
Chapitre 46
Write by St Daniel
Les
chroniques de Saint Daniel
Titre
: SECRET du CŒUR
Auteur
: Saint Daniel
Chapitre
46
Une
heure plus tard, l'atmosphère est toujours lourde de tension dans la maison.
Sandra est restée près d'Amélie, anxieuse, vérifiant régulièrement son pouls et
sa respiration. La mère de Lucas a fini par demander aux parents d’Amélie de
partir, leur promettant de lui parler et de les rappeler plus tard. Ils ont
quitté la maison avec réticence, la culpabilité lisible sur leurs visages.
Amélie
commence à remuer faiblement sur le canapé. Ses paupières papillonnent avant de
s’ouvrir lentement. Elle met quelques secondes à reprendre ses esprits, ses
yeux balayant la pièce comme si elle cherche des réponses dans ce chaos
silencieux. Elle aperçoit Sandra, qui l’observe avec une profonde inquiétude.
Amélie (d'une voix rauque et faible) : Qu’est-ce qui s'est
passé...?
Sandra (soulageant son front) : Tu t’es évanouie, ma chère.
Ça va ? Tu es avec nous ?
Amélie
hoche doucement la tête, puis essaie de se redresser. Une douleur lancinante
lui traverse la tête, et elle grimace, posant une main contre sa tempe.
Amélie : Où sont-ils ?
La
mère de Lucas s’approche doucement, posant une main apaisante sur l'épaule
d'Amélie. Elle sait que la question concerne les parents d’Amélie, et le moment
de lui parler est inévitable.
Mère de Lucas : Ils sont partis, Amélie. Je leur ai dit que je te
parlerai et que je les rappellerai plus tard.
Amélie
baisse les yeux, les larmes commençant à perler. Tout s’est passé si vite. Elle
sent le poids de la journée l'écraser comme une chape de plomb.
Amélie (les yeux remplis de larmes) : Ils n’auraient pas dû
venir. Pas maintenant… Ni jamais !
Sandra (avec douceur) : Ils sont venus, Amélie, parce qu'ils
se préoccupent de toi… même s'ils ne savent pas toujours comment le montrer.
Amélie (amer) : Eux se préoccuper de moi ? Ils ne se
préoccupent que de l'argent. J'ai vu comment ils m'ont regardée, peut-être
qu’ils sont au courant de ce que Lucas m’a légué...
La
mère de Lucas grimace en entendant ces mots. C’était la crainte qu’elle avait
depuis que l’article était sorti. Elle décide de ne plus attendre.
Mère de Lucas : Amélie, il faut qu’on parle de ce qui est écrit dans
ce maudit journal. Je voulais te protéger de ça, mais… maintenant je pense que
tu as le droit de savoir.
Amélie
relève la tête, confuse et inquiète. La mère de Lucas lui tend un journal,
hésitant à lui en dire davantage. Amélie attrape le journal d’une main
tremblante et commence à lire. Ses yeux parcourent les lignes, se remplissant
d’incrédulité, puis de rage. Chaque mot est une gifle, une attaque directe
contre son intégrité et son amour pour Lucas. Elle repose le journal, la gorge
nouée, incapable de prononcer un mot.
Amélie (dans un murmure) : Ils me prennent pour une femme
avide, une profiteuse… Ils ne savent rien de ce qu’on a vécu, Lucas et moi...
Les
larmes coulent librement sur ses joues. Sandra, impuissante, prend la main
d’Amélie dans la sienne, essayant de lui apporter un peu de réconfort.
Sandra : Ils ne savent rien, Amélie. Ceux qui t’aiment vraiment,
eux, savent qui tu es.
Mère de Lucas (d'une voix douce mais ferme) : Lucas t’a aimée de
tout son cœur. Ce qu’il a décidé de te léguer, c’était son choix, ses dernières
volontés. Et il a fait cela parce qu’il te faisait confiance, et qu’il savait
que tu prendrais soin de ce qu’il te laissait… mais surtout de ses enfants. Il
ne voulait juste pas que tu ressens un quelconque besoin pour aller te
ridiculiser quelque part pour une somme minable. Il n’a cherché que votre bien.
Amélie
prend une profonde inspiration. Elle sent un mélange de tristesse, de colère,
et une pointe de révolte monter en elle. Elle serre la main de Sandra, comme
pour se donner du courage.
Amélie (d'un ton déterminé) : Je n’ai pas besoin de leur
approbation. Je ne leur dois rien. J’ai promis à Lucas de m’occuper de Maël et
Léa, et je le ferai, peu importe ce que disent ces papiers.
Mère de Lucas (souriant doucement) : Voilà, c'est ça l'Amélie que
je connais.
La
mère de Lucas se penche et lui embrasse tendrement le front.
Mère de Lucas : Nous allons surmonter cela ensemble. Pour Lucas,
pour les enfants, et pour toi.
