Chapitre 5
Write by Mady Remanda
18 DECEMBRE
MALIK
Cela faisait une semaine jour pour
jour que Liz et moi…
Je
ne saurais mettre un nom sur ce qui se passait entre nous.
Nous
n’avions pas recommencé à sortir ensemble, non mais nous nous donnions
mutuellement du plaisir.
Elle
avait pratiquement déserté sa chambre d’hôtel.
Après
cette première nuit ensemble, nous avions eu du mal à nous quitter.
Au
matin pourtant, il avait fallu se parler, s’expliquer, se dire certaines
choses.
Déjà,
à son réveil, quand elle s’était rappelée de la nuit que nous avions passée,
j’avais tout de suite vu l’horreur se peindre sur son visage, comme si elle se
rendait compte qu’elle avait commis une erreur.
Pour
moi, ce n’en était pas une.
Cette
nuit-là, après l’amour, j’étais resté éveillé longtemps avant de m’endormir.
Je
l’avais contemplée dans son sommeil pendant des heures.
A
ce moment-là, une certitude était née dans mon cœur.
Liz
n’avait pas pu agir comme je le pensais il y a dix ans, elle n’avait pas pu me
trahir.
Il
y avait forcément une explication à toute cette histoire, il me fallait la
découvrir.
Mon
instinct me soufflait qu’Aïssatou n’était pas étrangère à ce qui nous était
arrivé, mais je me demandais comment c’était possible.
Il
n’y avait jamais eu d’interactions entre les deux.
Quand
j’avais commencé à sortir avec Liz, les choses entre Aïssatou et moi étaient
claires, nous avions rompu et elle n’avait jamais exprimé un quelconque
mécontentement au contraire.
Elle
était rentrée au Sénégal à la fin de ses études, juste quelques mois après
notre rupture et le début de ma relation avec Liz.
Elle
avait trouvé du travail en tant que fonctionnaire au Ministère de la Santé. De
temps en temps, elle revenait passer des séjours à Montpellier chez ses
cousines.
Moi
je n’étais rentré à Dakar que deux ans plus tard.
Après
mes études j’avais travaillé pour une grande chaîne de restauration. Puis mon
père m’avait ordonné de rentrer immédiatement à Dakar.
Je
n’avais pas eu le temps de préparer Liz à cette séparation, ni à ce retour au
pays. Nous avions elle et moi décidé de vivre en France, et de faire de
fréquents tours dans nos deux pays.
Du
jour au lendemain, nos projets s’en étaient trouvés bouleversés.
Mon
père atteint d’un cancer de la prostate en phase terminale, vivait ses derniers
jours et me voulait auprès de lui.
Il
me voulait pour noël à Dakar, il disait qu’il y aurait à ce moment-là une
grande réception chez nous au cours de laquelle il lirait son testament devant
témoins, préférant le faire de son vivant pour éviter tout malentendu après sa
mort.
Abdoulaye
Barry Tall, mon père était un homme puissant, craint et respecté de tous. Moi,
son fils aîné compris.
J’aimais
mon père et l’admirait.
Sans
doute m’aimait-il à sa façon car il ne me l’avait jamais assez montré de son
vivant.
Il
s’était toujours montré plus rigide envers moi qu’envers mes demi-frères.
Toute
ma jeunesse, j’avais pensé que c’était parce que je n’avais plus ma mère et que
mes frère avaient la leur auprès de lui.
Mais
les derniers jours de mon père, dans l’intimité de sa maladie, j’avais plus
appris sur lui qu’en plus de vingt ans.
Lorsqu’il
m’avait commandé de rentrer au Sénégal, j’étais descendu de mon petit nuage.
Ma
relation avec Liz était si…parfaite alors, que jamais je ne lui avais laissé
penser que je pourrais être obligé de rentrer dans mon pays gérer les affaires
de mon père.
Le
lui annoncer lui avait sans doute causé un choc.
Sa
réaction avait été violente.
Elle
avait opposé un non catégorique à ce projet « sordide »
comme elle l’avait qualifié.
