Chapitre 42

Write by Boboobg


.... Salomé Makele (Mbolo).... 

J'écoute d'un air indifférente le médecin établir ses théories parce que je sais déjà qu'a la fin ce sera le même diagnostic. Vous n'avez rien qui explique le fait que vous ne passez pas les trois semaines de grossesse.

Je n'aurai jamais imaginé que je me sentirai aussi mal dans ma vie. Jamais je n'aurai pensé devenir aussi malheureuse.

Je sort de ma léthargie, prend mon sac et quitte le cabinet du médecin, tout ça sans dire un seul mot. 

Je passe par casino faire des courses. 

Comme toujours, la maison est calme comme une tombe. Il n'y a personne pour égailler cette immense demeure. 

Je prépare le dîner en agissant plus par automatisme et habitude qu'autre chose. 

Dès que j'ai fini, je rejoins ma chambre. Debout devant le miroir, je regarde ce corps magnifique qui n'a aucune utilité. 

J'enlève ma serviette hygiénique avant d'entrer dans la douche. Le sang a cessé de couler, normal ça fait déjà huit jours. 

Je sors de la douche pour plonger tout nu sous mes draps. 

C'est d'un coup que j'explose en larmes. Je ne comprends pas pourquoi mon corps me fait ça. 

En six mois, c'est la troisième grossesse que je perd. Je ne dépasse jamais les quatre semaines. La première fois, on s'est dit que ce n'était pas de chance et je l'ai pris en fair-play comme une bonne joueuse de la vie mais au deuxième, j'ai compris que ça n'allait pas. 

Et là, je suis juste au bord de la dépression. Peut être que je suis deja dedans sans le savoir. Je n'arrive même plus à faire semblant que tout va bien. Je fuis tous le monde car ça devient pour moi insupportable de les voir si heureux les uns les autres pendant que moi je croule sous le poids de ma tristesse. 

Je m'endors sans m'en rendre compte jusqu'à ce que le parfum de Bruce emplisse la pièce. 

Je sens ses lèvres se posés sur mes joues et j'ouvre les yeux !

Bruce : je suis désolé de ne pas avoir été chez le médecin avec toi. On a eu un contretemps au boulot... 

Moi(voix enrouée) : laisse tomber ! 

Bruce : tu as pleuré ? 

Moi : non

Bruce : je vois bien des larme séchés sur tes joues et ta voix montre bien que tu as encore pleurer ! 

Moi : je t'ai dit que non ! 

Bruce (haussant le ton) : ne me ment pas Salomé ! Tu as mal je sais et moi aussi j'ai mal mais la vie continue. J'ai eu ta mère au téléphone et elle ne comprends pas pourquoi on ne va plus dîner chez elle les week-end comme on en a avait pris l'habitude. Nos amis s'inquiètent, les gens se posent des questions ! 

Moi (lui tournant le dos) : tant pis ! 

Bruce (exaspéré) : bébé, tu as mal je le sais mais nous n'avons même pas encore un an  de marriage. On est jeune et on a toute la vie devant nous pour avoir des enfants. C'est vrai que c'est la troisième grossesse mais et si on arrêtait de forcer les choses, je veux dire de laisser le temps et notre amour lui même faire que nôtre rêve se réalise ? 

Moi (sec) : je ne veux plus en parler ! 

Bruce : arrête de de renfermer sur toi et allons de l'avant. Cette femme que je vois là, ne ressemble pas à ma Salomé qui elle est souriante, pleine de vie et tellement joyeuse ! 

Moi(voix tremblante) : et bien celle là  meurt chaque fois qu'elle perds une grossesse ! 

Bruce : tu n'es pas seule ma chérie, je suis là et je suis sûr que les autres aussi.... 

Moi (le coupant) : mais tu ne comprends pas bon sang ? Je suis une Mbolo, j'ai choisi d'être une femme au foyer parceque j'avais une idéale de vie à atteindre. Me marier, avoir des enfant et construire une belle et petite famille. Mais il se trouve que je sois incapable de procréer ! 

