Chapitre 54 : Monsieur j’aime les surprises.
Write by Benedictaaurellia
Edmund.
Le
lendemain.
Comme
à mon réveil chaque matin, je prends le temps de prier avant de descendre de
mon lit et faire ma toilette.
Il
y a quelques temps, je n’aurai pas pensé à faire cela. Mais avec Ainara, j’ai
appris à le faire et c’est devenu un réflexe.
Au
début, pour me motiver, elle m’appelait chaque matin et nous prions au
téléphone ensemble.
Mais
maintenant que j’ai pris l’habitude, je le fais tout seul.
Nous
réservons nos soirées pour nos prières communes.
Hier
soir quand nous avons parlé, je ne lui ai pas dit que je suis à Lomé.
Juste
pour avoir le plaisir de voir la tête qu’elle fera quand elle me verra à son
bureau dans la matinée.
Elle
aime tellement tout contrôler qu’elle déteste tout ce qui est imprévu. Donc, je
prends un malin plaisir à créer des situations de ce genre histoire de lui
apprendre qu’il faut qu’elle sache lâcher prise parfois.
Je
me rends ensuite sur la plage à pas de course pour mon footing matinal.
Quand
je finis, je passe par la boulangerie nous acheter de quoi faire un bon petit
déjeuner à maman et moi avant de rentrer.
Je
retrouve maman au salon, lui fait la bise, va prendre ma douche avant de
revenir prendre le petit déjeuner avec elle.
Moi :
Je te dépose à Tsévié maintenant ou tu as des courses à faire ici
d’abord ?
Ruth :
Allons directement à Tsévié. J’ai hâte de revoir mes enfants.
Moi
(souriant) : Je m’en doutais.
On
y va alors ?
Ruth
(se levant) : Allons-y.
Moi :
Je vais chercher tes valises.
En
route.
Ruth :
Toi tu comptes faire quoi de ta semaine de congés ? A part voir Ainara
bien sûr.
Moi :
Je nous prépare une petite virée.
Ruth :
Où ça ?
Moi :
A Cotonou.
Ruth :
Tu y connais quelqu’un ? Il ne faut pas que tu ailles te faire arnaquer.
Moi :
T’inquiète maman.
Tu
te souviens de Guillaume et Marc ?
Elle
acquiesce.
Moi :
Ils y sont actuellement.
Ruth :
Guillaume est béninois n’est-ce pas ?
Moi :
Oui.
Ruth :
C’est toujours mieux d’avoir quelqu’un du milieu avec soi.
Vous
partez quand ?
Moi :
Entre ce soir et demain à l’aube. Histoire de laisser aux filles le temps de
faire leurs valises.
Ruth :
Tu embarques toute la clique ?
Moi :
Oui. Ça leur fera des souvenirs.
Ruth :
C’est bien de penser aux autres. Ça leur
fera à toutes un grand bien.
Moi :
C’est ce que j’espère.
Quelques
heures plus tard.
Il
est onze (11) heures quand je me gare dans le parking d’Archicab l’entreprise
d’architecture d’Ainara. J’espère qu’elle est ici plutôt qu’à l’agence immobilière.
Je n’ai pas voulu l’appeler pour lui demander sa position sinon ça lui aurait
mis la puce à l’oreille.
Je
descends de la voiture, entre dans le hall et salue la réceptionniste.
Elle
ne se gêne pas pour flirter un peu avec moi alors qu’elle sait très bien que je
suis le gars de sa patronne. Pourquoi les gens sont comme ça ?
Je
ne lui prête pas plus d’attentions que ça et me rends directement à l’étage où
est son bureau et celui de son père.
Encore
autre chose que je ne comprends pas. Elle refuse d’avoir un bureau à elle et
préfère être dans le bureau de son père.
J’arrive
devant l’assistante de son père et la salue chaleureusement. Elle me retourne
la salutation avec autant de chaleur.
Après
m’être assurée qu’elle soit présente et qu’elle ne soit pas en réunion, je lui
demande d’inventer une histoire pour faire sortir Ainara du bureau sans pour
autant lui préciser que je suis là.
