Chapitre 6

Write by sokil

Chapitre 6 :

Je n’ai pas adressé la parole à ma mère depuis longtemps ; je l’ai accusée ouvertement d’avoir déstabilisé mon mariage, je ne comprenais pas et je ne voulais pas comprendre le fond du problème, j’étais bornée ; elle en - a été très attristée, elle m’avait rappelée au téléphone pour s’en excuser et que ce n’avait jamais été son intention de semer la zizanie dans notre couple, je lui avais raccroché au nez. Elle s’en était aussi excusé auprès de Martin, celui-ci l’avait rassurée qu’il connaissait bien la situation et il lui avait dit de ne pas s’en inquiéter, qu’il gérait ce problème. Mais ma mère ne savait pas que Martin me bastonnait, chose pour laquelle je lui en voulais au plus haut point.

Je suis allée chercher Anne chez elle, je n’ai pas manqué d’acheter des confiseries à sa fille, Manuela, elle a 3 ans, je me suis rendue compte que nos enfants ne se fréquentent pas beaucoup, Enzo et elle, ont presque le même âge et ils se connaissent à peine.

-          Anne : Tu n’as jamais voulu ! souviens-toi ! tu m’avais dis que Petit François, avec son handicap c’est compliqué et que Enzo n’a pas besoin de jouer avec une fille, et que tu ne sais pas ce qu’ils allaient partager ensemble !

 

-          Moi : Moi j’avais dis ça ???

 

-          Anne : Tu me l’avais dis froidement ! rappelles toi ! c’était le jour du baptême d’Enzo il devait avoir dans les un an comme ça ; pendant la fête, Manu et lui avaient l’air de vouloir bien s’amuser ; pendant que Enzo jouait avec sa voiture, Manu s’était dirigé vers lui, et tu avais réagis, sois disant que les voitures c’est  pas pour les filles ; alors je t’ai dit de les laisser, que ça les rapprochaient et que ils devraient souvent prendre le temps de jouer ensemble ; c’est à ce moment que tu m’as lâché ça !

Je me sens si désolée, je ne me suis même pas rendu compte de ce que j’ai causé, ça m’a beaucoup attristé ; pire, Laure, elle n’était même pas venue ce jour là, on a aussi coupé tout contact ; son bébé, je ne l’ai vu qu’une seule fois, je ne sais même pas à quoi il ressemble ; tout cela attristent beaucoup mes parents, ma mère surtout ; mon père n’en jamais parlé; sûrement avec sa femme, mais ouvertement jamais !

-          Anne : C’est parce que tu es ma sœur et j’ai un cœur, tu me soutiens quand même  dans mes moments de galère, sinon il y a longtemps que moi aussi j’aurai coupé les ponts.

 

-          Moi : Oui c’est vrai ! même Martin !

 

-          Anne : Je comprends !  Tu lui as parlé comme je t’ai dit ?

 

-          Moi : Oui !!!! ça très bien passé je te dis ! J’avais très peur, au contraire, lui-même ne se rendait plus compte de son attitude envers moi, il s’en est excusé, on s’est finalement réconciliés !

 

-          Anne : C’est bon ! Je pense que pour le reste aussi ça ira…

Ma mère a été émue jusqu’aux larmes, non seulement surprise de me voir, mais m’entendre lui demander pardon du fond du cœur l’a beaucoup touchée, elle m’a remercié d’être venue et m’a prodiguer quelques conseils, que cette fois ci j’ai écouté sans rechigner.

-          Tu sais, ton père et moi on voulait aussi te dire, que vous êtes mariés depuis, mais seulement à la mairie, il est temps de vous marier à l’Eglise, tu sais que quand c’est devant DIEU, votre mariage est plus considéré, et votre union est bénie, il faudrait y penser, c’est très important aussi. Même à Laure j’ai dis la même chose, ils doivent faire les choses convenablement, ils vivent comme ça hein !!! est ce que c’est alors bien ? Il a seulement donné la bouteille !!!

Il n y a qu’Anne qui a fait toutes les étapes à son petit niveau, sa vie est presque normale et toute simple. C’est vrai qu’en neuf ans de mariage ce sujet m’est revenu très rarement à l’esprit ; après la mairie, Martin m’avait dit qu’on ferait calmement le mariage à l’Eglise, on ferait un truc grandiose ; mais avec le temps, la venue des enfants, les autres problèmes à gérer au quotidien n’ont fait  que repousser l’échéance, conclusion, c’était presque aux oubliettes ! De toutes les manières je garde toujours espoir ; les choses entre lui et moi commencent à revenir petit à petit, on aurait le temps d’en parler. Oui tout revient petit à petit à la  normale, Martin, ma mère, Laure… Avec cette dernière, on a pu se réconcilier de la même manière qu’avec ma mère, elle a été sur ses gardes dans un premier temps, mais je lui ai dit que je venais en paix et que je voudrai qu’on fasse table rase du passé ; son fils Adrian que je n’ai pas revu depuis avait été aussi gâté de la même façon que Manu, la fille de Anne ; il a aussi beaucoup grandi, la première chose que j’ai fait c’est de le prendre dans mes bras, et de le cajoler ; Laure a un caractère plus dur, elle ne sait pas beaucoup montrer ses émotions, mais au fond d’elle je sens qu’elle est très contente ; nous avons passé la soirée dans la bonne ambiance.

