CHAPITRE 4: WILMA RETENO ÉPOUSE AUBRY

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 4: WILMA RETENO ÉPOUSE AUBRY.

 

    William revint 2 semaines après, comme d'habitude les mains chargées. Il la trouva assise à la terrasse en train de consulter ses documents. Ils se saluèrent sans plus avant de lui donner ses affaires et de continuer dans la maison. Elle les prit et alla les déposer dans la chambre. Avec le temps elle ne les ouvrait même plus. Elle était sûre que si elle le voulait, elle pourrait ouvrir une boutique avec tout ce qu'il lui ramenait comme cadeaux, elle était fatiguée de tout ceci. Au dîner elle remarqua son humeur et sut qu'il était entré dans sa zone noire. Elle savait que cela durerait 2 semaines et qu'après il irait beaucoup mieux. Elle savait aussi que la semaine après ils devaient se rendre à la fameuse fête hyper ennuyeuse chez ses beaux parents. Elle ne comprenait pas l'intérêt qu'avaient ces gens à organiser un repas si c'était pour être triste. Si vous ne supportez pas un jour dans l'année parce que cela vous rappelle la mort d'un proche parce qu'elle avait fini par se rendre compte qu'il s'agissait d'un repas en l'honneur d'un mort, eh ben ne le fêtez pas. Si ce n'était pas à cause de William et les fameuses sorties obligatoires, il y a longtemps qu'elle n'irait plus à cette fête, elle était déjà assez malheureuse comme ça dans sa propre vie pour aller subir pour une personne qu'elle ne connaissait même pas. C'était toutes ces choses ridicules qui ne faisaient que lui peser. Elle n'en pouvait plus. Elle choisit d'attendre la fin de cette période pour lui parler. 


       Le fameux jour arriva bien trop tôt à son goût. Elle s'apprêta sans hâte et vint le retrouver au salon et ensemble ils partirent chez les parents de William. Ils arrivèrent les derniers et trouvèrent tous les autres avec leurs mines d'enterrement. Elle les salua sans entrain et alla s'asseoir dans un coin pour la suite des choses. Elle s'ennuyait à en mourir et avait hâte qu'ils aillent à table et que tout ceci finisse. Ils avaient 3 heures de temps à passer là après ils rentreraient. Elle se répétait en boucle que c'était seulement 3h de temps. Le temps passa lentement mais l'heure du repas arriva enfin. Ils étaient tous réunis autour de la table lorsque quelqu'un sonna à la porte. Ils se retournèrent tous après avoir entendu un bonsoir. Personne ne parlait tant la surprise était grande. Aurore regarda la nouvelle venue, elle ressemblait comme 2 gouttes d'eau à son mari mais seulement c'était une femme. Elle se demandait qui cela pouvait bien être. Alexandre aurait-il un autre enfant en plus des 4 qu'elle connaissait déjà? Et pourquoi elle ressemblait autant à William ? 


« Vous avez vu un fantôme ? C'est quoi ces têtes d'enterrement que vous faites. » Dit l'inconnue avant de venir s'asseoir à table sans y avoir été invité. Avant de poursuivre. 

« Bonsoir papa, bonsoir maman. »

« Wilma? » Finit par dire Alexandre. 

« Oui papa, je suis de retour. »

« Et ton vaurien de mari t'a laissé venir toute seule ? » Cette fois, c'était sa mère qui lui posa la question. Elle se mit à sourire avant de lui répondre. 

« Oui maman, il n'a pas pu venir à cause des affaires mais il te passe le bonjour ainsi qu'à tous les autres. » 


Sa mère attacha son visage et ne dit plus rien. Wilma balada son visage et fit le tour de la table et salua ses 2 grands frères Karl et Jacques ainsi que leurs femmes  Rose et Diane . Elle salua aussi Inès leur dernière avant de s'arrêter sur William un moment. 


