Chapitre 61 : Mauvais souvenirs

Write by Benedictaaurellia

Quelques heures plus tard.

Ainara.

Doux Jésus.

Marc nous a emmenés dans une boite de nuit.

Sous les indications de Marc, Edmund vient de garer sa voiture devant le pacha night-club.

Pendant que Guillaume et Marc descendent, je scrute les alentours.

Des filles à moitié vêtues, de la musique du monde, non ça ce n’est pas mon environnement.

Je suis vraiment mal à l’aise.

Du coin de l’œil, je remarque qu’Orlane a pâlit.

Quand je me tourne vers elle, je vois qu’elle tremble.

Elle risque de faire une crise d’angoisse.

Ça lui rappelle de mauvais souvenirs.

Je descends de l’avant de la voiture où j’étais assise pour aller m’asseoir derrière où sont Orlane et Mélanie.

Mélanie qui entretemps a aussi remarqué qu’Orlane ne semble pas dans son assiette essaye de lui parler.

Mel : Orly ça va ?

Guillaume et Marc qui ne nous voyant pas descendre de la voiture et venir vers eux se rapprochent de la voiture et demandent.

Guillaume : Que se passe-t-il ?  

Marc : Qu’est-ce qu’elle a ?

Moi : Elle fait une crise d’angoisse.

Marc : Pourquoi ?

Moi : Disons qu’elle ne supporte pas les boites de nuit.

C’est une longue histoire.

Elle va mieux je crois.

Orlane (faiblement) : ça va.

Moi (à Edmund) : Elle ne peut pas rester ici. Je vais retourner à l’hôtel avec elle.

Edmund : Je vous y accompagne.

Mel : Je viens aussi.

Moi : Edmund, ce n’est pas la peine que tu viennes. Reste avec tes amis. Marc avait dit qu’il avait autre chose de prévu après ici. Viens juste nous chercher quand vous serez prêts à y aller.

Edmund : ça ne me plait pas de vous laisser toutes seules. Il est tard.

Moi : Nous sommes de grandes filles. Tu as besoin de passer du temps avec tes amis sans nous avoir dans tes pates. Reste avec eux et venez nous chercher dans une heure ou deux. D’accord ?

Edmund : Je vous dépose et je reviens ici ensuite. C’est ma dernière offre.

Moi : D’accord.

Il nous dépose donc à l’hôtel avant de repartir vers ses amis.

Une fois dans notre suite, je laisse Orlane s’installer et la première chose que je fais, c’est de fouiller dans ma liste de chansons.

La seule chose qui peut aider Orlane actuellement, c’est chanter.

Au fur et à mesure que les chansons passent, je la vois se détendre, sourire et retrouver son air jovial.

Une trentaine de minutes plus tard, j’entends cogner à la porte de notre chambre. Quand j’ouvre la porte, je suis surprise de voir les gars devant.

Moi : Mais que faites-vous ici ?

Edmund : On ne pouvait pas vous laisser seules après le malaise d’Orlane.

Guillaume : Je vois qu’il y a déjà de la bonne musique ici.

Marc : Ben comme vous ne pouvez pas aller à la fête, la fête vient à vous.

Je leur fais de la place et ils entrent dans l’appartement.

Quand je ferme la porte, Marc lance

Marc : Mais augmentez le volume de la musique !

Moi : Du gospel ? Sérieux ?

Marc : Quoi ? J’ai l’air de quelqu’un qui ne peut pas danser sur du gospel ?

Mel : Alors là mais vraiment pas du tout.

Marc : Ne vous fiez pas aux apparences.

Mel : Bien dis-nous ce que tu connais du gospel.

Marc : Jeune fille ne me tente pas. A une époque, j’étais à fond dans les histoires d’église.

Mel : Je n’y crois pas.

Edmund : Sur ce point, je peux t’assurer qu’il dit vrai Mel.

Moi : Que s’est-il passé alors ?

Marc : Il s’est passé qu’une fille m’a brisé le cœur. Fin de l’histoire.

Mel : Je suis désolée Marc.

Marc : Pas d’apitoiement je vous prie.

Celle-là je la connais.

Allez ! Levez-vous ! On va danser sur ces chants.

C’est comme ça que nous avons passé la soirée à chanter et danser sur divers chansons de gospel. Des plus classiques comme God will make a way ou Give thanks  jusqu’au plus dansant comme je suis dans la joie ou brûle-en moi.

