CHAPITRE 39: ADOPTION?

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 39 : ADOPTION ?

**ALEX IKENA**

En ressortant j’ai trouvé Félicité en train d’humer mes vêtements.

Moi : Je peux savoir ce que tu fais ?

 Félicité : À qui appartient le sang sur tes vêtements ?

Moi : (Arquant un sourcil) Pardon ?

Félicité : (Écarquillant les yeux en me regardant) Tu as un enfant Alex ?

Moi : (Silence)

 Félicité : (Aspirant à nouveau mon haut) Où est cet enfant ?

Moi : (Silence)

Félicité : (Me regardant) Depuis quand as-tu un enfant ?

Moi : (Riant en me déplaçant dans la pièce pour aller prendre des vêtements propres) Je crois que tu es en train de perdre la tête. Depuis quand j’ai un enfant ? Eh bien c’est à toi de me le dire vu que tu sembles avoir oublié dans quel monde nous vivons et quelles sont les conditions pour y accéder.

Félicité : Ceci est l’odeur du sang frais que l’on ne retrouve que chez les jeunes enfants. Je bois du sang humain depuis des années et je sais parfaitement reconnaître un sang neuf et un qui ne l’est pas. Cette odeur est la tienne Alex, c’est l’odeur de ton sang en plus frais alors à moins que tu aies un enfant de sang, cela ne se justifie pas.

Moi : (Enfilant un t-shirt ) Alors dis moi comment est-ce possible vu que tu sembles être convaincue d’une chose impossible. (La regardant dans les yeux) Explique moi comment je pourrai être père d’un jeune enfant, que dis-je ? Père tout simplement quand j’ai sacrifié ma semence depuis des années sans même avoir donné mon accord ?

Félicité : (Silence)

Moi : Explique moi comment vu que dès l’instant qu’une âme est formée même pour un seul jour dans un ventre, elle est déjà ravie, alors comment j’aurais fait pour avoir un enfant sans que celui-ci ne soit pris ?

 Félicité : (Silence)

Moi : Dis le moi. (Après un moment) Tu n’as rien à dire ?

 Félicité : (Silence)

Moi : (Enfilant ma culotte) Il faut sérieusement penser à te faire soigner mais quoiqu’il en soit, tu regretteras de m’avoir trahi Fe (La fixant dans les yeux) Je te le garantis.

Je suis passé devant elle pour prendre mon téléphone et sortir de la pièce. J’aurais pu prendre mes vêtements mais cela aurait pu attiser sa curiosité. Je trouverai le moyen de les prendre pour les laver et même à la limite les brûler. Je n’ai pas su à quel moment le sang de mon fils s’est retrouvé collé à moi. J’essaie de revoir la scène dans mon esprit et je vois une plaie sur la paume de sa main, je comprends tout de suite que c’est à ce moment que la chose s’est faite, lorsque je l’ai sorti de l’eau sa main a touché mes vêtements et son sang s’est collé dessus. Le sang étant l’habitacle de l’âme, il est donc très facile de connaître l’existence d’une personne par son sang. C’est la base en matière de sorcellerie. J’ai l’air calme mais je ne le suis pas du tout. Je sais que mon fils est en danger, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne soient véritablement convaincus de son existence. Il me faut impérativement le faire disparaitre et pour cela je dois me rendre au Gabon. Je vais attendre d’endormir sa vigilance car je sais que maintenant elle surveillera mes faits et gestes à la loupe…


UN MOIS PLUS TARD 

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Cela fait un mois que je suis officiellement rentrée à la maison. Je suis toujours en famille et oui j’étais supposée ne faire que 2 semaines mais premièrement j’ai pris goût à être entourée par les miens. L’ambiance de cette maison m’avait effectivement beaucoup manqué et j’ai eu du mal à me détacher quand je suis revenue, j’avais besoin de ce plein d’amour et je l’ai reçu en quantité suffisante. Deuxièmement, j’ai pris mon temps pour meubler la maison à ma convenance avec l’aide de maman et Lucia. Le mon chez moi est prêt et toutes mes affaires y sont c’est juste moi qui n’y suis pas encore allée et normalement ça va se faire aujourd’hui. La vie en famille c’est bien mais tant que je suis ici, je ne peux pas correctement voir mon chéri et il me manque. Depuis que je suis revenue, on ne s’est vu en privé qu’une seule fois et c’était lorsqu’il s’était disputé avec maman et les autres parce qu’on l’avait indirectement accusé de sortir avec Marwane. J’étais allée passer quelques heures avec lui avant de rentrer à la maison. C’est la dernière fois que je l’ai vu de face et que je l’ai touché. Il est passé deux fois à la maison depuis mais c’était pour arranger les choses avec maman et le reste de la famille à la demande de papa. On ne parle que par téléphone et même là c’est difficile car je suis presque toujours accompagnée, même prier ensemble on ne l’a plus fait et ce n’est pas normal. C’est pourquoi je dois partir d’ici pour pouvoir m’organiser et surtout parler avec lui pour voir dans quelle mesure nous pourrons venir parler avec les parents par rapport à notre relation. 

