Chapitre 45 (fin)
Write by Djelay
Cette journée va-t-elle enfin se terminer ? Pense Ciara en fermant les yeux. Elle espère ne plus recevoir de visite pour aujourd’hui. Ça n’a pas cessé une seule seconde. D’abord il y a eu les parents de Steph puis les siens. Après sont arrivés Michel et Isa, sa secrétaire, ses collègues et même son supérieur M. Kouassi. Elle est épuisée. Il faut fasse un petit somme pendant que Lala est endormie. Steph est parti il y a une trentaine de minute. Il lui a dit que la police avait attrapé Bamba mais pourquoi ne le croit-elle pas ? Arrête Ciara, Bamba ne peut plus nuire alors dors.
Siméon est assis sur une chaise devant la cabane. Steph sort de la voiture après qu’Ange se soit garé. Siméon se lève en le voyant.
- Salut mec. Steph lui fait une brève accolade.
- Je suis content pour Ciara. Ange m’a annoncé la nouvelle au téléphone.
- Merci Mec, je suis soulagé et heureux.
- Moi aussi. Alors que fait-on de lui à présent ?
- A toi de décider ! Mais si tu veux mon avis on devrait le livrer à la police.
Siméon fronce les sourcils. L’idée ne l’enchante pas. Steph tente de lui faire entendre raison.
- Tu veux devenir un assassin comme lui ?
- Tu ne disais pas ça hier.
- Je sais. Mais lorsque j’ai vu ma fille dans les bras de sa mère ce matin j’ai compris que jamais je ne pourrais plus les regarder en face si j’ôtais la vie de Bamba.
- Malgré tout ce qu’il leur a fait ?
- Malgré tout ce qu’il leur a fait.
- Mais ma Lala…
- Le tuer ne la ramènera pas Siméon. Et je suis certain que Lala n’aurait pas aimé que tu te transformes en assassin.
Le silence s’installe. Siméon baisse la tête. Il semble réfléchir. Il a l’air extenué.
- Crois-moi ! Il vaudrait mieux que nous le relâchions. Il a eu une bonne leçon et en plus il ira pourrir en prison.
Siméon se laisse tomber sur la chaise, la tête enfouie dans ses mains.
- Alors ? Insiste Steph.
- Tu as raison. Finit-il par dire après réflexion. Lala n’approuverait pas.
- Bonne décision frangin.
- Comment fait-on avec la police ? On leur avait dit qu’il s’était échappé.
- Ne t’inquiète pas. J’ai téléphoné à un bon ami. Il est commissaire et il me doit plusieurs services.
- Tu avais déjà tout préparé ? Et si j’avais dit non ?
- Je savais que tu prendrais la bonne décision. Tu es un homme bien Siméon.
- Merde ! Hurle Ange depuis la cabane.
Steph et Siméon se précipitent aussitôt à l’intérieur. La chaise de Bamba est vide. Ses liens traînent au sol.
- L’enfoiré ! Siffle Siméon. Il s’est échappé.
- Comment-est-ce possible ? S’écrie Steph.
- Je crois qu’il est sorti par là. Déclare Ange en désignant la seule fenêtre de la pièce.
- Putain ! Grogne Steph. Vous n’avez pas pensé à la condamner !
Il sort furieux de la cabane. Siméon et Ange le suive.
- Etant donné son état il n’a pas pu aller loin. Retrouvez-le. Ordonne Steph.
- Il ne manquait plus que ça ! marmonne-t-il en entendant la sirène de la police.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Interroge Siméon.
- La police est déjà là. Expliquons-leur…
Un bruit atroce interrompit leur conversation.
- Qu’est-ce que c’est ? Demande Steph.
- Je crois que ça vient de la route ? Répond Ange. Une voiture a dû percuter quelque chose.
- Ou quelqu’un. Ajoute Steph.
Les trois hommes se regardent d’un air complice. Ils pensent sans aucun doute la même chose. Sans plus attendre, ils courent jusqu’au lieu de l’accident. Comme ils s’y attendaient le corps sans vie de Bamba est allongé sous le pneu de la voiture de police.
- Steph !
Le commissaire s’approche d’eux. C’est un homme corpulent d’âge mûr et de taille moyenne.
- Bonjour John. Comment vas-tu ?
- Bien, merci.
Les deux hommes se serrent la main.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? S’empresse de demander Steph.
- Il est sorti de nul part (il désigne Bamba) l’agent qui conduisait la voiture n’a pas pu l’éviter. Il est mort sur le champ.
- Ah, je vois.
- Tu me mets dans de sales draps fiston. C’est quoi cette merde ? J’étais censé récupérer Bamba pas son cadavre.
- Je suis désolé John. Il a échappé à notre vigilance.
