Chapitre 4

Write by Sandra Williams

L’homme chauve le plus craint de toute la Guerria et que personne ne voulait confronter se nommait Bayi. Loin de l’image qu’affichait les médias sur ce personnage, Bayi était un mercenaire à la retraite avec une longue liste de cadavres dans son placard. Il avait participé de façon très astucieuse à la guerre. Ce qui lui a valu un terrain de jeu aussi grand que Désespéria. Il y faisait la loi. Un Tiran de son genre avait tous les bons contacts qu’il fallait pour ne pas que son business éclate au grand jour. Bayi était un homme sanguinaire, assoiffé de pouvoir, terrifiant, déloyale, malhonnête et perfide. Il incarnait à la perfection l’avidité. Du haut de ses un mètre quatre-vingts, il imposait le respect et la peur. Malgré sa quarantaine, il avait un physique sexy, travaillé, élégant et séduisant. Son visage en forme carré faisait ressortir certains traits de virilité chez lui. Quelques rides sous ses yeux témoignaient de son âge mur. Ses lèvres charnues et noires foncées lui conféraient une attirance spéciale. L’âge ayant frappé l’homme, Bayi avait joint la catégorie des hommes chauves. Son crâne luisait et ne laissait voir aucune chevelure. 

Le maître des lieux était assis dans son fauteuil, les pieds croisés sur le bureau, le combiné à l’oreille. Vêtit d’une chemise blanche minutieusement repassé, le col cassé bien opéré, le poignet manchette carré finement exécuté, l’homme se caressait la barbe laissant voir sa montre en argent au poignet. Bayi avait tout bonnement la classe. La pièce qui abritait son bureau était grand et spacieux. Tout était bien rangé et l’ordre y faisait la loi. Son air sérieux et rigoureux se faisait sentir au premier regard. 

Bayi discutait au bout du fil avec une de ses connaissances. La conversation paraissait très importante et retenait toute son attention. 

Je fais le nécessaire pour le faire parler Mr, il ne cède pas. Je suis persuadé qu’elle est sans doute morte. Ça fait vingt ans que nous recherchons probablement un fantôme, dit Bayi d’une voix rauque et posé.

Arrête avec tes stupidités. Tu ne vois pas qu’elle serait un véritable problème pour nous si elle refait surface après toutes ses années ? Tout ça c’est de ta faute et surtout les résultats de ton manque d’efficacité, gronda la voix à l’autre bout du fil. Bayi était irrité à l’idée de supporter les reproches de son interlocuteur qui n’était visiblement pas satisfait de ses services. 

Comment aurait-elle pu survivre sans nulle part où aller ? demanda-t-il à bout de nerf.

Ne me pose pas de question ! Celui qui pose les questions ici c’est moi. On aurait pu y répondre si tu avais bien fait ton travail. Je ne veux pas de surprise désagréable. Les élections vont bientôt commencer, je ne veux aucune menace dans les pattes, vomit-il dans le combiné.

Je ferai le nécessaire quitte à employer les grands moyens, répondit Bayi.

Fais-le parler ! dit-il.

Je m’y attellerai, quand bien même il n’a plus prononcé un mot depuis vingt longues années. Je me demande par quelle magie l’on pourrait le faire parler aujourd’hui, notifia Bayi.

C’est justement pour cette raison que je te paie des millions et que je couvre tous tes crimes depuis toutes ses années. Arrête de te demander des choses et agis ! tonna-t-il.

En échange vous aviez toujours eu ma gratitude et mes services qui parlent d’eux-mêmes, répondit Bayi.

C’est la raison même de notre coopération, ne l’oublie pas. Je te paye pour exécuter mes ordres, dit la voix dans le combiné.

La porte du bureau s’ouvrit sans que l’intéressé ne prît la peine de frapper. C’était un des hommes de Bayi. Il entra dans le bureau sans permission et interrompu la conversation de Bayi.

Patron, nous avons des ennuis ! s’écria-t-il le visage gonflé. 

Bon Dieu du ciel ! Tu es aveugle ou tu ne vois pas que je suis occupé. Combien de fois dois-je vous rappeler qu’on ne me dérange pas quand je suis au téléphone, hurla-t-il dans la figure de l’imprudent. 

Je m’excuse ! dit le pauvre.

Allô, Mr ! excusez cette interruption… (le combiné avait été raccroché de l’autre côté), Bayi se dressa sur ses pieds tout furieux. Il dégêna l’arme de l’homme et le posa sous sa tempe. Il vaudrait mieux pour toi que le problème en vaille vraiment la peine, dit-il avant de sortir de la pièce. Le garde soupira comme s’il s’était déjà vu brûler en enfer.