Bruce : le médecin a bien dit que.... 

Moi (criant) :putain j'en ai ma claque de ces médecins de pacotille. Si je n'ai rien alors pourquoi mes grossesses partent ils ? Pourquoi ? 

Bruce :.... 

Moi : tu... Tu n'es jamais là. Tu passes ton temps au bureau ou en voyage pendant que moi je reste là les bras ballant, cherchant quoi faire de mes journées en attendant que tu rentres. Toi tu es un homme, dans deux matins tu en aura assez de cette femme qui ne peut pas te donner d'enfants 

Bruce (me tenant le visage entre ses mains) : ne pense jamais ça compris ? Je t'aime et quoi qu'il advienne, nous resterons toujours ensemble. J'ai signé pour que seul la mort nous sépare et rien d'autre. 

Moi (pleurant) : je n'ai jamais rien fait à personne,même a une mouche je ne m'en prend pas. Je prie Dieu de toute mes forces. Sniff je me suis préserver jusqu'au mariage et pourtant, mon foyer demeure infertile. Sniff mes bébés coulent entre mes jambes comme une rivière. Pourquoi moi ? Sniff pourquoi moi ? 

Bruce (me tirant contre lui) : ho ma chérie ! 

Moi(le repoussant): j'ai envie d'être seul ! 

Bruce :bébé 

Moi(criant) : sort de cette chambre putain ! 

Il a pris la porte avec son regard désolé vers moi. 

J'ai tiré la couverture sur ma tête et j'ai fermé les yeux. Mais comme le sommeil ne vient pas, je suis sorti au salon et comme à chaque fois que je le chasse, il s'est enfermé dans son bureau. 

Je veux aller le voir, m'excuser d'être aussi exaspérante et bipolaire mais je m'arrête devant la porte et prend la direction opposé. 

Je pique une bouteille de whisky dans le bar et part m'enfermer à nouveau dans la chambre. 

Je n'avais jamais vraiment bu sans qu'il n'y ai une occasion spécial mais depuis quelques jours, c'est la seule chose qui arrive à m'apaiser et là je sens que j'en ai vraiment besoin. 

Dès la premiere gorgé, je me sens tout à coup mieux alors je continue jusqu'à ce que toute la peine s'évapore et que la bouteille se retrouve vide. 

C'est en riant comme une petite fille, la démarche tangente que je vais me procurer une nouvelle bouteille au bar. 

Je bois jusqu'à tomber de sommeil. 

(...) 

La sonnerie n'arrête pas de grincer dans mes oreilles. Mais ce gardien il est passé ou bon sang ? 

J'ouvre les yeux qui se retrouvent directement agressé par le soleil. Je me lève en titubant et cours la tête la première dans le sanitaire pour vomir tout le surplus d'alcool que j'ai dans l'estomac. 

C'est le corps complètement vide que je plonge sous la douche toute habillé. J'y ressort deux minutes plus tard et la personne devant la porte est toujours en train de sonner. 

J'enfile un peignoir sur mes habits mouillés et une serviette pour cacher mes cheveux, que je viens d'abîmer. 

C'est en pressant le pas que je descend ouvrir la porte. 

Edith(grognarde) : mais c'est quoi ça ? Ça fait une heure que je sonne comme une folle ! 

Moi : excuse moi je prenais un bain et je me suis endormi ! 

Edith : tchrrrr pousse toi que je rentre. (envoyant son sac sur le canapé) j'ai failli m'en aller tu sais ? Si ton mari ne m'avait pas appelé, je serais parti des la deuxième sonnerie ! 

Moi : comment ça Bruce t'a appelé ? 

Edith (se posant sur le fauteuil de Bruce) : depuis quand tu accueil les gens aussi mal ? 

Moi (enlevant ses pieds de ma table) : dit moi d'abord pourquoi mon mari t'a appelé ? 