« Tu vas bien Will? »

« Je ne me plains pas Wil et toi? »

« Comme un charme. » Regardant Aurore. 

« Toi tu dois être Aurore, n'est-ce pas ? »

« Oui. »


Elle lui fit un énorme sourire avant de se présenter à elle. 


« Je suis Wilma, la sœur jumelle de ton mari. Je ne sais pas si on t'a parlé de moi mais ça m'étonnerait car je suis le vilain petit canard de la famille et je l'assume bien. On aura l'occasion de faire amplement connaissance toutes les deux. »


Revenant à la famille. 


« Au fait qu'est-ce qu'on fête ? »

« Ça ne te regarde en rien du tout » Répondit sa mère avant de poursuivre. 

« Plus rien de ce qui se passe dans cette famille ne te concerne, donc tu peux retourner d'où tu viens. »

« Ah maman, tu m'as manqué aussi si tu savais ? » Répondit Wilma le sourire aux lèvres avant de prendre un verre de vin sur la table et le boire. C'était le verre de Diane qu'elle avait bu. Jacques prit la parole. 


« Wilma apprends à respecter les gens. Tu reviens de on ne sait où après presque 13 ans d'absence et tu viens t'asseoir à une table où personne ne t'a invité, buvant et faisant de l'ironie. Tu trouves ça normal ? »

« La raison pour laquelle tu ne sais pas d'où je viens c'est parce que tu n'as jamais cherché à connaître Jacques. En 13 ans d'absence comme tu dis, je n'ai jamais changé de numéro de téléphone. Si tu voulais, tu m'aurais appelé et tu aurais su, mais bon…  Bref, je ne suis pas là pour ça. Je suis venue pour »

« Pourquoi au juste? Nous ne sommes pas intéressés par ta vie et tout ce qui te concerne depuis longtemps. Tu as fait ton choix, tu n'es plus la bienvenue ici. » Dit sa mère en lui coupant la parole. 

« Oui maman je sais, mais vois-tu ce n'est pas un soucis pour moi. » Répondit-elle un sourire sur les lèvres. 


Ce qui agaça davantage sa mère et ses grands frères. Par contre cela faisait sourire Alexandre et Inès qui ne se rappelaient que trop bien le caractère difficile de Wilma face à Nathalie. C'était une forte tête qui ne cessait jamais de défier ses parents. Avec le temps Alexandre avait fini par s'y faire mais Nathalie non. Rose et Diane étaient gênées, elles n'avaient jamais vraiment accroché avec Wilma même du temps où elle était encore à la maison du coup son retour ne les enchantait pas. William comme à son habitude, était imperturbable et Aurore soulagée de savoir qu'il y avait quand même une distraction pour changer de ces 10 dernières années. Elle ne comprenait pas ce qui était vraiment en train de se passer mais elle aimait l'ambiance que cette Wilma avait emmenée. 


« Alors c'est quoi le but de cette fête ? C'est bien une fête non ? Vu comment vous êtes habillés de façon solennelle. Quoi que je n'entende pas de musique (Faisant le tour de la table) et qu'à voir vos têtes on dirait que vous êtes à un enterrement ou que vous faites un (Butant sur le motif de la fête qui venait de lui revenir à l'esprit ). Nooonn ! Ne me dites pas que vous organisez encore un repas pour ça ? Après près de 15 ans ? Sérieux? »

« Wilma stp ce n'est pas le moment. » Répondit Alexandre. 

« Ça fait 15 ans non de Dieu, réveillez-vous un peu. 15 ans qu'elle est décédée c'est bon passons à autre chose merde. (Regardant Aurore) Et toi t'es d'accord avec ça ? »


Aurore la regardait sans lui répondre, elle aurait dit quoi ? Elle ne savait même pas qui était mort et pourquoi on organisait une fête. Sa présence à cet endroit était pour répondre à sa part du contrat avec son époux, le reste elle ne le gérait pas. 


