Chapitre 38

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 38⚜️


Germain Makaya 


Je me trouve dans un véritable cauchemar éveillé. Je me voyais déjà siroter un cocktail sur une plage exotique aux Maldives et voilà plutôt ce que je reçois. Émile m'a vraiment eu, je n'ai vraiment rien vu venir. 


Je me retrouve avec un si gros problème sur les bras dans un pays étranger et comme si ce n'était pas déjà grave, je ne parle pas la langue pour pouvoir au moins me défendre.


Entre l'aéroport et ce que je devine être un commissariat, je reçois plusieurs coups de matraque dans la tronche. Ils n'y vont pas de mains mortes avec moi, surtout ça se voit qu'il n'apprécie pas beaucoup les gens à la peau foncée. 


Je suis jetée dans une cellule avec une cinquantaine de gens bizarre. À voir leurs têtes, ce sont des bandits de grand chemin. On est serré comme des sardines.Je reste dans mon coin pendant près de 7 heures de temps. Je réfléchis à une stratégie pour me sortir du pétrin dans lequel je me retrouve. Il y a forcément une solution. 


Puis je me souviens qu'au pays et même généralement sur notre continent, des policiers sont souvent corrompus donc qui sait peut-être que si je donne un peu d'argent à ces policiers indiens il pourront me laisser partir. La carte de crédit qu'Émile m'a donnée contient environ 10 millions de francs CFA. Quand je les regarde, ils ont l'air d'être très affamés.


Un peu plus tard on vient me sortir de la cellule pour m'emmener dans une salle où il y a une chaise pour que je m'asseye, je suppose qu'ils veulent m'interroger. Pendant de longues minutes ils posent des questions mais je ne comprends rien ce qui visiblement commence à les irriter.


一Je suis en train de vous dire que toutes ces choses ne m'appartiennent pas, dis je totalement désespéré. Cherchez un traducteur, je vais m'expliquer.


一Take him back to the cell(ramenez le à la cellule).


一Money money money to you, dis je en pointant le doigt vers ma poitrine.


J'espère qu'ils vont comprendre parce que je ne pourrai même pas créer une phrase entière. J'insiste tellement qu'ils finissent par se regarder. Ils apportent la caisse où ils ont gardé les affaires que j'avais sur moi. Je sors la carte de crédit MASTERCARD de mon portefeuille et je leur tend. Là ils comprennent très clairement mes intentions vu leurs sourires.


 Dès qu'ils auront pris l'argent, ils vont me libérer. Tous les pays sont corrompus. Dès que je serai dehors je vais appeler Émile, le gars ne sait pas ce que je lui réserve. Il a osé vouloir me piéger mais il a oublié que je suis né avant lui, je suis donc plus malin. Cette fois-ci c'est 800.000 millions que je vais demander, je vais devenir sans état d'âme. À la guerre tous les coups sont permis.


Deux policiers me prennent de nuit quand tout est calme et me mettent dans un véhicule. On roule jusqu'à ce qui ressemble à un guichet automatique. Une fois devant la machine j'introduis la carte, le montant de 10 millions et le mot de passe. Mais ça marque un message d'erreur. Je recommence deux fois de plus mais rien. J'ai l'idée de consulter le solde et là mon cœur rate un battement quand ça marque le chiffre 5. C'est impossible ! Cette carte contenait 10 millions maintenant il reste 5 F? J'ai vérifié au guichet automatique de l'aéroport du Gabon. Je recommence et ça marque la même chose. 


La colère se lit sur le visage des policiers ils se saisissent de moi et me jettent dans le véhicule.


一S'il vous plaît écoutez moi je...


一Don't try to explain yourself, no one cares. (N'essaye pas de t'expliquer, on s'en fout), dit-il avec colère.


De retour au poste je suis copieusement bastonné puis renvoyé dans la cellule. Je m'assois dans un coin, mon visage est inondé de larmes et de bleus parce que depuis qu'on m'a arrêté c'est seulement maintenant que je réalise que je suis sérieusement perdu. 


Retrouvé dans un pays étranger avec de la dro*gue et des flingues. Arrêté par la police, je ne parle pas la langue et comme si c'était pas suffisant, je n'ai plus un seul franc sur moi. Émile m'a vraiment eu, je commence par où Seigneur?


 Émile Biyoghe


Je suis de très bonne humeur, comme sur un nuage. Germain a vraiment cru que j'étais sa vache à lait et qu'il pourrait me traire sans plus finir. Quelle erreur ! Il aurait dû se contenter de ce que je voulais bien lui donner. Du moment où il a commencé à me faire du chantage, il venait de creuser sa propre tombe.


J'ai payé deux employés de l'aéroport qui se sont chargés de mettre la marchandise dans ses affaires. Ils ont attendu que les bagages de Germain passent le détecteur et juste avant de les mettre en soute et ils ont rangé les choses dans ses valises. Ils ont été efficaces et discrets.


