CHAPITRE 65: BOUC ÉMISSAIRE

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 65: BOUC ÉMISSAIRE.

**LOYD MBAZOGHO*

Je suis assis aux escaliers de ma terrasse depuis hier matin que je suis rentré à la maison en partant de l’hôpital. Je n’ai pas eu la force de rentrer dans la maison et quand je me suis assis à ce niveau, je ne me suis plus relevé. J’ai passé mon temps à lire ce qui se disait sur moi un peu partout sur les réseaux et même dans les groupes WhatsApp. L’article là a fini sur tiktok et les gens ont fait mention d’une vidéo qui confirmait les dires de l’article et beaucoup de personnes cherchaient à la visionner. Ça demandait à gauche et à droite les inbox pour avoir ça. D’autres personnes sont allées m’insulter sur mon compte. J’essayais de vérifier ce qui se disait sur Lucrèce et l’opinion générale s’accordait à dire que c’était une victime même si d’autres disaient qu’ils ne comprenaient pas pourquoi depuis lors elle ne m’avait jamais dénoncé. Plusieurs théories sont sorties et j’ai essayé de les lire jusqu’à ce que mes deux batteries s’épuisent et que mes téléphones s’éteignent. Après cela je suis resté à penser que je n’avais peut-être plus de famille à l’heure qu’il était car les regards que j’avais vu la veille jusqu’à Clément qui m’avait toujours considéré plus que ses propres parents en disaient long sur ce que l’on pouvait penser de moi et ce à quoi je pouvais m’attendre. Mes parents m’ont renié et vu comment j’ai été retiré de certains groupes, le message est clair. En ce qui concerne Lucrèce, je ne veux pas que cela lui arrive, car si elle se fait jeter par ya Leslie et Arsène, elle se fera également jeter par les autres. Pour l’instant elle est une victime et je préfère que les choses restent ainsi. Je ne savais pas que cette histoire prendrait de telles proportions au point où les gens étaient prêts à me laisser mourir pour une histoire qu’ils ne maîtrisent même pas. Les rôles ont été attribués et mieux je reste le méchant, c’est pourquoi je préfère m’en éloigner même si je n’en ai aucune envie et que je sens que mon cœur va exploser à l’intérieur de ma poitrine. Cette histoire m’a déjà fait perdre un enfant que je n’avais même pas eu le temps d’apprendre l’existence que déjà il était parti. Je ne veux pas prendre le risque de mettre la vie de Lucrèce en danger alors c’est bon. J’ai passé toute la nuit et ce début de matinée là à penser à ces choses jusqu’à ce que le portail s’ouvre sur la voiture de Marwane qui lui aussi est mal en point depuis son retour du Ghana il y a bientôt 3 semaines. Il gare dans la cour et descend en venant s’arrêter devant moi.

Marwane : Je suis au moins rassuré que ce soit délibérément que tu ne prennes pas mes appels et que si tes numéros ne passent plus ce n’est pas parce que tu t’es donné la mort.

Moi : (Silence)

Marwane : C’est Arsène qui t’a fait ça ? Et où as-tu eu tout le sang sur ton t-shirt ?

J’ai baissé mes yeux et c’est là que j’ai vu que mon haut était tâché du sang de Lucrèce ou pour être plus exacte, du sang de mon bébé que je ne connaîtrai jamais.

Marwane : Tu devrais 

Il a été interrompu par la sonnerie du portail et les coups qui s’en ont suivi. 

Marwane : Mais qui cogne comme un sauvage comme ça ?

Moi : (Silence)

Marwane : Je vais aller voir.

Il est parti et a guetté avant d’ouvrir légèrement le portillon mais il a été poussé violemment par ya Ludovic, ya Léandre, et Romeo qui sont rentrés visiblement énervés suivis derrière par Brice l’ami d’Arsène qui est policier et deux autres. Je me suis levé pour comprendre ce qui se passait et Roméo a été le premier à me mettre un coup de poing au visage lorsqu’ils sont arrivés à mon niveau en me traitant de sale monstre. Les autres se sont joints à lui pour me taper et c’est seulement lorsque Marwane est rentré pour me défendre que les agents ont intervenu pour séparer.

Marwane : (Se plaçant devant moi) Laissez le tranquille.

Ya Ludovic : (Retenu par un agent) Toi le petit pédé là ne te mêle pas de ça.

