Chapitre 7

Write by La Vie d'Ielle

Chapitre 7




>>> Reine




> Le lendemain


Ça fait bien quelques heures déjà que j'écoute Kimberley et j'ai un haut le cœur terrible, mes larmes ne cessent de couler.


Comment peut-elle subir tout ça en silence ?

Où puise-t-elle cette force, si on peut appeler ça ainsi, pour supporter ça ? 


Elle me m'a dit que leur mariage bat de l'aile depuis longtemps. Qu'il la frappe et qu'il a bloqué tous nos papiers, ce pourquoi on ne peut pas bouger.


Moi : Mais pourquoi ne pas porter plainte Kim ? Depuis que tu parle je ne comprends pas pourquoi tu n'évoque pas le fait d'aller voir la police pour qu'il libère nos papiers et qu'on s'en aille ? 


Kim : On ne peut pas Reine, ne t'avise pas de le faire.


Moi : Mais pourquoi ? Tu préfère subir ça ? C'est au nom de l'amour ?


Kim : Parce que tu pense que l'amour me rendrait si aveugle que ça ? Il n'est pas question d'amour mais plutôt de vous, de votre sécurité.


Moi : Comment ça ?


Kim ( soupirant ) : Reine , Dehan est … Je ne sais pas comment dire… Il tient un discours tellement étrange qu'on penserait qu'il est malade.


Moi : On ne penserait pas, il est malade. Un homme sensé ne battrait pas sa femme selon ses humeurs. 


Kim : Je ne l'ai jamais vu connu comme, il a changé du jour au lendemain sans que je ne comprenne pourquoi. Mon mariage a changé sans que je ne le comprenne..  L'homme que j'ai toujours aimé s'est transformé en monstre et m'a montré qu'en réalité je n'étais pas mariée mais plutôt emprisonnée. J'ai pourtant été amoureuse de lui ( la voix tremblante ), lui aussi d'ailleurs d'après ce qu'il m'a toujours montré mais maintenant je pense juste qu'il faisait semblant. C'est comme si ( en larmes ) … comme si tout ce qui se passe était déjà planifié pour lui… C'est comme si ce message sur facebook n'était que le début d'une planification. J'en avais entendu parler de ce genre de choses mais j'étais tellement amoureuse et je croyais que tout n'était pas, que les choses devaient être différentes mais apparemment non ( essuyant ses larmes ). Reine, ce que je te dis est petit derrière tout ce Dehan me fait vivre réellement mais je ne peux pas  t'impliquer dans ça. 


Reine : Pourquoi tu ne me dis pas tout ? Je sais que tu ne veux rien me dire aussi parce que tu ne veux Pas que j'aille affronter Dehan, je te jure que je ne le ferai pas. 


Elle éclate en sanglots, tellement qu'elle prend du temps pour se calmer. 

Je ne sais pas ce qui se passe, je ne sais pas ce qu'elle supporte d'autre mais je sais qu'il n'y a rien de bon.

Elle a promis de tout me dire, j'espère vraiment qu'elle le fera peu importe qu'elle ait besoin de prendre du temps pour cela.


Kim : J'ai été enceindre… A plusieurs reprises mais à chaque fois il n'a jamais voulu et m'a toujours emmené me faire avorter… Il use de mon corps quand et comment il veut… 


Elle parle, elle parle et parle encore…

Chaque mot qu'elle sort de sa bouche donne un peu plus d'ampleur à cette colère que je ressens en moi.

Drogue… avortements… violences… 

Qu'est-ce que c'est ? 

Comment on peut être aussi méchant ?

Comment on peut traiter une personne de la sorte ?


Je la regarde qui pleure et je ne peux m'empêcher de pleurer aussi.


Kim : Pourquoi tu pleure Reine ?


Moi : Comment ne pas ? C'est de ma faute.


Kim : Reine…


Moi : Non, ne dis pas le contraire. Je suis sûre que si Léa et moi n'étions pas là tu aurais pu trouver le moyen de t'en aller et sortir de tout ça. Nous sommes un fardeau pour toi, c'est pour nous que tu supporte parce qu'il te menace en nous mettant devant


Kim : Plus jamais tu ne dis ce genre de choses d'accord ? Jamais !! Vous n'êtes et ne serez jamais un fardeau pour moi. Vous êtes mes enfants et c'est avec amour que je fais de mon mieux pour m'occuper de vous comme maman le faisait si bien. Oui, je supporte tout ça parce que je vous ai avec moi et parce que je ne veux pas qu'il vous fasse quelque chose mais ça ne fait pas de vous un fardeau. C'est juste que je n'ai pas trouvé comment vous sortir de là d'abord. 


