Chapitre 37: Le miracle 

A l’autre bout de la planète….

Paris-FRANCE

***Khadija Yansané

-Tu es très belle mon cœur, que dis-je ? Tu es radieuse…

-Je ressemble à une baleine Saïd, tout ça c’est de ta faute dis-je en boudant

-De ma faute tu dis ? Si je me souviens bien, tu as tiré profit de chaque instant chérie et tu ne t’es jamais plaint, dit-il en se moquant

-Ce n’était même pas bon Pffffff alors arrêtes de vanter tes prouesses 

-Ah bon ? Tu veux que je te montre de quoi je suis capable hein dit-il en resserrant son étreinte

-Non noonnnn Saïd je n’ai pas envie, vas te doucher et laisses moi dormir

-Khadija tu mets mes sens en ébullition, encore plus maintenant que tu es enceinte ; regardes sous la couette tu en auras la preuve dit-il en prenant ma main. En plus le médecin nous a conseillé de…..

-Ne termine pas ta phrase Saïd, sinon je te ferai avaler ta langue tu peux me croire ; dis-je en voyant son sexe au garde à vous, ce qui me fit mouiller sur le champ. Je sais très bien ce qu’a dit le médecin mais ce n’est pas une raison non plus pour que tu me sautes tout le temps comme un lapin en chaleur

-Tu aimes ma langue hein petite coquine…. Dit-il en se faufilant sous la couette

-Saïd….

Il m’a retiré ma culotte et il a enfuit sa langue en moi, me procurant ainsi un plaisir indescriptible humm je donne un 1000/1000 à son cunnilingus!!

-Oh je vois que madame est déjà prêtes à me recevoir…. Dit-il d’une voix suave

Mon homme connait chaque parcelle de mon corps et il sait comment s’y prendre pour me faire perdre la tête… Mon appétit s’est intensifié depuis que je suis tombée enceinte et Saïd en profite au maximum ; je fais mine de ne pas en avoir envie juste pour le provoquer car il est encore plus vorace quand on le défie, je prends du plaisir à jouer avec ses nerfs et lui excelle de plus en plus dans l’art de me faire jouir (rires)…

Il a introduit un doigt en moi et du bout de sa langue il a continué à me donner du plaisir, c’est à la fois un délice et un doux supplice car la langue de Saïd est un excellent aphrodisiaque… Quand je fus au bord de l’extase, il me pénétra dans toute sa longueur et ensemble nous avons dansé au rythme de la plus vieille chanson du monde jusqu’au bord de l’épuisement……….

-Satisfaite Mme Eznatti ?

-Oh que oui Mr Eznatti, dis-je en l’embrassant

-Je t’aime Khadija, je suis fière d’être ton mari et le père de l’enfant que tu portes

-Je t’aime aussi mon cher époux et je suis fière de porter cet enfant qui est le fruit de notre amour

-Tu as intérêt à te ménager parce que toutes ces cérémonies de mariage n’ont pas été de tout repos, heureusement que personne ne s’est aperçu de ton état ; j’avoue que j’ai eu très peur mon amour surtout quand je t’ai vu percher sur tes talons de 16 cm

-Hahaa j’ai eu très peur aussi mais hamdoulilah tout s’est bien passé, ma mère a failli me démasquer mais heureusement qu’Annabelle était tout le temps là pour assurer mes arrières

-Tu as de la chance d’avoir une amie qui tient autant à toi, dit-il en m’effleurant la joue 

-Anna est plus qu’une amie, c’est ma sœur de cœur et je l’aime beaucoup

-Hum je suis jaloux

-Tu n’as pas à l’être mon chéri, tu es le seul et l’unique, l’amour de ma vie

-Humm… Tu étais très sexy dans ta robe de mariée, tous les hommes de la salle n’avaient d’yeux que pour toi et je m’en orgueillis parce que tu es mienne

-Dis plutôt que tu étais pressée de me retirer ma robe, petit coquin…

-Bien sûr chérie, surtout que maintenant tu es encore plus douce qu’avant

-Ah bon ? 

