CHAPITRE 72: QUI SONT CES FILLES?

Write by L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 72: QUI SONT CES FILLES ?***


**LESLIE OYAME**


Karl : Rentre bien.


Moi: D'accord et merci de m'avoir déposé.


Karl : De rien. Allez, on est ensemble.


Moi: Ok. Faites moi un message pour me dire que tu es bien rentré et rentre tout droit hein.


Karl : (Riant) Si je ne vais pas tout droit, j'irai où ?


Moi: Toi-même tu sais.


Karl : Lol, je suis encore jeune et je tiens à ma vie. L'enfant NGUEMA sera dans ma maison et moi en vadrouille dehors ? Je connais mon élément, plus folle qu'elle tu meurs.


Moi: Heureusement que tu sais et que


(Sonnerie du téléphone) C'était le sien. 


<<Karl : (Décrochant) Oui mon cœur>>


<<........>>


<<Karl : On vient d'arriver, je suis à votre portail.>>


<<........>>


<<Karl: (Riant) Andia arrête la folie, je n'ai fait aucun détour si tu veux je te passe ta copine.>>


<<Moi: Il n'a pas fait de détour man, je l'ai surveillé pour toi.>>


<<Karl : Tu as entendu non ? Je n'ai fait aucun détour.>>


<<.......>>


<<Karl : (Souriant) Oui, je sais que tu me surveilles. T'inquiètes, j'ai toute ma tête.>>


<<.....>>


<<Karl : J'arrive bb, je suis en train de reprendre la route et attends moi, on va prendre notre douche ensemble stp, je vais te déstresser de tout ce que tu as accumulé ces derniers jours.>>


<<......>>


<<Karl : Oui, je t'aime aussi.>>


<<.....>>


<<Karl : Bye.>>

Clic.


Moi: Nuit chaude en perspective.


Karl : (Riant) C'est sûr. En tout cas, vas-y, il faut que j'y aille.


Je suis descendue et je suis allée rentrer dans le portail puis chez moi. Dès que j'ai fermé la porte j'ai éclaté en sanglots tellement j'avais mal au cœur. Toute cette journée j'ai fait preuve de beaucoup de retenue mais c'était vraiment éprouvant pour moi. Cette chienne métisse là n'a pas arrêté de me lancer les pics. Au début je croyais que c'était un truc passager comme a fait Carine et son imbécile de mari. Mais quand j'ai vu qu'elle a persisté durant la journée, j'ai su que c'était un fait exprès. C'étaient des messages qui m'étaient adressés de façon voilée. Mais cette idiote même m'a plus énervée qu'autre chose. Celui même qui m'a fait mal c'est Benjamin qui bavait littéralement pour cette fille. C'est à peine même s'il a détourné ses yeux d'elle plus de 5 minutes. Comme si elle était essentielle à sa vue pour garder le cap. Nous autres là pouvions crever qu'il ne l'aurait pas remarqué. Même quand il parlait avec moi pendant la pause de la soutenance, il n'arrêtait pas de regarder dans sa direction. Il avait pourtant dit que c'était fini entre eux, maintenant qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ce revirement de situation ? Et je ne sais pas mais c'est comme si il a reçu un lavage de cerveau là où il était et est revenu très amoureux de cette femme. C'est quelle sorte d'envoûtement comme ça ? Donc je vais vraiment perdre l'homme de ma vie comme ça ? Après tout ce temps alors que j'y étais presque ? Ô mon Dieu, j'ai tellement mal au cœur.


Brbrbr. (Message)


Malgré mes larmes, je le récupère dans mon sac et je constate que c'est le message de Lauria, celle qui me suit. Si c'est pour me demander de l'argent pour son école ou pour me raconter les conneries sur ses parents, elle va me sentir passer, là où j'ai d'abord mes problèmes là, il ne faut même pas qu'elle s'amuse à 24h à me dire des bêtises. Quand j'ouvre le message, ma colère monte.


-Lauria: Bonsoir Ya Leslie, j'espère que tu vas bien. Excuse-moi de te déranger à pareille heure et je sais que tu vas te fâcher mais je ne voulais pas que tu l'apprennes par quelqu'un d'autre. J'ai découvert il y a quelques jours que je suis enceinte de deux mois. 


J'ai lancé l'appel sur son numéro de téléphone et à peine a-t- elle décroché que je me suis mise à copieusement l'insulter.


