Chapitre 7
Write by YadRosa
**Monsieur Dougnon**
Je suis au volant de ma voiture. Je rentre du bureau, complètement fatigué. Soudain, j'aperçois une femme qui traverse la route sans regarder... Je freine de justesse et elle sursaute, consciente du fait qu'elle aurait pu se faire tuer. Je descend rapidement pour voir si elle n'a rien.
Moi : vous ne pouvez pas faire attention ? J'aurais pu vous marcher dessus !
Elle lève la tête vers moi et je reste scotché sur place. Ma fille...Ses yeux s'aggrandissent lentement et elle entrouvre légèrement la bouche.
Moi : Flora !?
Elle se redresse et je suis de plus en plus étonné. La petite fille que j'ai chassé de ma maison il y'a plus de quatre ans.. à présent c'est une femme, dans tout le sens du terme.
Elle me fixe durement.
Flora : je m'excuse d'avoir traversé la tête en l'air.
Elle s'est ensuite tourné comme pour partir.
Moi : Flo...
Flora: je ne vous connais pas !
Moi : écoute, je..
Flora : j'ai l'impression que vous me confondez avec une autre personne. Bonne soirée !
Sans un regard en ma direction, elle s'est éloignée la tête haute. Je n'ose même pas essayer de la rappeler. Elle s'est comportée avec moi comme je l'ai fais avec elle il y'a des années déjà. Oui, je l'ai renié et je regrette. Ma femme est morte de chagrin après que Flora soit partie et je me suis senti encore plus coupable. C'était sa préférée... j'avais agis sous l'impulsion de la colère, sans réfléchir aux conséquences, un peu comme un égoïste.
Les années sont passés et je n'ai pas osé partir à sa recherche. Pourtant je me fais vieux et il faut quelqu'un pour prendre la relève. L'aînée vit dans sa bulle et les deux garçons ne s'intéressent guère à mon métier.
Flora était là seule qui était toujours près de moi lorsque je dessinais des plans de maisons. Elle me posait sans cesse des question, c'était une fille très brillante à l'école raison pour laquelle ça m'a fait atrocement mal qu'elle se soit faite enceinté par un va nu pied, un homme sans avenir.Je me rends soudain compte que je suis toujours adossé à ma voiture, ma bouche légèrement entrouverte, le regard perdu dans le vide. C'est un choc de revoir ma fille après tant d'années.
Je dois parvenir à obtenir son pardon...
**Stéphane**
Je discutais avec Flora lorsque son téléphone a sonné et elle est partie quelques minutes après sans rien dire de concret. Je voulais l'accompagner mais elle a strictement refusé, du coup j'ai décidé de l'attendre dans son appartement. On n'avait pas fini de parler avant son départ.Ça fait longtemps qu'elle est sortie mais elle n'est pas toujours pas rentrée. Je me suis fais du pop-corn et je me suis installé devant la télé histoire de regarder un match. J'entend soudain la porte s'ouvrir et je me redresse.
Elle apparaît ensuite, en larmes. J'accoure à sa rencontre.
Moi : il s'est passé quoi ? Pourquoi tu rentre dans cet état ?
Elle éclate brusquement en sanglots et vient se jeter dans mes bras. C'est un spectacle vraiment bouleversant. Je la porte et je m'assied sur le fauteuil en la posant sur mes cuisses. Je me mets à la bercé doucement en promenant ma main sur son dos.
Moi : Calme toi, c'est fini !
Elle pleure encore quelques minutes et se calme en hoquetant.
Moi : ça fait la deuxième fois que tu pleures comme ça sans me donner de raisons valables et je commence par m'inquiéter à ton sujet Flora ! Tu étais où ? Qu'est ce qui te met dans cet état ?
Elle se redresse et me fixe, les yeux larmoyants.
Flora : Stéphane je.. il faut vraiment que je te parle, c'est quelque chose de difficile à comprendre, moi même je n'arrive pas à comprendre.Mon coeur se met soudain à battre fort mais je garde mon calme.
Moi : je t'écoute !
Après un moment d'hésitation, elle se met enfin à parler.
Flora : tout à commencer lorsque mon père m'a mis à la porte parce que je suis tombée enceinte. Ma vie est devenue un calvaire. J'étais obligée de vivre dans la rue et mendier pour ne pas mourir de faim. Puis un jour, j'ai rencontré Prisca. Elle m'a promis de m'aider parce qu'elle appartenait à une association caritative. J'ai bêtement cru à ses belles paroles. Au début tout allait bien. Elle m'a installé chez elle, acheter des vêtements, je ressemblais à nouveau à un être humain après tout le temps passé dans la rue. Mais un jour, sans que je ne sache comment, je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital et l'infirmière qui était présente dans la chambre m'a avoué qu'on m'a fait avorté.