Lucia : (Rentrant dans la chambre) Tu as tout pris ?

Moi : Oui. J’avais déjà tout emporté. Ce qui reste là c’est juste des choses que je compte laisser ici pour des jours où je viendrai faire des séjours. 

Je me suis levée pour lui faire la bise vu qu’elle vient d’arriver.

Lucia : Ton type vient d’arriver aussi avec ya Arsène. 

Moi : Ah bon ?

 Je regarde mon téléphone pour voir s’il m’a fait un message pour m’avertir de son arrivée mais je ne vois rien. 

Moi : Il ne m’a pas dit qu’il allait venir. Attends je lui demande même.

-Moi : Cc bébé, tata Luce viens de me dire que tu es arrivé. 

-Loyi : Oui. J’arrive à peine.

-Moi : Je ne savais pas que tu viendrais aujourd’hui .

-Loyi : C’est vrai mais j’ai voulu venir pour m’assurer que tu ne changes pas d’avis à la dernière minute en repoussant encore ton départ.

-Moi : (Emojis qui rient)

-Loyi : Oui, tu me l’as déjà fait et je suis là pour m’assurer que tu ne le refasses pas.

-Moi : (Souriante) Ça ne risque pas d’arriver bébé. J’ai trop envie de te serrer dans mes bras pour me défiler cette fois-ci. 

-Loyi : Hum. 

J’ai rangé mon téléphone et je me suis levée.

Moi : Descendons pour saluer. 

Lucia : Dis plutôt que tu veux le voir oui, j’ai déjà salué.

J’ai grandement souri avant que nous ne sortions de la chambre et descendions dans le grand salon où étaient Loyd et papa. Mon regard a croisé celui de Loyd et je n’ai pas pu m’empêcher de sourire tellement je suis toujours heureuse quand je vois son visage. 

Moi : Bonjour tonton Loyd.

Loyd : (Me regardant dans les yeux) Bonjour Lucrèce, tu vas bien ?

Moi : Oui tonton.

Loyd : Ok.

Moi : (À papa) Tu es déjà de retour ?

Papa : Oui, je t’ai dit que je n’allais pas mettre du temps. Ta mère est où ?

Moi : Elle a fait un tour rapide chez tantine Reine pour déposer les enfants, elle a dit qu’elle ne va pas durer. 

Papa : Ok. 

Moi : Je vous donne un truc à boire ?

Papa : Oui merci chérie. 

J’ai fait demi tour et je suis partie à la cuisine pour prendre des verres, jus et glaçons avant de revenir prendre une bouteille de liqueur au salon. J’ai fait le service en y ajoutant quelques amuse-bouches et je suis venue m’asseoir à côté de papa. Nous nous sommes mis à parler de mon départ et du fait que maman devait reprendre son chantage en riant jusqu’à ce que cette dernière arrive. Elle nous a salués et a dit qu’elle montait rapidement laisser les choses qu’elle avait à la chambre. J’ai vu Loyd manipuler son téléphone et la seconde d’après le mien a légèrement vibré dans ma poche. Je l’ai récupéré pour lire le message qu’il venait de m’envoyer.

-Loyi : Arrête de me regarder quand tu parles car le fait de voir ta bouche bouger et ton regard me fixer ainsi me donnent envie de t’embrasser. Tu sais que ton gloss là rend tes lèvres désirables.

Je me retiens de sourire face à son message et pour ce faire, je me pince les lèvres afin de ne pas attirer l'attention de papa sur moi. Je m’apprête à répondre quand maman vient dans la pièce et s’assoit en face de moi. Je pose donc mon téléphone pour les regarder tous les deux car ils m’ont dit qu’ils ont quelque chose à me dire avant mon départ et je pense que c’est certainement le moment.