<<Lauria: (Petite voix) Allô ?>>


<<Moi: (En colère) Imbécile, badecon, ton cul, Lauria, tu m'entends non? Ton gros cul et le cul de tes parents. Chienne. Quand tu vas jouer aux bordelles tu ne sais pas que tu dois te protéger ? Tu ne pouvais pas ramasser même le sida là-bas comme ça tu allais même mourir pour me libérer ? Non, toi c'est la grossesse que tu vas me prendre ? Que qui va s'occuper de ta chose là ? Moi OYAME ? Je te le redis, le cul de tes parents. Tu as intérêt à m'enlever ça hein imbécile. Ça va faire 5 mois que je ne vous envoie rien Loyd et toi parce que je vous dis que j'ai des problèmes d'argent mais une connasse comme toi, tu vas me ramener une grossesse. J'arrive là-bas demain pour toi, chienne. >>

Clic!.


Je me suis relevée avec rage et je suis allée dans ma chambre pour me laver. C'est tout ce monde là les épines sous mon pied. 


Moi: J'ai découvert il y a quelques jours que je enceinte. Imbécile, sa large bouche comme je suis enceinte. Si mes coups ne t'enlèvent pas la grossesse là demain c'est que ce n'est pas moi.


Je me suis lavée et je suis allée me coucher avec le gros cœur. Dès 6h, j'étais debout et en route pour dragage où habitent mes parents. C'est moi qui les ai réveillés en cognant à la porte comme une folle.


Moi: (faisant un tapage sur la porte) Elle est où cette bordelle qui ne sait qu'écarter les jambes là ? Ouvrez-moi la porte là .


Maman : (Ouvrant la porte le sommeil dans les yeux et vêtue d'un pagne enroulé à la poitrine) Leslie tu as quel problème que tu viens réveiller les gens à pareille heure ?


Je ne lui réponds pas et la bouscule pour passer. Je fonce tout droit dans notre ancienne chambre qu'occupe aujourd'hui ma petite sœur, elle est encore endormie et c'est avec une grosse gifle sur le visage que je la réveille. Elle n'a pas le temps de comprendre vraiment ce qui lui arrive que je me jette sur elle et la bourre de coups.


Lauria: (Hurlant en pleurant) Aïo, Leslie tu me fais mal, pardon. 


Ce sont mes grands frères Ludovic et Léandre qui viennent me séparer d'elle.


Moi: (Me débattant) Laissez-moi que je casse d'abord bien la gueule à cet écervelée, une imbécile comme ça, je l'envoie à l'école et c'est la grossesse qu'elle va me ramasser.


Maman : (Tenant sa fille qui pleurait dans ses bras) C'est à cause de ça que tu veux me tuer l'enfant ? Est-ce que c'est la fin du monde?


Moi: Ce n'est pas la fin du monde et qui va élever son bâtard? Hein qui? Quelqu'un qui n'a aucune source de revenus va s'arranger à aller ramasser une grossesse, pour faire quoi avec ? Elle a quel moyen ?


Maman : Moi-même j'avais d'abord quel moyen ? N'est-ce pas vous êtes tous là vivants?


Moi: Pourquoi ça ne m'étonne pas que tu puisses dire des conneries pareilles? Que peut-on attendre d'une femme inconsciente qui n'a rien foutue de sa vie si ce n'est des inepties pareilles. C'est parce que tu es une *rieneuse* que tu veux encourager ta fille sur le même chemin que toi c'est ça n'est-ce pas ?


Papa : (Apparaissant) Attends OYAME tu te prends pour qui pour manquer de respect à ta mère dans ma maison ?


Moi: Je me prends pour celle que je suis et ce n'est que la vérité que je suis en train de dire. Et toi tu viens me parler de maison, un irresponsable comme toi tu peux avoir une maison. Si papi n'avait pas eu pitié de son bon à rien de fils que tu étais, tu aurais eu une maison toi tu as une maison. Va construire ta maison on va voir un irresponsable comme toi tu veux venir me parler. Ta femme et toi deux irresponsables et des charges pour l'humanité. Non contents de ne rien foutre de votre vie, c'est vous qui couchez en désordre sans jamais utiliser de préservatifs pour accoucher jusqu'à cinq enfants pour venir les maltraiter. Toi Landry tu es qui et tu vas venir te placer devant moi pour me parler, tu es qui? Vous avez fini de contaminer votre malchance (Montrant mes grands frères) à vos de bon à rien qui sont là et sont en train de suivre vos traces et c'est comme ça que vous encouragez Lauria dans les bêtises non? Son bâtard c'est pour le mettre à la charge de qui? Moi toujours ? Donc je n'en ai pas assez de vous nourrir ?


