Chapitre 53
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 53
**** Alida
*Le lendemain*
Hier maman a fait tout un plat pour ce qui s'est passé. Je sais comment j'étais aussi stressée, c'était sur les émotions mais maintenant je préfère me calmer et attendre de voir Chidi.
Par contre je ne sais pas si il reviendra ici de si tôt même si il a oublié son téléphone, je pense que ce qui est important pour lui en ce moment c'est l'état de sa femme et j'avoue que je suis moi-même inquiète.
Papa a débarqué ici aussi hier pour savoir ce qui s'est passé et maman a encore dramatiser quand elle a vu la légère en taille que j'avais en main quand je voulais prendre le couteau des mains Cécile.
Ils étaient là tous les deux à me dire que il faut aller porter plainte mais même si il fallait le faire, porter plainte et dire quoi ? Que j'ai été menacée par la femme de l'homme avec qui j'ai eu à faire un enfant ? C'est absurde!
Comme je leur ai dit hier, je préfère parler avec Chidi parce que pour moi sa femme était bizarre.
Ils ont toujours été les premiers à me dire que je dois être responsable de mes actes, je vais gérer ça toute seule.
Depuis le matin que je me suis levée, je ne fais que repasser sur l'endroit que j'avais déjà nettoyé. Je ne sais pas, c'est comme s'il y avait encore du sang. Je ne fais que passer la serpillière. J'ai fini depuis quelques minutes et maintenant je m'occupe de Alizée.
[ TOC TOC ]
Zut !
Je suis en train de mettre la couche à Alizée.
[ TOC TOC ]
Moi : Je viens.
Je l'ai prise avec moi sans lui mettre la couche et je suis partie me placer devant la porte en demandant qui frapper... C'est Chidi !
Moi ( cedant le passage ) : Vas-y, entre.
Il rentre et reste debout en attendant que je ferme la porte et lui demande de s'asseoir. Je suis allée directement dans la chambre pour récupérer son téléphone.
Moi : Il n'a pas arrêté de sonner mais je ne me suis pas permise de répondre.
Chidi : Merci.
Moi : Comment va-t-elle ?
Chidi : Plus de peur que de mal.
Moi : Tu veux la tenir ( faisant référence à Alizée ) ?
Chidi : Je suis juste passé récupérer mon téléphone parce que j'étais à la maison pour prendre quelques affaires pour ma femme.
Moi : Elle sera gardée longtemps ?
Chidi : Je n'en sais rien, mais elle ne sortira pas tant que je ne suis pas sûr de son état. Bon, je vais y aller.
Moi : Je suppose bien que tu es pressé mais il faut que je te parle de quelque chose s'il te plaît.
Chidi : Ça ne peut pas attendre une autre fois ou attendre que je t'appelle ?
Moi : Mes parents veulent porter plaindre par rapport à ce qui s'est passé hier.
Chidi : Pardon ?
Moi : Tu te doutes bien que ils ont eu peur pour moi et Alizée. Maman m'a clairement dit que si elle était venue me menacer où faire le bruit parce que je suis la femme avec qui tu as eu à faire à un enfant etant son mari, elle n'aurait rien fait. Le fait qu'elle soit venu chez moi et a brandi une arme blanche même si elle était mienne, ça lui donne une raison de porter plainte.
Chidi : Tu ne vas pas le faire laisse pas ?
Moi : Je veux bien ne pas être poussée à le faire mais il me faut une raison pour les convaincre parce que même hier, ils étaient prêts à y aller mais c'est moi qui ai dû dire que je devais d'abord parler avec toi.
Chidi : ...
Moi : Chidi, je ne veux pas savoir ce qui se passe dans ton mariage... Je n'en ai nullement le droit ! Ce que je veux savoir c'est juste quelque chose pour pouvoir dire à mes parents. Hier, avant que tout ça ne se passe j'ai eu l'impression que ta femme n'allait pas bien... ses propos étaient un peu décadents.
Chidi : Tu veux bien me dire ce qui s'est passé s'il te plaît ?
