Chapitre 7

Write by WumiRa

Malik faillit pouffer de rire devant l'air ulcéré de la jeune femme. En fait, elle était très mignonne au réveil... Il anticipait déjà le moment où elle deviendrait sienne. Quoi qu'elle se soit mise en tête, il allait consommer leur nuit de noce et il se fichait bien de savoir comment elle réagirait ensuite.  Mais pour le moment, il allait devoir lui imposer des limites à ne pas franchir, il n'aimait pas le désordre ; tout comme Fall, il ne tenait ni à salir le nom des Sylla, ni à perdre la réputation qu'il avait mis autant de temps à acquérir. Non, pas même pour cette gamine, il n'allait faire abstraction de ses règles. 


- Je viens de vous poser une question ! s'écria t-elle de nouveau. 


- Et je suppose que tu attends que je te réponde ? rétorqua t-il. 


Elle déglutit.


- Qu'est ce que... Qu'est-ce que vous faites là ? Non... J'allais dire qu'est-ce que je fais... ici ?


- Qu'est-ce ce que tu fais ici ? Vraiment ?


Il parcourut son corps du regard, Maya resserra la chemise trop grande, contre elle.


- Pour le lieu, tu te trouves chez moi. 


Il la vit balayer la pièce du regard et une lueur d'étonnement s'alluma dans ses yeux, puis ensuite de la fascination, qui disparut aussitôt.


- Tu te souviens de ce qui s'est passé hier ?


Elle reporta son attention sur lui. 


- Pardon ? 


- Je te demande si tu te souviens de quoi que ce soit. 


Même s'il savait que c'était peu probable, il voulait lui faire payer toute la frustration que lui avait valu sa présence dans son lit. Ce n'était pas comme s'il l'avait veillée, mais il avait à peine fermé l'oeil, sans parler de ce qu'il avait été sur le point de faire lorsqu'elle s'était retournée au cours de la nuit, pour se blottir contre lui.


- À vous de me le dire, non ? Pourquoi suis-je ici, habillée comme ça ? Où sont mes vêtements ? 


- Le plus important ce sont tes vêtements où ce que j'ai à te dire ? 


- Écoutez Malik...


- Non, toi écoute moi. 


Elle battit des paupières, surprise. En effet, il a involontairement haussé le ton, mais ça c'était encore de sa faute.  S'il n'avait pas dormi c'était parceque qu'il n'avait pas pu se résoudre à la ramener chez elle. Simplement parce qu'il avait voulu s'assurer qu'elle irait bien à son réveil et aussi... Sérieusement ? Depuis quand se souciait-il de ce genre de détail ?


- Qui est-ce ? demanda t-il d'une voix plus calme.


- Qui est qui ?


Bien sûr, si elle ne connaissait pas l'imbécile d'hier, il n'y avait aucune chance qu'elle se souvienne de lui. 


- D'habitude tu bois autant ?


Elle le foudroya du regard. 


- Pourquoi ? Ça fait la deuxième fois que je vous vois à mon réveil, vous n'avez donc pas pigé que...


- Bientôt tu me verras tous les jours à ton réveil, railla t-il.


Si elle souhaitait aborder le sujet, qu'elle ne s'en prive donc pas.


- Vous croyez vraiment que je partagerai la même chambre que vous ? fit-elle d'un air hautain. Vous croyez que...


- Je ne crois rien, coupa t-il en se dirigeant vers une armoire. Je le sais parce que quoi que tu en dises nous partagerons la même chambre, puis le même lit. Et pour ce qui est de ce qui se passera ensuite...


- Arrêtez ! 


Il se retourna. 


- Arrêter quoi ? J'ai bien vu comment tu te frottais à ce mec, hier. 


Il la vit porter une main à son front, tandis que l'autre empêchait sa chemise de s'ouvrir. 


- Je ne sais absolument pas de qui il est question, j'ignore qui est « ce mec » et ce n'est pas comme si j'avais les idées claires. 


- Qu'est-ce que tu y faisais ? s'enquit-il.


Elle laissa échapper un petit rire incrédule​.


- C'est une blague ? J'ai le droit d'aller où je veux, je ne suis pas votre fille. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, mais pas les autres ?


