sans que je regrette mes actes passés. Je m'en veux que tu aies eu à vivre une situation pareille, par ma faute. Et je te demande aussi pardon, Eliad. Oui, pardonne-moi. Mais s'il te plaît, ne perds jamais confiance en moi, ne doute pas de moi. Parce que je t'aime, Eliad. Parce que tu es mon meilleur, Eliad. Parce que tu es le seul homme qui compte à mes yeux. Le seul, Eliad ! Parce que je crois en notre relation et que je ne veux pas que tu laisses l'extérieur influencer et détruire ce que nous sommes en train de construire. Autrement, j'en souffrirai énormément.


Ses mots me touchent au plus profond. Il y a des fois comme maintenant où je me dis que je ne mérite pas l'amour de PAGE. Vraiment pas.

 

- J'ai compris, PAGE !

Du revers de ma main, j'essuie ses larmes. Elle vient poser sa tête contre mon torse. Je presse mes lèvres sur ses cheveux, puis passe un bras derrière elle pour la garder plus près de moi.


Fin du Flashback.


****************


Eliad MONTEIRO


Je roule en direction de la maison, tout en cogitant sur PAGE.


Eliad ! Arrête ça ! Arrête de penser du mal de PAGE. Autrement, tu la feras beaucoup souffrir.


J'ai beau me raisonner, je n'arrive pas à contrôler cette jalousie mêlée de colère que je ressens. J'ai beau essayé de me rappeler les promesses d'amour et de fidélité que m'a faites PAGE, je n'arrive pas à me sortir son passé de la tête et à arrêter de me dire qu'elle me trompe ou qu'elle continue d'exercer sa sale profession en cachette.


C'est idiot de penser ainsi d'une femme aussi aimante qu'elle ! dirait-on. Mais je ne peux m'en empêcher. C'est juste plus fort que moi !


Ok. Il faut vraiment que je me calme, que je revienne à de meilleurs sentiments. Alors, je prends la direction de la plage. J'y resterai une ou deux heures avant de rentrer.



De retour à la maison.

Je suis assis dans le hall. Je sais que PAGE est déjà rentrée, mais je ne compte pas monter la voir. Du moins pas maintenant...


Je suis encore plongé dans mes pensées quand je sens ses mains, par derrière moi, sur mon épaule.

- Comment va le plus bel homme de la terre entière ? Tu as eu une belle journée, j'espère !


PAGE aime me masser les épaules à chaque fois que je rentre du boulot. D'habitude, ses douces mains m'aident à me détendre. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, c'est un véritable supplice.


Je me lève et me retourne vers elle.

Elle me sourit. Je peine à répondre à son sourire.

- Belle, non. Mais mouvementée, oui. lui réponds-je.

- Tu…

Je ne lui laisse pas le temps de parler.

- Au fait, PAGE, je commence sérieusement à penser que tu n'as plus besoin de travailler.

- Là, je ne te suis pas.

- Ecoute PAGE, je suis en mesure de m'occuper financièrement de toi, sans que tu aies à travailler !

- Mais j'aime travailler, Eliad. Et puis, je ne veux pas exclusivement dépendre de toi !

- Où serait le problème, si c'était le cas. J'ai énormément d'argent pour t'entretenir toute une vie durant. En plus, ce que tu y gagnes est tellement insignifiant comparé à tout ce que je pourrais t'offrir en un mois. Ce serait le triple, voir même le quadruple ou le quintuple !

- Il ne s'agit pas seulement d'argent, Eliad, mais aussi d'épanouissemenf personnel. En plus, j'adore ce que je fais au Call Center.

- Toi oui. Moi non.

- Mais...

- J'étais à ton lieu de travail, il ya quelques heures. Et je t'ai vue en grande complicité avec un jeune homme.

- Grande complicité ? Nous nous sommes à peine parlé.

- Oui, c'est ça ! maugrée- je.

- C'est juste un collègue de travail. Ne me dis pas que tu es jaloux !

- Ça n'a rien à voir avec de la jalousie.

- Alors, tu penses que je te trompe, c'est cela ?

- Je n'ai rien dit de tel, PAGE !

- Alors…

- Ecoute PAGE, je n'ai pas la tête à débattre de tout ça maintenant. Si tu veux que l'harmonie perdure dans notre couple, tu sais ce que tu as à faire !

- Eliad !


Je n'attends pas. Je prends ma veste et m'éloigne en direction du salon souterrain. Une fois, à l'intérieur, je ferme la porte à clé. Je ne veux point être dérangé !













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