Ludovic : (L'aîné) Leslie AT


Moi: (Levant ma main) Oh toi tu bloques ton trou qui te sert de bouche là, quand les gens qui vous nourrissent parlent, tu la fermes. Tu veux dire quoi ? Tu sais quoi faire d'autre à part boire le vin? Hein? Je n'ai pas envie de décharger ma colère sur toi ce matin donc tu la boucles. (Regardant celui qui le suit et notre dernier) C'est valable pour vous deux. 


Je me suis mise à gueuler tout le ressentiment que j'avais sur eux avant de sortir mes derniers 50 milles que j'avais dans mon porte monnaie et balancer ça par terre.


Moi: (Regardant ma sœur) Tu as intérêt à m'enlever cette chose de ton ventre et je me fiche pas mal de si on te demande plus que ça. Et retiens bien que c'est la dernière fois que tu manges mon argent. À partir d'aujourd'hui tes irresponsables de parents feront leur rôle.


J'ai tourné mes talons et je suis sortie de là. J'ai marché jusqu'à la route. Les connaissances du quartier m'ont salué mais je n'ai pas répondu. J'étais trop en colère pour le faire. J'ai pris mon taxi et je suis rentrée chez moi où j'ai pris une bouteille d'alcool pour boire. C'est tout ce monde là. Ils ne peuvent même pas mourir une bonne fois comme ça, même les bangandos du quartier là ne pouvaient même pas allumer le feu et le mettre sur la maison là dans la nuit quand ils sont dans leur chanvre pour me libérer. J'ai de vrais problèmes ici, l'homme de ma vie est en train de me filer entre les doigts par les pratiques mystiques de l'autre sorcière là et la fausse blanche qui la sert de copine et des salauds comme ça viennent ajouter à mon trouble. Et après on se demande pourquoi des jeunes gens ont la tension, je n'aurais pas la tension comment avec tout ce que je subis? Mes nerfs sont très tendus actuellement, il faut que je me calme pour mieux réfléchir à ce que je dois faire…


**LINDA NDOMBI**


Nous sommes le lendemain de la fête et je suis venue passer l'après-midi avec Jennifer chez moi. Ça va faire 5 mois que j'ai déserté ma maison, la dernière fois que j'étais ici c'était pour venir laisser les portraits de Joliane, les enfants et moi. Oui, je les avais fait et la semaine qui avait suivi j'avais récupéré et j'étais venue les déposer ici. J'avais accroché pour moi dans un mur de ma chambre et j'avais laissé les trois petits au sol dans un coin de la chambre en attendant que Benjamin découvre cette histoire. Je me demandais même s'il avait vu le carnet et avait pris connaissance de son contenu. 


Quand nous sommes rentrés nous sommes directement allées en cuisine car on avait fait des courses en rentrant. 


Jennifer : Ça fait un bye que j'ai mis les pieds ici hein et c'est fou parce que je ne passais pas une semaine sans faire un tour.


Moi: (Souriante) Je sais. Je n'ai pas habité ici depuis décembre. J'ai délaissé mon chez moi en passant de maison en maison.


Jennifer : (Souriante) C'est sûr. Tu comptes revenir quand ici? Ou bien tu veux continuer à boire le lait paternel?


J'ai éclaté de rire. Le lait paternel, carrément hein.


Moi: (Riant) Ça existe maintenant ce type de lait?


Jennifer : (Riant) C'est toi seule qui a la réponse à cette question. C'est toi qui est toujours couchée sur la poitrine de ton père ou sur ses cuisses, c'est quoi que tu y fais ? Ce n'est pas le lait paternel que tu prends comme ça ?


Moi: Tu es vraiment folle. En tout cas, le weekend prochain je reviendrai ici. Je reste encore toute cette semaine avec eux pour tirer (Souriante) les dernières gouttes de lait paternel.


Nous avons ri toutes les deux. Nous avons mis les aliments à nettoyer dans une cuvette avant de mettre de l'eau. 


Jennifer : Attends je mets un peu de musique pour agrémenter tout ça.

Moi: Ok.


Elle a essuyé ses mains avant d'aller au salon pour faire les connexions.


Jennifer : (Depuis le salon) Mon cœur ?


Moi: Oui ?


Jennifer : Où as-tu mis la télécommande ? Je ne la vois nulle part.