La
mère de Lucas se redresse, s'approchant d'Amélie avec un regard empreint de
sagesse et de douceur. Elle se dit que, malgré toute la douleur, certaines
vérités doivent être dites, même si elles sont difficiles à entendre.
Mère de Lucas (d’une voix calme et réconfortante) : Amélie, je sais
que ce que tu traverses est plus que douloureux, et je ne peux qu’imaginer la
colère que tu ressens envers tes parents… Mais écoute-moi bien. Peu importe ce
qu'ils ont pu faire, ce qu'ils ont dit ou pensé, ils restent tes parents.
Amélie,
les yeux encore rougis par les larmes, lève un regard confus vers la mère de
Lucas. Elle ne comprend pas pourquoi elle lui demande de pardonner à ceux qui
l'ont blessée, ceux qu'elle tient pour responsables d'une partie de sa douleur.
Amélie (avec amertume) : Ils n’ont jamais été là pour moi,
pas une seule heure… Ils ne comprennent rien. Ils ne voient que l’argent,
toujours l’argent. Ils n’ont jamais compris… Tout ce que j’ai vécu est aussi
leur faute.
La
mère de Lucas s’assoit doucement à côté d’Amélie et prend sa main dans la
sienne. Ses doigts, froids mais rassurants, lui rappellent la chaleur d’une
mère.
Mère de Lucas (d’un ton doux, mais ferme) : Je ne dis pas que tu
dois oublier tout cela, ma chère… mais souviens-toi qu’ils t’ont donné la vie.
C’est grâce à eux que tu es ici, que tu as eu la chance de vivre cet amour avec
Lucas, que tu as pu être une mère pour Maël et Léa. Ils t’ont élevée, nourrie,
et même si parfois ils ont échoué à être les parents dont tu avais besoin, ils
n’en restent pas moins ceux qui t’ont donnée au monde.
Amélie
baisse la tête, les larmes reprenant leur course silencieuse sur ses joues.
Elle sent le poids des paroles de la mère de Lucas, mais son cœur est encore en
rébellion. Elle est partagée entre la colère, la peine et la fatigue d'avoir
été incomprise.
Amélie (d’une voix brisée) : Mais ils ne m’ont jamais
vraiment aimée comme Lucas m’a aimée… Ils n’ont jamais vu la vraie Amélie. Ils
m'ont toujours jugée, comme maintenant…
La
mère de Lucas soupire, comprenant parfaitement les sentiments d’Amélie. Elle
sait combien les relations familiales peuvent être complexes et douloureuses.
Mère de Lucas : C'est vrai, Lucas t’a aimée d’une manière que peu
de gens sont capables de comprendre, et il t'a vue telle que tu es vraiment.
Mais cela ne veut pas dire que tes parents ne t'aiment pas, même s'ils ne
savent pas comment te le montrer correctement. Parfois, l'amour parental est
maladroit, mal exprimé, mais cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas.
Elle
serre un peu plus la main d’Amélie, l'obligeant doucement à relever la tête.
Mère de Lucas (avec compassion) : Je ne te demande pas d'oublier
leurs erreurs, ni de passer outre les blessures qu’ils t’ont infligées. Mais
pour toi-même, pour la paix de ton cœur, il faut parfois savoir fermer les yeux
sur certaines choses et se souvenir de l'essentiel. L’amour, même imparfait, a
sa place.
Amélie
laisse échapper un profond soupir, ses épaules s’affaissant légèrement sous le
poids de ses émotions. Elle se laisse croire que la mère de Lucas a raison,
mais cela ne rend pas la tâche moins difficile. L'idée de pardonner, ou du
moins d’accepter la présence de ses parents dans sa vie à ce moment, lui semble
un fardeau presque insurmontable.
Amélie (d'une voix tremblante) : Je ne sais pas si je peux…
Mère de Lucas (avec tendresse) : Personne ne te demande de le faire
tout de suite. Mais un jour, Amélie, tu devras trouver cette force en toi.
Parce que la rancœur te dévorera de l’intérieur si tu la laisses s'installer.
Et je sais que ce n’est pas ce que Lucas voudrait pour toi.
Ces
mots résonnent profondément dans l’esprit d’Amélie. Lucas… Il aurait sûrement
voulu qu’elle soit en paix, qu’elle avance sans se laisser consumer par la
colère ou la douleur.
Elle
se tourne vers la mère de Lucas, une nouvelle détermination dans les yeux, bien
que fragile.
Amélie : Je vais essayer… mais je ne promets rien.
Mère de Lucas (avec un léger sourire) : C’est tout ce que je te
demande, ma chérie. Essaye, pour toi, et pour eux.
Amélie
hoche la tête doucement. Les larmes continuent de couler, mais elles sont
maintenant mêlées à une forme de soulagement. Peut-être, un jour, elle pourra
trouver la paix qu’elle recherche.