Papa : (Me regardant) Comme ta mère est là, on peut maintenant te le dire. C’est vrai que nous aurions pu le faire dans un cadre plus privé mais bon Loyd et Lucia ne sont pas des étrangers et je pense que c’est une information qui leur fera également plaisir.

Moi : (Silence) 

Papa : Ce n’est un secret pour personne que nous t’aimons énormément et que pour nous tu es notre fille même si nous ne t’avons pas mis au monde. Depuis le premier jour que nous t’avons prise avec nous et ce jusqu’aujourd’hui, il n’en a jamais été autrement aussi, nous avons donc réfléchi et nous avons décidé de rendre la chose légale. Il est vrai que tu es déjà une adulte mais pour nous cela ne change rien. Nous avons l’intention de lancer la procédure d’adoption et nous voulions savoir ce que tu en penses avant d’en parler avec Benoît. Tu es d’accord pour devenir notre fille sur le plan légal ?

Mon cœur rate un battement et je lève immédiatement mes yeux sur Lucia qui comprend tout de suite la gravité de la situation et surtout sur Loyd qui me fixe le regard trouble. 

Maman : (Souriante) On sait que c’est une formalité mais on souhaitait avoir ton avis d’abord.

J’ai le cœur qui bat fortement dans ma poitrine. Ils veulent faire de moi leur fille sur le plan légal ? Si je refuse, je risque de les blesser et leur faire de la peine mais si j’accepte cela voudra dire que je renonce à Loyd définitivement. Je regarde ce dernier et je peux lire ses émotions dans son regard. Je détourne mon regard de lui pour le poser sur papa et maman, les deux personnes qui ont fait de moi celle que je suis aujourd’hui et mes yeux se mettent à piquer avant de se remplir de larmes. Je dois faire un choix, accepter ou refuser ?

Moi : (Une larme coulant le long de ma joue) Je.

Papa : (Me passant un kleenex) Tiens chérie. Je comprends que nous te prenons par surprise et que tu dois être aux prises avec tes émotions. Prends ton temps.

Moi : (Prenant) Merci papa.

J’ai essuyé mon visage et j’ai repris la parole en fixant maman qui me regardait en ayant l’air émue. 

Moi : (Reniflant) Je, rien ne me ferait plus plaisir que de devenir votre fille sur le plan légal.

Maman est venue me prendre dans ses bras en pleurant de joie et papa nous a rejoints pour le câlin. J’ai regardé Lucia qui avait la main sur sa bouche et les larmes coulant de ses yeux avant de le faire avec Loyd qui a incliné sa tête vers l’arrière en fermant les yeux. Mes larmes ont repris à couler.

Maman : (Me prenant le visage en coupe heureuse) Je savais que cela te ferait plaisir. Je suis tellement contente si tu le savais, ça fait tellement longtemps qu’on y pense.

Moi : (Souriant faiblement à travers mes larmes) Moi aussi je suis heureuse maman.

Elle m’a fait un bisou sur le front et m’a à nouveau serrée dans ses bras.

Papa : Pour le moment ça va rester entre nous car nous allons d’abord parler avec Benoît puis lancer la procédure d’adoption avant de rendre tout cela officiel.

Moi : (Reniflant en quittant l’étreinte de maman) Je comprends.

Lucia : (Venant me prendre dans ses bras) C’est vraiment une grande nouvelle qui surprend et secoue tout le monde.

Nous avons écouté un téléphone sonner et c’était celui de Loyd. Il a décroché et s’est levé en s’excusant puis s’est éloigné pour revenir 1 minute après.

Loyd : J’ai une urgence et il faut que j’y aille.

Papa : J’espère que ce n’est rien de grave.

Loyd : Non, ne t’en fais pas. Juste une chose que je dois régler.

Papa : D’accord. On se voit demain à l’église.

Loyd : D’accord. 

Il a voulu partir mais s’est arrêté pour me regarder en esquissant un faible sourire.

Loyd : J’ai failli m’en aller sans te féliciter pour cette bonne nouvelle. Je suis content pour toi enfin pour vous trois. Félicitations.

Les parents : Merci

Loyd : Je vais y aller.

Papa : Laisse moi te raccompagner à la porte.

Maman : Je vais prendre une bouteille car c’est quelque chose qui se célèbre. Mfoula pardon viens d’abord m’ouvrir le placard du haut là. 

Papa : Loyd une minute pardon. 

Loyd : Ok. 