Roméo : (Retenu par un autre) Sûrement il le fait aussi avec lui c’est pour ça qu’il le défend.

Marwane : Même dans toute ma pédérastie je sais que jamais on ne s’attaque à un homme seul en groupe si on n’est pas lâche. Et toi enfant impoli qui ose lever la main sur la personne qui t’a élevé comme son propre fils et qui s’avère être le petit frère de ton père, écoute moi très bien et retiens-le, tu viens de chier dans la direction du vent et crois moi, tu t’en mordras les droits. 

Roméo : Va te faire foutre 

Marwane : Compte sur moi pour te rappeler cette phrase. 

Brice : Ça suffit.

Marwane : C’est devant vous qu’il a été agressé et vous n’avez rien fait.

L’autre : Va déposer une plainte pour ça. (À moi) Et toi lève toi et suis nous.

Marwane : Où l’emmenez vous ?

Brice : Au commissariat de Nzeng-ayong, une plainte a été déposée contre lui là-bas.

Marwane : Qui a fait ça ?

Ya Ludovic : Moi j’ai fait ça.

Je l’ai regardé sans rien comprendre et Marwane aussi.

L’un des agents : (M’attrapant par l’épaule pour me forcer à me lever) Ça suffit maintenant. Vous irez poser toutes vos questions au commissariat. On y va.

On m’a menotté et emmené, Marwane m’a dit qu’il me suivait avec sa voiture. On m’a fait asseoir à terre à l’arrière d’une double cabine et ils ont démarré pour partir. 10 minutes plus tard nous étions au commissariat et j’ai vu Arsène et Ya Leslie sur place. Je suis passé devant eux jusqu’à dans un bureau où on m’a fait asseoir sur une chaise. Brice et deux autres agents sont rentrés de même que le couple Mfoula et Ya Ludovic. 

Brice : Vous savez pourquoi vous êtes là monsieur MBAZOGHO Loyd ?

Moi : (Toujours menotté) Non.

Brice : Eh bien une plainte a été déposée contre vous ce matin par Monsieur et Madame Mfoula ainsi que Monsieur Mbazogho Ludovic pour détournement, abus et viol sur mineures ainsi que pratiques incestueuses sur les personnes de Mefoumane Ndong Rebecca Lucrèce et Mbazogho Cyrielle Emma. 

J’ai écarquillé les yeux de surprise.

Moi : Je n’ai jamais touché Cyrielle je vous le jure. Je reconnais avoir eu une relation avec Lucrèce mais c’est la seule, je vous le jure. 

Brice : Ce n’est pas ce que les examens médicaux et la concernée disent. Votre nièce déclare avoir été appelé par vous chez vous sous prétexte que vous aviez besoin d’un service et que sur place vous l’ayez violentée et sexuellement abusé d’elle avant de la menacer de mort si jamais elle disait quoique ce soit à qui que ce soit. Et pour vous donner bonne conscience, vous lui avez offert la somme de 100 milles francs et un téléphone portable.

Moi : (N’en revenant pas) Je lui ai donné ces choses le jour de son anniversaire et ce devant tout le monde. Jamais Cyrielle n’est venue chez moi toute seule, à quel moment je lui aurais fait toutes ces choses ? Seigneur c’est un bébé qui est né devant moi et dont je m’en suis occupé pendant des années. C’est la fille de mon frère comment pourrais-je 

Brice : (Me coupant) Et cela n’est pas le cas de Lucrèce ?

Moi : (Silence)

Brice : N’avez-vous pas utiliser les mêmes méthodes ?

Moi : (Silence)

Brice : N’est-elle pas aussi la fille de votre sœur ?

Moi : (Silence)

Brice : Comment pourriez-vous faire une telle chose ? Et bien demandez vous comment vous avez commencé à le faire avec votre première nièce.

Moi : (Coulant des larmes)

Brice : Vous n’avez plus rien à dire ?

Moi : (Silence)

Brice : (Déposant un papier devant moi) Signez là (Je l’ai fait sans même lire ce que c’était ) Vous serez gardé à vue en attendant de voir le procureur dans 2 jours. (À un autre agent) Retirez lui tous ses objets et bijoux puis vous me le mettez en cellule. 

