Chapitre 42

Write by La Vie d'Ielle

Chapitre 42 : Chacun reprend sa vie 





**Anne-Lily 




Moi : Que fais-tu ici ? 


Marc : ... 


Moi : Je n'ai pas besoin de toi. 


Marc : Je suis là maintenant, je prends ta peine. 


Moi : ... 


Marc : Fais moi confiance. 


Voix : Anne-Lily ? Anne-Lily ? AL !!!??


Je me réveille en sursaut. 

C'est Cynthia qui m'a réveillé. 


Cynthia : Hey !!


Moi ( la regardant ) : ... 


Cynthia : Bonjour Toi. 


Moi : Salut. 


Cynthia : Bien dormi ?


Moi : Oui. 


Cynthia : Carl et Jérémie sont là, tu viens nous retrouver ? Je t'ai fait un bon petit déjeuner. 


Moi : Je prends une douche et je viens vous retrouver. 


Cynthia : D'accord. 


Je la regarde s'en aller puis je m'asseois sur le lit juste le temps de bien reprendre mes esprits. 

Je suis arrivée dans le lit à quel moment ? 

Je fini par me lever et vais dans la salle de bain. 

Je m'asseois sur les toilettes pour me soulager et c'est seulement à cet instant que tout ce qui s'est passé dans la nuit m'est revenu. 


J'ai tout dit... 

Marc sait tout désormais. 

Je me sens légère maintenant, j'ai l'impression d'être libérée. C'est comme si en lui parlant de ça il a pris une partie de ma douleur pour lui, comme si on partageait désormais toute la peine que j'ai vécu. 

Je ne voulais pas lui parler de tout ça mais c'était apparemment la chose à faire..  

Surtout pour Luc...  Je n'avais même pas l'intention de le lui dire mais Dieu faisant, tout est sorti. 

J'ai pleuré parce que parler de ça à nouveau m'a fait mal.  

J'ai pleuré parce que j'avais envie de libérer cette boule de douleur qui grossissait en moi depuis que j'ai quitté Moabi. En réalité, je n'avais pas sorti la tête de l'eau, j'emmagasinais simplement. En lui parlant, j'ai tout libéré. Je me sens légère comme si en pleurant dans ses bras je lui avais transmis ma peine en '' c'est ton tour  ''. 


Bref... 

Je me lève, prends ma douche puis je vais les retrouver au salon. 


Jérémie : La belle au bois dormant est enfin réveillée. 


Moi : Bonjour tout le monde. 


Carl : Bonjour AL. 


Moi ( m'asseyant )  : Ça va ?


Carl : C'est à nous de te demander ça. 


Moi : Demande plus tôt à Cynthia. 


Cynthia : Hum, Cynthia n'est pas dedans. 


Moi : Ça va Jérémie ? 


Jérémie : Oui. Tu as bien dormi ?


Moi : Mieux Que d'habitude. 


Jérémie :  Tu as tellement dormi que tu as raté notre rendez-vous. 


Moi : Aaaah oui !! Vraiment désolée  Jérémie. Je me suis levée tard, j'avais oublié quoique même si tu me trouvais dehors je n'aurais pas pu te suivre. 


Jérémie : Pourquoi ?


Moi : Parce que j'ai eu une nuit assez mouvementée, je n'ai pas du tout envie de sortir. 


Jérémie : J'ai entendu ça tout à l'heure, que s'est-il passé cette nuit ?


Moi  ; Rien de grave. 

Ce n'est pas comme si je voulais cacher ce qui s'est passé, c'est juste que je n'ai pas envie de lui parler... A personne d'autre d'ailleurs. 

C'est quelque-chose de personnel qui nous concerne Marc et moi, juste du fait qu'on a été parents du même enfant. 


En parlant de Marc, il est où ?


Je suis allée en cuisine en appelant Cynthia. 


Cynthia : 

Tu vas bien ?


Moi : 

Vous avez quoi avec cette question ?


Cynthia : Rien , c'est juste pour demander.


Moi : Je vais bien.


Cynthia : 

Je suis vraiment désolée de vous avoir enfermer tous les deux hier mais j'ai trouvé que c'était nécessaire , que c'était la seule solution ..


Moi : C'est bon vous , j'ai compris.


Cynthia : 

C'est où ?


Moi : 

Que veux-tu d'autre ?


Cynthia : Rien de spécial juste que ça m'étonne que tu réagisses ainsi . Normalement tu m'aurais sauter de colère.


Moi :


Considère alors que je suis revenu à des meilleurs sentiments.


Cynthia : 

C'est-à-dire ?


Moi : Quoi , c'est veux-tu savoir ?


Cynthia : 

Peux-tu me dire ce qui s'est passé.


Moi : 

Je n'ai pas envie d'en parler , je vais garder ça pour moi.