Edith(l'air de rien) : il m'a appelé ce matins pour me dire qu'il s'inquiète pour toi et qu'il pense que tu as besoin de compagnie. 

Moi (sourire jaune) : n'importe quoi ! 

Edith : c'est ce que je me suis dit aussi dans ma tête mais il était tellement sérieux que je lui ai promis de venir passé la journée avec toi mais faute d'imprévu, je n'ai pu être là que maintenant ! 

C'est là que je remarque qu'il est seize heures du soir. J'ai donc dormi presque toute la journée. 

Édith (me scrutant) : maintenant offre moi à boire et raconte moi ce qui ne va pas. Je le vois très bien que ça ne va pas fort. Tu as tes petits yeux de tristesses ! 

Moi (rire) : les petits yeux de tristesses hein n'importe quoi ! 

Je suis parti lui prendre du jus de bisap fait maison bien frais avec des biscuits en amuse gueule. 

Moi (la servant) : il n'y vraiment rien a dire. On s'est juste un peu disputé et je l'ai laissé dormir dans son bureaux ! 

Edith (me scrutant) : toi Sasa, toi aussi tu dispute maintenant les gens ? (rire) ça doit être vrai que le mariage ça change ! 

Moi : tu dois avoir raison ! Et toi comment ça va ? 

Edith (soupirant) : toujours les mêmes choses dans ma vie, j'ai largué mon toubab, trop colon mais ma vie professionnelle (yeux brillants) je peux te confier un secret ? 

Moi (pas intéressé du tout) : bien sûr ! 

Édith : je viens d'être promu au poste de secrétaire générale ! 

Moi(contente pour elle) : félicitations ma chère !(me levant) je vais cherché une bouteille de champagne on doit fêter ça ! 

Edith (rire) : attend, attend! 

Moi (stoppant) : c'est quoi le problème ? 

Édith : et bien, le problème c'est que je dois aller m'installer à Luanda pour ça. 

Moi: mais ce n'est pas un problème ça. 

Edith : tu vois toi, les garçons, vous êtes tous là. C'est vrai qu'il m'arrive de voyager mais je reviens toujours car je sais que j'ai une place ici. Que c'est ma maison, là où se trouve tous les êtres que j'aime. Et ce contrat, commence avec cinq ans ! 

Moi :... 

Edith : j'ai peur que la vie ici continue sans moi et que je me retrouve seul face a moi même. Sans maman, mes tantes, vous, mes frères ! 

Moi : hey chérie c'est ça la vie. Changer de mileu, aller de l'avant. Tu n'as pas besoin de nous pour être épanoui. Le changement c'est aussi bien, il te permettra de grandir. De sortir du cocon de la famille Mbolo et de faire ta propre vie. 

Edith :.... 

Moi: regarde Grace, il ne voulait même pas épouser Mirna et aujourd’hui il est papa de trois enfants et heureux comme tout. Regarde Gloire, il a réalisé son rêve de construite sa propre école d'art et là, il est pour la première fois de sa vie en train de quitter les sentiers battu afin de courir derrière une femme qu'il pense aimé. Regarde Elliott, Eugène comment ils réussissent professionnellement. Regarde moi, aujourd'hui je suis marié, es que je le regrette non. La famille sera toujours là pour toi mais tu te dois d'avancer et de suivre ton propre chemin ! 

Édith (me prenant dans ses bras) :tu vas me manqué Sasa ! 

Moi :tu vas t'en aller quand ? 

Édith : après la pâque ! Tu sais si céleste viendra ? 

Moi : tu vas partir, alors je vais moi même me charger de tout pour que tous le monde soit là pour toi ! 

Edith : alors et ce champagne ? 

Moi (rire) : ça vient ! Ça vient ! 

Je suis allé cherché le champagne et nous avons fini la bouteille en se racontant des anecdotes de quand on était petit. 