Elle
accepte de jouer le jeu.
Elle
prend son téléphone et invente une histoire rocambolesque.
Elle
joue tellement bien le jeu que j’y aurais cru si ce n’était pas moi qui avais
émis l’idée.
Quand
elle raccroche, nous pouffons tous les deux de rire.
Quelques
secondes plus tard, c’est une Ainara vêtue d’un tailleur jupe bleu ciel sous
lequel elle porte un chemisier blanc et
juchée sur des escarpins blancs que je vois sortir du bureau avec une
mine préoccupée.
Quand
elle me voit, elle est surprise.
Incompréhension,
surprise, soulagement et joie.
Je
lis ces sentiments dans son regard avant qu’elle ne se jette dans mes bras.
Moi :
Hé ! Je suis content de te voir mon hirondelle.
Elle :
Moi aussi. Tu aurais pu m’appeler tout simplement.
Moi :
ça aurait gâché ma surprise.
Elle :
Tu aimes trop me faire des surprises.
Moi :
C’est normal. Il faut que je te fasse lâcher prise de temps en temps.
Elle :
Mais tu me le paieras crois-moi.
J’ai
paniqué après son appel.
Moi :
J’assume l’entière responsabilité.
Ton
père est là ?
Elle :
Oui. Il est dans le bureau.
Elle
me précède dans le bureau.
Ainara.
Le
gars ci est fou.
Toujours
à imaginer divers scénarios de surprises.
Quand
il a commencé, c’était quand j’étais à mon séminaire d’architecture à Paris il
y a presque un an. Je me suis dit que c’était son numéro pour me faire accepter
de sortir avec lui.
Mais
depuis, il ne fait que les collectionner.
Je
secoue la tête et souris.
C’est
le sourire béat que j’affiche qui alerte papa quand je reviens dans le bureau.
Sébastien :
Tu sortais toute chamboulée il y a quelques secondes et tu reviens avec un
sourire aussi large qu’une banane. Ça cache quoi ?
Je
ne réponds pas et lui dit juste.
Moi :
Il y a quelqu’un qui aimerait te saluer.
Sébastien :
Qui ?
Je
me contente d’ouvrir la porte et laisser entrer Edmund.
Quand
il voit Edmund il dit.
Sébastien :
Bon maintenant je comprends l’origine du sourire qu’elle affiche.
Il
contourne son bureau et va enlacer Edmund.
Sébastien :
Comment vas-tu ?
Edmund :
Je vais bien et toi ?
Sébastien :
ça va.
Ça
faisait un moment que je ne l’ai pas vu sourire comme ça. Merci d’être là.
Edmund :
Tu n’as pas à me remercier Seb. Je le fais avec plaisir.
Et
la dernière fois je suis parti trop précipitamment. Je sais que j’aurai dû
rester ne serait-ce que pour elle.
Sébastien :
On comprend tous que tu as d’énormes responsabilités en ce moment.
Justement,
comment as-tu fais pour être ici ? Tu as abandonné ton navire ?
Edmund :
Pas abandonné. Papa gère en attendant que j’y retourne.
Sébastien :
C’est vrai qu’il m’a dit qu’il allait à Paris pour te donner un coup de main.
La
situation s’améliore?
Edmund :
On ne voit pas encore le bout du tunnel mais j’ai bon espoir. J’espère repartir
avec Adriel et Orlane pour qu’ils nous prêtent main forte.
Sébastien :
Tu es là pour longtemps ?
Edmund :
Non. Une semaine. Je suis arrivé hier et je repars mardi.
Sébastien :
Huit jours donc ?
Edmund :
C’est ça.
Je
voudrais te demander la permission d’emmener Ainara à Cotonou.
Sébastien :
C’est une bonne idée.
Ça
va lui permettre de changer d’air.
Edmund :
C’est ce que je me suis dit.
Après
ici, j’irai voir Adriel et Judith aussi parce que je pense emmener aussi Orlane
et Mélanie.
Sébastien :
La clique quoi !
Tu
as ma bénédiction. Stella ne sera que plus que d’accord.
Edmund :
Merci.