D’autant
que je ne lui laissais pas le temps de la réflexion, mon père m’avait envoyé un
billet d’avion sans doute pour contrer d’avance une éventuelle échappatoire.
Le
vol était prévu pour le 23 décembre.
La
veille du réveillon.
Je
n’en avais parlé à Liz que le 20.
-
Non mais je rêve ! Que tu annules
les vacances de noël prévues de longue date pour courir au chevet de ton père
pour quelques jours, je peux le comprendre. Mais rentrer définitivement
t’installer au Sénégal, abandonner ta vie et ton travail ici sans préavis,
juste parce que ton père te l’ordonne, excuse-moi j’ai du mal à digérer Malik,
tu n’as plus douze ans quand même !
De
fait, tout avait été planifié pour les fêtes. Elle avait prévu de me présenter
à sa famille qui se réunissait cette année-là en Allemagne pour les fêtes. J’y
étais cordialement invité.
Lui
apprendre que je rentrais définitivement au Sénégal aussi brusquement l’avait
vraiment énervée.
Elle
avait littéralement explosé.
M’accusant
de n’avoir jamais eu l’intention de rester avec elle et de suivre nos projets,
d’avoir toujours eu à l’idée de rentrer au Sénégal. Elle ne comprenait pas que
je puisse obéir sans rechigner à l’injonction de mon père alors que j’avais
plus de vingt ans et que j’avais désormais une autonomie financière.
Une
phrase m’avait le plus blessé alors :
-
On m’avait bien dit que vous les ouest
africains n’aviez en tête que de jouer avec nous et qu’au final vous finissez
toujours par rentrer chez vous pour épouser une femme de chez vous…alors
va-t’en et épargne moi tes raisons bidon !
La
dispute avait été particulièrement violente.
Alors
même qu’on avait toujours décidé de ne pas nous attarder sur les préjugés que
nos deux communautés nourrissaient l’une envers l’autre, ce soir-là, il me
sembla que nous n’avions fait que noyer le poisson car ces mêmes préjugés nous
avaient séparés.
-
Ah nous y voilà ! Ne cherche pas de
prétexte, dis plutôt qu’en réalité je ne t’intéresse que tant que je peux
t’assurer un train de vie confortable ici en France, parce que si tu m’aimais
vraiment tu me suivrais partout, surtout dans mon pays…Lui avais-je répondu
Je
ne comprenais pas qu’elle ne puisse pas comprendre que je n’avais pas le choix,
si ce n’est celui d’obéir à mon père.
Ce
soir-là, elle m’avait chassé de chez elle comme un malpropre.
En
sortant de sa chambre, j’avais fait un détour par chez Alioune qui habitait le
même pallier qu’elle.
L’idée
était de me calmer avant de prendre le volant.
Je
voulais sans doute aussi un peu m’épancher.
Quand
j’étais arrivé chez Alioune, j’y avais trouvé Aïssatou qui était de passage en
France et sa cousine Salimata qui était aussi la petite amie d’Alioune.
Aïssatou
était venue passer les fêtes en France.
Ils
avaient tout de suite remarqué mon état et m’avaient gentiment invité à me
confier.
C’est
là que tout avait basculé.
Je
leur avais raconté ma dispute avec Liz.
Ils
s’étaient montrés avenants et compréhensifs, et m’avaient aussi appris des
choses sur elle que je ne connaissais pas.
-
Je ne voudrais pas te blesser davantage
Malik, mais si tu veux mon avis, cette fille n’a jamais voulu quelque chose de
sérieux avec toi, sinon elle aurait au moins compris ton dilemme…Avait dit
Salimata
Je
l’avais regardée, étonné.
C’est
alors qu’Alioune avait renchérit :
-
Moi de toutes les façons, j’ai toujours
su qu’elle n’était pas sérieuse, elle est là parce que tu la couvres de cadeaux
luxueux et tu prends désormais tous ses frais en charge. Réfléchis bien
pourquoi une fille avec qui tu as des projets sérieux, et dont tu t’occupes va
refuser de venir habiter chez toi et préférer garder une chambre de cité
universitaire, ne t’es-tu jamais posé cette question ?