Moi : C'est horrible Kim, c'est horrible.


Je me jette dans ses bras et me laisse aller.


Kim : Crois moi que je trouverai comment faire. Ce que tu as à faire toi, c'est de vibre simplement comme si tu ne savais rien de tout ça. Tu n'en parle à personne, tu ne vas pas voir la police et tu ne vas pas l'affronter lui. Est-ce que tu comprends ça ? Reine tout ce que tu fais, il connait et moi c'est pire que ça. Donc non, je ne veux pas que tu t'expose à ça.


Moi : Comment tu penses que je peux rester comme ça ?


Kim : Parce que tout comme moi, tu ne dois pas oublier qu'il y'a Léa. Écoute moi, Dehan fait ce qu'il veut dans cette ville... C'est comme si c'était son pays, il a tellement d'argent qu'il fait ce qu'il veut et se paie les services de qui il veut. C'est injuste mais tu n'as pas idée de ce qu'il y'a de plus injuste dans ce monde tellement des gens comme Dehan font autres choses après le travail. Ne te mêle pas de ça, si j'ai besoin de toi je te dirai mais te mêle pas de ça. Promets moi que tu ne le feras pas. Peu importe ce que tu entendras, je dis bien peu importe Reine.


Je sais qu'elle ne m'a pas tout dit mais je ne vais pas lui demander et je vais essayer de faire ce qu'elle dit mais je ne pense vraiment pas pouvoir.

Le voir là et savoir ce qu'il lui fait ferrière, c'est juste intenable… C'est comme si j'assumais de voir quelqu'un m'arracher le cœur chaque, morceau par morceau.


Moi : Si seulement papa et maman étaient là.





>>> Kimberley




Mais ils ne sont pas là, c'est pourquoi je dois veiller sur elles et faire en sorte que les chose se passent bien.

Je ne lui ai pas tout dit, je préfère éviter certaines choses. 

Elle a pleuré un bon coup puis s'est calmé et s'est endormie. J'espère vraiment qu'elle a compris ce que j'ai dit, je ne veux pas qu'elle s'en mêle. 

Ce que je veux premièrement faire c'est faire en sorte qu'elles repartent au Gabon, je ne sais pas comment mais il le faut.


Je suis allée regarder Léa dans sa chambre, je l'ai trouvé en train de jouer avec Dehan.


Moi : Tu es là depuis ?


Dehan : Assez longtemps pour savoir que tu parlais avec Reine. Que lui disais ?


Moi : On parlait de Jadan.


Dehan : Tu es sûre de ça ?


Moi : Oui.


Dehan : Rien en rapport avec nous ?


Moi : Puisque je te dis que non.


Dehan : C'est pour ton bien que je demande, le sien surtout.


Moi : Je ne prendrai pas ce risque.


Dehan : Vas t'apprêter on va sortir.


Moi : On va où ?


Dehan : Faire les magasins avec Léa et Reine.


Moi : Reine dort.


Dehan : Avec Léa alors. Pour Reine toi-même tu sauras quoi lui prendre, tu es sa soeur.


Je me suis chargée d'apprêter Léa, moi-même par la suite puis nous sommes allés faire le tour des magasins. C'est Léa qui est contente parce que Dehan cède à tous ses caprices. 

Après les magasins on s'est posé quelque part parce que Léa voulait se soulager, Dehan est allé dans un magasin en attendant. 

Elle s'est soulagée puis a voulu une glace donc on attend qu'elle ait ce qu'elle veut.


… : Madame JANSE.


Je me retourne et mon regard croise celui de l'inspecteur.


Ins. Léo : Bonjour madame JANSE.


Moi : Inspecteur.


Ins. Léo : C'est une surprise de vous trouver là.


Moi : Pourquoi ? Vous me surveillez ?


Ins. Léo : Coïndence… C'est votre fille ( regardant Léa ) ?


Moi : …


Ins. Léo : Vous avez des choses à m'apprendre par rapport à ce dont je Vous ai parlé ? 


Moi : Je ne vois pas ce que je peux vous dire d'autre inspecteur. 


Ins. Léo : Vous savez, depuis que je suis venu chez vous et que je vous ai parlé j'ai l'impression qu'il y'a quelque chose. J'ai l'impression qu'il y'a des choses que vous refusez de me dire par peur… 


Moi : Vous me suivez ?


Dehan : Je ne pense pas, non.


L'inspecteur se retourne et regarde Dehan.


Ins. Léo : Monsieur JANSE.


Dehan : Je ne pense pas que s'il est rapporté que vous me suivez moi ou ma femme ce serait bien pour vous. Je crois qu'on s'est tout dit déjà.


