Chapitre 48

Write by Myss StaDou

Chapitre 48


Josy s’écrie en riant :

 

− Ayi ! Ma copine, les hommes sont terribles ! Le mec voulait me tuer à Kribi.

− Avec quoi ? demandé-je en riant.

− Avec ses coups de reins coagulés non ? Mama, j’aime le sexe. Mais pas la qualité de « Kondré » sexe.

− Josy. Pardon, ne me tue pas de rire.

− Popopo ! Non, je ne suis pas chiche avec ma chose. Mais l’autre là, il ne va plus entrer dans ma boutique.

 

Je ris de plus belle :

 

− Josy !

− Laisse-moi ça ! Tu veux jouer l’innocente. Je suis sûre  que genre où tu pleures ton gars, c’est que lui-même il te donne ça bien.

− Victor est un homme complet, dis-je, nostalgique. Aimant, très amoureux et doux.

− Voilà. C’est un bon gars. Pas comme l’autre embrouillé !

 

Voilà alors les discussions des femmes. Nous sommes assises dans la cuisine en train de discuter des fresques de Josy avec ses innombrables dragueurs et amants. Cette fille est une tourneuse de feu. C’est vrai qu’elle l’a toujours été. Depuis le temps où  nous étions ados, elle m’a fait entrer dans des sphères closes aux pauvres. Ce sont les fêtes au bord de la piscine ou dans des villas luxueuses que vous voulez voir ? J’étais petite à l’époque. Mais j’ai respecté la fille-ci. Avec elle, j’ai vite compris que l’argent est le maitre du monde.

 

Josy nous prépare des omelettes garnies. Dé-li-cieuses ! Je savoure chaque bouchée. Mama eh, les croissants et les pains chocolat sont super bons. Je mange avec un bon bol de lait à l’ovaltine. J’ai le ventre plein en mort.

 

− Ma chérie, aide-moi à débarrasser la table, dit Josy. Nous avons encore beaucoup à faire.

− Ok. Que pourrais-je faire ?

− Emmène-moi juste les plats et les tasses pour que je les lave. Tu peux ranger les choses dans l’armoire là devant.

− Ok.

 

Je me lève rapidement de la chaise. Ça me donne une courte sensation d’éblouissement. J’ai oublié que j’ai dormi à l’hôpital cette nuit. Il faut que je fasse un peu attention à moi-même. Nous faisons le rangement en bavardant. À la fin, Josy me tire au salon et nous nous installons sur le canapé pour digérer un peu. Il est à peine 10h et c’est un peu tôt dans la journée pour commencer le mouvement. Josy allume la télé et nous regardons une émission qui parle des relations de couples. Nous restons silencieuse un moment jusqu’à ce que Josy prenne la parole :

 

− Nini ?

− Oui.

− Raconte-moi ce qui c’est vraiment passé à Yaoundé ces dernières semaines.

 

Je baisse la tête et me tord les mains. Penser à tout cela me fait bien mal. Josy tend la main et la pose sur mon genou comme pour me donner du courage.

 

− J’ai besoin de tout savoir pour comprendre la situation et voir ce qu’on peut faire pour sauver ou bien gâter tout, dit-elle en me faisant un clin d’œil. Tu aimes ton homme ?

− Hum… Tu ne peux même pas imaginer, dis-je avec un sourire. Je ne sais pas ce qu’il m’a donné. Mais je l’aime tellement... Peut-être plus que moi-même. Est- ce que tu sais même que j’ai bagarré avec la fille de la boite ? Claire.

− Hein mama ! Où l’as-tu vue ?

− Chez Victor, dis-je en riant. Elle est venue chez mon gars sans caleçon sous un pardessus. J’étais avec Jeanne. On l’a bien fouetté en route…

− Propre ! On ne vole pas le gars d’autrui.

− Est-ce que j’avais déjà fait cela ? demandé-je en riant. J’ai culpabilisé après.

− Et depuis dimanche ?

 

Je reste tranquille et une larme coule lentement sur ma joue. Ça me fait mal de penser à tout ça. Je prends une grande inspiration et lui raconte ce qui s’est passé chez la mère de Victor et chez mes parents la veille. Josy reste silencieuse à la fin. Elle regarde la télé quelques minutes, réfléchissant avant de reprendre la parole.

 

− Je dois t’avouer que la situation n’est pas du tout simple, dit Josy. Si la mère de Victor ne veut pas de toi, ce n’est que ton homme qui peut t’aider dans le labyrinthe de sa famille.

 

Je la regarde tristement.