Jack
entre dans la pièce, ses traits crispés par l’inquiétude. Dès qu’il aperçoit
Sandra, son regard s’assombrit. Elle est assise sur le canapé, épuisée, la main
posée sur son ventre. Sa peau est pâle, et des cernes marquent son visage. Cela
suffit à déclencher la colère de Jack.
Jack (en élevant la voix) : Sandra ! Combien de fois
faut-il que je te le dise ? Tu dois prendre soin de toi et du bébé !
Regarde-toi, tu as l'air malade !
Sandra
lève les yeux vers lui, surprise par le ton sec de sa voix. Elle se redresse,
déjà sur la défensive, sentant la dispute venir.
Sandra (lui lançant un regard furieux) : Et tu crois que je
ne le sais pas ? Tu penses que je ne veux pas prendre soin de moi ? Tu crois
que c'est facile, avec tout ce qui se passe ?
Jack
s’approche, son visage fermé, mais l’inquiétude perce dans son regard. Il
s’arrête devant elle, essayant de contenir sa colère, mais les mots lui
échappent malgré lui.
Jack : Ce n’est pas une question de facilité, Sandra !
C'est une question de responsabilité. Ce bébé a besoin que tu sois en forme.
C'est ton devoir en tant que mère.
Sandra
se lève brusquement, piquée par ses paroles. Elle le fusille du regard, sa
respiration se faisant plus lourde.
Sandra : Mon devoir ? MON DEVOIR ? Et toi, tu crois que
c’est facile d’essayer de tenir bon alors que tout autour de moi s'effondre ?
Amélie qui souffre, Lucas qui est mort, et moi je devrais… je devrais juste
sourire et être heureuse parce que je suis enceinte ?
Jack
reste silencieux un instant, les poings serrés. Il comprend que la situation
est difficile, mais il ne peut pas s’empêcher de s'inquiéter.
Jack (plus calmement, mais toujours ferme) : Je sais que
c’est dur, Sandra. Mais te négliger ne va pas arranger les choses. Regarde-toi.
Tu n’as pas mangé correctement depuis des jours, tu ne te reposes pas. Ce n'est
pas sain pour toi ni pour le bébé.
Sandra
croise les bras, détournant le regard, les larmes montant à ses yeux. Elle sait
que Jack a raison, mais elle refuse de l’admettre, refusant de se montrer
faible.
Sandra (d'une voix tremblante) : Et toi, tu crois que je ne
me rends pas compte ? Tu crois que je n'ai pas déjà assez de pression comme ça
? Je fais ce que je peux, Jack… Mais parfois, c’est juste… trop.
Le
silence tombe entre eux, lourd et pesant. Jack soupire, se passant une main
dans les cheveux. Il sait qu’il a été dur, mais la voir ainsi, épuisée et
abattue, lui fait mal.
Jack (d’une voix plus douce) : Sandra, je ne veux pas te
faire la morale… Je m’inquiète, c’est tout. Je ne veux pas te perdre, ni ce
bébé. C’est tout ce qui compte pour moi.
Sandra
reste silencieuse, ses épaules se relâchant peu à peu. Elle sait que Jack dit
cela par amour et par peur. Elle prend une profonde inspiration, essayant de
ravaler les sanglots qui menacent de l’envahir.
Sandra (avec un murmure) : Je suis juste… tellement
fatiguée, Jack. J'ai l'impression de perdre pied.
Jack
s’approche d’elle et prend délicatement ses mains dans les siennes. Il la
regarde droit dans les yeux, cherchant à lui transmettre toute sa force.
Jack : Je sais, et c’est pour ça que tu ne dois pas te
laisser aller. On va y arriver, ensemble. Mais il faut que tu prennes soin de
toi. Tu es importante, Sandra. Pour moi, pour le bébé, et même pour Amélie.
Elle a besoin de toi aussi.
Sandra
ferme les yeux, laissant enfin couler les larmes. Elle se laisse aller dans les
bras de Jack, trouvant un peu de réconfort dans sa présence.
Sandra (en sanglotant) : D'accord… je vais essayer. Mais
promets-moi que tu seras là, que tu m'aideras. Que tu ne m’abandonneras pas
cette fois ci.
Jack (la serrant contre lui) : Je te le promets. On
affrontera tout cela ensemble, d'accord ? Mais d’abord, tu vas manger quelque
chose et te reposer. Pour toi et pour notre bébé.
Sandra
hoche la tête, s’agrippant à lui comme à une bouée de sauvetage. La tempête en
elle s’apaise, un peu, grâce aux mots rassurants de Jack. Elle sait qu’elle a
encore du chemin à parcourir, mais pour l’instant, elle accepte son soutien et
sa présence.
Ils
restent ainsi, enlacés, dans un silence chargé d’émotions. Jack sait que la
route sera longue et difficile, mais il est prêt à se battre pour elle, pour
leur enfant. Quant à Sandra, elle puise dans la chaleur de ses bras la force de
continuer, malgré la peur et la fatigue qui l’accablent.
À
suivre…
Chapitre
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