Chapitre 56

Write by WumiRa

- J'aurais dû te laisser dormir.


- Non ça va. 


- Je ne serais pas embêtée d'assister seule au mariage, chéri, tu peux rentrer...


- Pour que tous les célibataires qui vont rappliquer aient des vues sur toi ?


Il alla se garer dans l'allée servant de parking.


- Bon, d'accord. Mais nous n'allons pas rester jusqu'à la fin, je verrai Sonya.


- J'ai vraiment une mine à faire fuir ? s'enquit-il.


- Tu as l'air différent, tu es sûr que tu n'es pas malade ?


Une fois le contact coupé, il se massa le cou.


- J'avoue sentir un début de palu. Mais d'hier à aujourd'hui c'est quand même étrange.


Elle lui toucha le front, comme pour prendre sa température. Il n'était pas brûlant, mais c'était clair qu'il n'était pas dans son état habituel.


- On verra ça plus tard, dit-il, avant de sortir de la voiture, pour aller ouvrir la portière à Maya.


Un instant plus tard, ils firent leur entrée, la maison des Koné était déjà bondée de monde.


- La cérémonie n'aura pas lieu à la mosquée ? demanda Malik. 


- Les deux familles sont chrétiennes.


Elle aperçut le père de Sonya et quelques unes de leurs tantes qui discutaient à l'écart.


- Vas-y seule, j'arrive, dit Malik, alors qu'elle lui suggérait d'aller les saluer.


- Tu comptes éviter les membres de ta belle famille ? s'étonna t-elle. Mon oncle ne t'a vu qu'une seule fois.


- Non, mais je viens de me rappeler que j'ai oublié quelque chose dans la voiture. Les cadeaux aussi. Je reviens tout de suite.


- D'accord, je t'attends ici.


- Tu peux aller rejoindre Sonya, elle doit t'attendre, non ? Moi je vais rester ici avec les autres invités.


Il lui fit un clin d'œil.


- À tout à l'heure.


Malik sortit de la cour et sortit son téléphone portable de sa poche. Dès qu'il composa le numéro qu'il voulait, il se dirigea vers le parking.


- Allô. Oui, c'est moi... 


Il était si absorbé par l'appel qu'il ne vit pas qu'une voiture arrivait dans sa direction. C'est seulement quand le chauffeur claxonna et s'arrêta qu'il en prit conscience. La portière arrière s'ouvrit et une femme sortit du taxi. La voiture fit ensuite demi tour, tandis que la nouvelle arrivée avançait vers lui.


- Bonjour monsieur, fit-elle, en souriant de toutes ses dents.


- Bonjour madame.


Il venait de raccrocher.


- Bonjour. S'il vous plaît, c'est bien ici que Sonya Koné habite ? Le mariage c'est ici ?


- Oui.


Il lui désigna l'entrée devant laquelle était postés des agents de sécurité.


- L'entrée.


- Suis-je en retard ? demanda t-elle.


- Non, je ne pense pas. Appellez Sonya, elle enverra quelqu'un vous chercher.


Elle sourit à nouveau.


- Ok... 


Il hocha la tête et voulut continuer son chemin.


- Oh mince, je crois que mon téléphone est déchargé. Pourriez-vous me conduire jusqu'à elle s'il vous plaît ? Je ne connais personne ici.


- Vous êtes un membre de la famille ? demanda Malik en se retournant. 


- Non, je suis seulement une amie de la mariée. Je suis rentrée de Bruxelles, il y a quelques jours.


Elle lui tendit la main.


- Je m'appelle Oumou.


Malik fit de même.


- Et vous ?


Elle riva son regard au sien.


- Malik.


- Enchantée Malik. Vous êtes un membre de la famille ?


Il finit par retirer sa main.


- En quelque sorte.


- Ah ça, si tous les cousins de Sonya sont aussi craquants que vous, je vais finir par vouloir rester indéfiniment à Dakar !


Des pas résonnèrent derrière eux.


- Chéri ?


Malik. se retourna et aperçu sa femme.


- Ça va ? demanda t-elle en s'approchant d'eux. Où sont les cadeaux ?


Elle se tourna vers Oumou, qui attendait, visiblement surprise par le "chéri" qu'elle avait entendu. Elle posa un regard interrogateur sur Malik


- Mon amour, fit alors celui ci, je te présente...


- Oumou, le devança la concernée.


- Voilà, Oumou. Apparemment c'est une amie de Sonya, tu la connais ?