 

− Et maintenant avec la situation d’hier ! Massa, je ne savais pas que ta sœur serait capable de faire une chose pareille. C’est la vraie sorcellerie !

− C’est comme ça que j’ai ressenti hier quand je les ai vus.

− Mais ce n’est vraiment pas aussi simple. Ça ne colle pas avec ce que tu m’as déjà dit de lui. Je l’ai vu. Je ne sais pas… Mais ce que tu me dis là… Hum. En tout cas, on verra d’ici ton retour.

− Ok.

− Ne t’en fais pas, dit-elle en souriant. Si c’est ton gars, c’est que personne ne te le prendra. Et je compte bien venir danser le bal-à-terre à ton mariage.

− Tu vas me tuer de divers. Je ne sais même pas si je vais arriver là-bas un jour.

− Viens. Nous allons se rafraichir. Il faut que tu te fasses belle. Je t’amène au salon de coiffure.

 

Je me lève en riant. Un peu de rouges à lèvres, de poudre et de noir et nous étions dehors. On monte dans la jolie voiture de Josy.

 

− Je t’emmène à Obama Fashion. C’est un salon huppé à Bonapriso. Nous allons te coiffer et te faire des soins de peau, maquillage et autres.

− Oh, c’est super ça.

−nous allons se poncer le corps. Briller comme de nouveaux billets de banque. Les gars vont seulement tomber comme les mouches en nous voyant.

− Ok oh.

 

Nous arrivons dans ce salon de coiffure que je ne connaissais que d’une émission de fashion qui passait sur une des chaines nationales. Josy était connu ici, donc on nous prend directement et on s’occupe de nous. Après shampoing, on nous pose des greffes. Nous avons aussi eu droit à un gommage du visage, maquillage, pédicure et manucure. Mama, je me sens comme une princesse. Au bout de 3h, nous étions d’autres personnes.

 

− Josy, merci. Ma sœur, regarde comment je brille… Et toi-même …Tu es belle.

− Merci. Mais tu le mérites. Regardes comment tu es resplendissante.

− C’est grâce à toi.

− Presque 14h30. Je vais te montrer Akwa et ses coins chauds. Après on reviendra de ce coté pour manger. Je vais t’emmener à Youpwe.

Youpwe ? C’est quoi ? Un restaurant ?

− Tu me fais rire. Non. Youpwe est un quartier portuaire pas loin d’ici. Nous allons manger le poisson frais là-bas.

 

Si vous pouviez voir mon sourire à cet instant…

 

On dirait que l’après-midi est passé en flèche. Douala est trop bien. Des endroits supers, des gens biens habillés. Après avoir découvert les rues d’Akwa, on est allé manger un des meilleurs poissons que j’ai eu à déguster de ma vie. Les kilos vont me tuer. Je n’arrive même plus à entrer dans mes habits. Nous sommes en route pour la maison. Il est presque 17h30 déjà.

 

− Josy, le rythme de vie que j’ai depuis quelques mois. Manger, shopping, faire la fête. J’ai déjà pris le poids jusqu’à.

− J’ai constaté. Mais ça te va bien.

− Mais les habits vont encore entrer où ?

− Ne t’inquiète pas. J’ai des habits que maman m’a gardé de son dernier voyage aux États-Unis. Beaucoup ne m’ont pas suffi. Peut-être tu trouveras ton bonheur.

− C’est vrai ? C’est super. Peu importe comment, les habits vont seulement entrer !

− Écoute alors !

 

Nous rentrons et nous allongeons sur le lit dans la chambre. Dans les bavardages, le sommeil nous prend. Le sommeil était sucré. Nous dormons jusqu’à ce que le téléphone de Josy sonne. C’est André qui l’appelle pour savoir quel sera son programme de la soirée. Dans tous les cas, il passera nous prendre vers 21h pour nous emmener, peu importe où nous voulons aller. Josy raccroche, toute souriante.

− Notre soirée est assurée. André va gérer.

− Tu es forte, ma sœur. Mais… Où est mon téléphone depuis ? Je l’ai complètement oublié.

− Quand nous sommes arrivés hier, ça ne faisait que sonner dans la chambre d’hôpital. Je l’ai mis sur vibreur et remis dans la poche de la valise. Heureusement que j’avais eu le même téléphone dernièrement avant qu’on ne me le vole. Vraiment Douala !

 

Je vais et regarde dans la valise. Le téléphone est dans une poche extérieure. Mais il est éteint. Je l’allume et je constate que la batterie est faible. Je viens me rasseoir à coté d’elle sur le lit.

 

− La batterie est faible ! Ça va  encore s’éteindre. As-tu un chargeur de ce téléphone ?