Moi: Je crois qu'elle est dans la chambre sur la petite table qui est près du lit. 


Jennifer : Ok.


Elle est partie chercher et est revenue se placer à l'entrée de la cuisine.


Jennifer : Tu m'expliques ?


J'ai levé les yeux et j'ai vu qu'elle tenait l'un des petits tableaux des enfants.


Jennifer : Que font ces tableaux ici? Pourquoi il y a un grand accroché sur un mur de ta chambre ? Et surtout c'est quoi le contenu ? 


Moi: J'ai voulu le faire.


Jennifer : Dans quel but?


Moi: C'est une sorte d'hommage que j'ai voulu faire à toutes les deux, à Joliane et moi pour signifier que nous sommes toutes les deux les mères des enfants.


Elle m'a regardé en silence. Je n'ai pas parlé à Jennifer du carnet de Joliane et je ne compte pas le faire, je l'ai promis à Joliane. Je suis sûre qu'elle doit se poser des questions mais bon.


Moi: Le grand portrait, comme tu l'as vu, est accroché dans ma chambre parce que c'est pour moi et les trois autres pour les enfants. J'irai les déposer dans leurs chambres chez Benjamin quand j'aurais parlé avec lui.


Jennifer : Tu penses qu'il trouvera correct qu'une photo de son ancienne femme et toi soient sur le même tableau ?


Moi: Est-ce que tu as compris le concept de ce tableau ?


Jennifer : Oui je l'ai compris. Elle les a mis au monde et tu t'occupes d'eux comme s'ils étaient les tiens faisant de vous deux leurs mamans. Mais tu ne trouves pas que ça fait bizarre que cette initiative parte de toi?


Je m'en doutais, n'ayant pas toutes les données qui m'ont conduit à faire ce tableau, elle ne peut pas bien saisir mon initiative. Je ne vais pas chercher à me justifier au risque de trop en dire.


Moi: (Levant les épaules) C'est possible mais bon, c'est déjà là. Et avoue que c'est joli.


Jennifer : (Souriante) C'est très joli. Mais moi je suis fâchée hein?


Moi: Pourquoi ?


Jennifer : Tu vas jusqu'à faire un tableau de toi et ta coépouse alors que moi ta propre sœur tu ne me fais pas un tableau ? On fait ça ?


J'ai éclaté de rire. La fille là n'est définitivement pas normale.


Moi: Qui joue avec ta photo Jen ? 


Jennifer : (Riant) C'est Orema.


Nous avons éclaté de rire toutes les deux. Oh non, la fille là n'est pas simple. La pauvre Orema hein. 


Moi: Tu es bien folle Jen, c'est moi qui te le dis. C'est comme ça que tu as passé ton temps à lancer des pics à la pauvre fille hier.


Jennifer : (Riant) Elle n'a eu que ce qu'elle méritait. Moi je ne comprends même pas comment les gens là font pour ne pas voir que ses attitudes, son regard et même son sourire sont fake.


Moi: Ça doit être la proximité. Tu sais, ils sont tellement habitués à elle et la voient comme une sœur qu'ils ont du mal à penser en mal d'elle. La confiance a exclu la méfiance, du coup ils sont comme qui dirait dans une espèce de bulles. 


Jennifer : C'est sûr. Mais elle n'a qu'à continuer à être dans mon environnement et sa vraie face va être révélée, ce n'est pas ce qu'elle me lançait les faux regards incendiaires là. Même si elle c'est le dragon et crache du feu, moi mon totem c'est de l'eau, je vais éteindre ça. 


Moi: (Riant) Pardon il faut arrêter tes histoires, je ne veux pas de problèmes.


Jennifer : Les problèmes avec qui? Mais cette petite a même la chance que son cas là je me penche dessus et j'ai décidé de donner ma vie au Seigneur hein, sinon toi-même tu me connais. Elle devait me faire quoi? Je sais que même sur le plan mystique elle ne pouvait pas nous atteindre toutes les deux. 


Moi: Qui t'a dit qu'elle ne pouvait pas m'atteindre?


Jennifer : Mamie, la dernière fois quand on avait parlé lorsque j'étais en France par rapport au fait que tu l'avais trouvé dans la chambre de Benjamin, après notre appel, j'avais appelé mamie.


Moi: (Surprise) Donc tu étais même sérieuse hein?