Ins. Léo : Soyez rassuré, personne ne vous suis. 


Dehan : Coïncidence ? D'accord, on prendra ça ainsi.


Ins. Léo : Madame ( se tournant vers moi ), j'espère ne pas vous avoir déranger. Monsieur ( se tournant vers Dehan ), on se reverra très certainement.


Dehan : Bonne journée à vous aussi.


Il a attendu qu'il parte avant de me titrer délicatement vers lui en me serrant fortement la main, celle qui me fait mal.


Moi : Tu me fais mal Dehan.


Dehan : Shut , on est devant les gens... Pourquoi il était ? 


Moi : Comment veux-tu que je saches ? Je n'en sais rien Dehan, tu me fais mal.


Dehan : Je te ferai plus mal si j'apprends seulement que tu parle à cet homme. 


Il m'a lâché.

On a fini ce pourquoi on était venu puis nous sommes rentrés à la maison. 

Reine n'était pas là, je l'ai appelé et elle m'a dit qu'elle était chez Jadan. J'ai dû lui dire de rentrer pour qu'elle garde Léa parce que Dehan refuse de passer la soirée à la maison donc il a demandé à ce qu'on sorte juste tous les deux et comme d'habitude, il choisit toujours  ce que je porte.


Reine : Vous rentrez à quelle heure ? 


Moi : Je ne sais pas chérie.


Reine : Tu m'appelle s'il y'a un problème ? 


Moi : Ne nous attendez pas.


Reine : Tu as compris ce que j'ai dit ?


Je lui fais une bise sur le front, Léa aussi puis je vais retrouver Dehan à l'extérieur sans lui répondre.

C'est au Royal Court Grill Restaurant que nous sommes allés. L'ambiance est belle, la nourriture est bonne. C'est le genre d'endroit où tu as juste envie de de venir dîner avec la personne que tu aime mais moi je me retrouve là avec mon bourreau. 

Ce qui est étrange d'ailleurs c'est qu'il soit étrangement très souriant et très attentionné depuis que nous sommes. Mon sac est plein de petites boîtes offertes par monsieur mon mari en l'honneur de quoi, je ne sais pas. L'atmosphère est détendue, j'ai presque envie de dire que c'est le genre qui te donne envie d'être dans les bras de la personne que tu aime. Ça m'aurait fait de l'effet, c'est tout ce que j'ai toujours voulu... Que les choses se passent de nouveau bien entre nous comme à nos débuts mais non et je ne peux pas me faire avoir par ce qu'il fait.


Moi : Pourquoi tu fais ça ? 


Dehan : Quoi ?


Moi : Cette sortie, ces cadeaux, ton attention, particulière. Réserver une partie du restaurant, ton comportement plutôt …


Dehan : Tu es ma femme, si je décide de sortir avec toi et te couvrir de cadeau où est le problème ?


Moi : Depuis quand as-tu arrêté d'être aussi attentionné ? Ces derniers temps j'ai plutôt été habituée à ta brutalité, excuse moi alors d'être surprise.


Dehan : J'ai juste envie de passer du temps avec ma femme avant de voyager.


Moi : Avant de voyager ?


Dehan : Je voyage demain matin.


Moi : Où tu vas ?


Dehan : Depuis quand tu surveille mes déplacements ?


Moi : Ce n'était qu'une question.


Dehan : La situation avec la société, l'inspecteur, il me faut trouver le moyen de faire en sorte que cet homme ne revienne plus nous questionner. 


La soirée s'est terminée comme il voulait, lui sur moi en train de prendre plaisir. 

Même faire l'amour avec lui est devenu un supplice tellement je n'en ressens plus le désir. De toute façon, il y'a tellement de choses que je fais pour lui sans en avoir le désir.


Le lendemain j'ai apprêté ses affaires et je suis allée jusqu'à l'aéroport avec lui.


Moi  : Dehan ?


Dehan : Oui ?


Moi : Ce serait possible que tu me remette les actes de naissance des filles ? 


Il se retourne et me regarde.


Dehan : Les quoi ?


Moi ( le cœur battant ) : Les actes de naissance des filles, j'en ai besoin.


Dehan : Pourquoi ? Tu n'en as pas besoin que je sache ?


Moi : Euh… Il faut que j'inscrive Léa à un camp de vacances.


Dehan : Et Reine vient faire quoi là dedans ?


Moi : Même s'il y aurait des adultes je préfère que Reine soit là.


Dehan : Ils ont déjà leurs actes de naissances de je ne vois pas pourquoi ils en demandent encore.