− Non, j’avais donné celui de mon ancien téléphone à une amie.

− Dommage, dis-je tristement.

 

Josy arrache le téléphone des mains et l’éteint. Je la regarde faire avec stupéfaction.

 

− Qu’est-ce que tu fais ?

− Je t’aide à garder ta bonne humeur. Si ce téléphone est allumé, les histoires de Yaoundé vont venir te trouver et te stresser ici. Et je refuse.

− Mais…

− Chut ! Ça attendra ton retour lundi. Tu vas rentrer en forme et tu pourras résoudre toutes les situations que tu trouveras là-bas.

 

Je la regarde avec beaucoup de scepticisme.

 

− Pour le moment,nous allons s’amuser comme des jeunes femmes insouciantes que nous sommes. Je vais te présenter à mes amis. Qui sait ? Peut-être un va te plaire.

− Jamais ! Je ne suis pas sûre que j’aimerais un autre que Victor.

− Mieux «des » vous, les amoureuses ! s’exclame-t-elle d’un ton moqueur.

 

Nous allons nous préparer à sortir. Une douche rapide, et nous passons de jolies robes sexy sur nos corps bien en forme. Nous nous mettons en beauté pour aller faire trembler les cœurs.

André arrive comme prévu vers 21h30. Il n’est pas seul. Un de ces amis, Julien d’après les présentations, l’accompagne. C’est un beau mec. Noir, cintré et bien habillé. On sent un vrai gars de Douala. Chaud à mort !

 

André nous conduit d’abord à Deido. La rue de la joie… Pleine de lumières, de bruits et de personnes prêtes à s’amuser. André se gare dans un coin et nous conduit vers un bar-restaurant. Des hommes s’occupent de la cuisson et proposent du poisson frais à braiser. Comme à Kribi, le client choisi lui-même son poisson, qui sera ensuite écaillé et préparé sur place. Nous nous asseyons sur de chaises en plastique dans le bar. Ce n’est pas le luxe comparé et tout ce que j’ai vu jusque là. Mais L’atmosphère est bonne. Du bon makossa s’égrène des baffles du disquaire ce qui pousse chacun à bouger la tête au rythme de la musique, qui m’est pourtant inconnu.

 

Nous sommes assis à une table pour quatre personnes. Josy est assis près d’André, moi près de Julien. Je sens bien qu’il est intéressé par moi. Mais je ne laisse rien paraître. Je ne suis pas venue chercher un copain ici. Surtout qu’on m’a dit que les gens de cette ville sont de beau-parleurs. Au bout d’un moment, sûrement gêné par l’ennui, Julien se lance enfin :

 

− Tu as dis que tu t’appelais Nicole, c’est ça ? 

− Oui.

− C’est un beau prénom.

− Merci, réponds-je en souriant, même comme je ne crois pas trop à ce mensonge. Le tien est assez mignon.

− Oh… Tu as la première à me le dire.

− Je n’en suis pas très sur.

− Crois-moi. Tu vis où ? Dans quel quartier, je veux dire ?

− Je viens de Yaoundé.

− C’est vrai ça ? Je ne savais pas qu’il y avait de belles femmes comme ça là-bas.

- Tu dois être un grand flatteur.

 

Julien se met à rire et nous continuions notre conversation sur des sujets de comparaison de la vie de Douala et celle de Yaoundé. Josy et André rejoignent la conversation. Au bout d’un moment, on nous sert nos poissons. J’ai commandé un bar et des miondos. Je mange jusqu’à me lécher les doigts et vouloir pleurer lorsque mon plateau s’est vidé. Le Top Grenadine glacé que je bois est allé bien s’installer le poisson dans mon ventre. Ça c’est la belle vie !

 

− Ça c’est du bon poisson ! s’écrie André.

− Oui. C’était vraiment bon. Merci.

− De rien.

− Si quelqu’un s’amuse, il va seulement venir caler ici. Deido est trop chaud. Ça ne fait pas longtemps que j’habite dans cette ville. Mais j’aime beaucoup le rythme.

 

Nous finissons nos boissons et remontons dans la voiture. A peine quelques centaines de mètres plus tard, toujours à Deido, André gare devant un snack qui semble être très populaire.

 

− Nicole, Bienvenue à la « Canne à Sucre », dit André. Je ne te raconte pas. Viens, tu vas découvrir.

 

Il devait être 23h passées quand nous sommes entrés dans ce snack. Nous en sommes ressortis à 05h30. Non, ce snack, c’est la mort ! André à commander un seau de bières. D’autres de ses amis nous ont rejoints. Le DJ anime terriblement bien. J’ai dansé comme si j’avais la carence de la danse. Julien en a profité une ou deux fois pour me coller.