Non.
Toutes
ces informations n’étaient censées n’être connues que de nous deux, comment
Alioune le savait-t-il ?
Comme
s’il avait perçu mon interrogation muette, il ajouta :
-
Et elle s’en vante à tout va !
Je
tournai la tête dépité.
Jamais
je n’avais vu autre chose dans l’attitude le Liz, qu’un besoin d’indépendance.
Au
bout d’un an d’une relation merveilleuse, j’avais proposé à Liz de s’installer
chez moi, elle avait refusé, préférant que l’on prenne plus de temps.
En
pratique cependant, Liz ne dormait plus que très rarement dans sa chambre de
cité universitaire.
Ce
soir-là d’ailleurs nous étions censés rentrer chez moi, elle était juste passée
prendre quelques affaires chez elle.
Et
la dispute avait éclaté alors que je lui annonçais ce que mon père me
commandait de faire.
-
Moi, je vis sur le même pallier que
cette fille depuis des années. Elle a l’air sage comme ça, mais elle est aussi
matérialiste que ses compatriotes…et je peux t’assurer qu’elle voit d’autres
garçons, c’est pourquoi elle a tenu à garder cette chambre.
Les
révélations d’Alioune m’avaient plongé dans un profond désarroi.
J’étais
déçu.
-
Tout ce temps, on ne voulait rien te
dire, parce que tu ne nous aurais pas cru, mais regarde la situation
aujourd’hui, comment peut-elle refuser de comprendre cela ?
-
En tout cas une sénégalaise n’aurait pas
fait d’histoires. Quand on vous dit que vous ne trouverez pas de meilleures
femmes que nous vos sœurs ! Avait renchérit Salimata
Aïssatou
n’avait fait aucun commentaire sur Liz, elle n’était intervenue pour me
proposer son aide lorsque je m’étais inquiété du fait que mon départ précipité
m’empêchait d’organiser la libération de mon appartement.
-
Je peux m’en occuper si tu veux, je suis
là jusqu’au 03 janvier, si comme tu le dis tu dois libérer le 30 décembre, avec
l’aide d’Alioune et de Sally, on peut le faire.
J’avais
accepté volontiers.
Avant
de partir, Salimata avait cru bon de me prévenir :
-
Nous ne voulons que ton bien Malik, et
tu sais ta copine, une fois à un anniversaire, je l’ai entendue de se vanter
auprès de ses amies gabonaises que tu lui achetais tout ce qu’elle voulait, que
tu la mettais à l’aise, et elle avait même ajouté que « tu es là pour ça ». Je n’ai jamais voulu t’en parler,
mais je crois qu’à quelque chose malheur est bon, il est temps que tu ouvres
les yeux…
J’étais
parti de chez Alioune complètement désappointé et le cœur en feu.
Une
partie de moi avait voulu retourner cogner à la porte de Liz pour lui demander
des explications, mais j’avais accepté de raccompagner Aïssatou, car Salimata
restait dormir chez Alioune, par respect pour elle et pour ne pas la faire
attendre, je m’étais dit que je l’appellerai plutôt.
Une
fois devant ma voiture, alors que je jetai un coup d’œil à la fenêtre de Liz,
Aïssatou m’avait pris dans ses bras pour me consoler.
Je
l’avais ensuite déposée chez elle.
Trois
jours plus tard, je remettais les clés de mon appartement à Aïssatou pour
qu’elle organise le déménagement. Je lui avais aussi laissé une de mes cartes
bancaires pour qu’elle paie l’acheminement de certains de mes bagages au
Sénégal. Elle avait été si gentille et si disponible.
Je
n’avais plus jamais eu de nouvelles de Liz qui ne décrochait plus son
téléphone.
Une
fois à Dakar, j’avais essayé de la joindre en vain.