On m’a relevé de ma chaise et fouillé pour tout prendre avant de me faire sortir de la salle. Ce faisant ya Leslie a craché sur mon visage en me traitant d’ordure puis on m’a emmené en cellule où se trouvaient 4 autres personnes. On m’a retiré les menottes et ils ont fermé la grille derrière moi. Je suis allé me mettre debout dans un coin et me suis adossé contre le mur en fermant les yeux…

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Je suis recroquevillée sur mon lit en train de pleurer en silence. Je n’arrête pas de le faire depuis que je suis sortie de la clinique avec Lucia. Je lui ai raconté tout ce qui s’est passé depuis le vendredi jusqu’à ce que Loyd m’abandonne à l’hôpital après avoir appris la perte de notre bébé. Malgré tout ce qu’il a pu dire, je ne lui en veux pas parce que je n’ai pas cru à un traître mot de tout ce qu’il a pu dire ce samedi à la maison ou à l’hôpital. Loyd aura beau s’agiter, je le connais. Je sais qu’il essaye de me faire m’éloigner de lui pour me préserver de la haine et de la colère des gens comme il est en train de subir. Je sais qu’il ne fait parti d’aucune secte, qu’il ne viole ni n’abuse des enfants, encore moins qu’il ne soit une sorte de sorcier ou envoûteur comme il a été taxé. Et je sais également qu’il était peiné d’apprendre la perte de notre bébé même s’il a essayé de faire le fort et surtout l’insensible et froid dans le but de me blesser. Sur le coup cela m’a fait mal mais j’ai pris le temps d’y penser et j’ai compris. Depuis que j’ai connu Loyd, j’ai appris à ne pas m’appesantir sur ce qu’il dit mais plutôt sur ce qu’il fait. Je regarde ses yeux, sa respiration et les mouvements involontaires de son corps, je suis kiné et ce sont des choses que je maîtrise parfaitement car cela permet de comprendre ce qui se passe à l’intérieur d’un patient qui a du mal à s’exprimer pour pouvoir l’aider à se rétablir et cela je l’ai toujours appliqué avec Loyd et ce depuis des années pour essayer de comprendre ce qui se passe en lui. Voilà pourquoi je ne suis pas en colère contre lui, je suis plutôt triste qu’il me rejette dans cette situation. Je veux être à ses côtés, lui tenir la main et lui dire que nous sommes là et allons traversé ça ensemble mais il ne le veut pas et cela me fait mal. Mon téléphone vibre une nouvelle fois à côté de moi mais je ne décroche pas car je suis fatiguée d’expliquer aux gens que je n’ai jamais été abusée d’une quelconque façon par Loyd.

Lucia : (Entrant dans la chambre) Lucre, Jéjé est là avec Sash et D.

Moi : (Sous ma couverture, reniflant) Je n’ai envie de voir personne tata Luce.

Lucia : Je sais mais tu sais que Jérôme ne partira pas d’ici sans t’avoir vu alors fais un effort. 

Moi : (Frottant mon visage contre l’oreiller) J’arrive.

Elle est ressortie et j’ai pris mon temps pour me lever, nettoyer mon visage et je suis sortie de la chambre pour aller les trouver au salon. Les filles se sont levées et sont venus me faire des câlins. 

Sasha : On sortait à peine de l’aéroport quand on a appris ce qui s’est passé et nous avons appelé Jéjé pour qu’il nous emmène te voir.

Moi : (Esquissant un faible sourire) C’est gentil. 

Nous nous sommes assises sur les fauteuils.

Daphnée : Ça va quand même ? Tu as le moral ?

Moi : Oui ça va.

Sasha : Je comprends tout à fait ce que tu peux ressentir, j’avais vécu plus ou moins la même chose avec le copain de tantine Alda qui avait essayé de me violer à l’époque mais heureusement que papa était arrivé à temps pour empêcher à ce monstre de faire ce qu’il voulait faire sur moi alors je peux imaginer ce que tu ressens.

J’ai regardé Jérôme et Lucia qui me regardaient également avant de prendre la parole.

Moi : Loyd ne m’a rien fait Sasha et ce qui se dit sur les réseaux à son propos est un mensonge. 

Elles me regardent en essayant de comprendre.

Daphnée : Tu veux dire que ces images ont été montées de toutes pièces ?

Moi : Non. Ce sont de vraies images qui ont été filmées dans ma cour par je ne sais qui qui a également pris ça pour lui nuire (Soupirant) La vérité c’est que je sors avec Loyd depuis quelques années maintenant parce que je l’aime.