Pour finir, Orlane nous a fait une belle interprétation de « Oh happy day » !

 

« Oh happy day (oh happy day)

Oh happy day (oh happy day)

When Jesus washed (When Jesus washed) *3

 

Washed  my sins all away (oh happy day)

Oh happy day (oh happy day)  * 3

 

He taught me how to watch

Fight and pray, fight and pray !

And live rejoicing every, every day !

 

Oh happy day (oh happy day) *3

 

Guillaume : J’aime cette chanson.

Edmund : Et moi donc ?

Moi : Qui ne l’aime pas ? Ça reste un classique.

Marc : Et moi donc ? Ça me rappelle de bons souvenirs.

Je ne savais pas que les jeunes d’aujourd’hui connaissent ce chant.

Mel : ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on est forcément ignorant hein.

Orlane : Moi j’ai faim.

Chanter me donne faim.

Edmund : C’est normal vu comment tu y mets toute ton énergie.

Orlane : Ce n’est pas faux.

Mel : Alors Marc, tu avais dit avoir prévu autre chose après le night-club.

Marc : Oui. Attends voyons voir quelle heure est-il ?

Hmm 3 heures du mat passé. On peut y aller.

Edmund : Où nous embarques-tu encore ?

Marc : Vous verrez. Allez, allons-y.

Mais miss Orlane tu me dois une explication par rapport à tout à l’heure hein !

Moi : Marc je pense qu’elle n’est pas prête pour parler de cela.

Orlane : Laisse Ainara il a raison. J’ai quand même gâché son programme.

Mettons-nous en route. Je vous ferai un topo dans la voiture.

 

Orlane.

Ainara a raison quand elle dit que je ne suis pas prête pour parler. Mais en même temps, je me demande si je serai prête un jour. Probablement jamais mais, je dois me jeter à l’eau un jour et je crois que le moment est arrivé. Je ne pourrai peut-être pas tout dire aujourd’hui mais commencer à en parler est un pas en avant comme me l’a souvent répété Ruth.

Ainara me voyant perdue dans mes pensées me dit.

Ainara : Tu sais que tu n’es pas obligée d’en parler.

Moi : Je le sais. Mais je veux le faire.

Marc : Ecoute princesse je ne voulais pas te mettre la pression. Laisse-tomber.

Moi : Marc ça va. T’inquiète. Je vais vous faire la version courte.

Il y a quatre (4) ans de cela à peu près, j’étais une grosse fêtarde. Boites de nuit, alcool, ce genre de trucs, c’était mon quotidien.

Guillaume : Tu avais quoi genre treize ou (13) ou quatorze (14) ans ?

Moi : c’est ça.

Marc : Putain mais tu as commencé tôt toi ! Tes parents, ils étaient où ?

Moi : Hm c’est une longue histoire.

Guillaume : J’imagine qu’il a dû t’arriver quelque chose de grave ?

 Moi : Exact. La dernière fois que j’étais dans un night-club,  j’ai fini à l’hôpital pour un curetage.

Mel : Un curetage ?

Marc : ok. Là, je regrette d’avoir cherché à savoir.

Ils accusent la nouvelle en silence.

Après quelques minutes de silence.

Marc : Vraiment désolé de t’avoir rappelé de si mauvais souvenirs.

Guillaume : Toutes nos excuses Orlane.

Moi : C’est le passé. N’y pensons plus.

Quand je disais à Mel  que j’ai été  pire qu’elle, elle avait de la peine à me croire. A voir son visage maintenant, elle est toute aussi choquée que les autres.

J’imagine que Marc autant que Guillaume et Mél doivent se poser mille et une questions à l’heure qu’il est. Avais-je fais une fausse couche ? S’agissait-il d’une IVG ?

Pour l’heure, je ne  suis pas prête à donner des détails.

Edmund et Ainara qui l’ont compris lancent un autre sujet de conversation qui détourne l’attention de  moi jusqu’à ce que nous arrivions à destination.

 

Bien que septiques après le fiasco du night-club, nous avons quand même suivi Marc vers là où il nous  guidait.

La suite lui a donné raison puisqu’il nous a emmené manger du piron (pate faite avec du gari) quelque part non loin d’une maison qu’il a indiqué comme étant celle de l’ancien président Boni Yayi.

Jumelles de cœur