Salimata
et Alioune m’informaient de tout. Elle faisait la fête avec ses compatriotes et
avait recommencé à fréquenter quelqu’un juste un mois après notre séparation.
J’avais
décidé de la rayer de ma vie, tandis que de mon côté, je me retrouvais obligé d’épouser Aïssatou.
Aujourd’hui,
dix ans plus tard, je commençais à me demander si mon ex épouse n’avait pas
tout manigancé depuis le début. J’avais toujours cru que notre rupture n’avait
pas été dure pour elle et que nous étions restés amis, mais au fil des ans,
j’avais découvert une facette d’Aïssatou qui faisait froid dans le dos.
Elle
était hypocrite, machiavélique et calculatrice.
Je
n’étais plus aussi sûr de savoir ce qui s’était passé entre Liz et moi. Et si
Salimata et Alioune avaient eux aussi œuvré pour me séparer de Liz ?
Toutes
ces questions m’avaient agité pendant que je regardais Liz dormir.
J’étais
bien décidé à éclaircir tout ceci à son réveil.
Quand
elle avait ouvert les yeux, j’avais tout de suite compris qu’elle s’en voulait
de s’être abandonnée à la passion dans mes bras, mais je n’imaginais plus
m’arrêter, j’avais de nouveau besoin de la faire mienne, mais je savais
qu’avant tout, il nous fallait discuter.
-
Bonjour Lizzie… Lui avais-je donc lancé
Elle
avait tiré le drap pour couvrir ses seins nus et les cacher à mon regard
gourmand.
-
Ecoute Malik, ce qui s’est passé hier
était une erreur et…
-
Chuuut. Ne dis plus rien. Il faut qu’on
parle, mais avant il nous faut nous doucher et nous restaurer, tu passes avant
ou alors nous y allons ensemble ?
Elle
m’avait toisé et s’était levée pour regagner précipitamment la salle de bains,
comme si elle avait le diable à ses trousses.
Quand
elle en sortit, j’avais déjà fait livrer le petit déjeuner.
Je
la remplaçai dans la salle de bains.
Une
fois douché moi aussi, je la retrouvai pour déguster le copieux petit déjeuner
qui nous avait été monté.
Elle
était silencieuse, comme si elle livrait une bataille au fond d’elle.
-
Je n’aurais jamais dû refaire l’amour
avec toi Malik, tu te rends compte, tu es un homme marié !
Je
me doutais que cela aussi devait la tracasser.
Même
si je ne portais pas d’alliance, depuis que je l’avais retrouvée, Liz semblait
penser que j’étais toujours marié à Aïssatou. Comment d’ailleurs aurait-elle su
que je ne l’étais plus ?
-
Rectificatif Lizzie, je ne suis pas
marié, mais divorcé ! Répondis-je avec un sourire
-
Mais com…comment ?...
Je
vis l’incrédulité et la stupeur se disputer sur son visage avant de laisser
place au soulagement.
Il
y eut un silence.
Un
silence qui commandait justement de se parler enfin. Je lui dis
doucement :
-
Lizzie, je t’en prie, j’aimerais que tu
me racontes notre séparation…
-
Malik…je…
-
Je ne te l’ordonne pas, je te le demande
humblement…j’ai des raisons de penser que…des gens ont été à l’œuvre pour nous
éloigner tous les deux…
Elle
me regarda de ses grands yeux de biche, je me noyai dedans.
Je
compris à cet instant que je l’aimais encore, sans doute n’avais-je jamais
cessé de l’aimer.
Mais
pour l’heure il nous fallait tout mettre à plat.
Je
la vis prendre une profonde inspiration avant de répondre doucement :
-
Tout a commencé quelques jours avant ce
noël-là, alors que je me faisais une joie de te présenter à ma famille durant
notre séjour en Allemagne. Je faisais des courses à Carrefour de Saint Jean de
Vedas, quand j’ai entendu deux filles sénégalaises parler ensemble.
LIZ
Malik voulait avoir ma version de l’histoire ?
Très bien, autant la lui
donner !