Moi ( dégoûté) : elle t'a fais avorté sans ton consentement ? Quel genre de femme est-elle ? Et tu n'as pas porté plainte ?
Elle a quitté mes cuisses et a fait quelques pas vers la fenêtre.
Flora : à quoi bon ? Je n'avais personne pour m'aider. Elle et moi nous sommes disputé et j'ai décidé de quitter son domicile mais elle a réussi à m'en empêcher. Je n'ai eu d'autre choix que d'accepter parce que si je partais, j'allais à nouveau vivre dans la rue. J'avais besoin d'un traitement après l'avortement et Prisca a menacé de tout arrêter si jamais je partais. Je me suis donc résignée.
Moi : Hummm, continue !
Flora : les mois passaient et je commençais petit à petit à m'attacher à elle. C'est là qu'elle m'a dévoilé son vrai visage. Elle n'appartenait à aucune ONG. C'était juste une pute, une saleté de prostituée. Elle m'a dis que si j'acceptais de faire comme elle, elle allait changer ma vie....
Moi : je n'arrive pas à comprendre comment on peut être aussi méchant. Elle s'est servi de toi.
Flora : oui, mais je suis aussi à blâmer. Je ne me suis pas assez défendu. J'avais juste peur d'être seule dans la rue. J'ai protesté c'est vrai mais j'ai fini par accepter de le faire. Cependant j'avais prévu de tomber à nouveau enceinte. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas continuer à me prostituer car sincèrement je ne voulais pas le faire. Tu as été mon premier client, cette nuit j'étais dans une période dangereuse et j.. j'ai fais exprès de ne pas prendre la pilule que m'avait remis Prisca.
Moi( très étonné) : t.. tu.. veux dire que.. que..
Une larme a roulé sur sa joue.
Flora : oui, je suis tombée à nouveau enceinte, et c'était de toi..
Moi : ce..je n'arrive pas à y croire. Tu as eu un enfant de moi ? Tu...tu es sûre ?
Elle a froncé les sourcils, vexée.
Flora : tu crois que je me mets à inventer des choses ? Et pour quoi le ferais je d'ailleurs ? Tu as été le seul homme avec qui j'ai fais l'amour en cette période. Après cette nuit, je suis tombée malade et j'ai été convalescente pendant des jours. Je n'ai jamais pensé qu'on se reverra donc si tu n'es pas prêt à m'écouter, le mieux serait que tu parte maintenant !
Humm, je sais que je n'aurais pas dû dire un truc comme ça mais c'est tout de même choquant d'apprendre qu'elle a eu un enfant de moi. Et d'ailleurs il est où ?
Je me passe la main sur le visage comme pour m'assurer que je suis bien debout, que je ne rêve pas..
Moi : désolé, je n'ai pas réfléchi avant de parler mais dis moi, tu n'as pas..
Flora : avorté ? Non ! Je t'ai dis que c'était une excuse pour ne pas me prostituer et je me fichais pas mal de retourner dans la rue ou pas...
Moi : hum, OK mais il est où l'enfant ?
Elle s'est tus un moment.
Flora : Prisca est rentrée dans une colère inouïe lorsqu'elle a appris ce que j'ai fais. Mais par après elle a fini par accepter que je garde le bébé et que je reste chez elle.
Moi : et ?
Flora : arrête de l'interrompre s'il te plaît.
Moi :ok ok.
Flora : la grossesse n'a pas été facile à supporter à cause de mon précédent curetage. Il y'a eu des complications à l'accouchement, j'ai perdu connaissance... à mon réveil, les infirmières m'ont dis que j'avais accouché un mort né. Je n'ai pas eu le temps de le voir, Prisca s'était occupée de tout.
Moi : occupée de tout ?
Flora : oui, elle l'a enterré. Elle a refusé de me montrer où car elle disait que c'etait pour mon bien.
Moi : et tu n'as pas insisté ?
Flora : j'étais dévastée...
Moi : mais tu aurais dû insisté.. de toute façon je ne te blâme pas. Je vois à présent que tu as beaucoup souffert.