- Non, je ne connais pas toutes les amies de So.


- Oumou, je vous présente Maya la cousine de Sonya, et ma femme.


Le message était clair.


- Et si nous retournions à l'intérieur ? suggéra t-il ensuite. Je reviendrai chercher les cadeaux plus tard.


Il prit la main de Maya et reprit le chemin de la maison, laissant Oumou les suivre.


Mais alors qu'il s'apprêtait à lui parler, l'une des tantes de la mariée vint vers eux et prit Maya à l'écart.


- Oui tata ?


- Elle sera bientôt prête pour aller à l'église. Tu sais quel est le rôle de la dame de compagnie, n'est-ce pas ?


Maya se retint de rouler des yeux.


- Bien sûr tata. Sonya ne m'a pas dit qu'elle voulait que je l'accompagne, mais je le ferai avec plaisir.


- Bon dans ce cas, tu pars directement avec elle. Dis à ton mari d'aller attendre là bas avec le reste des invités. Dépêche toi.


Dès qu'elle tourna le dos, Maya retourna auprès de Malik.


- J'accompagne Sonya à l'église, si je te l'indique, tu pourras te retrouver ?


- Bien sûr.


- Ok, c'est...


- Pourrais-je voir Sonya avant ? demanda une voix derrière eux.


Oumou qui était toujours là, fit quelques pas en avant.


- Je ne connais personne ici à part elle et je ne sais pas où se trouve l'église.


- Mais il n'y a aucun souci, répondit Maya. Mon mari va t'y conduire. Sonya est très stressée en ce moment et je ne crois pas qu'elle pourra parler à qui que ce soit. Juste après la cérémonie, je lui ferai savoir que tu es là.


L'air contrarié de Malik ne lui échappa ; elle posa sa main sur son bras.


- On sera ensemble à l'église mon cœur, pourquoi tu fais cette tête ?


Il se pencha vers elle, de sorte qu'elle soit la seule à l'entendre.


- Tu aurais pu me demander mon avis et chercher à savoir si j'avais envie de jouer au chauffeur.


- Comment ? Mais toi aussi, elle ne connait personne ici. Sois courtois.


- Je ne me suis déjà pas bien réveillé, mais si en plus il faut que ma voiture serve de taxi...


- Malik. 


- C'est non.


- Que veux-tu que je lui dise ?


- La prochaine fois tu me consulteras avant, débrouille toi.


- C'est bon, elle va venir avec moi.


- Tant mieux.


Il s'éloigna sans rien ajouter, mais s'il avait pris la peine de regarder dans la direction d'Oumou, il aurait constaté qu'elle les avait entendus.


***


Beaucoup plus tard, à la réception du mariage.


- Je suis vraiment désolée de devoir partir alors qu'il est encore tôt, mais mon mari ne se sent pas bien. À deux reprises j'ai dû le calmer pour ne pas créer une dispute.


- Ce n'est pas de ta faute s'il est comme ça. Quoiqu'il en soit merci d'être venu, c'était gentil.


- C'est très gentil à toi aussi de me parler comme si j'étais une simple connaissance venue assister à ton mariage.


- Tu exagères.


- À l'avenir je ne mettrai plus ma longue bouche dans tes affaires, Sonya. Je te prie de ne plus venir me parler de tes problèmes. Toutes les deux nous avons vécus beaucoup de choses ensemble, mais si à chaque fois tu dois faire allusion à mon mari comme tu le fais, je crois qu'on va devoir se contenter de simples bonjour et bonsoir. Heureux ménage.


Elle tourna les talons et sortit rejoindre Malik. Mais alors qu'elle s'attendait à le voir dans leur voiture, elle le trouva en pleine discussion avec deux individus qu'elle ne reconnut pas de si tôt.


- Te voilà, dit l'homme. Bonsoir Maya.


- Djibril ? fit-elle, étonnée. Qu'est ce que tu fais là ?


- Je suis un ami du marié, par contre j'ignorais que tu étais la fameuse cousine de sa femme. Comment vas-tu ?


- Je vais bien et t...


- Je te présente ma petite amie, Chrystal.


Maya cligna des yeux, avant de reconnaître en la femme, l'ex de Malik. Celle ci lui adressa enfin la parole.


- Salut.


Maya se tourna vers son mari, qui lui aussi devait être sans doute, tout aussi surpris qu'elle.


- Dakar est franchement très petit, ajouta t-elle.


- Je pensais que tu étais retourné au Maroc, dit Malik.