Il traversa de pas presser le couloir et tombe sur la pièce où Rémy se battait avec ses hommes. Le bruit attira sa curiosité. Il s’empressa de constater les faits. Rémy avait été maîtrisé au sol par trois gardes. Ils le retenaient fermement contre sa volonté sur le sol. Il se débattait comme il pouvait. Les hommes exerçaient beaucoup de pression pour éviter qu’il les échappe. Bayi entre dans la pièce l’arme à la main. Puisque l’intéressé était à terre, il rangea l’arme et sortit un couteau à lame très fine. Il se mira dans l’éclat de sa lame et se baissa pour voir de près celui qui avait violé son territoire. Il redressa sa tête à l’aide de son couteau. Rémy avait quelques bleus mais rien de très grave. Son visage exposait toute sa colère.

Qu’avons-nous là ? On dirait que nous avons de la visite. Une visite inattendue de personnes inattendues, dit-il une voix calme et imposante.

Il m’a obligé à le conduire jusqu’ici Bayi ! s’exclama lamentablement Cudo qui essayait toujours de se tirer d’affaire.

Alors c’est toi le traite ! c’est toi la vilaine crapule qui m’a poignardé dans le dos. Combien de fois t’ai-je dit de ne pas te pointer ici avec des inconnus ? gronda Bayi après Cudo. Je vais te couper tes jolies jambes et ensuite la tête de ton ami pour me faire entendre, dit-il tout veinard. 

Le petit n’a rien fait ! c’est moi qui l’ai obligé à me conduire vers le sale voleur qui m’a impunément volé dès mon arrivé, s’écria Rémy pour sauver la peau de Cudo.

Il en a du cran ce Mec, vous ne trouvez pas ? dit-il ironiquement en tournant sa tête dans la direction de Rémy. Il fit signe à ses hommes de le redresser. Ils s’exécutèrent. 

Je veux juste reprendre ce qui est à moi, fit-il entendre k,763.

Tout ce qui entre dans ma ville, dans mon quartier et sur Mes terres sont à moi. Toi, tu es à moi. Ils sont tous à moi, hurla-t-il en pointant du doigt chacun d’entre eux. 

Dites-moi que je rêve ! s’exclama Rémy étonné par tant d’égo mal fondé.

Je n’aime pas les mauvaises langues et je méprise les imbéciles dans ton genre, gronda-t-il en donnant un coup de poing violant dans le ventre de Rémy. Le coup eu raison du nouveau venu qui fléchit ses pieds.

Ecoutez ! Je suis venu en paix. Je ne cherche pas la bagarre. Je veux juste reprendre ce qui est à moi. Le petit a reconnu m’avoir volé. Rendez-moi juste ce que vous m’avez volé, dit-il difficilement en se tordant de douleur. Les hommes de Bayi tentaient vainement de l’immobiliser.

On fait moins le malin maintenant n’est-ce pas ? vous les étrangers vous vous croyez tout permis. Je suis le patron ici et toi tu n’es qu’une sale vermine qui servira d’engrais à mon jardin, dit-il en s’approchant de Rémy. Il sortit son arme, le pointa sur le front de Rémy et la chargea. 

Tu vas vraiment tuer cet homme ? dit une voix féminine sortit de nulle part dans le dos des gardes. Elle parlait en dialecte. Sa voix était à la fois douce et tonifiante.

Ça ne se voit pas ? répondit Bayi dans la même langue avec assurance. Pas une fois, son regard ne s’était détourné du visage de Rémy. Sa prochaine victime, Rémy le fixait droit dans les yeux sentant sa mort prochaine.

Tu es décidé à nous attirer des ennuis, à ce que je vois ! reprit la voix.

De quoi tu parles, femme ? dit Bayi en détournant cette fois son regard. 

Tes excès de colère n’arrangeront pas les choses. Ce type a eu le culot de se présenter ici, imagine qu’il ne soit pas un individu quelconque. On sait déjà qu’il n’est pas d’ici. Je te conseille de te calmer et de découvrir les raisons de sa venue à Guerria et précisément dans ta ville. On tient peut-être un pactole. Regarde-le bien, il est bien habillé, il sent bon, il s’exprime très bien. En défense, tu n’as qu’à demander à tes hommes de témoigner. En plus, dans les effets que Cudo a ramené j’ai retrouvé une carte de toute la Guerria et surtout de cette zone, dit-elle avec présomption en s’approchant calmement de Bayi. 