Malik tiqua. D'une part, elle avait raison, elle était très jeune et avait le droit de s'amuser, seulement cela ne devait pas impliquer qu'elle aille flirter avec le premier venu, quand elle s'opposait catégoriquement à ce qu'il la touche ne serait-ce que d'un poil.


Agacé par la tournure que prenaient les choses, il sortit des vêtements de l'armoire et s'habilla. Inconsciemment, il était lui même en train d'enfreindre ses propres règles. D'habitude, il laissait ses partenaires faire ce que bon leur semblait ; à ses yeux, aucune femme n'était en mesure d'être fidèle et cela ne l'avait jamais dérangé, jusqu'à maintenant.  Encore une fois, il faillit revenir sur sa décision : celle d'épouser Maya Fall, car une chose était sûre, s'il n'y prenait pas garde elle risquait de devenir une entrave et de lui causer de sérieux problèmes. 


Il alla dans la salle de bain et revint un instant après avec sa robe de la veille. 


- Tiens, habille-toi.


Elle s'en empara avant de demander d'un air surpris.


- C'est tout ? Il reste les chaussures et... Qu'avez vous fait de mes sous-vêtements ? Ne me dites pas que vous les avez déchirés ? 


Ah, donc elle pensait qu'il ne savait pas comment ouvrir l'agrafe d'un soutien gorge ? Faisait-elle semblant ou c'était vraiment de la naïveté ? 


- J'ai oublié de les faire sécher, ils ne sont pas secs, répondit-il. Mais si cela ne te posera pas de problèmes, ils sont dans la salle de bain.


Les yeux de Maya s'écarquillèrent de plus belle. Il avait fait quoi ? Il avait lavé ses vêtements ? Elle porta la robe à son nez, il l'avait vraiment lavée. Dis donc​...


- Pourquoi...


Le portable de Malik se mit à sonner et il lui fit signe de se taire. 


Pourquoi fallait-il toujours qu'il se montre autoritaire et tellement imprévisible ? songea t-elle​. Il ne méritait même pas qu'elle le remercie. 


Elle allait dans la salle de bain, juste au moment où il quittait la chambre. C'était clair, il ne voulait pas qu'elle écoute sa conversation téléphonique, et tant mieux d'ailleurs. Elle ne doutait pas sur le fait qu'il s'agisse d'une femme et cela ne la dérangeait pas du tout, au contraire. S'il avait plusieurs maîtresses aptes à satisfaire ses moindres désirs, elle ne pourrait que leur en être reconnaissante. Malik avait beau être un beau spécimen, elle ne le désirerait jamais, c'était une certitude, vu la manière dont il la traitait. Coucher avec lui n'en serait que plus humiliant​. 


De petits coups résonnèrent à la porte. 


- Il faut que je te dépose chez toi, Maya, fit la voix de Malik. Dépêche toi. 


Elle serra les dents. Elle avait vu juste, le salaud se permettait de lui interdire de s'amuser, mais il allait quand même recevoir une autre femme chez lui. Quel hypocrite...


- J'arrive ! 


Lorsqu'elle réapparut, ce fut pour dire :


- Je peux rentrer toute seule, il n'y a pas de soucis. 


- Non, je te ramène.


- Je prendrai un taxi.


- Et si je ne veux pas que tu prennes un taxi ?


- Je me verrai obligée de vous rappeler que je fais ce que je veux.


- Ça je l'avais remarqué. Mais de toute façon, nous sommes sensés aller chez tes parents aujourd'hui.


Elle soupira.


- Et alors ? 


C'était simple, il voulait la ramener lui-même, pour être sûr qu'elle était vraiment rentrée. Ensuite il reviendrait rejoindre cette autre femme qui l'attendrait ici et le soir, il allait passer chez ses parents, comme si de rien n'était. Non, c'était très insultant.


- Qu'est ce qui est insultant, Maya ?


Quoi... Elle avait pensé tout haut ?


- Vous...


Non, plus question qu'elle le vouvoie. Elle se dirigea vers une table de piano vide qui se trouvait dans un coin de la pièce, avant de lancer par dessus son épaule.


- Tu as une maîtresse ? 