Elle haussa les sourcils.


- Ce n'est pas parce que tu m'as larguée pour épouser une autre que j'allais courir m'enfermer chez moi.


Maya se tourna vers Djibril.


- J'ignorais que vous vous connaissiez, se défendit-il aussitôt. Ne vas pas croire que c'est un complot ou je ne sais pas quoi, mais notre histoire n'a rien à voir avec vous.


- Je l'espère, intervint Malik. À part ça, ni ma femme, ni moi n'avons un problème avec le fait que vous soyez ensemble, même si j'avoue que c'est tout de même drôle.


Maya posa la main sur son épaule.


- Il est temps d'y aller.


- Aurevoir, mais je tiens à être clair sur le fait que je ne ressens plus quoi que ce soit pour toi Maya, déclara Djibril. 


- Ça se voit.


- Malik on y va.


Il la suivit.


- J'ai toujours du mal à croire qu'un tel mec ait pu te plaire, dit-il une fois dans la voiture.


- Franchement je ne vois pas ce qu'il a dit de mal. Il n'y a plus rien entre nous, tu es censé être content. Et d'ailleurs est-ce que moi je te reproche d'avoir Chrystal pour ex ?


- Elle n'est pas vraiment mon ex.


- Oui c'est ça. 


Il allait mettre le contact, mais elle l'arrêta.


- Je conduis.


- Pardon ?


- Tu as toi-même que ça n'allait pas. Je ne veux pas finir dans un fauteuil roulant.


Il sourit malgré lui.


- Laisse tomber Mal, je prends le volant.


- Ok. 


Ils échangèrent de place et une dizaine de minutes plus tard, ils furent de retour chez eux.


- J'ai oublié de te le dire, mais la façon dont tu t'es comporté avec cette fille était grossier. 


- Quelle fille ?


Maya lui tourna le dos pour qu'il l'aide à ouvrir sa robe. Il en profita pour y glisser ses mains et lui caresser les seins.


- Oumou. D'autant plus que c'est toi qui nous a présentées.


- Ça voulait dire quelque chose ? Tu n'as pas vu que c'est ce qu'elle voulait, que je lui serve de chauffeur ?


- Ahh ça.


- Si j'étais un cousin de Sonya je suis pratiquement sûr qu'elle m'aurait fait des avances.


- Tu es trop sûr de toi.


- Tu devrais te méfier un peu plus. D'ailleurs j'ai été surpris que tu n'aies pas eu envie de lui arracher les yeux après nous avoir surpris en train de parler dans le parking.


- Je ne suis pas aussi sauvage, way. Et ce n'est pas comme si j'ai de quoi douter de toi, n'est-ce pas ?


Elle se retourna.


- Je l'ai même trouvé un petit peu timide. Bon, les apparences sont trompeuses, mais je ne connais pas cette fille et je n'ai rien à craindre d'elle.


Elle lui toucha le front, comme le matin.


- On va à l'hôpital ?


- Je vais plutôt prendre une aspirine avant de me coucher. 


- Tu n'as presque pas touché à ce que je t'ai servi.


- Oui, parce que c'est toi que j'avais envie de manger.


Il lui vola un baiser.


- Je te dois un massage, murmura t-il.


- Tu es sûr d'avoir assez d'inspiration pour ça ? D'autant plus que tu devrais dormir maintenant qu'on est rentré.


Elle noua les bras autour de son cou.


- C'est moi qui devrait plutôt te dénouer les muscles.


Il secoua la tête.


- Je ne marche pas. Mais dernièrement tes rondeurs se sont vraiment accentuées, dis.


- C'est seulement maintenant que tu le remarques ?


- Ne fais ta grande complexée, il n'y a aucun mal. 


Il dégrafa son soutien gorge, un léger sourire en coin.


- Ne me regarde pas comme ça. À moins que tu ne veuilles prendre ta douche habillée ?


- Vraiment, j'espère que mes fils vont me ressembler parce que s'ils sont aussi manipulateurs que leur père, je n'aurai aucune autorité dans cette maison.


- Je l'espère aussi. Je ne veux pas avoir de concurrents de toutes façons.


Il se baissa à moitié pour la soulever.


- La douche et ensuite le massage.


- On reporte le massage, d'accord ?


- Non.


- Tu devrais te coucher en attendant, je n'en aurai que pour quelques minutes. Lu tax nga dëggër bopp ? Pourquoi as-tu la tête dure ?


Sensuelle Ennemie