Rémy ignorait tout de ce qui se disait mais au moins son exécuteur avait prolongé sa survie. Il en remercia du plus profond de son cœur la jeune femme inconnue dont il ne voyait toujours pas le visage. Son intervention a reporté à plus tard son exécution. 

Je n’ai pas peur de ce prétentieux. Je suis prête à affronter toute une artillerie s’il le faut mais ce mec ne me défiera pas, gronda-t-il en fixant Rémy.

Comme il peut aussi représenter un bel appart pour toi, murmura la femme aux oreilles de Bayi en caressa da ses doigts fins la main de Bayi qui tenait le poignet de l’arme. Elle caressa depuis ses mains jusqu’à son cou avant de coller sensuellement ses les lèvres contre son oreille. Elle lui murmura un truc à l’oreille qui transforma l’expression du visage de Bayi. Il baissa lentement l’arme et prit la jeune femme par la taille. D’un trait il l’attira vers lui et plonge son regard dans le sien. Elle lui fit un sourire de satisfaction. Bayi éblouit lui vol un baiser avant de se tourner vers Rémy. Il ordonna d’un signe de la main qu’on le relâche. 

Qui es-tu étranger ? demanda-t-il avec beaucoup plus d’interet.

Je m’appelle Rémy ! répondit-il.

Que venez-vous faire dans cette partie du pays ? continua Bayi.

Je suis là pour des vacances ! C’est un beau pays et j’aime tout ce qui est exotique, dit Rémy en se massant le poignet de la main gauche.

Ouais c’est ça ! le coup du vacancier, s’exclama Bayi en vernaculaire avec ricanement. Que vais-je faire de lui si ton protégé ne collabore pas ? demanda-t-il à sa compagne.

Guerria est un pays peu recommandé en matière de destination touristique, dit la belle inconnue en se tournant vers Rémy.

La lampe qui éclairait la pièce se mit soudain à clignoter violemment. La luminosité baisa d’un coup. Rémy ne put donc pas apercevoir le visage de son interlocuteur. Tout ce que cette faible lumière lui permettait de voir était une silhouette féminine de taille moyenne avec des courbes assorties dans une belle petite robe provocatrice. Elle laissait entrevoir ses belles cuisses noires et sa poitrine imposante. Au cou, elle portait un joli collier dont le pendentif était un cauri blanc. Sa voix était froide et apaisante. Rémy écarquilla de toutes ses forces ses yeux pour voir le visage. Il n’apercevait que les fines lèvres attractives de son interlocutrice. 

Disons que j’aime tout ce qui paraît difficile et insaisissable, dit-il en s’éloignant de la conversation.

Vous m’en direz tant, dit-elle surprise de la réponse. Pouvons-nous avoir une idée de la durée de votre séjour ? demanda-t-elle avec élégance et concentration.

Tout dépendra des rencontres que je ferai ici. Ecoutez tout ça ne rime à rien. Je suis là en paix, répondit Rémy.

Nous vous souhaitons la bienvenue chez nous ! dit Bayi pour mettre fin à leur conversation. Vous allez récupérer vos affaires et partir. Cependant je me voir obliger de vous donner un conseil d’ami : Ici, on ne fouine pas trop. Pas de mauvaises fréquentations, pas de désordre. En cas de besoin vous saviez où me trouver. Je suis le protecteur de tous les habitants de cette partie de la ville. Je vous serai reconnaissant de ne causer aucune impertinence. Que ce soit la première et la dernière fois que je vous sens en posture de menace, dit-il sur un ton très aimable mais menaçant. Il fit signe à ses hommes de ramener la valise de Rémy. Ils obéissent. Rémy entra en possession de sa valise sans plus hésiter.

Vous avez vos affaires, vous pouvez partir ! dit aussitôt Bayi.

Le petit me serait d’une grande aide, dit-il délicatement en fixant Cudo qui sanglotait dans son coin.

Il va vous raccompagner à votre hôtel, dit Bayi avant de tourner les talons et sortir de la pièce.

Cudo, tu as entendu ce que Bayi a dit, non ? Tu vas raccompagner ce monsieur à son hôtel et tu reviens juste après, dit la jeune femme en s’adressant à Cudo. Le petit obtempéra. 

