Chapitre 5

Write by YadRosa

                  **Daysie**

Depuis que j'ai démissionné de l'entreprise de Stéphane, je vis comme une âme en peine. C'était peut être exagéré de ma part mais je ne veux plus être la marionnette de personne. Je suis assise devant mon poste téléviseur que je regarde d'un air distrait. J'ai décidé de déménager à cause de Prisca. Je ne veux plus avoir à voir sa tête. Quand je pense que j'ai gâché ma vie dans cette vie de pute... 

J'entends soudain la sonnerie retentir...Prisca ! Je suis sûr que c'est encore elle. C'est la seule qui connaît chez moi et qui aime débarquer sans prévenir. Je me lève en traînant les pas mais les injures que je m'apprêtais à lui déverser se meurent dans ma bouche lorsque j'aperçois Stéphane au seuil. 

Il est diablement beau et très séduisante dans son jogging et son t-shirt. Décontracté mais élégant quand même. 


Lui : tu ne vas pas me laisser entrer ? 


Je m'efface pour le laisser entrer. Ça sert à quoi de lutter ? Je n'ai plus de forces pour me battre. Je capitule !

Moi : tu fais quoi ici ? Comment as tu trouvé mon adresse ? 

Stéphane : ça n'a pas été difficile... 


Je vois... 


Moi : tu veux boire un truc ? 

Stéphane : non merci. J'avoue que je ne m'attendais pas à un accueil aussi.. 

Moi : chaleureux ? 

Stéphane : entre autres. Je peux m'asseoir ? 

Moi : oui, oui, excuse moi. J'avais la tête ailleurs. 


Il prend place et me fixe quelques secondes avant de reprendre :


Stéphane : Flora... désolé pour la dernière fois. Je n'aurais pas du fouiller dans ta vie sans autorisation mais c'est juste que tu es si différente...lorsque je t'avais vu à la clinique, j'étais extrêmement heureux parce que malgré toutes ces années, je n'ai cessé de penser à toi... à notre seule et unique nuit ensemble. Pourquoi tu es devenue aussi froide. 


Parce que le destin a voulu que je devienne comme ça... 


Moi : je suis désolée. C'est juste que... j'ai vécu tellement de choses ces dernières années.. 

Stéphane : tu veux me raconter ? 

Moi : non non. Il ne vaudrait pas. C'est.. ce n'est pas encore le bon moment.

Il n'a pas insisté mais je sens qu'il est déçu. Nos retrouvailles n'ont pas été des plus agréables mais c'est pour me protéger que je ne veux pas m'attacher à lui et à personne d'autre d'ailleurs. 

Stéphane : je suis venu pour savoir si tu accepterais revenir à l'entreprise ? 

Moi : Stéph je... 

Stéphane (suppliant) : ne dis pas non plus s'il te plaît. Je te promet que je vais garder mes distances mais accepte... 

Moi : je vais y réfléchir.. mais je ne te promets rien. Je crois que le fait qu'on soit tout le temps ensemble puisse... 

Stéphane : réveiller certains sentiments..? 

Moi : je ne le dirai pas comme ça. Mais avoues que ce n'est pas une aussi bonne idée... 

Stéphane : je crois que tu as tors.. 


Un silence s'installe et je me tortille les doigts. Et dire qu'il aurait pu être le père de mon enfant...mon bébé.. Sans faire exprès, je me mets à couler des larmes silencieuses. 

Stéphane s'approche et me prend dans ses bras en plissant le front. Je ne peux pas lui dire tout ce qui m'arrive.. il risque de ne pas comprendre, c'est sûr.. 


Stéphane : que t'arrive t-il ? Pourquoi tu pleure ? 

Moi : snif ! Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui se passe avec moi.

Stéphane : j'ai l'impression que tu me cache des choses. Mais je ne vais pas te forcer à m'en parler. Saches juste que je suis là en cas de besoin. Je serai toujours là.. 


Je me blottis encore plus contre lui en me retenant de lui dévoiler la vérité. Celle qui me hante jour et nuit... 



                  **Mélanie**

Je me réveille soudain avec un mal de crâne atroce. Lorsque je reprends mes esprits, je me précipite dans la chambre d'Henri. Il n'est nul part... Seigneur ! Prisca a kidnappé l'enfant. Elle ira le vendre j'en suis sûre mais que faire ? Je ne peux pas aller à la police, je suis recherchée depuis des années déjà. 

Une idée me viens en tête mais  je la chasse rapidement. Je ne peux pas tout raconter à Flora, elle risque de me tuer en plus de Prisca, mais je ne peux pas non plus rester là, les bras croisés attendant que Prisca mettre en exécution son plan machiavélique... 

Je fais les cents pas dans mon salon, à la recherche d'une solution. Ma tête me fait également très mal. 

Moi : tu vas me le payer Prisca ! 

Je prends mon portable et je compose un numéro. Ça sonne quelques secondes et Flora décroche. 


Elle : allô ? 

Moi : ...

Elle : allô ? Qui est à l'appareil ?

Moi : ...

Elle( excédée) : allô !! 