Malik sembla d'abord très surpris, mais ensuite il retrouva cette expression imperturbable qu'il affichait toujours et demanda :


- Ça te poserait un problème ? 


Elle attendit patiemment qu'il s'approche d'elle pour répondre.


- Vraiment ? fit-elle. Pourquoi serait-ce un problème pour moi ? Au contraire tu me rendrais un immense service ! Le seul problème c'est que si tu ne te sens pas capable de tolérer certaines choses me concernant, je ne tolérerai pas non plus que tu les emmène là où... Euh... dans notre lit, voilà. À part ça, tu es libre d'avoir des relations sexuelles avec toutes les femmes qui te plairont sauf moi, bien sûr.


Une colère sourde monta en lui et il eut beaucoup de mal à la refouler. Il n'était pas du genre à lever la main ​sur les femmes, l'idée ne​l'avait même jamais effleuré, mais l'insolence de cette fille le mettait vraiment hors de lui. Elle semblait très décidée à le faire renoncer ou à lui rendre la vie impossible après le mariage. Mais c'était sans compter sur la haine que lui inspirait son sang, son nom de famille. Et s'il savait tout d'elle, elle ignorait tout de lui ; elle ignorait de quoi il était capable.


Voyant qu'il ne répondait pas, elle sembla considérer que la conversation était close et passa devant lui pour sortir de la chambre. Il la rattrapa aussitôt et la plaqua contre lui.


- Je n'ai pas fini, dit-il en resserrant son étreinte. 


Même si elle paraissait vulnérable entre ses bras, elle soutint son regard avec plus de force et d'aplomb qu'il n'en avait jamais rencontré chez personne. Cependant, sa voix semblait incertaine quand elle répondit : 


- Moi, si. 


- Tu ne t'en es peut-être pas encore rendu compte, mais c'est toujours moi qui ai le dernier mot. 


En un seul mouvement explosif, nourri par six heures de frustration, il la hissa sur la table, remonta sa robe, exposant ses jambes, les écarta et d'un mouvement brusque, se plaça entre elles.


Il étouffa le cri de surprise qu'elle poussa et l'allongea sous lui. Elle sembla d'abord se raidir, mais après un moment d'hésitation, quand il approfondit son baiser, ses bras se nouèrent tous seuls autour du cou de Malik, son dos se cambra, et elle entrouvrit les lèvres. Il glissa ses mains avides sur la peau de ses cuisses et abandonna sa bouche pour son cou.


Alors comme ça, elle avait fait exprès. Elle l'avait délibérément poussé à bout.


Il dénuda sa poitrine, s'attendant à ce qu'elle réagisse et effectivement elle se mit à remuer sous lui. Il releva la tête, elle avait les yeux fermés.


- Tu es toujours sûre de ne pas vouloir passer à l'étape suivante ? demanda t-il, d'un air sarcastique, son visage tout près du sien.


Maya ouvrit les yeux et tenta de le repousser.


- Tu peux toujours rêver, répondit-elle.


Il l'aida à se redresser et elle s'empressa de descendre de la table. Le regard de Malik, resta rivé à cette poitrine qu'il aurait tout le temps d'apprécier, maintenant qu'il était sûr des réactions qu'il était capable de déclancher chez elle.


- Je ne t'aurais pas laissé aller loin.


Il haussa les sourcils.


- Tu veux un autre essai ?


- Non, je veux rentrer chez moi ! Où sont mes chaussures ? 


Il désigna le dressing du regard.


- Je t'ai laissé m'embrasser mais je ne te laisserai pas de nouveaux poser tes... sales mains sur moi. En fait, j'espère vraiment que d'ici là mon père trouvera quelqu'un d'autre qui pourra l'aider sans rien exiger en retour. 


- Cela n'enlèvera pas l'attirance que tu as pour moi, répliqua t-il.


- Si c'est ce que tu crois, alors c'est toi le naïf. Je sais jusqu'où je suis prête à aller pour remettre l'HFL sur pied.


Elle le désigna de l'index. 


- S'il faut que je retire ce qui a été dit, OK ! Peut-être que l'irréparable finira par être commis. Mais toi, toi aussi tu finiras par retourner d'où tu viens. 


Sensuelle Ennemie