-Oui franchement si je savais que ce serait à ce point je t’aurai mis enceinte depuis très longtemps dit-il en souriant

-Tchrrrr idiot... Pourquoi ton amie Awa n’est pas venue à notre mariage ? J’ai adoré son cadeau mais j’aurai aimé qu’elle y soit car je sais que tu tiens beaucoup à elle

-Chérie Awa traverse une période éprouvante ces temps-ci, en fait son ex fiancé est dans le coma et elle a demandé à ce qu’on l’évacue à Bissau pour qu'elle s’en occupe

-Oh la pauvre j’imagine ce qu’elle doit endurer ; mais et sa relation avec Suley alors ? 

-J’en sais rien Khadija c’est compliqué, Suley est vraiment inquiet et je le comprends mais il savait dans quoi il s’engageait dès le début, on a plus qu’à espérer que cet homme guérisse vite et sorte de leur vie

-Ah les triangles amoureux……….. 

-Au fait j’aurai voulu profiter de ce voyage pour te faire découvrir Venise car c’est une ville romantique mais tu dois te ménager alors je te promets que quand tu te seras remis de la maternité nous irons pour une seconde lune de miel ok

-Est-ce que j’ai vraiment le choix ? Tu es tout le temps sur mon dos Saïd, il est grand temps que tu retournes à tes occupations

-Je veux qu’on profite pleinement de notre lune de miel, ensuite je retournerai à mes occupations mais ne comptes pas sur moi pour te laisser tranquille parce que j’ai déjà modifié mon agenda pour passer plus de temps avec toi, en plus avec Sarah qui débarque pour les vacances… bref comme je te l’ai dit cette grossesse on la portera à deux et c’est non négociable Khadija

-Elle est adorable Sarah et j’ai hâte de la retrouver, elle m’appelle tous les matins pour savoir si j’ai fait de beaux rêves tu imagines hahaa, je l’aime beaucoup cette petite; ah d’ailleurs il faudrait qu’on appelle Nadia pour qu’elle lui prépare sa chambre

-Ouais elle ressemble à son papa, quand on aime on ne fait pas de demi-mesure, aller viens là que je te porte à la baignoire car aujourd’hui je vais m’occuper personnellement de toi

-Hahaaaa ok Capitaine, avec plaisir dis-je en me laissant faire

Guinée-Bissau

***Awa Sy

Cela fait des semaines que je poirote dans cet hôpital et toujours aucun signe de Bib, les médecins ont fait tout ce qui était en leur pouvoir mais il n’y a pas d’espoir. Moi j’ai foi en Dieu, je sais qu’il ne m’abandonnera pas alors je passe mon temps à prier et je jeune trois fois par semaine pour qu’il se rétablisse, j’espère de tout cœur qu’il se réveillera bientôt et que tout ça ne sera qu’un lointain souvenir. Je m’étais radicalement opposée à l’idée qu’on le débranche alors le lendemain du jour où Malaika m’a informé de son état, j’ai fait en sorte qu’on l’évacue à Bissau pour qu’on l’hospitalise ici à l’hôpital militaire puisqu’ils ont des équipements modernes et des médecins très réputés qui sauront lui prodiguer de meilleurs soins. Deux semaines après l’évacuation de Bib, Malaika a dû rentrer au pays car sa mère aussi ne se portait pas bien, je lui ai donc promis de m’occuper de son frère et c’est ce que je fais ; d’ailleurs j’ai laissé la direction du cabinet à Leah pour me consacrer entièrement à Bib puisque même à la maison je n’y vais que pour me doucher et prendre des vêtements de rechange 

Ce soir après avoir fait la toilette de Bib, je me suis assise près de lui et mes larmes se sont mises à couler d’elles mêmes; je ne contrôle plus rien ni mes larmes ni mon corps, je suis désespérée et je ne sais plus à quel saint me vouer.  Je ne supporte pas de le voir dans cet état, le Bib que je connais est plein de vie et il n’aurait pas accepté qu’on le branche à ses machines aussi longtemps, mais je m’accroche encore à l’idée qu’un miracle se produise. Je ne survivrai pas sans lui car j’ai beau me convaincre que je ne pouvais plus le voir en peinture, la vérité est que Bib est une partie de moi…. Le médecin m’a conseillé de lui parler souvent ou de lui rappeler de bons souvenirs pour stimuler sa mémoire et donc parfois la nuit je me couche près de lui, ensuite je mets sa main sur mon cœur et je lui mets les écouteurs pour lui faire écouter les chansons qu’on chantait à tour de rôle pendant nos moments de folie 