Moi ( hésitant) : Flora c'est moi... Mélanie, j'ai quelque chose de très important à te dire ! 


J'ai lâché le tout d'un coup avant d'y renoncer et reposer mon téléphone. 


Elle : Mélanie !? Mais.. je pensais que tu étais morte... 

Moi : je sais. C'est ce que Prisca a inventé pour que tu ne puisse plus demander de mes nouvelles. Je ne peux pas te parler au téléphone mais c'est vraiment urgent. On peux se voir ce soir dans un bar calme ?

Elle : parce que ça existe les bars calmes ? 

Moi : désolée je ne sais plus ce que je dis. Trouve un endroit et envoie moi l'adresse par texto sur ce numéro. Mais que ça soit pas trop fréquenté s'il te plaît.

Elle : d'accord mais j'avoue que je suis toujours sur le choc. Ça fait bizarre d'entendre ta voix depuis toutes ces années... 

Moi ( peinée) : je sais. 

Elle : pourquoi Prisca t'a fais passé pour morte ? 

Moi : c'est une longue histoire. Ce que j'ai à te dire va changer ta vie. On doit se voir aujourd'hui, c'est extrêmement urgent. 

Elle : ok ok. Tu me fais peur quand même. J'espère que c'est rien de grave.. 

Moi : je ne peux pas dire que ce n'est pas grave. Fais moi confiance et viens seule s'il te plaît. 

Elle : c'est compris. Je vais t'envoyer l'adresse tout à l'heure. À bientôt. 

Moi : oui.

Je soupire bruyamment après le déclic. Espérons que ça soit la bonne décision... 


 

                 **Maëlys**

J'ai décidé d'aller rendre visite à mon oncle et sa famille. Depuis le problème avec Eliott, je n'y suis plus retournée. Je sonne à la porte et c'est sa femme qui vient ouvrir. Comme à son habitude, elle fronce les sourcils dès qu'elle me voit. 


Moi : bonjour tante.

Elle ( sèchement ) : bonjour ! 

Moi : s'il vous plaît.. oncle est-il là ? 

Elle : non. 


Humm... faut me laisser entrer au moins non ! 


Moi : ok  je peux voir Denise un moment ? 


Elle s'efface pour que j'entre mais je sais que c'est à contrecoeur. Je me demande si un jour je vais savoir ce que j'ai bien pu lui faire.. 


Elle : monte, elle est dans sa chambre ! 


Elle a ensuite pris la direction de la cuisine sans un mot de plus. Je me dirige vers la chambre de Denise en soupirant. 

Je la trouve couchée sur son lit, des écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés. Je la secoue et elle sursaute. Elle retire ensuite ses écouteurs et me sourit. 


Denise : tu m'as fais peur ! 

Moi : aaahhh, je ne savais pas.

Denise : lol, assieds toi. Ça va ?  Ça fait longtemps qu'on ne t'a plus vu. 

Moi : j'étais occupée à cause du travail. J'ai eu un petit temps libre donc je me suis dis que je vais passer vous faire un coucou ! 

Denise : ook. Je crois que papa n'est pas là. 

Moi : oui, ta mère me l'a dis. J'ai décidé de papoter avec toi un peu. Ça va à l'université ? 

Denise : bof ! L'ennui total mais bon.. c'est cool. Juste qu'il y a une fille qui essaie de se faire passer pour la reine et moi je n'aime pas ça. 


Cette fille vraiment... toujours à trouver des problèmes partout. 


Moi : ah bon ? Elle t'a défié !? 

Denise : non, pas vraiment mais.. la plupart des garçons ne parlent que d'elle alors que c'est moi la plus belle ! 


Qu'est ce je disais...? 


Moi : je vois. De toute façon personne ne peut t'arriver à la cheville, ne la calcule pas. 


Elle se met à sourire bêtement. 


Denise : oui, je sais ! Mais je n'aime pas la voir. J'ai remarqué qu'un homme la dépose chaque fois à l'université, il est c-r-a-q-u-a-n-t ! 

Moi ( fronçant les sourcils) : il te plais ? 

Denise : je ne l'ai vu qu'une fois mais j'avoue qu'il m'a tapé dans l'oeil.. 

Moi : tu ne devrais pas avoir ce genre de pensées. C'est peut être sa femme. Tu es jeune et belle, ne t'attire pas d'ennuis pour rien.

Denise : tu exagères ! Ça ne peut pas être sa femme, il est trop beau pour sortir avec elle. Cette fille est belle certes mais... elle n'est pas raffinée. 

Moi : Denise ! 

Denise ( riant)  : ne t'en fais pas.. je ferai attention. Je te pari que j'arriverai à avoir son numéro ! 

Moi : ne joue pas ce genre de chose. Tes études doivent être te priorité. 

Denise : arrête d'être rabat-joie... je ne vais tout de même pas m'envoyer en l'air avec lui ! Je veux juste le connaître un peu plus... 


Elle fait une grimace en riant mais franchement je ne trouve pas ça drôle du tout. Au contraire, je sens qu'elle va se créer des ennuis pour rien mais plus bornée que cette fille, je meurs ! 




 

Une vie de pute : To...