Les rues étaient enveloppées d’une épaisse couche noire. Rémy s’accrocha à Cudo pour reconnaître son chemin. Jamais, il ne pensait pouvoir vivre une expérience aussi riche en émotion et encore plus en frayeur dès son arrivée. Cudo opta pour des raccourcis qui leur rendirent la tâche moins pénible. Rémy gagna sa pension en une trentaine de minutes. Il remercia Cudo et prit congé de lui. Une fois dans la pension, il sonnait vingt et une heure. L’heure du dîner était passé. Il s’endormit alors le ventre vide après sa douche. 

La nuit fut pénible pour le jeune homme qui quitta dès l’aube la pension. Lui, qui était habitué à dormir dans un lit douillet et agréable. Il avait des douleurs atroces aux dos et à la hanche. Il prit sur lui et s’engagea dans sa mission, une nouvelle fois. Cette deuxième journée était consacrée à la prise de contact avec les habitants. Sans pour autant s’attirer les foudres de Bayi et de ses hommes. Il établit une fiche d’enquête qui listait toutes les questions qu’il allait poser aux âmes bienveillantes qui accepteraient de l’aider. 

Le jeune homme entreprit son enquête. L’aventure fut enrichissante mais pas avantageuse contrairement aux espérances de Rémy. Le jeune étranger avait eu l’occasion de goûter à plein de mets locaux, de s’essayer à des jeux très intéressant tel que le ‘’Awalé’’ qui était un jeu ancestral joué par des hauts dignitaires de Guerria dans l’histoire du pays. Rémy se fit offrir une belle danse traditionnelle originaire d’une des régions du Nord de la Guerria. Il en avait appris beaucoup sur la guerre de 1992, sur la culture guerriane qui se montrait très riche, sur la personnalité des fils du peuple. Enfin, il en avait appris beaucoup sur tout sauf la fleur. A chaque fois qu’il s’aventurait à poser une seule question sur cette fleur miraculeuse, il se heurtait à une réaction surprenante. Ses cibles mettaient fin à leur conversation violemment. 

Le crépuscule s’annonçait à grand pas. Rémy se décida à rentrer bredouille à la pension. La chasse aux infos s’était avérée inutile et épuisante. Il retourna sur ses pas exaspéré et dégoûté. Il traversa la ville à pied pour gagner son nid. Rémy regardait autour de lui sans porter aucune attention à ce qu’il voyait, jusqu’à ce qu’arriver dans le petit marché de Désespéria, il vit une silhouette féminine qui lui rappela celle qu’il avait vu dans les remparts de Bayi. 

C’est sûrement elle ! se dit-il avant se diriger vers la jeune femme qu’il surveillait de près. Sa cible discutait avec deux hommes qui ne ressemblaient en rien à ceux de Bayi. Ces derniers avaient l’air beaucoup plus jeunes et étaient moins baraqués que ceux qu’il avait vu hier dans la tanière de Bayi. Elle était de dos, vêtit d’une petite culotte noire en cuir qui épousait majestueusement son fessier et sa hanche. Ses longues tresses étaient attachées en chignon ; ce qui laissait voir clairement la chemise rose qu’elle portait. Elle était ample sur elle et avait les manches retroussées. Elle discutait très sérieusement avec les garçons devant l’étalage d’une vendeuse de tomates bien grosses et rouges. Rémy sauta par-dessus une flaque d’eau qui était droit sur son chemin. Pendant un instant d’inattention, il la perdit de vue. Il engagea une course poursuite pour la retrouver. 

Elle avait disparu, ainsi que les deux garçons avec qui elle parlait. Rémy fut convaincu vue la disparition soudaine du groupe qu’il s’agissait effectivement de la même femme. Il quitta le marché et reprit son chemin vers la pension. Rémy traversa la voie pour entrer dans la ruelle qui donnait sur la pension quand soudain, les klaxons d’une jeep noire le firent perdre son équilibre. Rémy faillit se faire ramasser par la jeep qui s’arrêta à temps. 

Vous avez passé votre permis dans une jungle ou quoi ? balança Rémy le cœur en chamade. 

Non, mais c’est vous qui traverser la voie comme un crétin et c’est moi la sauvage ? dit une voix féminine derrière le volant. La portière de la jeep s’ouvre et on vit descendre une belle jeune femme au caractère trempé. Agata FUMIER descendit de sa jeep dans un ensemble militaire avec de grosses bottes. Elle dégageait une telle assurance que Rémy se mordit la langue. Agata affichait super bien le profil d’une femme charismatique, fière, dangereuse, arrogante, sensuelle et riche. Elle s’avança vers Rémy, le regard brûlant d’égo. Répétez un peu ce que vous venez dire ! dit-elle arrogamment.

Wo wowwoow !!! on se calme Mlle ! dit Rémy qui remit sa balle à terre.

