Chapitre 37

>>> Inspecteur Léo

Dehan : Allez-y, arrêtez moi.

Moi : …

Dehan : Je sais, ça parait étrange de m'entendre parler ainsi alors que j'étais prêt à tout pour avoir ma femme à mes côtés… Je suis toujours prêt à tout Kim ( allant vers elle ), c'est justement ce que je suis en train de faire.  Je suis prêt à tout, même à m'effacer en espérant que cela te ramène. J'ai besoin d'aide, tu l'as dit. Je vais retourner vers cette aide en espérant que tu seras dehors à m'attendre.  Inspecteur ( venant vers moi ), je me rends.

Je ne comprends pas exactement ce revirement de situation mais à vrai dire, le pourquoi m'intéresse peu. Je jette un coup d'œil vers Kimberley avant de sortir les menottes et de les passer au bras de Dehan. Je sors toujours avec mon arme, les menottes et mon insigne que je sois en service ou pas.

Dehan : Puis-je vous demander quelque chose quand même inspecteur ?

Moi ( le regardant ) : …

Dehan : Ne  recherchez pas Kafu je vous en prie. Tout comme Kimberley faisait des choses sous l'effet de mon autorité, Kafu en fait pareil. Il 'e faisait que ce que je lui demandais, il n'est coupable de rien. Laissez le libre, je vous prie.

Moi :  … 

Je ne réponds pas, je lui rappelle ses droits et l'emmène jusqu'à l'extérieur suivi de Kimberley.

Kimberley : Tu me permets de venir ?

Moi : Je pense que tu devrais rester ici et appeler Reine qui s'inquiète sûrement.

Elle est restée devant la porte sans répondre jusqu'à ce que je démarre la voiture. 

Arrivés au commissariat je l'ai mis en cellule avant d'appeler le chef.

Chef : J'aimerais comprendre ce qui a bien pu se passer.

Moi : Je viens de vous l'expliquer.

Chef : Ça m'a l'air tiré par la queue. 

Moi : Pourtant ça l'est. Écoutez, je vous ai dit exactement ce qui s'est passé. Si vous voulez y croire de vous-même , venez et vous verrez.

Chef : A la première heure.

Je raccroche et m'apprête à partir quand Dehan m'arrête.

Dehan : C'est une très bonne femme inspecteur.

Moi : Pardon ?

Dehan : Kimberley, c'est une bonne femme, vous ne vous trompez pas.

Moi : Me tromper ? Sur quoi ?

Dehan : Sur votre attention sur elle.

Moi : Je ne vous comprends pas.

Dehan : Vous savez, je l'ai eu avec moi mais je n'ai pas su la garder. J'ai fait d'elle ce que je voulais selon moes envies sans prendre en compte sa personne et aujourd'hui je pense que je l'ai perdu. Je ferai ce qu'il faut pour l'avoir à nouveau à mes côtés et tout recommencer … si seulement…

Moi : Tout ça pour dire ?

Dehan : …

Il n'a plus rien dit donc je suis simplement sorti, il faut que je retourne voir Kimberley. 

Quant à Dehan, je peux bien voir que son état de santé est très dégradé mais tant que c'est en sa défaveur il y a aucun problème.

Quand je suis arrivé Reine s'est empressée de venir m'embrasser.

Reine : Merci d'être venu Léo, merci.

Moi : Eeh, tu n'as pas besoin de me remercier.

Reine : Imagine que tu n'aurais pas été là, qu'est-ce qui ce serait passé ?

Moi : Elle est où Kimberley ?

Reine : Elle fait dormir Léa, elle n'a pas cessé de pleurer. 

Moi : Et Jadan ?

Reine : Il est rentré.

Moi : Je peux attendre ?

Reine : Bien sûr, assieds toi. Je vais aller la chercher.

Elle a disparu derrière une porte et Kimberley en zqt sorti.

Moi ( la regardant ) : Tu vas bien ?

Kimberley ( s'asseyant ) : Oui.

Moi : Tu es sûre que tu vas bien ?

Kimberley : Je n'en sais rien Léo, c'est comme si je n'avais aucun ressenti. Je me sens vide et en même je me sens bizarre par rapport à ce qui vient de se passer. 

Moi : Bizarre ?

Kimberley : Déjà pourquoi il est dehors ? Puis, l'entendre parler de la sorte m'a fait quelque chose quand même.

Moi : Je crois que tu as vu mon appel ?

Kimberley : Oui, désolée de n'avoir pas rappelé.

Moi : Je t'appelais pour t'informer juste après avoir reçu un appel de Durban me disant qu'il s'était enfui du centre.

Kimberley : Mais comment ?

Moi : Je ne saurais te dire, nul ne sait. Vu son acharnement sur toi je me suis dis qu'il fallait que je vienne vers toi en premier et quand tu n'as pas répondu je n'ai pas pu m'empêcher de venir ici.

