Ce n'est que quelques mois après ma discussion avec Ma’Clé que ma mère m’avoua ce que j’avais vécu étant plus petite. J’avais surpris une conversation houleuse entre elle et Ma’Clé au téléphone. Je l’avais donc interrompu et je lui avais exigé la vérité. 

J’avais surtout peur qu’elle ne me lance ce genre de regard qui te fait tout de suite regretter ton audace, mais ce ne fut pas le cas. Elle m’a tout simplement regardé avec des yeux implorants, là où moi, je paraissais toujours aussi déterminée. C’est alors qu’elle m’a demandé d’approcher et m’a raconté tout ce qu’elle savait. Petit à petit, j’ai eu des flash de cette partie de ma vie, et depuis ce jour, j’ai compris pourquoi je détestais autant mon corps. 

Elle m’a fait voir un psy qui m’a bien aidé. Je n’avais plus peur des garçons, mais d'envisager plus que de l’amitié avec eux à chaque fois était impossible pour moi. C’est alors que j’ai commencé à rester avec des garçons de mon quartier. Ce que ma mère n’approuvait pas vraiment parce qu’on va dire qu’à la première impression, ils n’inspirent pas confiance et moi, c’est ce qui me plaisait. Quelque part, je me sentais en sécurité avec eux, mais ma mère avait du mal à le comprendre. C’était encore un sujet de plus pour nous éloigner. 

J’étais plutôt sage comme fille, mais cette étiquette m’énervait un peu plus chaque jour. Et j’ai voulu que tout ça change.

Un jour, on était tranquillement posé dans notre coin avec les potes. Puis un gars, que tous appelaient BG (et il faut avouer qu'il était pas mal quand même, mais faisait peur à première vue) arriva et dit : « Ouais les gars, c'est bon, j'ai reçu la marchandise » . Et comme à leur habitude, aussitôt, ils faisaient tout pour me laisser en plan comme quoi ils ont des choses à faire.

Moi : non les gars moi, j'suis pas d'accord avec vous. Chaque fois, vous me faites des faux plans à vouloir me trier ! Cette fois, je reste avec vous jusqu'au bout !

BG : Vas-y Cycy fais pas ta casse-couilles, barre-toi on est vraiment pressé là. 

Moi : J'vous jure les mecs que si j'me tire là c'est pour toujours ! Vous me reverrez plus.

BG : Pfft, mais arrête de faire ta meuf, on ne veut pas que tu viennes, c'est tout.

Bref les gars ne voulaient vraiment pas jusqu'au moment où Francis (ou Franc) prit ma part. Les gars-là n’arrêtaient pas de dire à l'époque qu'il voulait quelque chose avec moi, mais je m'en foutais. Les mecs ce n’était vraiment pas mon "dada". J'ai donc fini par y aller avec eux. 

On est allé chez l'un d'entre eux. On n'est pas rentré dans la maison même, mais on a fait le tour, BG a ouvert un petit portillon et on est tombé devant une espèce d'abris de jardin. Dessus, était marqué "La cave". On rentra, la pièce était sombre, les rideaux n’étaient pas tirés en fait, il y avait une drôle d'odeur, des canapés, un petit frigo, une tablette et dans un coin une chicha posée au sol.

Mis à part l'odeur, pour moi tout semblait normal. Le dernier à rentrer ferma la porte à clé. Les gars me mirent à l'aise. 

BG fit sortir un truc de sa poche. Dedans, il y avait des feuilles. J'avais tout de suite compris ce que c'était, mais j'étais blasée parce que ces trucs-là je voyais ça qu'à la TV (lol). 

Bref ! Donc ils ont commencé à rouler leurs joints. Dans la chicha, ils ont mis de la vodka à la place de l'eau.

Comme vous l'avez compris, c'était ma première fois et sûrement pas la dernière. Je sais qu'à dater de ce jour toutes les semaines, j'étais “high”. Il y a même des jours, j'arrivais complètement touchée en cours. Déjà, que je n'étais pas brillante, j'avais en plus un comportement irrespectueux. 

Je parlais mal aux parents, aux profs. Je n'avais confiance qu'en mes potes. En résumé, ma tranche d'âge de 14 à 16 ans n'a été que débauche. Laissez moi vous raconter cela un peu plus en détails...