Après
ce qui venait de se passer entre nous, il valait mieux que les choses soient
claires, il valait mieux que chacun sache à quoi s’en tenir.
Au
fond de moi, je voulais en parler maintenant, il y avait dans le regard de
Malik et dans sa demande de s’expliquer cet indéfinissable petit quelque chose
qui me donnait l’espoir que les choses avaient une autre explication que celle
que je connaissais.
Alors
je décidai de lui raconter ce qui s’était passé.
Quelques
jours avant le merveilleux noël que nous avions prévu de passer chez ma tante
en Allemagne avec mes frères, mes cousins et cousines à qui je comptais
présenter Malik, je m’étais rendue au centre commercial Carrefour, en périphérie de Montpellier à Saint Jean de Védas.
J’étais
au rayon des chocolats, quand deux jeunes sénégalaises s’étaient mises à parler
en français.
Maintenant
que j’y repensais, c’était assez inhabituel, car en général les compatriotes de
Malik parlaient en wolof entre eux.
L’avaient-elles
fait pour que j’entende leur conversation ?
L’une
d’elle avait dit en s’adressant à l’autre :
-
Donc Aïssatou est arrivée pour les
fêtes ?
-
Oui, elle est surtout venue pour les
achats du mariage…
-
Tchaï !
Elle a de la chance ! Malik lui achète des billets si souvent pour venir
en vacances.
-
Tu sais qu’il a la réputation de gâter
les femmes !
-
Vraiment ! Et la gabonaise ?
Comment il va faire avec elle…?
La
deuxième qui livrait les informations s’était mise à rire !
-
Il a l’intention de l’abandonner ici, à
la dernière minute, il compte inventer une histoire qui l’oblige à rentrer au
pays…
-
Ah
les hommes ! Je savais que Malik ne pouvait pas épouser une niak (étrangère), nos hommes là nous
font la bouche, mais finissent toujours par revenir vers nous. Un sénégalais ne
peut trouver meilleure femme qu’une sénégalaise comme lui ! Bravo
Aïssatou…
Cette
conversation m’avait mise mal à l’aise.
Trop
d’éléments laissaient penser qu’il s’agissait vraiment de mon Malik, mais je refusais d’y croire.
J’étais
habituée aux provocations des filles sénégalaises depuis que je sortais avec
Malik, elles estimaient que je leur avais volé quelque chose. J’avais décidé de
faire confiance à Malik et de banaliser ce que j’avais entendu.
Quelques
jours plus tard, Malik m’annonçait qu’il était obligé de rentrer au Sénégal car
son père malade le réclamait. Il savait qu’il ne reviendrait en France que pour
de courts séjours et me demandait si j’acceptais de le suivre là-bas, pas
forcément sur le moment mais même quelques mois plus tard.
A
peine m’avait-il dit tout ça que j’explosai.
La
conversation des deux sénégalaises m’était revenue en mémoire, et je doutais de
ce que me disait Malik.
D’autre
part, mes cousines penseraient encore que je m’étais inventé un petit ami. Si
j’avais décidé de leur présenter Malik c’est aussi parce que j’en avais marre
qu’elles se moquent de moi.
Au
moment où Malik me disait cela, tous les préjugés que j’entendais dans la
bouche de mes compatriotes gabonais m’étaient revenus, les sénégalais
n’épousaient pas les étrangères, ou alors ils les soumettaient complètement à
leur culture et les forçaient à renier leurs origines, les coupant de leur
pays.
Malik
avait sans doute prévu de m’emmener dans son pays, pour faire de moi une de ses
nombreuses épouses et me couper de mon pays et de ma famille. Une fois dans son
pays, j’aurais été en situation de faiblesse, je n’aurais pas pu me défendre et
j’aurais accepté ses conditions.
Toutes
ces idées noires m’avaient traversé l’esprit alors qu’on se disputait.
Je
ne comprenais pas aussi l’urgence.
Pourquoi
m’annonçait-il tout cela seulement trois jours avant son départ et deux
jours avant le nôtre pour l’Allemagne !