Kimberley : Et tu as bien fait. J'étais à mon rendez-vous et il a débarqué comme une furie, je pensais vivre une scène surréaliste.

Moi : Je comprends, tu pensais ne plus avoir à le revoir et voilà que ça n'a pas été le cas.

Kimberley : Oui.

Moi : Par contre, quand tu dis que tu te sens bizarre par rapport à ce qu'il dit je n'ai pas très bien compris.

Kimberley : Je ne sais pas comment te l'expliquer, je l'ai senti euh… sincère.

Moi : …

Kimberley : C'est fou c'est vrai mais c'est ce que j'ai ressenti.

Moi : C'est normal que tu ressente ça ou que tu te sente dépassée par ce qu'il a dit.

Kimberley : Tu penses ?

Moi : Écoute, personne ne va t'en valoir si tu ressens encore des sentiments , minimes soient-ils, pour Dehan. C'était ton mari et rien ne s'envole aussi vite donc ne te sens pas coupable pour ça et voilà…  Si tu veux respecter ce qu'il t'a demandé, tu peux le faire… C'est comme tu le sens. Ne te sens pas coupable, ne te sens pas obligée juste euh… vis selon ce que tu ressens.

Kimberley : Tu penses quoi toi de tout ça ?

Moi : Kim je ne peux rien te dire, il est question de ta vie , de sa vie et surtout de votre relation donc je n'ai nullement le droit d'intervenir malheureusement.

>>> Kimberley

A vrai dire je reste un peu choquée de ce qui vient de se passer et ça m'a fait quelque chose… ça me fait quelque tout ce qu'il a dit et ça tourne dans ma tête jusque là sans que je ne comprends pourquoi.

Ça me fait mal en fait Qu'il soit arrivé à ce stade au point où on sente réellement qu'il ne va pas bien dans sa tête. En fait ce qui me  choque vraiment c'est le fait que je ne pouvais jamais imaginer qu'il soit atteint à ce point. J'ai été mariée avec lui et j'étais très loin de savoir ça, de voir ça et surtout de le voir actuellement dans cet état. Ça me touche quand même et j'ai cette envie là de l'aider m d'un autre côté je veux juste qu'il paie tout ce qu'il a fait… C'est comme s'il payait son karma en fait. 

Moi : Comment ça ça se passe maintenant pour lui ?

Léo : J'ai déjà appelé Durban pour informer de son arrestation, demain je pense qu'une délégation sera là.

Moi : Il sera renvoyé à Durban ?

Léo : C'est là-bas le lieu de son arrestation et sa peine devra être purgée là-bas donc oui.

Moi : Donc demain ils…

[ Ding Dong ]

Léo : Tu attends quelqu'un ?

Moi : Non, pas que je sache.

Léo : Je vais aller voir, je reviens.

Il se lave et va ouvrir, il revient plus tard me disant qu'il y'a un certain Ange à la porte.

Léo : Je vais te laisser alors.

Moi : Non, pas la peine. Prends place, je reviens 

Je le laisse et vais voir Ange.

Ange : Kimberley !! Suis ravi de te voir, un soulagement. Tu n'as rien ?

Moi : Non.

Ange : Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher de venir ici. Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que tu vas bien ?

Moi : Je vais bien.

Ange : Sûre ? Tout à l'heure…

Moi : C'est fini, c'était un problème qu'il fallait que je règle et heureusement j'ai eu de l'aide. Merci de t'être inquiété et surtout merci d'avoir intervenu tout à l'heure. 

Ange : Qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi as-tu refusé que j'intervienne ?

Moi : Je ne voulais pas s'impliquer dans quoi que ce soit.

Ange : Comme quoi ? Dis moi ce qu'il y'a… j'aimerais savoir ?

Moi : Trop long, certainement une autre fois. Présentement j'ai juste envie de me coucher et d'oublier tout ce qui vient de se passer.

Ange : Ton mari est là ? Je peux t'aider, parle moi. Tu n'es pas obligée de rester dans un mariage si tu ne veux pas.

Moi : Ange, ça va je te dis.

Ange : Tu es sûre ?

Moi :  On se reverra plus tard tu veux ?

Ange : D'accord.

Moi : Merci beaucoup !!

>>> Dehan

Je me surprends moi-même à réagir de la sorte mais mieux me résigner que la faire souffrir.  La seule chose que j'espère c'est qu'elle tienne cette promesse de venir me rendre visite de temps en temps et surtout, qu'elle finisse par me pardonner et me donner une autre chance pour que notre histoire reparte à nouveau. 

J'ai certainement un problème à la tête mais une chose dont je suis sûr, Kimberley je l'aime et c'est dommage que je ne m'en rende compte que maintenant. 