Cynthia : 

Ah , ça me fait des cachotteries maintenant...  ?


Moi : 

Je t'en parlerai mais plus tard . Dis-moi , il est rentré depuis ?


Cynthia : 

Qui il ?


Moi : Marc. 


Cynthia : 

Oui , depuis quelques heures maintenant.


Moi : Okay. 


Cynthia : Tu te sens mieux quand même ? Après lui avoir dit ?


Moi : Oui. 


Cynthia : 

Il reviendra.


Moi : Pardon ?


Cynthia : 

Il est juste aller se changer et se reposer un peu , il a dit qu'il a rien.


Moi : D'accord !


Nous sommes reparti retrouver les garçons au salon , j'ai pris mon petit déjeuner puis nous sommes restés là à bavarder.

Vu que je n'avais pas envie de sortir, Jérémie a fini par nous laisser et rentrer. 

Je suis vraiment désolé pour lui, c'est vrai qu'on avait prévu ça mais franchement aujourd'hui je n'ai pas envie de mettre le pied dehors.

Carl quant à lui,  a pris le cadre cassé pour aller le changer donc il nous a laissé Cynthia et moi. 


Cynthia : Tu me racontes maintenant ?

Je veux tout savoir.


Moi : 

Avant de vouloir tout savoir , qu'est-ce qui t'a pris de nous enfermer dans la maison ?


Cynthia : 

Je te l'ai dit , c'était nécessaire . Tu ne voulais pas parler , lui il savoir alors il fallait vraiment qu'une autre personne trouve une solution et cette personne , c'était moi.


Mol : Tu l'as sorti de loin cette idée. 


Cynthia : 

Il me fallait trouver quelque chose. Bref, dis-moi... 


Moi : Je ne sais pas exactement quoi te dire , ce que tu dois simplement savoir c'est qu'on a parlé et que je lui ai dit. Je lui ai parlé de Luc,  ça a été troublant pour moi mais j'y suis arrivée. 


Cynthia : 

Et comment il l'a pris ?


Moi : 

Je ne sais pas . A vrai dire, je ne pense pas m'être occupée une seule seconde de son ressenti tellement j'étais enfermée dans la douleur de ressasser tout ça . Lui par contre , il m'a écouté et m'a prise dans ses bras. 


Cynthia : 

Ça t'a fait du bien ?


Moi : 

Oui , ça m'a fait du bien d'en parler à quelqu'un et surtout au concerné. Ça m'a libéré en quelques sorte. 


Cynthia : Je suis contente pour cela alors . Maintenant , ne penses-tu pas qu'il est temps de dire cela aux parents ?


Moi : Si , tu as raison.



Nous sommes restées là à discuter encore quelques minutes puis Carl est venu nous retrouver avec le nouveau cadre. J'ai changé le cadre de la photo de mon fils Puis je l'ai remise où elle se trouvait. Par la suite, j'ai appelé les parents pour leur dire ce qui se passe actuellement avec la réapparition du père de Luc. 


Cynthia ne dort pas chez Carl aujourd'hui, elle reste à maison. 

A 20h Carl nous a laissé et c'est aussi à 20h que Marc est venu. Cynthia nous a laissé. 


Marc : 

Tu as dormi d'un sommeil lourd, tu vas bien ?


Moi : Oui. Il n'était pas lourd. 


Marc : 

C'est moi qui t'ai porté jusque dans la chambre,  tu le savais ça  ?


Moi : Tu m'as porté ?


Marc : 

Si tu ne te souviens pas alors c'est que j'ai raison.


Moi : D'accord 


Marc : Je te remercie vraiment d'avoir partagé cette partie de ta vie avec moi.


Moi : C'était aussi ton fils, c'est normal.


Marc : Si je te remercie c'est parce que malgré la douleur de te rappeler de tout ça, tu l'as quand même fait. Tu m'as parlé de ce qui s'est passé de cette nuit à  aujourd'hui et crois moi, ça me dérange. 


Moi : Quoi donc ?


Marc : Je me sens aussi responsable de tout ce qui t'est arrivé.


Moi : Tu n'en es en rien responsable.


Marc : Es-tu tombée enceinte seule ? 


Moi :... 


Marc : Ce que j'essaie de te dire c'est que quoique tu dis, même si je ne fais pas partie de ceux qui t'ont fait consommé ce comprimé, je Suis tout de même celui qui y'a mise enceinte même si je ne voulais.  Ce n'est pas que c'était prévu mais voilà, c'est arrivé et tu as eu à subir plusieurs choses apprête partir de ça. Comment ne pas alors se sentir un temps soit peu responsable de tout ça aussi ? Tu comprends ce que j'essaie de te faire comprendre ?


Moi : Je comprends,  ne t'inquiète pas. 


Marc : Je vois que tu as changé de cadre. 