Elles ont écarquillé les yeux et m’ont regardée un peu comme si j’avais perdu l’esprit.

Moi : Et non, il n’a fait aucune une pratique de sorcellerie sur moi et il ne m’a pas non plus forcée à faire quoique ce soit avec lui. D’ailleurs c’est moi qui suis allée vers lui en premier et c’est moi qui ai voulu avoir cette relation avec lui. Vous connaissez toutes les deux mes origines et vous savez que dans le fond Loyd et moi n’avons aucun lien qui empêchait cette relation de se faire alors malgré beaucoup d’hésitation et de refus au début, nous avons fini par nous mettre ensemble et nous avons décider de garder cela secret jusqu’à ce que je finisse mes études. On était censé en parler aux autres quand je suis rentrée de Belgique mais malheureusement maman et papa ont évoqué la possibilité de m’adopter légalement. Nous avons alors dû repousser l’annonce à plus tard, le temps de régler ce souci mais finalement quelqu’un a su pour cette histoire et a décidé de déformer les faits en mentant sur Loyd. Il n’est dans aucune secte, il n’a pas serpent, il n’exploite pas les gens spirituellement et n’est pas non plus pédophile ou violeur, ce sont des mensonges. 

Elles : (Silence)

Moi : Voici la vraie version de l’histoire. Loyd ne m’a rien fait de mal, la seule chose dont il est coupable c’est d’être tombé amoureux de moi et avoir suivi son cœur en ayant une relation amoureuse avec moi, c’est tout.

Sasha : Je ne sais quoi dire.

Daphnée : Donc tu veux nous dire que tu aimes tonton Loyd ?

Moi : Oui D, je l’aime depuis des années et ce même bien avant de vous rencontrer.

Daphnée : Je vois. Mais c’est quand même délicat tout ça parce que tonton Loyd est le petit frère de tantine Leslie et puis toi tu es considérée comme sa fille. Ça fait bizarre que vous ayez une relation ensemble.

Moi : Je le sais et nous savions parfaitement ces choses quand nous avons décidé de nous mettre ensemble. Nous avons essayé de résister contre nos sentiments mais le cœur a ses raisons et malgré tout les blocages, nous avons fini par nous mettre ensemble.

Sasha : (S’adossant sur les fauteuils) Cette histoire me dépasse. 

Daphnée : J’avoue que moi aussi.

Sasha : (Regardant les deux autres) Vous étiez au courant ?

 Eux : Oui.

Sasha : Et cela ne vous dérange pas ?

Jérôme : Non.

Lucia : Au début j’ai moi aussi été choquée mais j’ai fini par comprendre les choses et les acceptées. Loyd aime véritablement Lucrèce et je peux en témoigner. Il n’a jamais eu de mauvaises intentions à son égard, c’est juste les choses et les circonstances qui sont contre lui mais c’est quelqu’un de bien.

Elles : Ok. 

Elles sont restées une heure avec nous avant d’y aller. Jérôme aussi est rentré car il a dit devoir récupérer les enfants chez ses parents. Je suis retournée à la chambre me coucher et Lucia est arrivée avec un plateau de fruits découpés. Ni elle ni moi ne mangeons véritablement en ce moment car chacune a ses problèmes. Les choses sont toujours pareilles avec Bhernie qui passe la voir une fois toutes les deux semaines. C’est avec Erine qui est rentrée du Sénégal qu’elle vit présentement. Elle a décidé de ne plus se plaindre et d’attendre que Bhernie puisse revenir à de meilleurs sentiments car actuellement il semble ne pas vouloir la sentir. Je lui ai déjà dit de laisser tomber cette histoire mais elle ne veut pas. Après avec du recul je la comprends, me voici moi qu’on a plaqué il y a deux jours mais cela ne m’empêche pas de vouloir être avec lui alors.

Lucia : (S’asseyant sur le lit en face de moi) J’ai fait les fruits pour qu’on ne meurt pas à cause du fait que nous n’ayons pas envie de manger.

Moi : (Me redressant malgré moi) D’accord. 

J’ai pris l’une des fourchettes et elle l’autre, nous avons commencé à manger jusqu’à la fin. On buvait de l’eau quand son téléphone portable s’est mis à vibrer plusieurs fois à côté. Elle l’a pris et l’a manipulé, la minute d’après ses larmes se sont mises à couler le long de ses joues.