J'ai passé la nuit en cellule après que l'inspecteur soit venu m'y laisser et lendemain la délégation de Durban était devant ma cellule. 

Chef Inspecteur : Donc comme ca on se fait la malle ?

Moi : …

Chef Inspecteur : Tu as très mal réfléchi car dès ton retour sur Durban c'est en prison que tu iras, tu peux en être sûr. 

Moi : Il fallait que je la vois.

Chef Inspecteur : En connaissance de l'interdiction qui est au milieu ?

Moi : Quand on aime ou oublie tout ce qui pourrait empêcher de vivre.

Chef Inspecteur : Amoureux retardataire… Apprêtez la paperasse qu'il faut, dès demain on sera sur Durban.

Il est parti juste après avoir sorti cette phrase.

Retardataire ou pas, c'est ce que je ressens. 

Je suis resté allongé jusqu'en début d'après-midi quand on m'a dit que j'avais de la visite, j'ai bondi du lit en voyant…

Moi : Kim !!

Kimberley : Dehan.

Moi : Je suis heureux de te voir.

Elle me regarde sans me répondre pendant au moins quelques minutes avant de reprendre la parole. 

Kimberley : Pourquoi il fallut que ca soit si tard que tu te rende compte de ce que tu ressens pour moi ?

Moi : …

Kimberley : Pourquoi c'est seulement maintenant que tu te rende compte que j'ai de l'importance à tes yeux ?

Moi : je suis dé…

Kimberley : Est-ce que tu sais seulement à quel point j'ai été patiente ? Est-ce que tu sais seulement à quel point j'ai espéré que tu me dises ca ? Que tu t'excuses sincèrement ? Que tu retrouve la raison ?

Moi : Je le sais maintenant.

Kimberley : Mais il est trop tard Dehan.

Moi : Il n'est jamais trop tard chérie, Je sais que si tu  veux tu peux nous redonner une chance. Je sais, j'ai une peine à purger mais si je me comporte bien je pourrai avoir un sursi, on peut trouver le moyen d'être heureux malgré mon emprisonnement.

Kimberley : Là  encore tu penses à toi uniquement ?

Moi : Non, bien sûr que non. Ce que je dis c'est que même en prison je ferai tout ce qu'il faut pour que tu sois heureuse, c'est devenu mon objectif… Tu es mon objectif Kimberley.

Kimberley : Dehan je ne t'aime plus il y'a bien longtemps.

Moi : Je n'y crois pas, si c'était le cas que fais tu ici?

Kimberley : Je ne suis pas là par amour mais parce que j'ai pitié de toi, c'est le seul sentiment que je ressens pour toi actuellement. Je n'arrive même plus à t'en vouloir, j'ai juste pitié de toi et à ma grande surprise je te souhaite de sortir de ca malgré tout ce que tu m'as fait subir.

Moi : Je ne peux que m'en prendre à moi-même si je t'ai perdu.

Kimberley : Je viendrai te voir Dehan, si je peux t'aider à guérir je le ferai. Ne prends pas ca comme une promesse mais plutôt comme aide. Toutefois, ôte toi de la tête que je t'attendrai, fais toi soigner sans me compter dans ta vie. Tu as passé ta chance, tu n'as pas su la tenir et la garder. Fais toi soigner pour toi, pour espérer meilleur pour toi et rien que toi. J'ai demandé à Julie de rentrer en contact avec ta mère, dès que ce sera fait elle lui dira ce qui se passe et où te trouver.

Moi : NON !!

Kimberley : Si tu veux réellement te soigner tout commence par elle sachant qu'elle est le noeud principal de ton problème. C'est ta mère Dehan, elle saura mieux s'occiper de toi que quiconque.

Moi : Je ne pense pas pouvoir, c'est uniquement de toi dont j'ai besoin.

Kimberley : Non, tu as besoin d'aide simplement et elle saura te l'apporter. Laisse la t'approcher, difficile soit-il et tu seras surprise de ce que sa présence pourrait t'apporter. 

Moi : …

Kimberley : Ton retour sur Durban est prébu pour demain.

Moi ( la voix enrouée ) : Kim…

Kimberley ( souriant ) : Tu n'es pas obligé de dire quelque chose… Laisses toi aider et tu n'en sortiras que meilleur. Quant à moi, j'ai une vie ici maintenant. Malgré tout l'amour que j'ai pu avoir pour toi ma vie est désormais sans toi et malgré ce côté négatif tu as su m'apporter ton soutien quoiqu'en un éclair. 

Moi : J'aimerais tant revenir en arrière.

Kimberley : Avance simplement.

Elle venu vers moi, m'a tenu la main avant de me tourner le dos.

Moi : Kim ?

Kimberley ( se retournant ) : Dehan ?

Dehan : Désolé !

Elle a simplement esquissé un sourir avant de s'en aller.