Quand il fut le moment de se coucher, je me suis mise près de lui et j’ai mis ma tête sur sa poitrine pour ressentir le battement de son cœur, mes larmes ont coulés de plus belle et j’ai commencé à lui crier dessus comme s’il était coupable de sa situation : Bib s’il te plait ne fais pas l’idiot, je t’en prie ne meurt pas, tu n’as pas le droit de m’abandonner sniff pas encore sniff j’ai besoin de toi, pourquoi a-t-il fallu que tu prennes cette fichue moto ? Bon sang où est-ce que tu avais la tête ? Réveilles toi sniff aller ouvres les yeux sniff sniff je n’en peux plus moi sniff je n’en peux plus…. Si tu m’entends suis le son de ma voix et reviens moi je t’en prie sniff sniff Bib… Bib sniff c’est moi Awa ton ébène…. Ton bel ébène… Votr’honneur tu t’en souviens ? Tu m’appelais ainsi quand je te disais que je voulais devenir magistrat sniff sniff j’y arriverai pas sans toi Bib…. Moi tu vois j’ai besoin de toi sniff sniff sniff Bib…Bib… Réveilles toi je t’en prie sniff ne m’abandonne pas… Toi et moi pour toujours c’est bien ce qu’on s’était promis non ? Alors reviens je t’en supplie sniff ta mère, tes sœurs et tes neveux ont besoin de toi sniff… j’ai besoin de toi……

Tu te souviens ? Je t’ai dit que je t’ai aimé à l’instant même où mes yeux se sont posés sur toi ; malgré ton sale caractère (rires) tu es l’homme le plus merveilleux que je connaisse car tu es doux, gentil, attentionné sniff… Je t’aime Habib et je t’aimerai toujours même si pour mon propre bien je dois te tenir à distance, tu es toute ma vie Habib sniff reviens moi je t’en prie sniff reviens moi. Mon Dieu je vous en supplie ramenez le moi, je promets de ne plus chercher à le haïr ou le détester, je sais qu’il m’a causé du tort par le passé mais au fond il n’est pas mauvais sniff…je vous en prie faites quelque chose sniff aidez-moi sniff ne me l’enlevez pas…

***Habib Chérif

Je suis assis là à regarder Awa pleurer et me supplier de revenir mais je ne sais pas quoi faire vraiment, je compatis à sa douleur et ça me déchire de la voir ainsi mais c’est dur de devoir retourner là-bas et supporter de la voir jouer à la compagne parfaite avec cet idiot de Suley

-L’idiot c’est toi mon cher beau-frère (rires) Alors dis moi tu comptes t’asseoir là les bras croisés et la regarder souffrir encore longtemps ? dit la jeune fille en s’approchant de moi

-Je t’ai déjà dit maintes fois d’arrêter de lire dans mes pensées jeune fille

-Je ne peux pas m’en empêcher Habib, pas quand tu penses à haute voix. Réagis bon sang, la pauvre n’en peux plus de te voir dans cet état

-Mais je n’y peux dis-je en me levant

-Bien sûr que tu peux, il te suffit de le vouloir 

-Je ne sais pas… je ne suis plus sûre de vouloir y retourner, plus vite je sortirai de sa vie, mieux elle se portera

-Tu es donc idiot à ce point ? Ne vois tu pas qu’elle t’aime au point de sacrifier sa vie pour la tienne ? 

-Je…je….

-Ouvres les yeux un instant et regardes la de plus près, elle a mis sa vie sur pause pour se consacrer entièrement à toi. Merde Habib ma sœur t’aime à la folie, elle ne vit et ne respires que pour toi

-J’apprécie son geste et je l’aime encore plus moi aussi mais dès que son chéri reviendra de sa mission, elle retournera se consoler dans ses bras

-Oui lui au moins il mérite qu’elle lui accorde de l’attention dit-elle en me narguant, j’aurai préféré qu’elle soit amoureuse de lui mais non c’est de toi qu’elle elle est amoureuse

-Tu vois, même toi tu es de son côté ; c’est ce que je te disais à l’instant elle mérite mieux, elle a besoin d’un homme comme ce Suley qui ne la fait pas pleurer

-Evidemment puisque toi tu en es incapable, je comprends mieux maintenant pourquoi elle t’a quitté cria-t-elle. Vous les hommes êtes de parfaits idiots, tu as raison elle mérite bien plus qu’un homme qui prend ses jambes à son cou quand les choses deviennent compliquées

-Qu’est-ce qu’une gamine comme toi connait aux hommes hein dis moi ?