« Putain ce n'est pas vrai, tu ne sais pas pourquoi tu es là c'est ça ? (Riant en bougeant la tête de gauche à droite devant l'air innocent d'Aurore) Je suis en plein délire là. (Regardant William) Donc tu ne lui as pas dit que c'est en mémoire de Sabri »

« Ça suffit maintenant Wilma! Je ne veux plus entendre ta voix. » A intervenu Alexandre en frappant les mains sur la table avant de poursuivre. 

« Tu as disparu et es allée faire ta vie, tu ne sais pas ce qui s'est passé ici et comment on a tous survécu à tout ça, donc tes commentaires tu les gardes pour toi et mêles-toi de ce qui te regarde. »


William, dont le visage avait changé après l'écoute de ce prénom, se leva de table et se dirigea vers le bureau de son père sous les regards désolés des autres. Lorsqu'il disparut derrière la porte, tous se retournèrent vers Wilma avec un regard dur. 


« Tu es fière de toi maintenant ? » Lui dit son père avant lui aussi de quitter la table pour aller retrouver son fils. 

«Tu as intérêt à retourner d'où tu es venue. » Ajouta sa mère avant elle aussi de se lever de table et partir. 


Ils quittèrent la table un à un et à la fin il ne restait que Wilma et Aurore. Cette dernière la regardait avec un air désolé. Elle qui pensait que la famille de son mari ne l'aimait pas, elle venait de rencontrer une qu'ils n'aimaient pas plus qu'elle et ça c'était un exploit. Elle alla même jusqu'à préférer sa position à elle plutôt que celle de Wilma. Elle au moins on la tolérait contrairement à cette dernière. C'était un membre de la famille et pourtant , qu'avait elle bien pu faire pour qu'on la déteste autant ? Décidément cette famille était une famille de fous. Elle comprenait trop bien l'idée populaire selon laquelle "les riches étaient des malades et que l'argent ne faisait pas le bonheur". Elle avait tout rencontré dans cette famille. 


Elle regardait Wilma et celle-ci n'avait pas l'air si peinée que ça et pour preuve lorsque cette dernière prit la parole, elle confirma son impression. 


« Apparemment c'est chez vous que je vais squatter puisque visiblement je ne suis pas la bienvenue chez mes parents. Ce n'est pas pour changer » Dit-elle de façon nostalgique avant de lever les épaules. « Bref. Tu veux du vin ? »

« Euh non merci. »

« Bah c'est dommage, je boirai donc toute seule. »


Elle prit la bouteille et se servit un verre avant de le boire jusqu'à le vider. 


« Alors Aurore, si tu me parlais de toi. » Lui dit-elle avec un grand sourire.


 Aurore la regarda et pensa qu'effectivement cette femme n'était pas normale. Elles échangèrent un moment avant que Wilma lui dise qu'elle allait les attendre dehors lorsqu'elle vit sa mère revenir au salon avec sa sœur et ses belles sœurs. Aurore voulait également partir avec elle mais elle ne le pouvait pas, elle était obligée d'attendre William qui depuis était toujours avec son père dans le bureau. Elle avait quitté la table et était retournée dans le grand salon avec les autres. Elle s'ennuyait à mourir dans son coin vu que les autres étaient dans un autre coin en train de parler entre eux et l'excluaient clairement de leur conversation. Elle fut soulagée lorsqu'elle vit son mari revenir au salon. Il dit à sa famille qui s'était précipitée vers lui qu'il allait bien et qu'ils ne devaient pas s'en inquiéter; ils étaient rassurés de l'apprendre. Pourtant elle, en le regardant, elle savait que ce n'était pas la vérité, il n'allait pas bien et elle le savait. Elle avait appris malgré elle à reconnaître son langage corporel et les expressions de son visage. Elle distinguait parfaitement ses émotions en le regardant. Toutefois elle demeura silencieuse comme à son habitude et accueillit avec une grande joie l'annonce de leur départ. Elle se dit en son for intérieur que le show de Wilma lui avait été bénéfique puisque la fête avait pris fin plus tôt que d'habitude et elle en était contente. 


