
Chapitre 43
Write by St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
43
Amélie
et les autres quittent enfin l’hôpital. Le trajet jusqu’à la maison est
silencieux, seulement ponctué par le bruit du moteur de la voiture qui roule
dans la nuit. Chaque personne dans le véhicule est plongée dans ses propres
pensées. À côté d’Amélie, Sandra jette des regards inquiets, consciente du vide
qui envahit son amie. Daniel, au volant, garde les yeux fixés sur la route,
laissant le silence parler à sa place.
Lorsqu'ils
arrivent devant la maison d’Amélie, la mère de Lucas, qui les avait suivis en
voiture, s’approche doucement, l’air grave mais déterminée.
Mère de Lucas : Amélie... Je sais que tout cela est difficile à
accepter, et je ne veux pas te forcer, mais je pense qu'il serait mieux pour
toi et les enfants de venir chez moi... au moins pour quelques jours. Ils sont
tout ce qu'il me reste de Lucas, et ils portent son nom.
Amélie
se tourne vers elle, les traits tirés par la fatigue et l'épuisement
émotionnel. Elle écoute les mots de la mère de Lucas, mais elle sait déjà ce
qu’elle va répondre. Malgré la peine et la sincérité dans la demande, son
instinct la pousse à rester dans sa propre maison, là où tout son monde avait repris
forme avec Lucas.
Amélie : Merci... vraiment, pour tout. Mais je ne peux pas.
Pas maintenant. C’est ici, chez nous, que je me sens le plus proche de lui. Je
dois être ici pour nos enfants. Ils doivent être ici aussi. Je ne peux pas tout
abandonner comme ça.
Mère de Lucas : Je comprends, Amélie. Mais pense aux enfants. Ils
sont si jeunes… et tu sais que Lucas les aimait plus que tout. Ils sont ses
petits-enfants, ils font partie de notre famille, et cela même si son sang ne
coule pas dans leur veine. Et je veux être là pour eux autant que je peux.
Amélie
serre les poings, sentant la tension monter en elle. Elle sait que la mère de
Lucas parle avec son cœur, mais l’idée de quitter sa maison, celle qu’elle
avait bâtie avec Lucas, lui est insupportable.
Amélie : Non, je suis désolée. Je ne peux pas. Les enfants
et moi resterons ici. Je ne veux pas déraciner ce qui reste de notre vie, pas
maintenant.
Les
deux femmes se regardent longuement, leurs souffrances mutuelles perceptibles
dans l’air. Finalement, la mère de Lucas capitule, même si son cœur saigne.
Mère de Lucas : Très bien, Amélie. Si c’est ce que tu veux…
Elle s’éloigne, les épaules voûtées, avant de
monter dans sa voiture.
Sandra,
qui observe la scène en silence, pose une main réconfortante sur l'épaule
d’Amélie.
Sandra : Tu as pris la bonne décision, Amélie. On sera là pour
t'aider à traverser tout ça.
Daniel : Je suis d’accord avec Sandra. Ici, c’est votre
foyer, c’est là que tu te sentiras le plus à l’aise pour te reconstruire, même
si c’est difficile.
Amélie
hoche la tête, touchée par leurs mots. Elle se tourne vers Mina et Gérard, qui
sont restés en arrière, prêts à prendre congé.
Mina : On va rentrer, Amélie… mais on est là à un coup de
fil si tu as besoin de nous, d'accord ?
Gérard : Repose-toi, essaie de dormir un peu. On reviendra
demain.
Amélie
leur fait un léger signe de tête, reconnaissante, tandis que Mina et Gérard
s’éloignent pour rentrer chez eux. Une fois de plus, la porte de l’appartement se
referme, et Amélie se retrouve dans cet espace devenu étrangement vaste et
vide, malgré la présence de Sandra et Daniel à ses côtés.
Sandra
retire son manteau et se dirige vers la cuisine. Elle parle d’une voix douce.