-Je suis peut-être une gamine et je n’ai aucune expérience dans ce domaine mais d’ici j’ai eu assez de temps pour observer ce qui se passe de l’autre côté.  Ne l’aimes tu donc pas ? Ne vois tu pas la tristesse dans ses yeux ?

-Mais bien sûr que je l’aime ! Je suis fou amoureux de ta sœur, c’est la femme la plus incroyable que je connaisse ; elle n’est pas seulement belle, elle est douce, généreuse et travailleuse et ça me fend le cœur de la voir souffrir à ce point mais je… je ne peux pas revenir dans ce monde si c’est pour la perdre à nouveau, je suis fatigué Amina, je suis fatigué de lutter contre mes sentiments m’écriai-je 

-Alors à moins que tu veuilles passer l’éternité à regretter comment tu es si bêtement passé à côté de ta chance ne lutte pas Habib, acceptes de ressentir tous ces sentiments que tu refoules, tu veux vraiment être avec ma sœur ? Tu la veux vraiment Habib ?

-Oui… Bien sûr que je la veux

-Retournes-y et bats-toi pour elle 

-Mais… je…je ne sais pas comment ?

-C’est simple suis les battements de son cœur et le son de sa voix, mais décides toi vite car il ne te reste plus beaucoup de temps, tu as assez duré ici

-Mais et toi alors?

-Ne t’en fais pas pour moi, il est grand temps que je retourne dans mon monde. Je ne supportais pas de voir ma sœur souffrir alors je me devais de veiller sur toi et t’aider à retrouver ton chemin

-Ok ne t'inquiètes pas je saurai retrouver mon chemin… Tu vas me manquer Amina, merci vraiment merci pour tout ; elle t’aime tu sais et elle regrette que tu sois partie si jeune, dis-je en lui prenant la main. Figures toi qu’on avait même décidé de donner ton prénom à notre première fille

-Je le sais et tu as intérêt à faire les choses bien cette fois ci sinon je viendrai te hanter toutes les nuits (rires) et pour mon homonyme ne t’en fais pas le train est déjà en marche

-Comment ça ? Je ne comprends pas 

-Chaque chose en son temps, aller file avant qu’il ne soit trop tard et n’oublies pas suis les battements de son cœur et rien d’autre compris ?

-A vos ordres belle-sœur  dis-je en l’embrassant

Cet endroit me procure une sensation de bien être mais parfois j’ai la chair de poule rien qu’à voir toutes ces âmes perdues errées à tout bout de champ, heureusement qu’Amina a été là pour moi tout ce temps. Amina est une jeune fille très belle avec de magnifiques yeux et un sourire éclatant, il suffit de la regarder pour voir Awa en elle ; elles ont toutes les deux le même caractère hahaa elle n’a pas arrêté de me materner depuis que je suis là entre les deux mondes, elle m’a été d’un grand soutien, d’ailleurs sans elle je serai perdue à jamais

La souffrance d’Awa m’affecte au plus haut point, je l’ai ressenti à chaque instant. Avant je croyais dur comme fer que quand on est dans le coma on ne ressent rien mais d’ici j’ai pu ressentir toutes les larmes qu’elle a versé depuis que je suis dans cet hôpital. Au début je m’arrêtais près d’elle et je lui demandai de sécher ces larmes car je n’étais pas bien loin mais elle ne m’entendait pas, j’ai dû me résoudre à l’idée que dans ce monde je n’étais plus que l’ombre de moi-même et accepté de voir la femme de ma vie souffrir le martyr jour et nuit par ma faute car oui si elle n’avait pas croisé mon chemin rien de tout cela ne serait arrivé, elle aurait pu vivre une vie tranquille avec un mari aimant et fonder une famille heureuse

Awa… mon bel ébène, ma reine à moi je ferai tout pour te reconquérir maintenant que je sais que tu m’aimes autant que je t’aime ; tes efforts ne resteront pas vaines inchAllah, je saurai me montrer digne de l’amour que tu me portes. Ensemble nous fonderons la famille heureuse que tu as toujours désiré, je te construirai la magnifique maison de tes rêves avec un jardin digne de la reine que tu es et on y vivra des jours heureux, cette seconde chance que m’offre le bon Dieu je compte bien la saisir….