Lorsqu'ils arrivèrent dehors, ils trouvèrent Wilma adossée sur leur voiture avec son bagage. Après l'avoir regardée un moment, William déverrouilla les portières de sa voiture et sa sœur lui fit un sourire avant de monter sous le regard surpris d'Aurore qui ne pensait pas qu'il l'aurait laissée aller avec eux après ce qui s'était passé, et réprobateur des autres membres de la famille et surtout Nathalie. Elle avait toujours pensé que Wilma avait une très mauvaise influence sur son petit frère et lorsqu'ils étaient ensemble, elle le poussait toujours à faire des bêtises et cela dès leur plus jeune âge. Aussi, elle n'aimait pas quand ils étaient ensemble. Mais c'était sans compter sur leur fichu lien de jumeaux qui faisait en sorte que quelque soit ce qu'elle pouvait faire, ils étaient toujours proches. 


Pendant le chemin vers la maison, Aurore appela une de ses employés pour lui dire de préparer une des chambres d'amis. Une fois à la maison, après lui avoir montré sa chambre, elle les laissa tous les deux et alla se coucher. Les jumeaux restèrent au salon à bavarder après son départ. 


« Elle est très belle. »

« Merci. » Dit-il avant de se diriger vers le bar pour se servir un verre. 

« Tu ne lui as rien dit sur qui tu sais. Ce n'est pas juste je trouve. »

« Je ne lui ai rien dit parce que cela ne la regarde en rien et je n'ai pas envie de parler de ça Wil alors stp change de sujet. »


Elle le regarda un moment et comprit qu'il fallait changer de sujet. Elle choisit donc de le faire mais se promit qu'elle n'en resterait pas là. Elle lui dit de lui servir aussi un verre avant de changer de sujet. Ils parlèrent de tout et de rien jusqu'à très tard dans la nuit avant d'aller se coucher. 

À son réveil, Wilma trouva Aurore à la cuisine en train de faire le petit déjeuner elle-même. 


« Tu es très matinale dis-donc. Bonjour »

« Bonjour. » Répondit-elle un peu surprise car elle ne l'avait pas entendue arriver. 

« Désolée si je t'ai fait peur, ce n'était pas mon intention. »

« Ça va je ne t'ai juste pas entendu arriver. »

« Tu prépares toi-même ? Où est Teddy (le cuisinier) »

« C'est moi qui m'occupe de William, Teddy est là mais ne s'occupe que des autres. »

« Will te laisse s'occuper de sa nourriture ? » Demanda-t-elle les yeux écarquillés. 


Elle savait que son frère était quelqu'un de très compliqué en affaires d'alimentation et c'était pourquoi il avait toujours eu recours aux services d'un cuisinier et ce depuis leur adolescence. Même quand il lui rendait souvent visite chez elle, c'était toujours le parcours du combattant pour arriver à lui faire avaler quelque chose, au point où ensemble ils avaient cherché un cuisinier pour lui. Après moult recherches, ils avaient trouvé un qu'il avait apprécié. Ils le sollicitaient à chaque fois qu'il se rendait chez elle. Alors elle en était étonnée. 


« Oui. » Répondit Aurore sans plus. 

« Tu dois alors être un cordon bleu si c'est toi qui le fait. »


Aurore sourit sans argumenter, elle était bonne cuisinière mais de là à se considérer comme un cordon bleu c'était trop fort. Elle finit d'apprêter le petit déjeuner sous le regard de sa belle sœur avant de tout installer sur la table avec son aide. William arriva au même instant et après les avoir salué, il s'installa et se mit à manger. 


« Mon Dieu, je comprends pourquoi c'est toi qui prépare. C'est très bon. » Complimenta Wilma. 

