Chapitre 6: Chemin de croix.
Write by Dalyanabil
Chapitre 6: Chemins de croix.
‘’ Majid’’
J’ai remarqué qu’avant notre départ Samia à passé prés d’une heure à parler avec sa belle-soeur, je ne sais pas si je devrais me sentir soulagé ou inquiet qu’elle n’ai pas cherché à avoir plus d’informations sur ma famille. J’ai bien vu l’interrogation sur son visage quand sa soeur en a fait la remarque, ça n’a dure qu’une fraction mais je commence à la connaitre maintenant du moins je crois assez pour lire entre les lignes de ce qu’elle ne dit pas. Pour tout les autres présents à ce mariage sa timidité est dû à aux sentiments et je mets des parenthèses qu’elle me porte mais je sais avec certitude que c’est le seul moyen qu’elle a trouve pour caché son indifférence. Indifférence à quoi exactement? Moi? Ce mariage que je me refuse de regrette? Ce travail? Je ne saurais dire exactement.
Le seul moment où j’ai pu voir chez une quelconque trace d’émotions chez elle, a été quand elle a émis des doutes sur son habilité à remplir le rôle de sage femme pendant les semaines à venir et donner le change. Je ne m’accorderais pas avec Tariq pour dire qu’elle est douée tout simplement parce que je ne l’ai jamais vu à l’oeuvre sur le terrain. Et sans mentir j’ai été un tantinet choqué quand il souligne ce qu’elle avait pour passe temps. L’endroit où nous allons n’est plus qu’a quelques heures mais ni elle ni moi n’avons fait le moindre effort pour communiquer. Je voudrais tellement pouvoir lui parler, plaisanter avec elle simplement comme deux amis sans avoir à me soucier qu’elle me jette à l’instant où elle aura trouvé mieux.
Aujourd’hui pour la première en presque quatre ans je l’ai vu afficher de la vulnérabilité volontairement devant moi, les rare fois où j’en ai été témoin ça tellement été fugace que je me suis toujours demandé si je ne l’avais pas rêvé. Je pousse un soupir et me laisse happer par mes propres souvenirs. Je n’aurais pas dû être seul à mon mariage mais accompagne de ma famille aujourd’hui, je ne parle pas de mon père, ma mère et ma soeur non mes oncles. Ils auraient dû être là, j’ai appris avec le temps à ne plus rien attendre d’eux.
‘’Quinze ans plus tôt’’
« Salimatou arête de pleurer. »
« Mais tu t’en vas, me laissant toute seule avec eux. » Ma petite soeur de douze ans me regarde les yeux remplis de larmes.
« Si je reste toi et moi on a aucune chance et je ne te laisse pas seule. Tu resteras avec nana jusqu’a mon retour. »
Elle continué de pleurer en silence, je quitte le lit où je suis assis en train de finir de ranger mes affaires et vas jusqu’a la porte où elle se tient la tête baissé le corps secoué de sanglots silencieux.
Je la prends dans mes bras sans vraiment savoir quoi dire pour la calmer alors je fais la seule chose dont j’ai horreur « Je serais rentré dans quelques mois. » Je mens.
A l’ instant où je prononce ces mots elle me regarde vivement les yeux emplis d’espoir mais il est rapidement remplace par de la désolation. Je sais qu’elle devine mon mensonge mais par égard pour moi, pour nous elle ne dis rien, elle se contente de me rendre mon étreinte.
Nous sommes sortis du petit cabanon de ma mère pour nous diriger vers celui de ma grand mère paternel, l’enterrement de ma mère a eu lieu ce matin et déjà c’est comme jamais elle n’avait été là. Elle était le dernier rempart que ma soeur et moi avions contre l’indifférence de mes oncles et l’impuissance de nana à contredire ses fils.
Je donne le salam et entre sans attendre la réponse, on a finis la prière d’isha il y’a déjà maintenant plus de deux heures. Je n’ai plus beaucoup de temps, si je ne veux pas raté l’embarquement « Nana. Nana. Nana… » La pénombre de la pièce m’empêche de distingue quoi que ce soit alors je continue de murmure son nom jusqu’a ce que je la voir se lève péniblement de son tapis de prière et s’avancée jusqu’a nous.
« Toujours aussi impatient à ce que je vois. » Sa voix est tendre et affectueuse. Elle a beau ne pas avoir beaucoup d’autorité sur ses fils elle a toujours veille sur moi et Salimatou depuis la mort de papa et par ricochet sur ma mère. J’ai été élevé dans une grande famille avec plein d’oncles et de tantes, mon père était un polygame donc j’ai aussi eu plusieurs maman. Mon père étant le benjamin il n’a jamais eu beaucoup d’influence, ni assez d’argent, ni assez de pourvoir pour rivaliser avec ses aînés. Ils n’ont jamais manque une occasion de lui faire comprendre qu’il n’était là que par charité, qu’il était un boulet et qu’on le tolérait juste. Papa ne pouvait pas travaillé, sa condition physique ne le lui permettait pas alors ils se sont assurés de lui fournir deux épouses. Et Le minimum pour faire survivre et basta.
