Idriss soutint le regard d’Amadou, le cœur battant à tout rompre.

 Cet homme, qui avait autrefois servi Amina dans l’ombre, était maintenant là, devant lui, comme une menace silencieuse.

— "Tu sembles surpris de me voir, Idriss," lança Amadou d’un ton faussement amical.

Karim, aux aguets, se tint légèrement en retrait, prêt à intervenir.

— "Je vais aller droit au but," déclara Idriss d’une voix dure. 

"Pourquoi rôdes-tu autour de ma famille ?"

Amadou sourit et croisa les bras.

— "Ta famille ? Ah… cette petite femme que tu as choisie. 

Elle n’a aucune idée du danger qui l’entoure, n’est-ce pas ?"

La mâchoire d’Idriss se contracta.

— "Si tu lui fais quoi que ce soit, je te jure que tu ne t’en sortiras pas."

— "Calme-toi," rétorqua Amadou, amusé. "Je ne fais que suivre des ordres."

Karim intervint, méfiant.

— "Les ordres de qui ?"

Amadou haussa les épaules.

— "Un vieil ami qui a encore des comptes à régler avec vous."

Idriss échangea un regard avec Karim. 

Cette réponse ne faisait que soulever plus de questions.

— "Je te conseille de me donner un vrai nom avant que je perde patience," gronda Idriss.

Amadou le fixa un instant, puis soupira.

— "Disons simplement que certaines personnes ne veulent pas que ton mariage avec Fatima dure."

Le sang d’Idriss ne fit qu’un tour.

— "Amina ?"

Amadou éclata de rire.

— "Non, elle est bien trop absorbée par son futur mariage. 

Elle n’a plus de pouvoir dans cette histoire."

— "Alors qui ?" s’impatienta Karim.

Amadou fit un pas en arrière et lança :

— "Vous découvrirez bien assez tôt. 

Mais si j’étais vous, je veillerais sur Fatima. 

Quelqu’un attend le bon moment pour frapper."

Puis, sans prévenir, il referma violemment la porte devant eux.

L’ombre du danger

Sur le chemin du retour, Idriss serrait les poings, son esprit en ébullition.

— "Qu’est-ce que ça veut dire ? 

Qui pourrait vouloir s’en prendre à Fatima maintenant?"

Karim réfléchit un instant.

— "Il a dit qu’Amina n’était plus impliquée. 

Mais ça ne veut pas dire qu’il ne s’agit pas de quelqu’un de son entourage."

Idriss acquiesça.

— "Dans tous les cas, je vais doubler la sécurité autour de Fatima et Aïcha.

 Plus question de prendre des risques."

Ils rentrèrent chacun de leur côté, mais une chose était sûre : la menace n’était pas éloignée.

***Amina***

Pendant ce temps, Amina était assise dans sa chambre, le regard perdu. 

Son mariage avec Oumar devait avoir lieu dans quelques heures, mais son esprit était ailleurs.

Son appel à Fatima l’avait bouleversée. 

Elle ne savait pas pourquoi elle ressentait ce besoin de la prévenir, mais quelque chose lui disait qu’un drame approchait.

Sa mère entra, un sourire ravi sur les lèvres.

— "Ma fille, tout est prêt pour demain. 

Es-tu enfin heureuse ?"

Amina hésita avant de répondre.

— "Oui, maman."

Mais au fond d’elle, elle savait qu’elle mentait.

***Fatima***

De retour chez lui, Idriss rejoignit Fatima dans leur chambre. 

Elle berçait Aïcha, le visage soucieux.

— "Tu es rentré tard," murmura-t-elle.

Idriss s’approcha et posa une main rassurante sur son épaule.

— "Je devais m’occuper de quelque chose. 

Mais écoute-moi bien, Fatima.

 À partir de maintenant, tu ne sors jamais seule. 

Et si tu vois quelque chose d’étrange, tu m’appelles immédiatement."

Fatima releva les yeux vers lui, inquiète.

— "Idriss, que se passe-t-il ?"

Il hésita avant de répondre.

— "Quelqu’un nous surveille. 

Et je ne laisserai personne te faire du mal."

Fatima sentit son cœur se serrer. 

Elle savait que le danger était réel.

Mais qui pouvait bien vouloir leur nuire à ce point ?

A suivre.