***Ibrahim Sy

Mes filles me manquent énormément et la maison semble bien vide sans elles, c’est l’inconvénient de ne pas avoir de fils car les filles finissent toujours par s’en aller ; Zeinab vit en Belgique avec sa famille et Awa a décidé du jour au lendemain d’aller s’installer à Bissau. Ces derniers temps je n’ai pas eu de ses nouvelles, je m’inquiète beaucoup pour elle surtout depuis que j’ai appris que cet imbécile de d’Habib Chérif a eu un accident qui l’a plongé dans le coma, je suis triste pour lui mais je ne le veux pas près de ma fille car il la fait souffrir en permanence, franchement il est trop stupide pour réaliser la chance qu'il a de l'avoir à ses côtés pfff.  Quant à  Awa, elle pense que j’ignore les raisons qui l’ont poussé à partir s’installer à Bissau mais je ne suis pas né de la dernière pluie et je sais pertinemment qu’elle est partie à cause de lui. Je n’ai pas eu de fils donc mes filles sont tout ce que j’ai, mes plus précieux trésors ; je n’ai pas pu leur offrir la vie de princesse qu’elles méritaient mais je leur ai donné des valeurs bien plus importantes que l’argent ne pourrait acheter et aujourd’hui Al hamdoulilah elles sont toutes devenues de braves femmes, franchement je ne pourrai pas être plus fièr

Ma femme et moi n'avons pas eu la vie facile, on était fous amoureux et on nourrissait beaucoup d’espoir à nos débuts mais la vie n’a vie n’a pas été tendre et très tôt nous avons appris à lutter pour survivre car on a beau s’aimer à un moment on doit faire face au fait qu’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche. Ma femme est incroyable, une vraie battante nos filles lui ressemblent beaucoup d’ailleurs ; je serai éternellement reconnaissant envers Dieu de m’avoir donné une épouse comme elle ; Aicha a su être patiente et digne malgré nos difficultés et aujourd’hui par la grâce de Dieu elle récolte le fruit de sa patience, elle est l’une des femmes les plus influentes de la sous-région, ah si seulement les jeunes filles d’aujourd’hui pouvaient avoir les mêmes vertus et la foi de ma chère épouse…

Je prends mon téléphone et je compose le numéro de ma petite benjamine, elle décroche au bout de la troisième sonnerie, ces jeunes hein franchement…

-Allô bonjour papa dit-elle d'une voix triste

-Bonjour ma princesse, comment vas-tu ?

-Mal papa, mal sniff les jours de Bib sont comptés et…

-Hey calmes toi mon cœur, il n'a toujours pas réagi? 

-Non papa son état ne s’améliore toujours pas et je commence à perdre espoir

-Le pauvre… j’espère qu’il s’en sortira. L’état de sa mère s’aggrave de jour en jour et je crains le pire si son fils ne se réveille pas

- Bib est son petit dernier et ils étaient très proches tous les deux,  sniff je pensais pouvoir l’aider en l’amenant ici mais les médecins ont tout tenté et à moins qu’un miracle ne se produise, il… il va mourir sniff papa je ne sais pas quoi faire, je suis perdue sniff

-Je suis désolée chérie, vraiment… Ça me chagrine de te savoir dans cet état pour cet homme là

-Je sais papa et je te demande pardon pour toute cette histoire mais c’est compliqué tout ça, ne t’inquiètes pas je ne compte pas le reprendre dans ma vie, je…je veux juste qu’il se rétablisse

-Awa tu n’as pas besoin de te justifier, j’estime que tu es assez mature pour gérer ta vie et je n’ai rien contre ce jeune homme, c’est juste que je n’ai pas aimé la façon dont il t’a traité, je ne supporte pas de te voir souffrir, tu es ma petite poupée 

-Papa je l’aime toujours c’est indéniable mais le destin s’acharne à nous séparer et je n’irai pas contre la volonté de Dieu ; d’ailleurs ma vie est ici à présent et dès que Bib se rétablira il rentrera au pays et nos chemins se sépareront à nouveau 