Je me suis évidemment en amont assuré de choisir un vol où il y a aurait des escales dans des pays très compliqués. J'ai d'abord pensé à la Russie, la Corée du Nord ou l'Arabie Saoudite. Mais j'ai finalement eu pitié de lui , j'ai opté pour l'Inde. Germain ne parle ni l'Hindi ni l'anglais, il est africain et il est sans un sou. Il va vivre ça !


Il a cru que j'ai mis 10 millions dans une carte parce que j'ai trop peur de lui, très drôle ! Dès que son avion a décollé, j'ai vidé la carte. Il va donc savoir c'est quoi la vie. Un chien galeux comme ça, qui va le chercher ici au Gabon? Et comme il est très stupide et pas très futé, je suis certain qu'il n'a pas eu la présence d'esprit d'assurer ses arrières en racontant à quelqu'un ce qu'il sait sur moi ou peut être faire des enregistrements.


Dans sa tête il n'y a que l'argent et rien d'autre! Voilà une épine en moins dans mon pied. 


     ~1 mois plus tard~


 Landry Ratanga


J'ai déjà arrêté de postuler dans les établissements hospitaliers du pays. Personne ne veut m'engager. Je suppose que c'est l'œuvre spécifique de quelqu'un comme Marleyne Ovono qui m'avait déjà menacé de gâcher ma carrière. Mais je n'ai pas le temps de m'attarder dessus. J'ai déjà beaucoup à faire concernant la mise en place de ma clinique.

Le projet de santé est prêt ainsi que le budget prévisionnel. J'ai déjà commencé à faire la liste du matériel et des machines à acheter. 

Je suis sur la terrasse devant mon ordi lorsque je reçois un appel téléphonique d'un numéro inconnu. Nous nous saluons, je remarque que le monsieur a un accent anglophone.


一Vous êtes le Cardiologue Landry Ratanga?


一Lui même ! Et vous êtes ?


一Je suis Peter Stevens, Ambassadeur de Grande Bretagne au Gabon.


一Ah d'accord. Que puis je faire pour vous ?


一Je suis le papa du jeune garçon diabétique à qui vous avez sauvé la vie le mois dernier à City Sport. Vous vous en souvenez ?


一Ah d'accord! Oui bien sûr que je m'en souviens. J'espère qu'il va bien.


一Oui il se porte bien, merci. Je tenais à vous remercier pour ce que vous avez fait.Je voulais savoir combien je peux vous donner Docteur, vous méritez une récompense. C'est mon unique fils et vous lui a sauvé la vie je vous en serai éternellement reconnaissant.


一Oh ce n'est rien, je n'ai fait que mon boulot. Vous n'avez pas de récompense à me donner Monsieur.


Il insiste pendant de longues minutes je n'essaye plus de le contredire, je comprends que c'est l'amour d'un père qui parle.


一Comment vous avez eu mon numéro ?


一Nous avons dû nous rapprocher de la caissière qui vous a servi le jour en question. Vous aviez apparemment payé par carte de crédit. On a donc pu avoir votre nom complet. Et pendant tout le mois, mon équipe et moi avons appelé chaque clinique et hôpital, public et privé du pays. Quand nous avons appelé la Polyclinique Saint Honoré, la réceptionniste nous a fait comprendre qu'il y avait bien un cardiologue à ce nom mais qu'il n'y travaillait plus. Elle n'était pas censée nous donner votre contact par souci de confidentialité mais avec un peu d'instance, elle nous l'a finalement envoyé.


Quelle détermination!


一Oui effectivement je n'y travaille plus. Je suis en train de monter ma propre clinique privée.


一Ah c'est très bien! Docteur je connais beaucoup de personnes haut placées dans votre pays, je peux vous avoir certaines facilités. Si vous avez besoin d'un terrain, d'un local, d'un bâtiment où vous pouvez poser votre clinique et ce avec un titre foncier. Où alors je peux vous aider pour le matériel, les machines, ou pour trouver les fonds peu importe. Dites moi juste en quoi je peux vous aider c'est avec plaisir que je le ferai.


C'est vrai que je ne voulais rien accepter de lui , vu qu'il ne me doit rien. Mais en y pensant bien Dieu met parfois des gens sur notre chemin pour nous aider à avancer. Chaque acte qu'on pose dans cette vie peut nous ouvrir ou nous fermer les portes. Cette proposition de l'Ambassadeur est ma porte ouverte à de grandes choses et je vais la saisir.


On se met d'accord pour qu'il me laisse quelques jours pour que je réfléchisse à l'aide que je veux qu'il m'apporte pour ma future clinique. Puis avant de raccrocher, une idée tordue me traverse l'esprit.


一Mais entre temps j'aimerais vous demander une petite faveur si vous me le permettez s'il vous plaît.


一Oui Docteur demandez moi ce que vous voulez...


Comme je n'aime pas la paix, je vais fatiguer psychologiquement cette sorcière d'Ovono.


Bonne lecture.

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