Moi : Ce n'est pas son école qui organise… Bientôt les vacances et avec ce qui se passe, la société, l'inspecteur et Reine qui pose trop de questions j'ai juste envie de les éloigner un peu en attendant que tout se tasse. 


Dehan : Vraiment..


Moi : Il se pourrait qu'on gèle les comptes de la société s'ils décident de mener une enquête sérieuse. S'ils font ça on va vivre avec quoi ? Il va bien te falloir puiser dans tes autres activités et franchement, je n'ai pas envie que cet homme vienne à questionner les filles même si elles ne savent rien.


Dehan ( après quelques minutes ) : OK… Tu as raison… Kafu ( un des hommes qui ne me lâchent jamais ) va te remettre les originaux, tu feras des copies et tu il reprendra plus tard mais attention  Kimberley… ne pense pas que tu puisses faire autre chose avec ça.


Moi : Tu pense qu'avec tes hommes qui me surveillent et surveillent même jusqu'à Léa je peux risquer de faire quelque chose ?


Dehan : Heureusement que tu le sais.




>>> Jeanne




Je suis revenu au Gabon parce que tout ne marche plus avec Dimitri, l'homme avec qui je sors. 

Je n'arrive plus à gérer le fait qu'il soit marié, ça m'énerve. C'est à cause de lui que j'ai quitté mon fils et son père, parce que je voulais le suivre tellement il m'avait rempli la tête avec de belles prouesses. Je ne manquais pas d'argent avec JANSE mais qui choisirait de vivre en Afrique quand la France ou les États-Unis se présente à toi ? Personne !

J'ai juste sauté sur l'occasion et je suis parti, laissant Dehan. A la base, cette grossesse je ne la voulais pas donc j'en avais juste profité. 

Avec Dimitri j'ai eu ce que je voulais aussi. Tout ce qu'il m'avait promis il m'a donné sauf qu'il avait caché le fait qu'il était marié et père de deux enfants. Quand j'ai appris ça, je voulais m'en aller mais JANSE ne devrait jamais me reprendre et je ne voulais pas aller l'affronter ou m'excuser. Je suis donc restée à supporter cette situation , il disait qu'il devait divorcer et qu'on devait être ensemble rien que tous les deux. Trop de temps est passé, l'argent ne fait pas tout. Je m'en suis rendu compte tard , très tard même.

Je ne veux qu'une seule chose, retrouver mon fils et me faire pardonner. Je n'ai pas été là pour lui depuis tellement longtemps que je ne sais pas comment l'approcher.  Je sais à quoi il ressemble, j'ai fréquemment eu de ses nouvelles par des gens que je connais qui font partie de son entourage. Ça ne me suffit plus, aujourd'hui je veux voir mon fils.


Maman ne veut pas que je l'approche pour je ne sais quelle raison. Si elle pense qu'il est malade et que c'est de ma faute il faut bien que je sois celle qui répare donc je ne comprends pas pourquoi elle pense que je ne devrais pas aller le voir.

Je compte bien le faire qu'elle le veuille ou pas. Il faut que je m'excuse auprès de lui, que je lui explique que j'ai été jeune et bête d'agir de la sorte. Il faut que je lui dise que j'aurais pu l'emmener avec moi mais que son père aurait forcément refuser. 

Je sais que son père lui a raconté ce qui s'est passé selon son entendement à lui mais il faut aussi que je lui donne ma version des faits.  Je sais que rien n'excuse et n'excusera mon comportement parce qu'une mère ne peut réagir de la sorte mais il faut que je le fasse.

J'appréhende de le voir, ça me fait peur, je sais que sa reaction ne sera pas celle d'un enfant heureux de voir sa mère… Je l'ai quand même abandonné.

Je ne sais même pas comment l'approcher mais bon, je voyage dans quelques jours , je verrai ça sur place



Je viens arriver à Durban.

J'ai l'adresse de Dehan donc je vais d'abord à l'hôtel poser mon sac puis je vais y aller.

Je viens d'arriver devant la concession de Dehan.

Grand portail, on aurait dit un château. Il aime les grandes choses ,  il faut dire que sa mère aussi.

On me laisse entrer jusque dans la concession et devant la porte, je sonne.


C'est une jeune femme qui ouvre.

Aucune des personnes avec qui je parle de lui ne m'ont dit qu'il est marié donc ça doit être une domestique.


… : Oui ?


Moi : Bonjour mademoiselle.


… : Bonjour.


Moi : Je suis bien chez monsieur JANSE ?




>>> Kimberley 


Moi : Oui.


… : Vous pouvez lui dire qu'il a de la visite ?


Moi : Qui le demande ?


… : Sa mère.

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