Pendant qu'a duré l'après midi en compagnie de ma cousine, j'ai oublié pendant un instant tout mes soucis mais dès qu'elle est partie, je me suis a nouveau enfermé dans la chambre cette fois ci avec une bouteille de whisky. 

... Trois jours après.... 

Bruce (tombourinant la porte) : ouvre moi Sasa ! 

Moi : va t'en !. 

Bruce : Sasa ouvre la porte ! 

Moi: non

Bruce (gueulant) :c'est ton mari qui te l'ordonne ! 

J'ouvre la porte et son regard scandalisé tombe sur moi. 

Bruce (m'arrachant la bouteille des mains): c'est quoi ça ? Je croyais t'avoir interdit avant hier de toucher encore à une bouteille ? 

Moi : tu vas m'interdire en tant que qui ? 

Bruce : ton mari Salomé, en tant que ton époux. (m'arrachant la bouteille) : ça t'apporte quoi de te détruire hein ? Tu bois d'accord mais après. Après que l'action de l'alcool s'instempe de ton organisme es que tes problèmes disparaissent ? 

Moi (le suivant en vacillant) : rend moi cette bouteille Bruce ! 

Bruce (la mettant dans un grand sachet poubelle) : je vais jeté tous l'alcool qu'il y'a dans cette maison, comme ça je verrai comment tu vas encore te détruite avec ça ! 

Moi (en colère) : mais t'es qui pour me dire ce que je dois faire ou non ? 

Bureau :encore une fois ton mari ! L'homme qui a juré à ton père de prendre soin de sa fille ! 

Moi (rire) : l'homme qui a aussi juré de me rendre heureuse et regarde moi maintenant ! T'es même pas capable de me mettre correctement enceinte ! Des fois, c'est peut être toi qui a un problème, le problème vient probablement de toi Makele ! 

Bruce's :quoi? 

Moi (délirant) : tu m'as bien saisi. Au final d'ou tu viens ? Personne ne le sais vraiment ! Peut être que c'est ta famille qui t'a jeté bébé parceque tu étais sorcier et que c'est ta sorcellerie qui m'empêche de garder mes enfants assez longtemps pour qu'ils grandissant dans mon ventre ! 

Bruce (choqué) : tu vois ce que l'alcool te fais dire ? 

Moi : ce n'est pas l'alcool mais le produit d'une longue réflexion intérieure. Pourquoi tu ne sembles même pas atteind par cette situation ? Pourquoi si ce n'est pas toi la cause ? 

Bruce (s'énervant) : mais tu t'entend parler merde ! Tu as mal ok mais moi aussi j'ai mal et ce n'est pas pour ça que je deviens alcoolique ou je met la faute sur toi! 

Moi : fou moi le camp d'ici ! 

Bruce (me regardant) : je n'irai nulle part. On s'est marié pour le meilleur et pour le pire et Dieu nous a envoyé le pire en premier alors on va resté ensemble et soudé jusqu'à ce que le meilleure reprenne sa place dans nos vies ! 

Moi(emue) :je te déteste d'etre aussi confiant. Je te déteste d'être aussi optimiste ! 

Bruce (me serrant contre lui) : on va s'en sortir bébé, tout va finir par s'arranger ! 

Moi (pleurant) :je veux juste un bébé, un seul petit homme qui sera moitié toi et moitié moi ! 

Bruce (m'embrassant les cheveux) : je sais mon cœur et ça arrivera le moment venu ! On a encore toute la vie pour avoir d'autres enfants ! 

Ce soir là pour la premiere fois depuis des jours, nous nous sommes endormi l'un à côté de l'autre. 

Je me suis réveillé dans la nuit et je suis allé cherché le sachet poubelle déposé dans le jardin. 

Je me suis mis à creuser des petits trous et a y cacher des bouteilles de whisky. 

Oui nous avons toutes la vie devant nous pour avoir des enfants mais en attendant, j'ai besoin d'alcool pour me sentir vivre sans cette douleur. 





Indélébile