Chapitre 6
Write by Meyroma
Je suis sincèrement désolée Madame. Je vous présente toutes mes excuses. Pour essayer de racheter notre erreur, l'hôtel vous offre une Suite Prestige, qui est d'ailleurs le dernier espace libre qui nous reste, pour le prix d'une chambre simple. Nous ferons de notre mieux pour rendre votre séjour agréable. Soyez assurés de notre bonne foi, je vous en prie.
Presque au bord des larmes, la jeune réceptionniste s'évertue a nous expliquer que suite a une erreur, les deux chambres qui nous étaient initialement réservés ont été accidentellement attribuées à d'autres clients. Elle semble terrorisée à l'idée que ce scandale arrive aux oreilles de ses supérieures hiérarchiques et répercute sur son poste. C'est à la limite, si elle n'est pas entrain d'implorer notre pardon tout en nous proposant une suite commune.
Malgré son air de petit agneau effaré, je ne peux m'empêcher de la réprimander:
-Pourtant j'ai été tellement claire lors de ma réservation que cela ne prêtait pas à confusion. C'est mon patron et nous sommes en mission professionnelle bon sang, pas en lune de miel !
J'ai du mal à croire ce qui nous arrives. J'avais pourtant fait une prospection minutieuse sur le net et cet hôtel était réputé le premier haut de gamme de la région sur tous les moteur de recherche. C'est pourquoi je l'ai choisi et j'etais loin de m'imaginer que j'allais le regretter de si tôt.
Vu l'heure qu'il fait, dans une ville qui nous est totalement inconnue, nous n'avons aucune autre alternative que d'accepter notre sort, au moins pour ce soir.
Soudain Maitre Djibril qui s'était jusque la contenté d'observer mon altercation avec là réceptionniste prend la parole, comme s'il avait lu dans mes pensées.
-C'est bon Melle calmez vous, nous prenons la chambre.
Puis s'adressant particulièrement à moi il ajoute :
-Je suis épuisé. Pour l'instant, nous allons nous débrouiller avec. Demain, nous verrons comment faire.
Je n'ai d'autre choix que de capituler à moins de dormir dans la rue. J'avoue que je meurt de fatigue et qu'une bonne douche et un bon lit me ferait le plus grand bien.
Sans plus attendre, nous récupérons les clefs de notre suite située au dernier étage de l'immeuble et nous dirigeons vers l'ascenseur.
Maintenant que nous sommes cloîtrés seuls dans l'ascenseur, la gène qui s'installe entre nous devient de plus en plus palpable. Qu'en sera-t-il si nous nous retrouvons seuls dans la chambre ?
Le coeur plein d'appréhension, j'emboîte le pas à maitre Djibril dans notre appartement.
Dès le premier regard, je succombe à l'aspect infiniment somptueux et opulent de la chambre digne d'une Suite Prestige. Les rideaux et la draperie en tissus raffinés et les meubles en marbre blanc créent une ambiance de luxe flagrant. Une lumière légèrement tamisée vient donner à l'endroit une aura douce et romantique qui me fait discrètement frémir.
-Tu peux dormir sur le lit, moi je me contenterai du canapé, me dis Maitre Djibril.
J'aurai aimé décliner son offre et lui céder le lit, mais les courbatures que je ressent sur chaque parcelle de mon corps me rappellent que seul ce lit confortable peux y remédier.
- Si cela ne te dérange pas, je peux utiliser la salle de bains avant toi? Me demande-t-il. Je ferait vite.
- Vas- y, lui répond-je. De toute façon j'ai des coups de fils a passer.
Je dois informer ma mère que je suis bien arrivée. Bien qu'il soit presque deux heures du matin, je suis sûre qu'elle ne fermera pas les yeux avant d'avoir de mes nouvelles.
- allô, bonsoir maman. J'imagine que tu étais justement devant ton portable entrain de guetter mon appel. Je viens a l'instant d'arriver a l'hôtel.
- Je suis tellement contente et rassurée. Que c'est bon d'entendre ta voix. Tu me manques atrocement ma chérie. J'ai l'impression que tu es partie depuis des siècles. J'espère que ton voyage s'est bien passé. Et l'hôtel, il es bien? J'espère qu'il y font de la bonne nourriture.
Je baisse la tête, n'imaginant même pas sa réaction si je lui raconte l'incident de l'hôtel et lui annonce que je partage la même chambre que mon patron. Ma mère, avec sa mentalité conservatrice et traditionaliste, ne me comprendrai jamais. Je choisi de me taire sur ce détail et change immédiatement de sujet.
- Tout va bien maman, ne t'inquiète pas. Et les jumelles, Haoua et Adama? Je leur envoie plein de câlins.
-compte sur moi ma chérie, elle les recevrons toutes. Repose toi bien. Je t'aime
- Je t'aime encore plus maman. Je te laisse, j'ai les paupières lourdes. Je te rappelle demain insha Allah.
En raccrochant, j'entends le bruit de l'eau qui coule dans la douche. Des pensées érotiques effleurent soudainement mon esprit. J'imagine Maitre Djibril en tenue d'Adam, sous le jet du robinet, l'eau tiède ruisselant sur sa peau satinée et cascadant sur ses pectoraux pour venir chuter sur ses tablettes de chocolat. Je visualise tous ces affluents traversant sa virilité pour terminer leur chute le long de ses cuisses et ses jambes dont les rebondissements musclés laissent deviner des collines et des montagnes.
Je me sens aussitôt envahie par la honte car mon corps ne tarde pas à envoyer des signaux lumineux en réponse à ces pensées voluptueuses. Ma féminité se noie dans sa propre Marrée et mes seins se durcissent comme deux briques en bétons armé. Si de simples pensées sont capables d'éveiller de telles sensations en moi, qu'en sera t il si c'était des actions?
Comme pour me donner une réponse, Maitre Djibril sort de la douche en culotte et débardeur blancs en coton léger, ne laissant aucune place à l'imagination.
- Tu peux y aller , me dit-il sans même me regarder et se dirige vers le canapé. Je le vois fouiller son sac a la recherche de quelque chose et je me réfugie dans les toilettes presque en courant.
Je prend une bonne et longue douche qui a la vertus de me calmer les hormones en feu, puis je fais mes ablutions.
En sortant de la douche, je le trouve entrain de prier en Jellabiya . Je l'apprécie d'autant plus pour son assiduité dans la pratique de la religion. En passant, je note que son habit lui sied à merveille, comme un prince arabe.
Vêtue de ma longue Abaya et mon voile, Je m'installe derrière lui et rattrape aussi toutes mes prières.
Nous ressemblons à un jeune couple qui prie en communion la nuit des noces juste avant de consommer le mariage, comme il est de coutume chez nous.
Après cela, chacun regagne son lit et nous éteignons la lumière en se souhaitant mutuellement une bonne nuit. Puis s'installe ce silence de mort, chacun espérant le premier geste de l'autre.
Dans cette lourde attente, je ne réalise même pas à quel moment je bascule dans le royaume d'Alice au pays des merveilles.
Le lendemain, a mon réveil, mon regard croise celui de maitre Djibril, assis sur un canapé en face de moi. Je me demande depuis quand m'observe t-il ainsi?
- Bien réveillée ? Me demande t-il tendrement, avec un sourire à couper le souffle.
Que me vaut cette gentillesse ? Me demandé-je à nouveau.
Je me lève, me douche, prie tandis-que lui, est plongé dans ses dossiers.
-prépare toi ma chère assistante, me dit-il d'une voix affectueuse, un travail de longue haleine nous attend aujourd'hui.