Chapitre 4

Write by Riri


         Après la prière de *Fajr (prière du matin), je me suis recouchée parce que je n’avais pas cours. En plus j’étais à jour dans mes révisions  et c’était les congés.

       Ndeya quant à elle avait reçu des messages de son ami Birane. Donc elle s’est accaparée du Pc, en se plaignant  à voix basse de ne pas avoir un téléphone à son âge.

      Se serait trahir maman, si je disais à Ndeya qu’elle aura un téléphone pour son dix-huitième anniversaire qui était dans quelques jours. Maman m’en avait parlé, pour que je l’aide à choisir. Elle voulait que Ndeya puisse parler avec sa sœur et son frère comme elle le voulait et surtout en toute intimité.        Depuis qu’ils sont partis ils ne se sont plus jamais revus. Ils se parlaient juste une fois par semaine et encore...

 

      Le père de Ndeya était aux abonnés absents depuis qu’il s’est remarié. Elle n’en parle pas mais je sais que sa famille lui manque énormément. Je la soupçonne même de souffrir d’un trouble affectif. Maman et moi on fait tout pour qu’elle se sente comme chez elle. Par chance, elle nous le rendait bien. Je n’imaginais plus ma vie sans ma sœur, ma Ndeya d’amour.

 

     Maman n’a pas pris la peine de me réveiller. Laissant juste des consignes à Ndeya qui elle était en éveil.

     Secouée par Ndeya qui sautait sur mon lit, j’ouvris les yeux. Mon réveil affichait qu’il était 11heures. M’étirant langoureusement, je profitais du bonheur d’être enfin  chez soi.

 

-Debout la marmotte, tu oublies qu’on doit s’apprêter pour le mariage

-Mariage où on ne connaît même pas la mariée rek …La chance que tu as c’est  que je t’aime.

-Rooooh ici c’est Dakar je te rappelle tout le monde fait partie de la famille …Et t’inquiète je fais toujours cet effet-là dit-elle en faisant un clin d’œil.

Loooll ta raison…Bon on va allez au *Almadies comment ? Tu as l’argent du taxi parce que moi je ne veux pas monter dans les *NdiagaNdiaye (bus brinquebalant servant de moyens de transport en commun)

-Pfffff, fais pas  ta princesse …Moi non plus je n’aime pas ces bus là …Donc j’ai tout régler à l’avance .Birane viendra nous chercher à voiture

-Hey, tu oublies qu’Ousmane Sow, le boutiquier est bavard …

- Je ne suis pas bête …Birane vient nous cherchez à l’entrée de la  ruelle …

-Ah d’accord dis-je en me levant du lit.

 

     J’avais faim et je priais pour trouver des restes de repas dans le frigo. Ndeya me prévint que maman avait fait du *Thiéboudjeune (repas sénégalais) pour le déjeuner. Et qu’elle ne rentrait pas à midi parce qu’il y avait trop de travail à l’atelier.

   

    Je descendis donc dans la cuisine et vis Mbayang, la dame qui aidait maman dans les travaux ménagers. Après l’avoir salué, j’entrepris de manger. Mais je ne pouvais pas toucher au repas du déjeuner parce qu’on mange tous ensemble comme de bons sénégalais qui se respecte. Je me suis donc contentée d’une tranche de pain et d’un verre de lait.

      A peine suis-je sortie de la douche que j’entends Mbayang nous appelez pour le déjeuner. Avec Ndeya on va manger direct. Cette dernière me mettait la pression parce qu’on devait être prête au plus tard à quinze heure. Bref finalement, on s’est apprêtées. Les robes que maman nous avait confectionnées étais juste magnifiques ...C’était des robes en pagne Woodin.

 

      Ndeya brillait de mille feux, j’avais même peur qu’elle vole la vedette à la mariée looll. Moi j’avais relevé mes beaux cheveux en afropuff, et  j’ai mis un peu de rouge à lèvres.

 

-Waaaa t’ai trop zolie Ayna

-Merci Ndey, toi aussi  w’Allah j’ai peur deh …Je n’aimerais pas être à la place de  Birane …


      A l’instant où j’ai prononcé son nom, elle rougit. Qu’est-ce qu’elle est mignonne ma sœur ! On a attendus le signal de Birane et après avoir prévenus maman par téléphone nous sommes partis. Ndeya avait mis des chaussures à talons noirs qui nous obligèrent à ralentir le pas.

    Dès que Birane nous vit, il se mit à sourire comme un enfant. Il était en compagnie de Paos un de ses amis. C’était lui qui conduisait …Ndeya était derrière avec Birane. Tellement il la complimentait qu’à un moment donné je me suis déconnectée de la conversation. De nature très timide, je ne fis pas la conversation avec Paos. Il était âgé et il m’intimidait.

 

        La mariée s’appelait Fatou, et elle était juste époustouflante. Sa robe était trop belle. C’était une robe de mariée blanche mais avec du pagne africain à différent endroits stratégique. De plus c’était une très belle femme. Son mari qui était le cousin de Birane avait mis une veste dans les mêmes tons que la robe de sa dulcinée. C’était juste parfait. Comme tous les mariages la musique, la boisson et la nourriture coulait à flot.

 

        A un moment donné Ndeya  s’est éclipsée avec Birane me laissant avec les autres filles. Elles étaient sympas, j’ai vite accrochée et on s’est mises à dansé. Tellement on s’amusait que je n’ai pas vue le temps passée.

Deux heures plus tard, je vis une Ndeya en pleurs qui me tira de la piste mettant ainsi fin à une partie très endiablée de Mbalax (Danse sénégalaise).

 

-Hey chérie, calme toi. Birane il est où ?

-W’allah ne parle plus de ce salop. Viens on se tire ...Je m’en fous quitte à marcher .Je veux rentrer chez moi et tout de suite dit –elle hystérique.

 

Ne sachant quoi faire, je me suis mise à chercher un taxi. Je savais que j’allais payer à la maison. Heureusement maman rentrait tard. On ne risquait pas de la croiser. A force de tracasseries, nous sommes finalement rentrées en taxi .Ndeya s’est dirigée vers sa chambre. Je ne l’avais jamais vue dans cet état. Des heures plus tard, elle a finis par se calmer  et s’est endormie dans mes bras.

 

Curieuse de s’avoir ce qui s’est passée j’ai pris le Pc pour lire les conversations qu’elle avait eu avec ce Birane.

Premier fait choquant, ma Ndeya c’était fait passer pour une fille de 22 ans alors qu’elle en avait juste 17 enfin 18 le lendemain. Deuxio, le Birane en question avait 25 piges. L’âge ne me dérangeait en rien. Mais les hommes de ce âge ne flirt pas innocemment comme nous les adolescents…Pire, tous leurs message à part les banalités était carrément une invite au sexe .Tertio, il demandait même des photos osées d’elle. Le salop ! Ça ne se fait juste 24 heures après une rencontre.

 

Je ne savais pas quoi faire. J’espère juste pour lui qu’il n’a rien fait à ma sœur. C’est sur ces notes tristes que je suis  allée dormir car le lendemain j’avais promis à Oumou FALL de l’aider à tresser les clientes.

AYNA