Ils sont sortis tous les deux du salon et la seconde d’après nous avons vu une larme couler de l’œil de Loyd, il l’a rapidement essuyée et s’est retourné.

Moi : Loyi.

Papa : (Dans l’autre pièce) Loyd c’est bon.

Il est parti et maman est revenue avec la bouteille et les verres pour faire le service pendant que Lucia qui a suivi toute la scène avec Loyd me regardait assez peinée même si elle tentait tout comme moi de masquer ses réelles sentiments. Maman nous a partagés à boire et nous avons bu avant que je n’aille poser les verres à la cuisine pour rapidement les rincer. J’ai tenté d’appeler Loyd mais ça a sonné une fois et il a éteint son téléphone après avoir rejeté mon appel. 

Lucia : (Derrière moi) Il a rejeté ton appel ?

Moi : (Les yeux me piquant) Oui, il faut que je lui parle.

Lucia : Pour lui dire quoi après ce qui vient de se passer ?

Moi : Nous en parlerons plus tard. 

J’ai essuyé ma larme qui a coulé et j’ai rincé les choses. Nous sommes ressorties au salon et je suis allée prendre mon sac à la chambre. Nous avons quitté la maison tous les 4 pour chez moi. Maman n’a pas voulu que les enfants soient là parce qu’ils devaient beaucoup pleurer comme à mon dernier passage au Gabon, du coup, on a évité les drames. Ils m’ont laissée à la maison m’ont fait un petit discours sur le comment ils étaient fiers de moi, sont restés 1h puis sont partis chez eux. J’ai immédiatement pris ma voiture et je me suis rendue chez Loyd.

J’arrive chez lui et il n’y est pas. Je retente de l’appeler et ça ne passe toujours pas. J’appelle Marwane pour lui demander si Loyd est avec lui et il me dit non. Jérôme et Bhernie aussi me disent non en me demandant s’il y avait un problème et je leur dis que non juste que son numéro est éteint. Je reste à l’attendre et pour faire passer le stress je fais le ménage et même à manger. À 20h il n’est pas toujours là quand je finis de dresser la table et c’est Lucia qui me fait sursauter en m’appelant au téléphone tant j’étais perdue dans mes pensées.

« Moi : (Petite voix) Allô ! »

«Lucia : Vous avez pu parler ? »

 « Moi : Non, il n’est pas encore rentré et il est toujours injoignable, je continue d’attendre. »

«Lucia : D’accord. Il doit être quelque part en train d’essayer d’intégrer cette nouvelle qui pour le coup est vraiment troublante. »

Je coule une larme que j’essuie du revers de la main.

 « Lucia : Je t’avoue que même moi-même j’ai du mal à croire ce qui s’est passé cet après midi, de ce revers de fortune et surtout du fait que tu aies accepté leur offre, quoique vu la configuration des choses, tu aurais pu difficilement faire le contraire. »

« Moi : (Reniflant) Je sais. »

« Lucia : Ça vient davantage compliquer les choses et rendre presqu’impossible l’issue de votre relation. »

«Moi : Je sais mais on va trouver une solution afin que cette adoption ne se fasse pas. »

 «Lucia : Et comment comptes-tu faire ça ? »

« Moi :  Je l’ignore mais je vais y réfléchir. (Essuyant une autre larme) Je vais trouver une solution. »

 «Lucia : Franchement je n’aimerais pas être à ta place en ce moment mais là effectivement le plus important c’est Loyd, que vous puissiez discuter car il doit être sonné le pauvre. »

« Moi : Je sais. C’est pour ça que je vais l’attendre pour qu’on parle afin qu’il sache que je l’aime et je ne compte pas renoncer à lui. »

« Lucia : D’accord chérie. Bon, je vais devoir te laisser. Tiens moi informé de la chose. »

 « Moi : D’accord. »

Clic ! J’ai regardé mon téléphone et j’ai à nouveau essayé de joindre Loyd pour le même résultat.

Moi : (M’attrapant la tête en pleurant) Pour l’amour de Dieu Loyi ne va pas faire une bêtise. Rentre à la maison je t’en supplie. 

Je suis restée là à l’attendre tout en réfléchissant jusqu’ à minuit et toujours aucune nouvelle de lui. Je suis sortie de la maison et du portail pour voir si sa voiture n’était pas stationnée dans les environs mais il n'y avait rien alors je suis retournée m’asseoir devant les escaliers de la terrasse pour l’attendre en pleurant silencieusement tant l’angoisse tenait mon cœur…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...