« Merci. » Sourit Aurore à son compliment. 

« Tu as vraiment tiré le gros lot Will. En plus d'être très belle, elle est aussi bonne cuisinière. J'ai hâte de découvrir la suite. »


Will leva les yeux dans sa direction et fit un léger rictus sans argumenter. C'était sans compter sur sa sœur qui les affublait des questions l'un et l'autre au point où leur repas silencieux fut animé. Ce n'est que là que William apprit qu'Aurore avait fait les mêmes études que lui dans le temps et qu'elle était même Directrice financière dans la boîte où elle exerçait. Il apprit par la même occasion que sa femme était orpheline de mère et de père et que son père était décédé d'un cancer peu de temps avant leur mariage. Pourtant pendant les cérémonies précédents leur mariage toutes ces choses avaient été évoquées mais comme cela ne l'intéressait en rien pas plus que le mariage même, il n'avait rien retenu. Il réapprit tout cela au petit déjeuner des questions que Wil posait à Aurore. En 10 ans de mariage et de cohabitation, il ne s'était jamais intéressé à quoi que ce soit concernant sa femme. Il était incapable de citer ne fût-ce que le prénom de l'un de ses parents et il ne sut pourquoi cette réflexion le mit mal à l'aise. À la fin du repas, il leur dit au revoir et partit pour le boulot. Aurore aussi ne tarda pas à s'en aller laissant Wilma toute seule à la maison. Elle ne savait pas quoi penser de cette femme. Elle avait le visage de son mari mais était tout son opposée. Pour parler alors c'était une championne mince. En tout cas, elle avait apprécié ce repas qui avait cassé leur routine des petits déjeuners mornes et silencieux. Elle ne savait pas combien de temps Wil resterait avec eux mais elle savait que son passage bousculerait fortement leurs habitudes. 


   En rentrant le soir, elle la trouva à la terrasse. 


« Bonsoir. » Lui dit-elle lorsqu'elle arriva à son niveau. 

« Bonsoir. » Lui répondit Wil avec un grand sourire avant de poursuivre. 

« Tu as passé une bonne journée ? »

« J'ai connu mieux, mais bon je ne vais pas m'en plaindre. J'aime mon boulot donc… »

« Vraiment. Moi et les chiffres ça fait 2. Rien qu'à y penser j'ai le vertige. Quand on allait à l'école même c'était Will qui faisait mes devoirs parce que moi ça me fatiguait, il boudait toujours mais finissait par les faire. » Dit-elle en riant. Ce qui fit aussi sourire Aurore. 

« Waouh tu as 3 fossettes. C'est Jolie ça dis donc. »

« Merci. » Répondit Aurore en baissant les yeux. 

« Tu as la chance d'être noire hein , sinon tu serais toute rouge actuellement. » La taquina Wil avant de changer de sujet. 

« Dis-moi ton mari et toi vous avez quel problème avec les voitures ? »

« Si moi-même je savais. »

« 12 voitures pour 2 personnes. Ou Bien vous faites dans la location ? »

« Ce sont les nôtres. Et je suis incapable de te dire pourquoi nous en avons autant. Tout ce que je sais c'est que chaque 2 ans 2 nouvelles voitures rentrent. »

« Et tu ne lui parles pas à ce sujet ? »


‘’Je ne lui parle pas tout court’’ pensa-t-elle sans répondre à la question. Wil remarqua son malaise et choisit de changer de sujet. 