 

Ce qui me dérange, comme chaque fois que je sors, c’est le fait que beaucoup de gens fument dans la salle. Je ne sais pas ce que la cigarette a fait aux jeunes de ce pays. Je tousse parfois, car j’ai la sensation d’étouffer.

 

Nous nous amusons toute nuit. André va ensuite nous déposer à la maison. Josy a bien bu et somnole dans la voiture. Assis à l’arrière de la voiture, Julien a essayé de poser sa main sur ma cuisse pour me caresser. Mais je l’ai vite retirée. Pour qui me prend-il ? Je crois que l’alcool lui est monté à la tête et je préfère l’ignorer. J’ai eu ma dose des hommes pour le moment.

 

Josy et moi sommes tellement crevées que nous allons directement nous coucher après nous être déshabillées. L’odeur de cigarette là va nous accompagner dans le sommeil. Ça m’énerve car ça s’est attaché à ma jolie greffe.

 

Il est 11h quand nous nous réveillons. Le temps de prendre chacune une bonne douche et de nous habiller, nous allons préparer le petit déjeuner. Quelques minutes plus tard, attablées devant des tasses bien remplies, nous discutons de tout et de rien. Comme la veille, nous faisons le ménage ensemble.

 

− Le programme de la journée, c’est quoi ?

− Une amie organise une petite fête au bord de la piscine chez elle, dit Josy. Elle vit aussi ici à Bonamoussadi. Donc on n’aura pas un long chemin à faire.

− André et Julien seront là ?

− Non. Pourquoi ? Julien te manque à ce point ?

− Pardon ! J’ai mieux dans ma vie.

− Écoute la gueule alors, se moque-t-elle.

− Tu parles là, tu ne sais pas tous les hommes qui sont dans ma vie.

− Viens t’asseoir et tu me racontes.

 

Nous nous installons au salon. Je lui parle d’abord de l’histoire d’Olivier et de sa réapparition dans ma vie. Josy se marre bien et accompagne mon histoire d’exclamation d’extase.

 

− Mama ! Tu es forte. Tu veux dire que ce gars a dépensé comme ça pour toi, même ton string il n’a pas vu ? Tu es forte !

− C’est ma faute ? Je ne le calculais pas dans ma vie. Et heureusement, je fais quoi avec le mari d’autrui ?

− Il est marié ? demande-t-elle, surprise.

 

Je lui raconte la suite de l’histoire et elle se marre bien.

 

− Non, respect ! Les hommes sont forts.

− Mais le plus difficile est le dernier en date. Stéphane. Le favori de ma mère et le fils d’une de nos voisines au quartier, Mama Pauline.

− Raconte.

 

Je lui expose toute la situation et elle m’écoute attentivement.

 

− Ma chérie, tu as chaud avec les mamans dans ta vie, dit-elle avec un air triste. Et même si tu réussis à gérer avec Victor, comment vas-tu faire  avec ta mère ?

− Je ne sais pas. Tous ces stress me fatiguent, je te jure. Je n’en peux plus des complications.

− Ah ! Ça va  aller,nous allons gérer. Genre que tu dis qu’il t’aime, quand tu vas rentrer tu sauras vite, le fond de cette histoire.

 

Je n’ai pas la force de répondre. Je la regarde juste, dépassée par tout ce qui m’est arrivé ces dernières semaines.

 

Nous allons nous habiller, préparer un sac avec notre nécessaire pour l’après-midi. La copine de Josy, Babette habite dans une jolie villa du côté de Denver. Il y a quand même du monde autour de la piscine. Il y a un buffet avec des trucs à grignoter. Je passe l’après-midi à suivre Josy et bavarder avec des inconnus plutôt sympas. À un moment, je prends le téléphone de Josy pour appeler Junior. Je m’éloigne un peu, car il y a beaucoup de musique. Il est 16h30. Je suppose qu’il doit être chez des amis ou dans ses marches au quartier. Je compose le numéro de mémoire, et Junior décroche au bout de cinq sonneries.

 

− Allô ?

− Papi, c’est moi.

− Nicole ? C’est comment ?

− Je suis là.

− Es-tu bien arrivée ? J’ai attendu ton coup de fil. Je t’ai appelé hier fatigué. Ça ne passait pas.

− Ma batterie m’a lâchée. Laisse-moi. J’ai dormi à l’hôpital vendredi.

− Pourquoi ?