Moi : Elle a cogné juste après que tu sois parti. J'ai ouvert la porte et quand elle s'est présentée j'ai été surprise de la voir mais elle a insisté pour rentrer. Je l'ai donc laissé rentrer sauf que Alizée était en train de pleurer et il fallait que je m'en occupe... Je lui ai dit et je pense que c'est de là qu'est parti le dégât. Elle s'est saisi du couteau qui était sur la table, elle l'a brandi. J'ai essayé de lui arracher, elle voulait pas me le remettre. Elle disait des trucs en fait, au départ elle disait que j'ai détruit son foyer puis elle s'est mise à pleurer en disant que elle est elle-même responsable et que peut-être c'est pour cela que Dieu m'a mise sur ton chemin. Elle a vraiment commencé à pleurer et s'est adressée à Alizée. Elle s'approchait trop près d'elle avec le couteau, puis je ne sais pas pourquoi elle a tourné le couteau vers elle et voilà...
Chidi : Ma femme a quelques soucis psychologiques depuis quelques temps après la naissance de notre fils. Il y a eu quelques tensions dans notre couple à cause de ça puis on a vécu une situation et par la suite la naissance de Alizée. Je pense que tout ça, c'est trop pour elle.
Moi: Baby blues ou dépression postpartum ?
Chidi : Dépression.
Moi : Elle est suivie ? C'est vraiment difficile pour une femme d'après ce que j'ai lu.
Chidi : Oui.
Moi : Tu as un fils alors ?
Chidi : J'avais...
Moi : Oh désolée !
Chidi ( se levant) : Je vais y aller.
Moi ( me levant / Alizée en mains ) : D'accord !
Il a porté Alizée , l'a gardé tout contre lui un instant... son regard perdu dans le sien puis il me m'a remise après l'avoir embrassé.
Moi : À ta façon de la tenir je me dis que tu ne reviendra pas de sitôt, n'est-ce pas ?
Chidi : Avec ce qui vient de se passer crois-moi que j'ai une chose importante en jeu et je dois y accorder mon intention. Je ne dis pas que Alizée n'as pas besoin de mon intention, non. C'est mon enfant et je serai toujours là pour elle mais ne m'en veux pas si tu constates que je ne suis pas très présent. Laisses-moi remplacer de l'équilibre et toi et moi d'ailleurs, on doit avoir une discussion.
**** Cécile
* Trois mois plus *
Chidi : Prêtes ?
Moi : Oui, nous sommes prêtes.
Il est allé prendre la chaise roulante pour que je puisse m'asseoir mais j'ai refusé en disant que aujourd'hui je dois pouvoir essayer de marcher de moi-même.
J'ai été hospitalisée cinq jours.
Je suis rentrée chez moi blanche comme un cachet, avec 10 kg en moins sur la balance.
J'ai passé tout mon premier mois entre mon lit et le canapé.
Une infirmière venait chaque jour refaire mon pansement et j'étais soumise à un traitement assez lourd à base de codéine.
J'ai mis trois semaines à récupérer la totalité de mon sang, il en manquait une certaine quantité. Globalement, j'étais incapable de faire quoi que ce soit.
Les petites blessures, même si ce n'est pas une simple blessure, saignent beaucoup apparemment et de chez Alida jusqu'à la clinique, j'ai assez perdu.
À la moindre chose que je voulais faire, mes jambes tremblaient. C'est maman, Ik, Aïcha, Esther, papa, Liza et surtout Chidi qui se sont chargés de s'occuper de moi pendant trois semaines. Après un autre mois de repos, j'ai commencé la rééducation, trois séances de kiné par semaine. Des massages puis des exercices de gainage.
C'est juste après ces deux mois que docteur Bovier a du revoir le traitement parce que je suis enceinte et je suis à mon troisième mois aujourd'hui.
J'en avais déjà les symptômes c'est juste que je pensais que c'étaient les conséquences de traitement.
Vertige, nausée, fatigue, je pensais vraiment que c'était les médicaments parce que le traitement était quand même lourd. Puis un jour je me suis effondrée avec une forte douleur au bas-ventre, je me suis réveillée à l'hôpital.
C'est à mon réveil que Dr Bovier nous a dit quel était le problème exact.
* Flashback *
Je me suis mise à trembler comme une feuille en répétant ...
Moi : Pas encore.
Dr Bovier : Vous ne voulez pas avoir d'enfant ?
Je me suis mise à pleurer, vraiment à pleurer et papa a dû expliquer au docteur ce qui se passait.