- Comment j’explique ça à mes supérieurs ?
- Je suis sûr que tu trouveras une bonne explication.
John lui lance un regard réprobateur.
- La bonne nouvelle c’est qu’il ne pourra plus jamais nuire. Déclare Siméon, le regard répugné.
- Mon vieux John, nous allons devoir y aller. Tu pourras t’en sortir ?
- Ne t’inquiète pas. Comme toujours je ramasse ta merde.
Steph sourit avant de lui faire une accolade.
- Merci ! Murmure-t-il à son oreille.
John lui tapote le dos puis le libère.
Ciara est prête depuis un moment. Steph lui a téléphoné pour l’informer qu’il passerait la prendre dans une heure. Depuis, heure et demie se sont écoulées mais aucun signe de Steph. Lui serait-il arrivé quelque chose ? Elle est soudainement prise d’angoisse. Il était très tard lorsqu’il est revenu de sa mystérieuse escapade hier. Il a tout juste eu le temps de leur souhaiter bonne nuit à Lala et elle. Les heures de visite étaient terminées. Il est donc rentré à la maison du coup elle n’a pas pu le questionner. Aujourd’hui elle sort de l’hôpital. Ça tombe bien, elle pourra avoir une longue discussion avec lui en privé, bien au chaud chez eux.
- Bonjour ma princesse.
La voix grave de Steph la fit sursauter. Elle ne l’a pas entendu entrer.
- Où étais tu ? Le gronde-t-elle ! Je me faisais du souci.
Il se positionne juste en face d’elle. Assise sur le bord du lit, elle est obligée de lever la tête pour pouvoir le regarder. Steph se baisse légèrement pour l’embrasser sur la bouche.
- Je suis désolé de t’avoir causé du souci ma douce.
- Me fais plus jamais ce coup.
- Promis. Il sourit et elle en fait de même.
- Prête ? Demande-t-il en l’aidant à se mettre debout.
- Oui. Tu pourrais prendre la petite s’il te plait ?
- Tout ce que vous voudrez princesse. Je suis à vos ordres.
Ciara n’a pas l’air ravie de quitter l’hôpital. Le remarque Steph lorsqu’ils s’installent à l’arrière de la voiture.
- Qu’est-ce qu’il y a bébé ?
- J’ai pensé que tout le monde serait là.
- Je ne te suffis pas ? Plaisante-t-il.
- Ce n’est pas ça. C’est juste que j’aurais aimé tous les voir le jour de ma sortie d’hopital.
- Je suis sûr qu’ils viendront te voir à la maison.
- Si tu le dis.
- Aller, arrête de faire cette tête.
Il pose un délicieux baiser sur ses lèvres.
- Le médecin m’a interdit de pratiquer le sexe pendant trois mois. Annonce-t-elle avec tout le sérieux du monde.
Steph blêmit. Et Ciara éclate de rire.
- Si tu voyais la tête que tu fais…
- Tu te moques de moi Ciara ? Pour la peine baise ce soir.
C’est au tour de Ciara de blêmir. Son sourire s’est volatilisé comme par magie.
- Tu fais moins la maligne. La taquine-t-il.
- Je viens d’accoucher Steph.
- Je m’en fiche !
- T’es sérieux ?
Nous sommes arrivés. Annonce Ange en ouvrant la portière. Ciara regarde Steph sortir du véhicule avec le bébé. Elle le suit.
- Dis-moi que tu plaisantes Steph.
Il ne répond pas.
- De toute façon si je ne veux pas…
- Rappelle-toi que t’as pas le droit de me refuser ton corps Ciara. On n’en a déjà parlé alors…
Il attarde sur elle un regard à la fois brulant et menaçant. Putain ! Il est sérieux. Et en plus c’est vrai qu’une fois, lors d’une de ses crises de colère il l’a menacée lorsqu’elle lui a dit non. Le froid qu’elle a eu au dos jamais elle n’oublierait. Mais ce cas est différent et il le sait. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle le provoque ? Ils arrivent devant la porte d’entrée. Ciara le retient par le bras.
- Ecoute Steph je suis désolée d’avoir fait cette stupide blague à propos de sexe. Je te jure que…
- On en reparle plus tard. La coupe-t-il sèchement. Ouvre la porte.
Tiens tout est noir. Se dit-elle en laissant le passage à Steph.
- Pourquoi les volets sont-ils fermés ? Rita n’est…
Le hall s’éclaira tout d’un coup.
- Surpriseeeeeeee !
- Oh mon Dieu. S’écrie Ciara en portant la main à sa bouche.
Elle se tourne vers Steph, les yeux remplis de larmes.
- Tu étais au courant ? Il hoche la tête le sourire aux lèvres.
- Alors tu vas rester là ? Tu ne viens pas nous embrasser ?