Flora : oui mais.. ce n'est pas tout. Ce soir, j'étais avec une ancienne amie à Prisca et moi que je pensais morte. C'est une longue histoire. On devait se voir mais je l'ai attendu toute la soirée, elle n'est pas venue. Je rentrais lorsque j'ai eu un appel m'informant qu'elle avait fais un accident et était dans un sale état. J'y suis allée et effectivement c'était la vérité. Elle est morte !
Moi : morte ? Je suis vraiment désolé. Vous n'avez pas pu parler ?
Flora : si, elle m'a dis que mon enfant n'était pas mort et que Prisca m'a menti.
Là, je suis complètement bouleversé. C'est quoi toute cette histoire ?
Flora : j'avoue que je suis encore sous le choc, mon cerveau n'arrive pas à assimiler mais.. elle m'a remis ce papier disant que j'aurai les réponses à mes questions si je me rend dans cet endroit et que je dois faire vite parceque Prisca va faire quelque chose !
Moi : Flora, c'est vraiment trop tout ça. Je n'arrive pas à tout cerner. Ça voudrait dire que notre enfant pourrait être en vie ?
Flora ( faiblement) : je crois que oui.
Moi : je dois en avoir le coeur net. Demain, à la première heure, on part à cette adresse.
Flora : mais..
Moi : il n'y a pas de mais qui vaille. Si ce que ton amie à dis est vrai et que cette bonne femme t'a mentis concernant notre enfant, je t'assure que je vais porter plainte contre elle.
Flora : calme toi s'il te plaît.
Moi : impossible. En une seule soirée regarde tout ce que j'apprends.. Je ne m'attendais pas du tout à tant de découvertes. Jamais je n'aurai pensé que tu as pu porter mon enfant.
Flora : je sais. Je pensais ne jamais te revoir...
Moi : humm, on va élucider cette affaire. Tous les deux.
** Maman Franck**
Je suis sur mes nerfs. Franck ne réponds plus à mes appels et c'est à cause de cette chose qu'il a chez lui. Cette femme risque de m'arracher l'amour de mon fils et ça, jeJ'ai décidé de me rendre chez une amie pour avoir certains conseils. Je suis arrivée et c'est sa bonne qui m'a installé. Quelques minutes après, elle fait son apparition.
Oumou : heyyy, Maya !! Pour une surprise... Ça fait des mois qu'on ne te voit plus au Togo ici.
Je me suis levée et on s'est fait la bise.
Moi : oui, je suis désolée. Tu sais comment mon mari est, il veut tout le temps que je sois avec lui.
Oumou( riant) : oui, je comprends parfaitement. Humm, tu es de plus en plus belle. Assieds toi donc qu'on papote un peu.
Nous nous sommes assises et nous avons commencé à parler de tout et de rien. Ça me fait plaisir de la revoir. Lorsque je viens à Lomé, c'est chez elle que j'achète certains pagnes et du coup, on s'est liée d'amitié.
En pleine discussion, je profite pour lui parler de Liliane et du fait que je ne l'apprécie pas vraiment.
Moi : si tu vois comment mon fils regarde cette femme.. humm, je suis sûre qu'elle l'a charmé.
Oumou : Heyii ! Ça jamais ! Comment ton fils peut vouloir épouser une villageoise avec toute la fortune qu'il a là ?
Moi : je n'en ai aucune idée. Mais cette femme doit quitter la maison de mon fils. Je ne peux accepter une telle union.Oumou : humm je crois que je peux t'aider
Moi : ah bon ?
Oumou : oui, je connais un charlatan très efficace. Il va les séparer en un clin d'oeil.
Moi : eh Oumou, charlatan ? Pardon, ne me mets pas dans ça. Je n'aime pas cette fille mais aller jusqu'à demander de l'aide à un charlatan humm. C'est trop !
Oumou : ah ok, c'est toi qui vois hein. Si u veux perdre l'amour de ton fils, reste là bas les mains entre les cuisses. Mais quand elle va devenir madame Diby et que tu ne pourras plus jouir de ton fils ne viens pas pleurer ici hein.Je réfléchis un moment.
Je n'ai jamais eu à m'adonner à ce genre de pratique mais l'heure est grave. Franck a commencé par me manquer de respect et ça pourrait devenir pire si je ne fais rien.
Moi : Oumou, on va essayer. Mais qu'il ne lui fasse aucun mal s'il te plaît.
Oumou ( souriant) : ne t'en fais pas pour ça. Fais moi confiance..