− Ah, je me suis évanouie à l’agence. La fatigue, le stress et la famine ont eu raison de moi. Mais ça va  mieux. Ne t’inquiète pas.

− Tant mieux. C’est quoi tout ce bruit ?

− Je suis à une fête avec Josy. Depuis hier, le mouvement veut me tuer.

− Ok. C’est bien.

− Je voulais te donner de mes nouvelles. On se voit à mon retour lundi. Je ne veux pas finir le crédit de Josy. Bisous. Bye.

− Bye.

 

Je raccroche et vais rejoindre les autres. Parler à mon frère me fait toujours du bien. La journée continue en douceur. Nous quittons la maison de Babette vers 18h pour rentrer nous reposer. À 20h, Josy m’emmène en taxi dans un restaurant à Bonapriso manger du bon Ndolè viande de bœuf - Miondo. Nous nous régalons de la bonne cuisine et surtout de l’atmosphère cool du restaurant. Vers 22h, André appelle Josy et lui demande de le rejoindre à Deido. Heureusement que ce soir, il est seul cette fois-ci. Pas trop envie que ce Julien vienne encore me tripoter.

 

Quelques vingt minutes plus tard, nous rejoignons André qui nous attendait devant une boite de nuit. « L’Élysée ». Mince ! Même le nom de l’endroit annonce la couleur. C’est vrai qu’il est assez tôt. André nous prend en voiture et me fait un petit tour du centre-ville de Douala de nuit. C’est très beau. Dommage que je ne puisse faire des photos en souvenirs. Nous revenons à L’Élysée où André nous réserve une table en face de la piste. La commande est passée pour une bouteille de Whisky et deux bouteilles de coca. Le coin est super. Nous nous amusons toute la nuit. Des amis de Josy et André viennent et partent.

 

La lumière fut même coupée à un moment de la soirée et cela m’a bien fait rire. Heureusement que cette boite possède un groupe électrogène. À 4h du matin, je signale à Josy ma fatigue. J’ai les paupières qui se ferment toute seules et les pieds me font atrocement mal, de toute la danse que j’ai exécutée sur la piste en face de nous. André donne alors le signe du départ. Il nous ramène à la maison et nous nous jetons sur le lit. Il est mieux de se coucher tôt. Demain est quand même lundi. Je dois rentrer sur Yaoundé et reprendre ma petite vie compliquée.

 

Nous sommes encore plongées dans un sommeil profond quand le téléphone de Josy sonne. Elle décroche et répond juste automatiquement avant de raccrocher. Je m’éveille tout doucement et m’étire comme un chat.

 

− Mama ! Déjà 10h ? crie-t-elle. Nicole, pardon lève-toi. Nous devons sortir.

− Hein ? Pour aller où ?

− Chez mon oncle, à la clinique. Il doit te remettre tes résultats avant que tu ne partes.

− Ok, je vais alors m’apprêter.

 

Nous allons nous doucher. Je finis et je prépare mes affaires. J’ai trouvé de beaux vêtements à ma taille chez Josy, donc je rentre avec plus de paquets qu’en venant.  La maman de Josy appelle pour prendre de ses nouvelles. Elle est actuellement au Nord du pays en visite chez une amie. Je finis et on charge tous les paquets dans la voiture de Josy. La circulation est assez fluide et nous arrivons rapidement à la clinique. Le temps de monter les innombrables escaliers, nous arrivons essoufflées à l’étage où se situe le bureau de l’oncle de Josy. Nous attendons quelques minutes avant que l’infirmière ne vienne nous prévenir que le docteur était prêt à nous recevoir. Nous entrons dans le bureau de Tonton Jacques qui nous salue, souriant, et nous invite à nous asseoir devant lui.

 

− Nicole, Comment vous sentez-vous ce matin ?

− Très bien, Tonton, merci, dis-je en souriant. Votre traitement m’a bien remis sur pied.

− Ça me réjouit de l’apprendre. Les résultats de votre prise de sang sont arrivés.

− Ok.

− Je crois comprendre une des raisons majeures de votre perte de connaissance.

− C’est quoi, Tonton ? demande Josy.

 

Le docteur regarde les documents devant lui :

 

− En dehors de quelques carences que vous pouvez gérer avec des médicaments, tout va bien.

− Tant mieux, dis-je, soulagée.

− Comme je vous l’avais déjà conseillé l’autre jour, vous devez prendre grand soin de vous, dit le médecin en souriant. Et surtout bien manger désormais. Car j’ai aussi une autre bonne nouvelle à vous annoncer : Vous êtes enceinte !

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Mon amour, mon comba...