« Si je suis en retard c’est fini Nana. »
Elle doit sentir l’urgence dans ma voix mais reste impassible et continue de bouger à son propre rythme. « Quand apprends-tu que ce qui t’es destiné par Allah est à toi et ce peu importe les obstacles. »
« Pour l’instant la seule chose que je vois Nana c’est la possibilité de finir comme baba et ça, je ne peux le permettre. »
Elle soupire bruyamment, claque la langue avant de détaché un côté de son pagne au bout duquel elle prend des billets froissés qu’elle me fourre dans la main.
« Nana? »
« On m’as dit que c’était l’argent qu’on utilisait la-bas. » Me dit-elle sur le ton de la confidence.
Elle n’as mis dans ma main ni plus ni moins que des dollars , des billets de cents. Une dizaine pour être plus précis. « Nana où as-tu eu autant d’argent? »
« Le voyage que j’ai fait il y’a deux semaines en ville, à ton avis c’était pourquoi? » Elle prends Salimatou dans ses bras et la fait assoir sur le lit en paille.
« Mais ça ne fait que quelle jours que je t’ai annoncé que je partais. »
« Hum! Tu croyais vraiment que tu pouvais allez trouver El-Hajd sans que je ne sois au courant. »
« … » J’ai un blanc et pendant une seconde mes oreilles bourdonnent.
« Ne t’inquiète pas, Je me suis assuré qu’il ne le dise pas à tes oncles. Maintenant file avant qu’ils ne partent vraiment sans toi. »
J’embrasse une dernière fois ma soeur et Nana avant de sortir sans un regard en arrière. Les mois qui ont suivis ont été durs mais rien compare à ce que je risquais de vivre si je restait, je me disais qu’au moins je ne subissais pas ma vie. Après des mois de traverse en mer, des jours en bus on est finalement arrivés à New-york, j’y ai travaillé pendant les trois premières années dans les cuisines d’un de ses associes dés mon arrivée pour payer ma traversée. Sauf que pour El-Hajd ou son associes ça ne suffisait pas, je devais encore beaucoup plus. Alors je suis parti, J’ai erre pendant plusieurs jours dans la rue avant de trouve une chambre miteuse dans un quartier miteux.
Pendant l’année qui à suivi j’ai intégré les combats clandestins tout en évitant de m’associer à un gang ou d’être redevable à quelqu’un. C’est comme ça que j’ai rencontre Tariq, lui et Yaya étaient sur une affaire et ils m’ont sortis in-extremis d’une situation de vie ou de mort.
‘’Samia’’
« Ma chère Samia,
Quand tu liras cette lettre je serais sûrement mort sans avoir eu le temps de te fournir les armes nécessaires pour affronter la vie.
J’ai confié ton éducation à ta tante à cause de qui est ta mère et de l’influence néfaste qu’elle a sur tes frères, je ne voulais en aucun cas que comme eux tu devienne un dommage collatéral de sa vendetta contre moi. Avec le temps tu te ferras sûrement ta propre opinion d’elle mais je veux que tu garde à l’esprit que quoi qu’elle fasse, aussi grave que ça puisse l’être elle restera ta mère et tu devras toujours la traiter avec l’égard qui lui est dû. Ma chérie dans certaines situation face aux personnes qu’on aiment la meilleure manière d’agir même si ça nous coûte est tout simplement de faire son devoir et de laisser à Allah le soin de nous rendre justice.
Sur beaucoup d’aspect tu me fait pensé à Tariq et par ricochet à moi. Quand tu te sentiras suffisamment prête, n’aie pas peur de courir le monde pour te trouver avant de te fixer tu trouveras ci-joint le nécessaire pour te donner une idée ou même plusieurs. Et quelque soit ce que tu choisis de faire (sourires) même si je m’en doute déjà un peu. Fait le avec passion, dévouement, détermination mais surtout ma chérie avec dignité et honneur. Ne laisse ni ta mère, ni tes frères ni quiconque change la jeune femme merveilleuse que tu es. Chaque jour amélioré toi, sois ta propre concurrence.
Ps: Tu n’est pas ta mère et jamais tu ne le seras tant que tu le voudra alors stp sois indulgente avec toi-même et aie foi en Allah pour te guider et t’aider à prendre les bonnes décisions. (Ton instinct est ton meilleur allié.)
Je prie enfin pour que jamais tu ne t’éloigne de l’islam, et que comme tout au long de ma vie j’ai recherche Comfort auprès d’Allah que toi aussi jamais tu ne te sente seule sans te retourne vers lui.
Avec toute mon amour, Papa. »
J’ai lu un nombre incalculable de fois la lettre que papa m’a laissée, je la connais par coeur et depuis que ’T’ nous a laissez livrés à nous-mêmes je n’arrêtes pas de me la repasse et une question me hante. Serais-je à la hauteur?