Moi : Qu’est-ce qui se passe tata Luce ?

 Elle a déposé le téléphone devant moi et je l’ai pris pour tomber sur des messages WhatsApp de Stella dans lesquels elle a envoyé une série de photos de Bhernie tenant un bébé dans les bras ému, de lui assis avec sa mère et le bébé, une de Rail, une autre de Lens, les deux ayant l’enfant dans les bras, une photo du bébé avec en légende ‘’la merveilleuse petite héritière de ELLO, ton plan a échoué sorcière.’’ Et une toute dernière photo de Bhernie embrassant une fille sur la bouche en tenant le bébé dans les bras, la légende ‘’voilà ce que font les vraies femmes, elles donnent une famille à leurs hommes chose que tu ne pourras jamais faire, bois sec.’’ J’avais une colère sourde dans mon cœur et j’ai moi-même bloqué son numéro et effacer ces conneries. 

Moi : (Déposant le téléphone) N’écoute pas cette petite sorcière.

Lucia : (Appuyant son ventre avec sa main en pleurant) Je n’aurais jamais dû faire cet avortement Lucrèce, si tu savais comme je m’en veux. 

Moi : (La prenant dans mes bras en pleurant également)

Lucia : (Pleurant) Si seulement j’avais su, si seulement je m’étais écoutée, si seulement j’avais gardé mon bébé Lucrèce, j’aurais peut-être perdu une année d’étude, cela aurait certainement modifié beaucoup de choses dans mon quotidien mais au moins je n’aurais pas été malheureuse comme je le suis aujourd’hui. Je n’aurais pas été privée du privilège de porter un bébé dans mon ventre et le bonheur moi aussi d’être mère. On ne m’aurait pas traité comme on le fait aujourd’hui. On était à deux quand je partais faire cette chose qui allait modifier mon corps et je croyais bien faire. Voilà aujourd’hui Bhernie a eu la possibilité de faire un enfant avec une autre femme alors que mon sort à moi est scellé. Si tu savais comment je regrette cet acte. Si seulement j’avais la possibilité de retourner en arrière, si seulement j’avais gardé mon bébé (Éclatant en sanglots) Si seulement Lucrèce…

Je pouvais ressentir son cri de cœur, je pouvais sentir que ce regret venait de son fort intérieur et que cela dénotait une profonde tristesse. J’ai resserré mes bras sur elle en pleurant moi aussi sur sa condition.

Moi : Ça ira tata Luce, je te promets que Dieu trouvera un moyen de te faire avoir tes enfants. Je ne sais pas comment ça se fera mais je sais qu’il le fera et tout ce que ces gens disent de toi aujourd’hui seront pour eux-mêmes un sujet de honte, tu verras. Cesse de pleurer et laisse Bhernie avec ses parents.

Nous sommes restées ainsi pendant longtemps avant de nous allonger sur le lit toujours l’une dans les bras de l’autre jusqu’à ce que le sommeil nous emporte (…)

Je me lève ce matin par la sonnerie du téléphone de Lucia qui n’arrête pas de retentir, elle finit par le prendre pour le regarder.

Lucia : (Fronçant les sourcils) C’est Marwane qui m’appelle. 

Moi : Pourquoi ?

Lucia : Je l’ignore.

Moi : Décroche et mets sur haut parleur. 

« Lucia : (Le faisant )Allô ? »

« Marwane : Bonjour Lucia et désolé de te déranger à cette heure mais je cherche à joindre Lucrèce depuis hier et je n’y arrive pas. »

« Moi : Qu’est-ce qui se passe tonton Marwane ? »

« Marwane : Loyd a besoin de toi Lucrèce. »

« Moi : (Affolée )Pourquoi ?  Où est-il ? »

« Marwane : Il a été arrêté et enfermé depuis hier au commissariat de Nzeng-Ayong, tonton Arsène et ya Leslie ont déposé une plainte contre lui. »

J’écarquille les yeux en regardant Lucia qui a la même réaction que moi.

«Marwane : Il est accusé de détournement, abus et viol sur mineures ainsi que pratiques incestueuses sur toi et sur la première fille de Ludovic. »

 « Moi : (Criant )Hein ? »


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...