-          Laure : La mater me faire rire hein !!! Je ne respire pas avec elle !!! si ça ne dépendait que d’elle, je me marierai demain là !

 

-          Moi : Te dis ! elle oublie que c’est pleins de choses à préparer, il faut s’organiser et tout ça !

Les choses s’améliorent beaucoup, je m’attèle à maintenir le cap, à faire ce qu’il faut ; nous ne passons plus une semaine sans se voir, surtout les enfants, il faut qu’ils apprennent à se connaître, à grandir ensemble. Martin est redevenu un peu plus tendre, il est redevenu mon gros nounours ; il s’est un peu plus rapproché de moi ; en l’espace d’un an, j’ai su redevenir une femme, une bonne épouse, j’ai su reconquérir son cœur, même avec mon entourage il y a une grande différence, les choses ont changées. Contre toute attente, Martin et moi avons pu aborder le sujet de se marier à l’Eglise, il est ravi, et on a décidé de le faire au courant de l’année suivante.

-          Martin : Tiens ! j’ai une idée !!! en février prochain on fêtera nos 10 ans, alors pourquoi ne pas se marier à cette date là ! j’ai vu que ça tombe effectivement un samedi, c’est génial non ?

 

-          Moi : Waouhhh !!! chéri ça sera trop bien j’en suis sûre …..

J’ai hâte d’y être, je trouve ça très loin, nous ne sommes qu’au mois de juillet, six mois encore ; mais ça nous donne largement le temps de tout préparer, tout organiser ; je suis aux anges, j’ai prévu de voyager, genre je fais mes courses en Europe, je vais tout acheter la bas, je veux un mariage de princesse. C’est l’événement le plus important dans la famille, ma mère ne parle que de ça, je ne respire pas, elle m’appelle à tous les coups pour me dire, ou me rappeler telle ou telle chose.

-          Moi : Oui mama, je sais ! nous ne sommes qu’en Août, je vais le faire il y a encore le temps….

Avec la famille de Martin par contre,  les choses ne s’améliorent pas du tout ; je fais des efforts pour essayer de maintenir la bonne ambiance malgré tout, mais tout au contraire, ils ont fini par ne même plus vouloir me sentir ; surtout depuis l’affaire avec Guy, les choses n’ont fait qu’empirer, ils m’ont accusée de l’avoir chassé de la maison, ils disent que je n’avais pas de cœur, que j’ai tourné la tête Martin, que je pratique sur lui et voila pourquoi il reste avec moi, que je ne sais rien faire à part profiter de son argent, de tout ce qu’ils me donne ; que je n’ai jamais participé à quoi que ce soit dans notre couple, que c’est Martin qui fait tout, comme toujours. A Martin, ils le lui chantent tout le temps, mais il ne m’en parle pas, j’ai fini par le découvrir bien après, lorsque Magguy, une de ces grandes sœurs qui vit à Douala a décidé de venir passer le week-end chez nous ; je l’ai accueillie à bras ouvert, elle semble plus réceptive, je me suis dit que je pouvais en faire une alliée, mais je me trompais sur toute la ligne.

Elle a appelé son frère pour lui dire qu’elle arrive  vendredi matin et qu’elle aimerait qu’il aille la prendre à la gare ; j’ai insisté pour aller la prendre moi-même car Martin serait au travail et ne pourrait pas se libérer facilement, moi j’avais plus de temps, les enfants seraient aussi à l’école. Magguy vient juste après Etienne, je la considère non pas comme une grande sœur, mais comme une mère pour moi ; elle n’a jamais manifesté une quelconque antipathie à mon égard, j’ai pensé qu’elle est plus simple, je la trouve plus gentille, plus ouverte, contrairement aux autres qui sont plus agressives, plus mesquines. Elle a toujours vécu à Douala avec son mari et ses enfants, elle a juste deux filles, toutes des adolescentes.

-          Moi : Bonjour Sita Magguy comment a été ton voyage ?

 

-          Magguy : Ooh très bien ! Comment tu vas ?

On s’est fait la bise, tout sourire aux lèvres, ça m’a détendue !

-          Moi : Ca va bien !!! Martin n’a pas pu se libérer alors je suis venue te chercher…

 

-          Magguy : Wee fallait même pas te gêner, je lui ai dit au téléphone ! j’allais prendre le taxi sans problème !

 

-          Moi : Non ça va ! et avec les embouteillages ci tu allais avoir du mal !

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