Sandra : Je vais préparer du thé. Ça nous fera du bien à
tous.
Amélie
regarde autour d’elle, les souvenirs de Lucas omniprésents dans chaque coin de
la pièce. Leurs rires, leurs disputes, les moments de bonheur, tout semble
encore suspendu dans l’air.
Amélie : Je ne sais pas comment je vais faire… (Murmure-t-elle,
plus pour elle-même que pour les autres.)
Daniel,
toujours là, lui tend une main.
Daniel : Un pas à la fois, Amélie. Tu n’es pas seule dans
tout ça.
Amélie
prend sa main, même si la chaleur du geste ne parvient pas à combler le vide
béant dans son cœur. Ils s’assoient en silence, le poids de la journée reposant
lourdement sur eux.
Le
silence pesant de la maison est soudain interrompu par la sonnerie du téléphone
de Daniel. Il le sort de sa poche et voit le nom clignotant sur l’écran. Après
quelques instants de réflexion, il décroche.
Daniel : Allô… Oui, je comprends… D’accord, je ferai de mon
mieux pour être là à temps.
Il
raccroche lentement, puis se tourne vers Amélie, le visage partagé entre
l’embarras et une certaine urgence.
Daniel : Amélie… Je suis désolé. Je ne voulais pas que ça se
passe comme ça, surtout dans un moment aussi difficile, mais… je dois partir.
Amélie
lève les yeux vers lui, surprise.
Amélie : Partir ? Maintenant ?
Daniel : Oui… C’est une situation que j’ai déjà planifiée il
y a plusieurs mois. Je dois me rendre au Bénin pour un événement important, et
aussi pour finaliser des discussions avec une maison d’édition locale. J’ai
signé des engagements et… je ne peux pas me permettre de les annuler.
Il
s’assied près d’elle, cherchant les bons mots pour adoucir la situation.
Daniel : Je sais que ce n'est pas le meilleur moment, et si
j'avais le choix, je resterais ici avec toi. Mais je te promets de revenir dès
que possible. Ce projet me tient à cœur, et je dois aussi penser à mes
engagements professionnels.
Amélie
baisse les yeux, une légère déception visible dans son regard, mais elle
comprend.
Amélie : Je comprends, Daniel. Tu as ta vie, et c’est
important. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit. Merci
pour tout ce que tu as déjà fait pour moi... vraiment. Je te souhaite le
meilleur pour ton voyage et pour ton projet.
Elle
tente un sourire, mais c’est un sourire triste, marqué par la fatigue et la
douleur de la perte.
Daniel : Merci, Amélie. Je suis désolé de devoir partir
ainsi. Mais je suis sûr que tu es plus forte que tu ne le crois. Tu vas
traverser cette épreuve. Et si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, même à
distance, tu sais où me trouver.
Il
la serre brièvement dans ses bras, une étreinte pleine de soutien, avant de se
lever pour récupérer ses affaires.
Amélie : Prends soin de toi, Daniel. Et reviens-moi vite.
Daniel : Promis.
Il
se dirige vers la porte, jetant un dernier coup d'œil à Amélie avant de sortir.
La porte se ferme derrière lui, laissant Amélie seule avec Sandra. Le silence
retombe, plus lourd que jamais, tandis qu’Amélie contemple les souvenirs qui la
submergent.
Sandra
s’approche doucement, une tasse de thé à la main.
Sandra : Ça va aller, Amélie… On est toujours là pour toi.
Amélie
hoche la tête, mais son esprit est déjà ailleurs, perdu dans les pensées des
jours à venir sans Lucas.
Le
silence qui suit le départ de Daniel est presque étouffant. Amélie, toujours
assise, regarde fixement devant elle, perdue dans ses pensées. Sandra, à côté
d'elle, observe son amie, inquiète.
Sandra : Tu as besoin de quelque chose ? Un peu de repos
peut-être…?