J’aurais pu faire de vous un cadavre à cette heure ! dit-elle en le regardant droit dans les yeux.

C’est une coutume ici d’agresser les gens ou quoi ? demanda Rémy.

T’es qui toi ?? Je n’ai jamais vu ta tête dans le coin. En plus t’as passé l’air d’être du pays. T’es un journaliste ? un touriste ou une tapette ? demanda Agata qui avait l’œil.

Un touriste, un journaliste c’est pas mal mais une tapette !! là c’est abusé ! C’est quoi une tapette d’abord ? demanda Rémy ahuri. 

C’est un imbécile assez crétin qui s’aventure dans des lieux peu recommander pour son cul, lui répondit Agata sans marcher ses mots.  

Beurkkk !!!! dit Rémy qui refusait de s’identifier à cette définition.

Alors tu vas me répondre ? reprit-elle impatiente de connaître sa nouvelle rencontre.

Je m’appelle Rémy MAQUEZ et je suis ici en vacances, répondit Rémy.

Elle est bonne celle-là. T’es aussi faucher que ça ? Il faut être malade pour venir passer ses vacances à Guerria. Tu vois j’avais raison, t’es une tapette ! dit-elle pour le mettre encore plus mal à l’aise. 

Vu l’accueil et l’humeur des habitants ici, je suis de ton avis. Je suis vraiment un imbécile ! confia-t-il à Agata.

Ici nous ne sommes pas des plaisantins. Tu as sans doute dû le remarquer. Nous sommes des guerriers et pas des tapettes, dit-elle sur un ton menaçant en approchant du visage de Rémy un couteau aussi tranchante qu’une lame d’acier.

Tu veux bien ranger ton couteau ?? je suis tout à fait d’accord avec toi, confessa Rémy mal à l’aise avec ce couteau qui revenait encore devant sa face.

Agata, je m’appelle Agata, dit-elle en rangeant lentement son couteau. 

Tu habites dans le coin ? Depuis mon arrivé tu es la toute première personne à s’être présentée à moi, même après avoir essayé de me tuer, dit Rémy reconnaissant d’avoir pu lui faire changer d’avis. Agata afficha un petit sourire en entendant ses mots. Si cela ne te gêne pas, je serai enchanté de t’inviter à prendre un verre ce soir pour faire plus ample connaissance.

Tu me dragues ??? demanda-t-elle spontanément.

Quoi ??? Non…Non !!! Je veux juste me faire un ami ici, expliqua-t-il.

Dommage !!! dit Agata. Rémy était offusqué. Courageux !!! Je ne vis pas dans cette partie de la ville et je trouve assez curieux le fait que tu t’y balades comme ça alors qu’on est dans le quartier le plus dangereux d’ESPERIA. Bayi ne t’a pas encore mis la main dessus ou quoi ? reprit-elle en se dirigeant vers sa jeep.

En fait si ! Et si je peux m’exprimer ainsi il m’a même offert son amitié. Tu vois maintenant que je suis peut-être une tapette mais le genre fûté, dit-il en prenant ses aises.

Ne te fais pas des idées. Bayi n’a pas d’ami ! dit-elle en montant dans sa jeep à nouveau. Comme ça tu as déjà rencontré notre cher Bayi. Je doute que ton ami apprécie le fait que tu invites la trouble faite à boire un verre sous son nez.

J’en déduis que tu ne fais pas bonne impression par ici. Et je me doute bien de pourquoi, dit-il en lui faisant face.

Ne parle pas de ce que tu ne sais pas, cher imprudent ! Dit Agata en tournant la clé de la voiture dans le….

L’imprudent désire en savoir plus de la prudente. Si tu arrives à circuler sans ennui malgré le fait que tu ne sois pas la bienvenue, c’est que tu as une certaine chose spéciale qui assure ta liberté, constata Rémy.

Impressionnant !!!! Mais ton ami risque de retourner sa veste contre toi. Cependant, j’aime ton talent de déduction, fit remarquer Agata en fixant Rémy droit dans les yeux.

Occasion pour moi de vous prouver à vous deux que je ne suis certainement pas une tapette, dit Rémy en s’appuyant sur le rebord de la voiture.

20h à la taverne de Minks demain ! ne soit pas en retard, dit-elle avant de démarrer la jeep laissant Rémy pour compte.

…. D’accord, j’y serai ! confirma Rémy. Mais où c’est la taverne de Minks ? demanda-t-il mais sans espérer une quelconque réponse puisse que la jeep d’Agata était loin. 


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