Chidi avait juste la tête baissée, il ne pouvait rien dire devant les parents surtout que ils n'ont pas été très tendre avec lui quand ils ont appris que j'étais à l'hôpital.
Cet acte que j'ai eu à poser, je le regrette. Je ne sais pas comment je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment c'est arrivé mais je n'ai rien contrôlé. Je remercie seulement Dieu de ne pas avoir fait mal au bébé et sa mère .
Dr Bovier : Je comprends mieux tout alors mais, vous n'êtes pas suivie ?
Maman : Nous n'avons pas l'impression que ça fasse quelque chose.
Dr Bovier : C'est un processus de guérison assez compliqué. Ça peut se passer vite comme ça peut ne pas se passer vite, tout dépend de l'atmosphère qu'il y a autour de la personne qui souffre. Si elle était dans un endroit calme, stable avec toute l'aide possible les choses se seraient passées autrement mais au vu de la situation... le stress et... et l'infidélité flagrante , rien ne l'aide. Écoutez, il n'est pas encore trop tard. Vous pouvez toujours soigner ça et enlever cette crainte que ça a mis en vous d'avoir des enfants. Vous êtes une femme et vous devez avoir des enfants, c'est bien pour vous mais c'est aussi bien pour votre foyer, pour votre mari, pour votre bonheur. Vous ne devez pas avoir peur parce que vous avez failli quelque part surtout que cette erreur ne venait pas de conscience. Je ne suis pas spécialiste dans le domaine mais j'ai un collègue excellent dans ça et il peut très bien vous aider. Le seul problème c'est que il ne se trouve pas ici, il est en France mais je vous assure que ça vaut le coup d'y aller. Il a déjà aidé plusieurs femmes et il a même écrit des ouvrages qui permettent aujourd'hui aux hommes de comprendre ce que les femmes peuvent subir après l'accouchement et même les hommes aussi. Je pense à votre état et je me dis que ils peuvent bien vous aider maintenant, si vous voulez de son aide je le contacte et je vous donne son contact. Vous pouvez paraitre bien physiquement mais si rien n'est réglé dans la tête il pourrait toujours arriver des écarts tel que ce qui vous a emmener ici.
* Fin du flashback *
Au sortir de cette discussion avec le médecin, j'ai eu droit à une réduction de traitement. Il a dit que heureusement que nous avons vu la grossesse rapidement parce que avec les médicaments j'aurais pu la perdre.
À la question de savoir si la grossesse n'était pas un risque par rapport à mon état il a dit non vu que l'entaille en elle-même n'est pas extrême et que les choses se passent bien dans mon organisme.
À vrai dire, je pense que si j'étais seule ce jour-là, j'aurais demandé à ce qu'on me fasse un avortement.
J'avais tellement peur et d'ailleurs c'est toujours le cas. Je stresse toujours à l'idée d'avoir un enfant et que les choses se passent comme elles se sont passés avec Godwin.
J'ai peur d'être une mauvaise mère encore, j'ai peur de ne pas être à la hauteur et j'ai peur que le pire arrive encore.
C'est donc pour cela que après une réunion, j'ai décidé de faire ce voyage avec mes parents. Je ne peux pas vivre comme ça, j'ai besoin de guérir et de me donner une chance de vivre mon bonheur.
Quant à Chidi, depuis toute cette histoire on a pas reparler de nous et je pense que c'est bien pour le moment parce que je n'ai pas envie de me tracasser avec.
Il ne voyage pas avec moi je sais que ça lui fait du mal mais il avait le choix entre ça ou me laisser repartir chez mes parents et pourquoi pas penser au divorce.
À vrai dire, l'idée de voyager sans lui d'un côté ça me soulage parce que bien que je puisse l'aimer je me dis qu'on a besoin d'être loin l'un de l'autre un peu.
Je lui en veux d'un côté et d'un autre non. L'amour c'est bien mais l'amour nest pas seul.
Je ne veux pas d'un amour toxique et si je dois mener cette grossesse à terme et a bien, il faudrait que je réfléchisse vraiment à dans quelle atmosphère cela va se passer tout en sachant que rester avec lui implique un grand point sa fille.
Si les voir, la voir m'a fait ça...
Est-ce que je suis prête pour la suite ?