- Si maman.
Ciara se dirige vers la foule en ouvrant grand les bras. Ses larmes débordent à présent sur ses joues. Tout le monde est là. Toute sa famille. Tous les gens qu’elle aime. Ses parents, son frère, Isabelle, les parents de Steph, Siméon et Rita. Elle les embrasse à tour de rôle en leur remerciant pour cette belle surprise. Ils partagent ensuite un déjeuner au cours duquel Steph annonce qu’il compte épouser Ciara avant la fin du mois ce qui ravit tout le monde.
Après le départ de leurs invités Steph coucha le bébé dans sa chambre avant de rejoindre Ciara dans la leur. Celle-ci est allongée dans le lit, la couverture jusqu’au cou. Steph est amusé.
- Si tu veux met toi entièrement sous la couette Ciara. Ce n’est pas ça qui va m’arrêter.
Il se déshabille sans la quitter du regard. Une fois à poil, il la rejoint dans le lit et capture immédiatement ses lèvres dans un baiser fiévreux. Ciara y répond sans réserve. Ses bras s’enroulent machinalement autour du cou de Steph.
- Bonne nuit ma douce. Dit-il en mettant fin au baiser.
Ciara interloquée cligne des yeux à trois reprises.
- Tu te fous de moi ?
- Pardon ?
- Tu m’excites pour ensuite me souhaiter bonne nuit ? Je croyais que c’était baise ce soir ?
- Et moi j’ai cru entendre que tu venais d’accoucher ?
Il lutte contre un sourire.
- Tu as dit que tu t’en fichais !
- Ne me dis pas que tu m’as cru sérieux. Je ne suis pas une bête Ciara. Quand même, ça fait seulement deux jours que…
- Mais on peut essayer et si j’ai mal on arrêtera.
Steph explose de rire. Il prend Ciara dans ses bras et l’enlace tendrement. Elle pose la tête sur sa poitrine.
- Bébé je te jure que je bande comme un chien. Crois-moi, j’ai une folle envie de te faire l’amour maintenant mais attendons deux semaines.
- Deux semaines ? S’exclame-t-elle.
- Soyons raisonnables princesse. Le médecin a été clair…
- Tu en as parlé au médecin ?
- Bien sûr ! Il fallait que je sache.
- Et le médecin a dit d’attendre deux semaines ?
- Non, il a dit un mois serait convenable mais je lui ai répondu que je ne pourrai pas attendre aussi longtemps.
- Et si on essayait juste…
- NON ! il lui donne un baiser sur le front. Dors maintenant.
Frustrée, elle tente de s’éloigner mais il resserre son étreinte.
- Ciara ! Dit-il d’une voix menaçante.
Ciara ne sait plus où donner de la tête. Son téléphone ne cesse de sonner. La coiffeuse n’est toujours pas arrivée, la maquilleuse non plus. Sa mère qui ne revient pas. Ça va faire dix minutes qu’elle est descendu lui chercher un verre d’eau. C’est certain, elle va péter les plombs. Se dit Ciara en arpentant la chambre.
- Ah maman, te voilà enfin.
- Calme toi ma chérie. Tiens bois.
Ciara vide son verre d’un trait.
- Elles ne sont pas encore arrivées ?
- Non ma chérie. Essaie de rester calme.
- Calme ? La cérémonie commence dans deux heures maman !
Isabelle entre en trombe dans la chambre.
- Ça y est, elles sont là Ciara.
Le soulagement se lit sur son visage.
- Enfin ! Il était temps.
Les jeunes femmes s’excusent pour leur retard et explique qu’il y avait un bouchon interminable sur l’autoroute.
- Plus de temps à perdre. Coupe Ciara. Par quoi commence-t-on ?
- La coiffure ! Annonce la jeune coiffeuse.
Ciara s’installe tandis que la maquilleuse prépare ses outils. Elle n’arrive pas à croire qu’elle va se marier. Oh mon Dieu ! Tu ne dois pas pleurer Ciara, refoule tes larmes. La dot a eu lieu la semaine passée et déjà le mariage. Steph a tout organisé de façon à ce que tout se fasse le plus rapidement possible. Le jour de la dot, toute la famille et les amis proches étaient présents. La cérémonie était magnifique. Elle en avait même les larmes aux yeux. Leur fille était tellement belle. Ah Lala ! Pense-t-elle un pincement au cœur. Elle aurait tellement aimé qu’elle soit encore parmi eux pour l’accompagner dans ce moment. Ce n’est pas bien de dire une chose pareille mais elle est heureuse que ce Bamba soit mort. Elle espère qu’il brule en enfer. Steph lui a raconté tout ce qu’ils lui ont fait. Bien vrai qu’elle n’ait pas apprécié leur acte de barbarie, elle a été heureuse d’apprendre que Bamba en a souffert. Il l’a bien mérité. Elle remercie Dieu d’avoir donné la sagesse à son futur époux. Bon sang, ils auraient pu tuer Bamba de leur propre main. Aujourd’hui est un jour spécial. Elle ne doit pas penser à toutes ces choses horribles. Ce ne sont que de mauvais souvenirs.