Jennifer : Mais bien-sûr, tu pensais que quoi? Personne ne peut venir de je ne sais où pour te faire du mal et moi je vais rester là pour regarder, c'est que je suis folle. J'avais bien appelé mamie et je lui avais expliqué la situation pour avoir son avis, elle avait confirmé mes propos en disant qu'elle voulait faire des fétiches. Je lui avais demandé si c'était possible qu'elle te fasse une protection pour annuler ça. Elle m'avait assuré que personne ne pourrait utiliser des pratiques mystiques contre toi et t'atteindre. Elle m'a dit de rester tranquille. 


Je l'écoutais et j'avais pris conscience de deux choses, premièrement cela confirmait l'information que ma mère m'avait dite à propos de mon père et de moi, qu'il avait fait de moi une intouchable sur le plan spirituel. Deuxièmement, je réalisais la grâce que j'avais d'avoir une amie comme Jennifer qui ne ménageait pas ses efforts pour me protéger et ce même sur le plan spirituel. J'ai laissé ce que je faisais et je suis venue la serrer dans mes bras.


Jennifer : (Surprise) Mais qu'est-ce qui t'arrive ?


Moi: (Lui faisant un bisou sur la joue) Je t'aime ma fofolle à moi.


Jennifer : (Souriante) Même si je ne comprends pas cet élan d'amour soudain, sache que je t'aime aussi ma pupuce. Même si je suis fâchée parce que tu n'as pas fait notre portrait.


Moi: (Lui faisant plusieurs bisous sur le visage en riant) Je vais faire oh.


Jennifer : (Me poussant en riant) Va là-bas avec des bises de Judas là, espèce d'Iscariot.


J'ai éclaté de rire avant de retourner à ma préparation. Elle est remontée déposer le tableau et est revenue avec la télécommande. Elle a mis de la musique avant de revenir me trouver à la cuisine. Nous étions en train de parler de la réunion de demoiselle d'honneur demain en après-midi quand mon téléphone s'est mis à sonner et c'était le numéro de Benjamin. Jen a décroché et mis sur le haut parleur.


<<Moi: Allô ?>>


<<Voix: Allô maman ?>>


J'ai reconnu la voix de Raphaël.


<<Moi: (Souriante) Allô mon bébé.>>


<<Raphaël : Ça va ? Tu as bien dormi ?>>


<<Moi: Oui mon bébé, j'ai bien dormi. Et toi? Les D?>>


<<Raphaël : On t'a cherché le matin parce qu'on ne t'a pas vu. Papa a dit que tu es chez papi et mamie.>>


<<Moi: C'est vrai. Vous vous amusez bien avec papa ?>>


<<Raphaël : Oui, on est très contents d'être avec lui. >>


<<Moi: C'est très bien.>>


<<Raphaël : Mais on veut aussi être avec toi parce que tu nous manques.>>


Jennifer : (touchant sa poitrine en murmurant) Ooooohhhh, c'est tellement chou.


<<Moi: (Émue) Vous me manquez aussi mes amours, on va se voir demain à l'église et après on sera ensemble d'accord ?>>


<<Raphaël : D'accord.>>


<<Moi: Où sont tes frères ?>>


<<Raphaël : Ils sont assis au salon avec papa et Fleur>>


Dès que j'ai entendu ça, j'ai froncé mes sourcils. Encore cette femme? Durant tout le mois dernier où Benji parlait avec les enfants, j'entendais très souvent sa voix à côté et il y avait même des jours où elle parlait directement avec les enfants parce que Benjamin lui passait le téléphone. J'étais irritée à chaque fois. Il est revenu avec elle apparemment et elle vit dans sa maison. Toute ma bonne humeur avait disparu. J'ai continué à parler avec lui en me forçant à sourire. C'est ainsi qu'il m'a dit que Fleur était une femme très gentille et qu'ils étaient contents de la voir enfin. Il m'a dit qu'elle avait même demandé après moi. J'avais changé de sujet pour lui demander si c'était son père qui m'avait appelé et lui avait donné le téléphone. Il m'avait dit non, que c'était lui même qui avait pris et avait composé mon numéro avant de m'appeler et que D lui avait montré comment faire. Nous avions fini par raccrocher en nous promettant de nous voir demain à l'église.


Jennifer : C'est qui cette Fleur ?


Moi: Je l'ignore. Je sais juste que cette femme était avec lui à la retraite et que maintenant elle est chez lui.


Jennifer : Elle habite avec lui?


Moi: Ça m'a tout l'air.


Jennifer : Qu'est-ce que cela te fait ?