Amélie
secoue lentement la tête, ses yeux trahissant une profonde tristesse.
Amélie : Je ne sais même plus ce que ça veut dire, 'se
reposer'. Chaque fois que je ferme les yeux, je revois Lucas. Je me demande ce
que j’aurais pu dire… ou faire autrement.
Sandra
pose doucement sa main sur l'épaule d'Amélie, mais les mots lui manquent. Elle
sait que rien ne pourra vraiment apaiser la douleur d’Amélie en ce moment.
Sandra : Tu n’es pas seule, Amélie. On est là, moi, Mina,
Gérard... Tu n’as pas à porter tout ça sur tes épaules. Même Daniel est là.
Pour toi nous sommes tous là, et nous serons toujours là.
Amélie
soupire profondément, un mélange d’épuisement et de frustration.
Amélie : Je sais que vous êtes là, et je vous en suis
reconnaissante. Mais… la vérité, c’est que je me sens tellement vide sans lui.
Je me dis que si je lui avais avoué mes sentiments plus tôt, peut-être que les
choses auraient été différentes. Peut-être qu’on aurait eu plus de temps
ensemble.
Elle
serre les mains sur ses genoux, comme pour se raccrocher à quelque chose de
tangible dans cette tempête émotionnelle.
Sandra : On ne peut pas réécrire le passé, Amélie. Je sais
que c’est dur de penser à tout ce que tu n’as pas dit… mais Lucas savait. Je
suis sûre qu’au fond de lui, il savait ce que tu ressentais.
Amélie
reste silencieuse, ses pensées tournant autour des souvenirs qu'elle a partagés
avec Lucas, des moments manqués, des mots jamais prononcés.
Amélie : Je voudrais juste… une chance de plus. Pour lui
dire tout ce que je ressens, pour m'excuser de ne pas l'avoir fait avant.
Sandra
serre doucement Amélie contre elle, partageant sa douleur. La porte s'ouvre
soudainement, laissant apparaître Mina et Gérard. Mina semble un peu mieux,
mais son visage est toujours marqué par la fatigue.
Mina : On est finalement revenu se reposer ici près de
vous… Ça va, Amélie ? Et Daniel ? Il est où ?
Amélie
lève la tête, un sourire triste sur les lèvres.
Amélie : Autant que possible…
Gérard : Amélie, tu devrais vraiment accepter l'offre de la
mère de Lucas. Rester seule dans cette maison n’est peut-être pas la meilleure
chose pour toi en ce moment. Elle a raison, tu sais. Les enfants sont aussi tout
ce qu’il lui reste de Lucas, même s’ils ne sont pas ses vrais arrières
petits-enfants elle a la conscience de l’amour que Lucas portait à ses enfants.
Amélie
secoue la tête.
Amélie : Je ne peux pas. Cette maison est tout ce qui me met
loin de lui. De ses affaires, son parfum, et surtout des souvenirs les plus
belles de chaque recoin de sa maison à lui. Et puis partir d’ici, c’est comme
abandonner ce qu’on avait… et je ne suis pas prête.
Gérard
échange un regard avec Mina, puis avec Sandra, qui acquiescent toutes les deux.
Ils comprennent qu’il faudra laisser du temps à Amélie pour digérer tout cela.
Gérard : D'accord, mais n'oublie pas qu'on est là, Amélie.
Si tu changes d’avis ou si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites pas à
nous appeler.
Amélie
hoche la tête, reconnaissante pour leur soutien. Mais en ce moment, rien ne
semble pouvoir combler le vide immense que Lucas a laissé derrière lui.
La
nuit tombe doucement, plongeant la maison dans une atmosphère encore plus
lourde. Amélie se retrouve à fixer le vide, entourée de ses amis, mais toujours
terriblement seule dans sa douleur.
À
suivre…
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du cœur, une chronique de Saint Daniel.
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