Chapitre 48

Write by Maya my'a

Je le suivais épuisée ; c'était ma punition. Heureusement, il ralentissait ; j'apercevais sa voiture à plusieurs mètres de moi. Mes sandales coupées, je restais pieds nus, mais je continuais. Les pieds en feu, j'arrivais devant un motel assez chic, vue de l'extérieur. Pierre entraîna sa compagne dans la concession, la main sur son fessier. Derrière eux, le portail se fermait.


J'étais trempée de sueur en plus d'être salle.


-Hé ! Hé ! Gardien...


Il s'approcha de moi.


-Ouvre le portail, je... Dis-je à voix basse.


-Va mendier ailleurs, petite sotte !


-Hé ! Gardien, ce monsieur-là est dangereux...


-Dégage ! Ouste, libère le planché petite vermine.


-Ne m'insulte pas gardien ...


Je fis le tour pour escalader mur. J'y étais presque, lorsqu'il me saisit par la taille. Brutalement, il me ramenait au sol :


-Petite voleuse, descend de là. Je t'emmène au commissariat, criait-il, me traînant par l'habit.


-Le monsieur qui vient d'entrer est dans quelle chambre ? Il n'est pas avec sa femme-là...


-Tu iras t'expliquer devant les agents…


-C'est un criminel, tu le sais ? Hé, gardien ne gâche pas ma mission hein...


-À cette heure, tu devrais être à la maison...


Il semblait ne pas m'écouter. J'étais si fine qu'il me confondait avec une fille de 13 ans. Par son langage, il me le disait.


-Comment ? Comment vais-je être à la maison, si mon père est dans votre motel ? Espèce de con, dis-je en hurlant.


Cette phrase l'interpella  subitement. Il me laissait le convaincre que Pierre était mon père.


-Oh gardien, tu es assez bête hein, tu le sais non ? Sa voiture est celle en rouge. Vrai où faut ?


Il réfléchit deux secondes avant de me questionner :


-Comment s'appelle-t-il ?


-Pierre ! Il s'appelle Pierre ! Je veux juste lui demander les sous du taxi, et la clé de la maison. Gardien, je veux bien rentrer chez moi.


Il cessa de me tenir.


-Attends simplement devant sa voiture ! Ton père travaille en ce moment.


- Il travaille ? Hum ! Pourtant, s'il me trouve là... Hum je suis morte...


Il arqua les sourcils...


-Et c'est en te voyant devant la porte de la chambre qu'il sera content ?


-Euh non ! Non ! Euh, en fait, je veux juste que tu m'aides à prendre sa monnaie au comptoir.


-Hum ! Quelle monnaie ? Il n'a rien laissé ! Et puis comment peux-tu savoir ?


-Il vient souvent ici !


-Oui, c'est vrai !


-Alors ! Va donc me prendre cette différence. S'il te plaît.


-Alors attends ici !


-Vas-y !


Je jouais le tout pour le tout sans être sûr de ce que J'avançais. Il céda, puis se dirigea vers la caisse. Pendant ce temps, je fis le tour de la structure. Pur hasard, je trouvais la chambre où Pierre était avec cette femme. Il était effectivement un plein travail. Certainement, dans la précipitation, il omit de tirer le rideau. C'était répuniant le spectacle qui s'offrait à moi. Simplement, je filmais la scène en silence, faisant un zoom des images : photos et vidéos...

Muette