Moi: C'est censé me faire quelque chose ? Nous ne sommes plus ensemble, il peut faire ce qu'il veut de sa vie.


Jennifer : Tu sais que je suis toujours très fâchée contre Benjamin hein, si cela ne tenait qu'à moi je l'aurais déjà rayé de ma liste à cause de la façon dont il t'a traité. Mais j'ai décidé de mettre de l'eau dans mon vin pour les enfants mais aussi et surtout pour toi. Parce que je sais que malgré tout ce qui s'est passé avec lui, même si tu refuses de l'admettre, tu l'aimes toujours et tes réactions même lorsqu'il est question de lui te trahissent. C'est pour ça que je n'ai pas envie de lui fermer définitivement mon cœur par considération pour toi. J'ai vu ta réaction quand Raphaël a évoqué cette femme et je sais actuellement que tu es contrariée. Nous ne savons pas qui est cette femme pour lui mais j'ose croire par rapport à ce que j'ai vu hier de lui qu'elle est certainement une amie. Toutefois Lin, tu devrais avoir un peu de retenue par rapport à lui, il faudrait que tu puisses lui mettre un cadre pour lui apprendre à traiter avec toi. Il ne faudrait pas qu'il pense qu'il peut te traiter comme il veut et reviendra la bouche en cœur pour trouver tes bras ouverts. D'abord, il nous doit à tous des excuses. Hier, toi comme tout le monde avez dû comprendre la portée de mes propos.


Moi: Oui.


Jennifer : Voilà. Donc il doit te présenter des excuses pour ce qu'il t'a dit et fait. Ensuite, si vous décidez de reprendre votre relation, tu poses le cadre, qu'il sache que tu n'es pas n'importe qui ni sa chose qu'il pourrait utiliser à sa guise. Enfin, s'il est question de rester coparent simplement, soit mais ne le laisse pas penser que tout ce qu'il fait de sa vie puisse facilement t'affecter. Alors même si le cœur chauffe, mets de la glace dessus. Tu sais pourquoi ?


Moi: Non.


Jennifer : Car glace répare, car glace remplace.


Nous avons éclaté de rire toutes les deux à sa blague qui rappelait la publicité de l'entreprise des voitures "Car glass". 


Jennifer : (Riant) Voilà, je voulais te faire rire. Mais je suis sérieuse. Il faut qu'il sache que le plus gros perdant de cette relation c'est lui. Qu'il soit avec Fleur, arbre ou rivière, on s'en fiche car je sais qu'aucune d'entre elles ne t'arrive à la cheville. 


Moi: (Souriant) D'accord.


Jennifer : Et puis NGUEMA c'est qui et puis il viendra gâcher notre journée avec son épine ohr va là-bas NGUEMA. Celui-ci c'est même qui ?


J'ai éclaté de rire et mon humeur est revenue au beau fixe. Nous avons décidé de changer de sujet et avons passé un bon moment avant de nous séparer autour de 22h. Elle est partie chez elle et moi chez mes parents. Je les ai salués et parlé un peu avec eux avant de partir me doucher et me mettre au lit. Le lendemain, je me suis apprêtée et je suis partie à l'église avec mes parents. Nous nous apprêtions à rentrer dans la salle de culte quand j'ai entendu derrière moi "maman". Je me suis retournée et je suis tombée sur les enfants qui couraient dans ma direction. Je les ai réceptionnés et serrés dans mes bras.


Moi: Vous allez bien ?


Eux: Oui maman.


Moi: Où est votre père ? 


Eux: (Montrant une direction) Là-bas, il arrive avec tantine Clinsia.


J'ai froncé mes sourcils. C'est qui encore celle-là ? Après Fleur c'est Clinsia. Donc sa retraite là c'était seulement pour aller chercher les femmes ? J'ai levé mes yeux et j'ai croisé son regard, il s'avançait avec une jeune femme que je ne donnerai pas plus de 25 ans. J'ai amarré mon visage et ils sont tous les deux arrivés jusqu'à moi. La jeune fille me regardait comme tous les autres la première fois.


Benjamin : (Souriant) Bonjour Lin.


Moi: (Piaffant) Tchuip.


J'ai tourné mes talons et je suis rentrée dans la salle en entraînant mes enfants avec moi. 


Moi: (Dans ma tête) Bonjour Lin, n'importe quoi. Il a la chance que nous sommes dans la maison du Seigneur, sinon je l'aurais bien insulté ce matin…

MÈRE MALGRÉ MOI