Moi : Devais-je garder celui qui était cassé ?


Marc : J'aurais pu le faire vu que c'est de ma main qu'il s'est cassé. 


Moi : Je l'ai déjà fait, ce n'est pas nécessaire. 


Silence ... 


Moi : Marc ?


Marc : Oui. 


Moi : Merci de m'avoir emmené jusque là, d'avoir fait que je parle. Je ne voulais pas le faire mais en fait, c'est ce dont j'avais besoin.  Aujourd'hui, je me sens moins lourde du fait de t'avoir parlé de tout ça.  Cynthia, papa, maman et Carl me disaient qu'en parler devait me fais du bien, parler de ce que je ressentais. Je le faisais,  je leur parlais mais ça n'avait rien changé en vérité.  Si je suis revenu à Libreville c'est pace que leur parler de mon ressenti était insuffisant, il fallait plus... Un plus que je ne savais pas. Je suis venu dans le but de passer à autre chose et d'essayer d'oublier tout ça mais apparemment c'est impossible. 


Marc : On n'oublie pas ce genre de chose Anne-Lily, on n'oublie rien. On se souviendra toujours de tout ce qui s'est passé, de tout depuis le premier jour du début de ce calvaire.  


Moi : Comment on fait alors ?


Marc : On apprend à vivre avec. Si ton objectif était d'oublier ça, tu t'es trompée. Oublier signifie que tu dois aller quelque part pour qu'on efface de ta mémoire le passage de Luc dans ta vie ainsi, tout ce qui est en rapport avec lui disparaîtra.  Est-ce ce que tu veux  ?


Moi : Non,  bien sûr que non. 


Marc : Alors la chose à faire c'est de t'y faire, la chose à faire c'est d'apprendre à vire avec et avancer.  Ne pas rester dans l'ombre de la situation tant soit elle sombre, tu comprends ? Plus tu t'y plais, plus tu t'enfonce la tête dans la douleur. Je ne te dis pas que c'est facile parce que viendront des jours où tu pourras tranquillement te lever avec la paix du coeur mais viendront aussi des jours où tes réveils seront difficiles car tu y penseras. Tu y penseras des matins au lever et le soir au coucher mais dans ces cas là, tu dais comment il faudra y penser ?


Moi : Non !


Marc : Avec le sourire... Penser à la personne qu'on a perdu avec amour et sourire,  voici le but que tu dois te fixer. 


Moi : Je ne sais pas... J'ai l'impression que... ( essuyant la larme de vient de couler )...  Que je ne vais jamais y arriver tellement c'est dur. Moi qui me sais trouver refuge dans mon sommeil je ne peux pas parce que ça me poursuit, je veux me cacher de la situation ou du moins cacher la situation de ma face mais c'est impossible car chaque jour ça me frappe au visage  quand je me lève. Chaque jour je me rappelle que j'ai été enceinte durant neuf long mois, j'ai mis au monde, j'ai élevé une partie de moi durant un an et en claquement de doigts on me l'a enlevé. Tu te rends compte de ça ? Toute cette douleur à l'accouchement pour au final ne rien avoir. 


Marc  ( se rapprochant de moi)  : Écoute, fuir ne va te mener à rien. Ce n'est pas aussi comme si moi ou quelqu'un d'autre pourrait te remplacer ce fils que tu as perdu, impossible. Forcément carte frappera au visage, forcément tu t'en rappelleras mais essaie de le faire avec le sourire. Tu as été sa mère, c'est normal que tu sois au plus bas point mais, l'effort est ce qu'il faut faire.  Plus vite tu en sortiras,  plus vite ta vie retrouveras des couleurs parce que ainsi vois-tu, en restant dans le deuil, tu prive tes proches de qui tu es... De cette personne là qu'ils aiment. 


Moi : Tu as déjà vécu une aussi grande perte ? Tu en parle avec connaissance de cause. 


Marc : Je n'avais jamais perdu un enfant mais mon père et mon aîné, oui.  Je l'ai très mal vécu mais ce que je te dis aujourd'hui m'a aussi été dit pour que je puisse passer outre. 


Moi : Toi, comment tu vis ce que tu sais maintenant ?