-Vous les jeunes vous êtes bien sots, dit-il en soupirant. Mais bon tout ce que je peux te conseiller c’est d’avoir foi en Dieu 

-J’ai la foi papa mais là c’est trop douloureux, j’ai beau prier, j’ai beau jeuner il… il ne se réveille pas

-Hey ne perds pas espoir mon cœur, tout vient à point à qui sait attendre ; fais-moi confiance Allah entend toutes les prières et tôt ou tard il finit par réagir. Je sais à quel point tu tiens à lui alors j’ai fait des prières nocturnes en sa faveur, tu verras inchAllah nous obtiendrons gain de cause 

-InchAllah… Je te fais confiance papa, merci pour tout, j’avais vraiment besoin d’entendre ta voix, tu n’imagines pas à quel point ça me réconforte

-Tu me manques beaucoup et ta maman et moi nous irons te voir dès que possible ; mais je te jure que si ce jeune homme revient à la vie et cherches à nouveau à te faire souffrir je me chargerai personnellement de l’expédier à l’au-delà (rires)   

-Hahaaaa… Ah papa il n’y a que toi pour me faire rire dans ces moments pareils, pardon il faut laisser l’enfant des autres (rires), espérons qu’il se réveille d’abord kaaa

-Hahaa en tout cas il a intérêt…. Bon je te rappelle demain ma jolie, prend soin de toi et surtout penses à te nourrir  promis ?

-Promis, je t’aime Papoushka

-Moi encore plus princesse,  moi encore plus…

Deux jours plus tard……..

***Awa Sy

Après la prière de l’aube, je me suis assoupie dans le fauteuil sans m’en rendre compte, je manque terriblement de sommeil; heureusement que Suley en a encore pour quelques temps au Mali sinon j’aurai mis notre relation en péril parce qu’aussi gentil soit-il, je ne suis pas sûre qu’il aurait accepté que je me consacre ainsi à un homme pour lequel j’éprouve toujours des sentiments ; on parle tout le temps au téléphone et il me réconforte du mieux qu’il peut mais la vérité est que je culpabilise vraiment de ne pas pouvoir l’aimer comme il l’espère, ça aurait peut-être pu arriver avant que Bib ne réapparaisse dans nos vies mais maintenant je suis confuse

Je sais que cette situation le préoccupe et ça m’inquiète puisqu’en aucun cas il ne doit être distrait vu qu’il est en zone de guerre alors je lui ai promis que dès que Bib sera guérit, il sortira de ma vie une bonne fois pour toute et je compte bien tenir ma promesse car malgré tout je me dois de respecter mes engagements vis-à-vis de Suley, il a été très patient avec moi... Le bip des machines me fait sortir de mes pensées et j’ouvre les yeux quand j’entends les médecins entrer en trombe dans la chambre d’hôpital

-Veuillez sortir madame, me dit le médecin en chef

-Mais…Mais que se passe-t-il docteur ?

Il n’a pas répondu et une infirmière m’a conduit à la porte en me disant de ne pas m’inquiéter ; elle a refermé après elle et je suis restée là à les regarder s’activer autour de lui comme une automate, j’ai eu très peur et je sentais que c’était la fin mais je n’arrivais pas à pleurer car ma réserve de larmes était épuisée, je regardais ma vie défiler sous mes yeux et je restais là impuissante

Subitement j’ai vu les infirmières pleurer et j’ai senti mes jambes me lâcher ouhhh cette fois il est vraiment partie, mon estomac s'est crispé, ma gorge s'est noué, mon rythme cardiaque s'est accéléré,... j’ai failli m’évanouir sous le coup de l’émotion mais je fus rattrapé à temps par un infirmier, les autres ont accourus vers moi et m'ont installé dans le fauteuil, le médecin s’est penché sur moi en me tendant un verre d’eau

-Madame je…. Je ne sais pas quoi dire, c’est un miracle ! dit le médecin

-.....................

-Madame vos prières ont été exaucé, dites quelque chose 

-Je ne comprends pas, de quoi parlez-vous ?

-C’est un miracle je vous dis, dit-il en me secouant ; ces constantes sont bonnes et il respire normalement, il s’est réveillé

-……Quoi ? Comment ? Je……je…..Comment ça se fait ? Demandai-je en bégayant

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Je vous mouakk mouakkk