Chapitre 4 : Le résultat du Baccalauréat

Tant que l’on n’est pas mort, la toux ne cesse pas dans la gorge. Cette phrase avait été prononcée par un sage un jour. En langage plus explicite, il devait vouloir dire que la vie n’est pas exempte de déboire.

Joana a élevé seule deux garçons. Une mère monoparentale comme on le dit dans un langage de spécialiste. Leur papa de père a mis les voiles avec une autre femme qui l’a envoûté. Ce ne fut pas une simple affaire que de faire grandir ses enfants dans une atmosphère ou la rue exerçait une séduction démoniaque sur les jeunes. Mais elle réussit tant et si bien que l’ainé parvient en classe de terminal. A cette étape de sa vie, il représentait pour sa mère la perspective d’un lendemain meilleur.

Le garçon, le jour de la proclamation des résultats de l’examen, il était anxieux. Et il y avait de quoi. Il s’est donc levé un peu plus tôt que d’habitude. Après s’être apprêté, il a dit à sa maman qu’il se rendrait à son école pour y aller consulter la liste des admis. C’était à l’époque où n’étaient pas encore apparus le téléphone intelligent et l’internet.

C’est la dernière fois que sa mère le vit vivant. Lorsque le candidat lu son nom sur la liste des admis, il fut emporté par une joie telle qu’il oublia que le tableau d’affichage était à même le sol, sur le trottoir en bordure d’une route très empruntée par toutes sortes de véhicules à moteur. Aussi, lorsqu’il voulut traverser la route, ivre qu’il était d’avoir enfin atteint le but tant souhaité, il n’a pas remarqué le camion remorque qui a amorcé quelques secondes plus tôt le virage qui débouche sur le lieu d’affichage. Le garçon a fini sa course sous les roues du poids lourd.

Qui donc est assez préparé pour recevoir ce genre d’uppercut. Une mère comme elle ? Ou est-ce ceux qui naissent sous les bombes ? Où bien d’autres encore ? Qui ?