Marc :Je ne vais te mentir, je ne vis rien de semblable à toi. Tu l'as mis au monde, l'a aimé et l'a élevé alors que moi non.  Normalement le fait de n'avoir pas fait ça devrait m'épargner de tout ça mais non,  c'est comme si j'avais emmagasiné des choses à son égard et que c'est choses éclatent désormais en moi. Je ne l'ai pas connu mais aujourd'hui, j'ai l'impression de l'avoir toujours aimé... A travers les similitudes de sa vie et des événements de ma vie, j'ai l'impression de l'avoir toujours eu dans mon être sans pour autant l'avoir eu dans ma chaire.  C'est terrible et ça me fait frissonner quand j'y pense. J'ai eu un enfant, je l'apprends mais j'apprends aussi qu'il n'est plus...  C'est bouleversant, c'est poignant et ce serait te mentir si je te dis que j'en suis indifférent. Un enfant qui avait trait pour trait mon visage... Le sang est fort quand même ( souriant )...  En fait, lui je l'ai eu dans mon être et j'ai tout vécu ainsi...  J'ai partagé ce que tu vivais, je m'en rends compte aujourd'hui. Anne-Lily ( prenant ma main )  je te jure que si je pouvais y  remédier je le ferai mais ce n'est pas possible, on doit vivre avec maintenant.  


Moi : Je vais prendre en compte toute ce que tu viens de me dire ( reprenant ma main ). 


Marc : Tu verras que ça ne te fera que du bien. 


Moi  : C'est à toi normalement que j'avais besoin d'en parler parce que maintenant que je l'ai fait, je me sens moins lourde comme je t'ai dit comme si on partageait maintenant tout ça. 


Marc : C'est le cas je pense. 


Moi : Oui,  merci. Je prends en compte tous les conseils que tu viens de me donner. Je ferai comme tu as dit, c'est mon nouvel objectif : penser à Luc avec un sourire. 


Marc : Tout à l'heure en parlant tu as dit maman,  elle est finalement venu ?


Moi : Je parle là de la femme de mon père et non de celle qui mise au monde.  Après tout ce qui s'est passé je n'ai pas envie de la revoir, je n'ai envie de voir personne de cette famille.  


Marc : C'est ta famille. 


Moi : Et donc ?


Marc : Tu ne veux pas faire un effort ? On pourrait aller leur parler... 


Moi : Parle moi de Luc si tu veux mais jamais plus d'eux, je t'en prie. 


Marc : Excuse moi. 


Silence ... 


Moi : Il Commence à se faire tard,  je travaille demain. 


Marc : Oui, tu as raison. Je vais rentrer alors. 


Moi : Je ne chasse pas,  juste que j'ai envie d'aller essayer de retrouver un sommeil semblable à celui que j'ai du tout à l'heure. 


Marc : Si je m'appuie sur ce que Cynthia m'a dit, je comprends ( se levant ). 


Moi : Qu'est-ce qu'elle t'a dit celle là ( me levant à mon tour)  ?


Marc : Que tu ne dors qu'après avoir pris des comprimés. 


Moi : C'est le cas sauf que depuis hier j'ai décidé d'essayer de dormir sans ça. Parce que à la longue, trop de comprimés vont me rendre malade.  


Marc  : Tu as certainement raison.   


Moi : J'espère y arriver alors.  


Marc  : J'y crois. 


Moi  ( souriant )  : ... 


Marc : Tu diras à Cynthia que je suis rentré alors, je ne veux pas la déranger. 


Moi : Je le ferai. 


Je l'ai raccompagné jusque devant la porte. 


Marc : Anne-Lily ?


Moi : Oui. 


Marc : Tu me permets de te prendre dans mes bras  ?


Moi : ... 


Marc : C'est certainement la dernière fois qu'on se voit, la mise au point est finie et je pense que chacun reprend sa vie n'est-ce pas ? ... J'ai juste envie de le faire, façon de se dire aurevoir. 


Moi : D'accord. 


Il s'est rapproché de moi et m'a prise dans ses bras. 


Marc ( m'étreignant toujours )  : Je suis là maintenant Anne-Lily, je peux t'aider à porter toute cette peine en rapport avec Luc. Il suffit  de le dire. 


Moi  ( desserrant l'étreinte )  : Merci. 


Marc : Bon bhein, bye et euh... Bon début de semaine. 


Moi : Merci Marc, bye... 


Je m'apprêtais à rentrer quand il m'a arrêté. 


Marc : Anne-Lily ?


Moi : Oui ? 


Marc : N'hésite surtout pas à m'appeler au besoin. 


Moi : Je tâcherai de m'en rappeler. Merci encore !!


Je j'ai regardé aller vers son véhicule et c'est seulement quand il a mis le contact, après quelques secondes à manipuler son téléphone,  que je suis rentrée chez moi. Je suis allée voir Cynthia dans sa chambre, je l'ai trouvé très endormie. Je suis donc allée fermer tout ce qu'il y avait à fermer, prendre une verre de l'ai et aller avec ça dans la chambre. 

Mon téléphone était bien avant que je n'y aille, je l'ai pris avec moi juste après que je me sois convenablement installée devant l'ordinateur. C'est seulement là que j'ai vu un message de Marc. 


Marc : Je ne vis pas ici mais je serai là si tu as besoin de moi, que je t'aide à traverser tout ça. Merci encore et bonne nuit déjà. 


Un début de conséque...