- Oh chérie tu es splendide !
Sa mère la regarde émerveillée. Ses larmes sont à deux doigts de couler. Non non, si sa mère pleure maintenant elle craquera elle aussi.
- Surtout ne me fais pas pleurer maman ou sinon, mon maquillage va couler je te préviens.
- Viens là que je t’embrasse. Tu es tellement belle.
Chantal enlace tendrement sa fille. Sa petite fille, son petit cœur est devenue une femme. On toque à la porte.
- Oui ? Répond Chantal.
- Waouh ! Tu es magnifique ma chérie.
- Merci papa.
- Je suis venu te chercher ma puce. Ton mari meurt d’impatience. Je crois qu’il va s’évanouir tellement il est nerveux.
Sa petite plaisanterie les fait rire tous les trois. Ciara se regarde une dernière fois dans le miroir. Elle n’aurait pas pu rêvé d’une robe aussi belle. Une robe de princesse dont le bustier est orné de dentelle avec une traîne mi- longue recouverte de paillettes. Elle se sent belle. Respirant un bon coup, elle passe le bras sous celui de son père.
- Allons-y. Dit-elle d’une voix décidée.
Le jardin est magnifique. Pense Ciara en avançant vers l’hôtel au bras de son père. Elle a eu raison de choisir leur maison comme lieu de célébration de son mariage. Steph a les yeux fixés sur elle, rien que sur elle. Son visage est rayonnant. Oh mon Dieu ce bel apollon sera son mari. Il est très élégant dans son smoking beige. Et dire que cet homme canon sera à elle pour toute la vie. Enfin ils y sont. Le trajet semblait ne pas vouloir se terminer. Son père la confie à Steph après lui avoir embrassé le front.
- Tu es divine. Murmure Steph à son oreille.
- Pas plus que toi beau gosse !
- J’ai envie de t’enlever cette robe, le maire a intérêt à finir au plus vite.
Ciara rit et la cérémonie commence. Ils ne cessent de se manger des yeux se fichant pas mal du discours du maire.
- … alors Mlle Kipré Ciara, voulez-vous prendre pour époux M. N’Goran Stéphane ?
Perdue dans les yeux de Steph Ciara n’écoute rien de ce que dit le maire. Ce dernier se racle la gorge en vue d’attirer leur attention mais elle semble toujours aussi loin.
- Ciara ! Siffle une voix dans la foule.
Celle-ci se réveilla aussitôt. Steph amusé la prend dans ses bras et l’embrasse passionnément.
- Bah dis donc ! Les jeunes sont pressés de passer à la concrétisation.
Un tonnerre d’applaudissement suivi de rires et de cris s’élevèrent. Ciara apparemment embarrassée se cache le visage.
- Vous êtes avec nous Ciara ? La taquine le maire.
Elle hoche la tête.
- Très bien. Nous pouvons continuer alors. Je demandais si vous accepteriez de prendre pour époux M. N’Goran Stéphane ici présent, de le chérir dans la santé et la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté et ce jusqu’à ce que la mort vous sépare ?
- Oui je le veux.
Les cris retentissent de nouveau.
- Et vous M. N’Goran Stéphane accepteriez de prendre pour épouse Mlle Kipré Cia…
- Oui je le veux. Des rires éclatèrent.
- Dans ce cas, par les lois qui me sont conférés, je vous déclare mari et femme. vous pouvez…
Le maire ne termina pas sa phrase déjà Steph attira Ciara contre lui et l’embrassa longuement.
- Hé oh ! le déjeuner c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? S’écrie une voix.
Steph relâche malgré lui les lèvres de sa femme. Oui il peut le dire à haute voix. Sa femme.
- C’est ma femme ! Hurle-t-il.
- Ouais on est au courant. Rétorque Michel depuis le fond du jardin.
Tout le monde explosa de rire en criant en cœur. « Vive les mariés ». Steph embrasse de nouveau sa femme puis lui murmure à l’oreille.
- Baise ce soir jusqu’à l’aube. Ciara pouffe de rire.
- Et cette fois cher Anonyme, ce ne sera pas juste pour un soir mais pour la vie.
- Je ne demande que ça. Répond-elle avant d’unir encore une fois ses lèvres aux siennes.
Fin.
Coucou mes belles ! Nous voilà à la fin de notre aventure. J’ai besoin de connaître vos impressions. Bizbi mes cocotes.