« En tout cas j'utiliserai vos voitures pour me déplacer hein, ça c'est sûr. »

«  D'accord. Bon je vais d'abord me changer et je reviens. »

« OK. »


Aurore alla dans sa chambre et Wil alla l'attendre au salon. Lorsqu'elle revint, elles passèrent le reste de l'après-midi ensemble à rire en parlant de tout et de rien jusqu'à l'arrivée de will(…)


  Cela faisait une semaine que Wilma était là et elle s'était beaucoup rapprochée de sa belle sœur avec laquelle elle passait le clair de son temps. Elle découvrit que c'était une fille simple et très intelligente qui était très discrète et timide . Et ce dernier point était un mauvais point pour elle parce qu'elle acceptait énormément de choses inadmissibles pour une femme. En une semaine, elle avait pu observer le couple et avait pu remarquer qu'il n'y avait aucune affinité entre eux. Ils vivaient chacun leur vie et ne partageaient rien. Ils ne partageaient même pas la chambre, pas de bisous rien de chez rien. Leurs échanges si on pouvait appeler ça ainsi, c'était des civilités et les informations sur la banque, le garagiste etc. On dirait que c'était un patron et son assistante. En tout cas, ils étaient tous sauf un couple marié. Elle comprenait pourquoi lorsque Will allait chez elle, il ne répondait jamais aux questions concernant sa femme. Elle décida d'en parler avec lui un soir alors qu'ils étaient tous les deux au salon. 


« Aurore est vraiment une chic fille. »

« Hum. »

« Dis-moi. Elle est qui pour toi ? »

« C'est quelle question ça ? »

« Bah c'est une question, tout ce qu'il y a de plus normal. »

« Tu sais très bien que c'est ma femme. Donc je ne comprends pas pourquoi tu poses la question. »

« Ta femme? On ne dirait pas. Plein de qualificatifs me viennent à l'esprit quand je vous vois, mais mari et femme est bien le dernier auquel je pense. »

« Si tu le dis. »

« C'est quoi le souci ? »

« Il n'y en a aucun. »

« Tu ne peux pas dire qu'il n'y en a aucun alors qu'il est évident qu'il y a un souci. Vous ne partagez pas la même chambre, il n'y a aucune complicité, aucun échange. Je suis même sûre que tu ne sais rien d'elle. Tu ne savais même pas pour sa famille et n'essaie même pas de nier. Je l' ai bien vu à tes expressions que tu n'en savais rien. Dis-moi tu l'as alors épousée pourquoi ? Pour la rendre malheureuse ? »

« Elle t'a dit qu'elle l'était ? »

« Ça se voit comme le nez au milieu du visage que cette fille est malheureuse. »

« Si tu le dis. »

« C'est à cause d'elle n'est-ce pas ? »

« De quoi tu parles ? »

« Je te parle de Sabrina. »

« Je ne veux pas parler de ça Wil. »

« Pourtant il le faut. Jusqu'à quand vas-tu continuer à mettre ta vie entre parenthèses à cause d'elle. Elle est morte et ne »

« JE T'AI DIT QUE JE NE VOULAIS PAS PARLER DE ÇA BORDEL DE MERDE WIL. » Cria t-il avant de se lever. 

« Je ne veux pas que tu me parles d'elle. Et mon mariage avec Aurore ne te concerne en rien. Je ne me mêle pas de ce qui se passe entre Boris et toi donc fais de même. Je vais me coucher demain, mon vol est à 8h. Bonne nuit. »


Il partit et la laissa là. Elle but son verre avant elle aussi d’aller à sa chambre. Contrairement aux autres, elle n’était pas impressionnée par ses réactions ni ceux d’aucun membre de sa famille, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle elle avait beaucoup de problèmes avec eux. Elle ne put s’empêcher de s’en vouloir un peu car elle se dit que si elle n’était pas partie, elle aurait pu aider son frère à sortir de cette situation depuis longtemps, elle se fichait pas mal de ses hausses de voix ou de ses crises de tristesse. Elle savait qu’avec lui, pour le faire réagir, il fallait le bousculer. Elle se promit de le faire avant qu’elle ne s’en aille. Cela lui ferait une sorte de distraction pour elle et l’obligerait à penser à autre chose qu’à ses propres problèmes…



MON MARI, CET INCONN...