Chapitre 74

Write by Jennie390


Très tard dans la nuit,Angèle a appelé Lionel deux fois mais il n'a pas décroché. Le matin à 6h, elle a rappelé quand il sortait à peine de la douche,il a répondu.

Lionel: Allô...

Angèle(petite voix):Bonjour chéri...

Lionel:Bonjour ma puce...Comment vas-tu ?

Angèle: Je vais bien maintenant que je t'entends... Je sais que tu es fâché p... 

Lionel: Je ne suis pas fâché Angèle... 

Angèle: C'est normal que tu le sois vue la façon dont je t'ai crié dessus, je ne t'ai pas laissé parler et... 

Lionel: Angèle je ne suis pas du tout fâché,du moins pas contre toi... 
À l'avenir fais juste plus attention à tes réactions,même si c'est dur,laisse-moi d'abord au moins me défendre avant de t'emporter... 
Mais tu n'as pas à t'inquiéter,je ne t'en veux pas pour hier... 

Angèle:D'accord...Mais hier soir je t'ai appelé,tu n'as pas pris,je croyais que... 

Lionel: Si j'étais fâché,je te l'aurais fait savoir clairement. J'étais déjà endormi quand tu as appelé et je n'ai pas entendu la sonnerie. J'avais l'intention de te rappeler quand j'aurais terminé de m'habiller ce matin.
Je comprends pourquoi tu as réagi comme ça et surtout avec Aïda Aubrielle qui est dans ton ventre,les hormones accentuent tout ce que tu ressens. 

Angèle(sourire):Merci bébé... Mais dis-moi, depuis quelques jours,tu ne fais que dire Aïda ici, Aïda là-bas... Mais tu oublies qu'on n'est pas sûrs que ce soit une fille hein... Bientôt on va refaire une autre échographie, en espérant que cette fois-ci on voit le sexe. 

Lionel(amusé): Pfff ! Je sais que c'est une fille... 

Angèle(sourire): On parie ? 

Lionel(sourire): Ça dépend de la récompense à la clé... 

Angèle(rire): Hummm...Tu es terrible... Sinon comment vas-tu ? 

Lionel: Je vais bien ma chérie...

Angèle: Tu manges correctement? Tu ne restes pas travailler jusqu'au matin et.. 

Lionel: Angèle je rentre à des heures raisonnables. 
Je mange bien; même si je ne le veux pas, Al ou Bryan s'assurent de me faire livrer le petit-déjeuner le matin au bureau et de me traîner de force au restaurant à midi pour le déjeuner, même si je n'ai pas faim,et Marina vient déposer le dîner à la maison même quand je suis absent. 
Je sais que c'est ton idée tout ça. 

Angèle: Oui parce que sans ça, tu sauterais certains repas ou alors tu vas t'arrêter dans un fast-food pour prendre un burger avant de rentrer. Pourtant ton médecin t'a demandé d'éviter ce genre de repas. 

Lionel: Hummm... C'est bon, j'ai compris.Toi aussi tu aimes parler. 

Angèle: Non mais tu aimes argumenter sur ma santé pourtant parfois tu ne respectes pas les consignes en ce qui concerne la tienne. 

Lionel: J'ai compris Angèle... 

Angèle: D'accord... Bon je vais te laisser terminer de te préparer, on se parle tout à l'heure. 

Lionel: Ça marche...

Angèle: Sinon Bébé, je suis vraiment désolée pour cette histoire,excuse-moi, je... 

Lionel: Angèle c'est bon...on passe l'éponge... Il n'y a aucun souci... 

Angèle: Ok... Je t'aime Lionel ... 

Lionel: Moi aussi ma puce...bisous... 

Angèle: Bisous... 

Clic! 

[...]

Ça faisait quelque jours qu'Angèle était revenue de Côte d'Ivoire. À la maison, elle supervisait le boulot de la dame de ménage que maman Justine lui avait trouvée. Ce jour-là, aux alentours de 10h,son patron l'a appelée. 

Angèle: Allô... Bonjour monsieur. 

Le patron: Bonjour mademoiselle Akan,vous allez bien? 

Angèle: Oui je vais bien monsieur,j'espère que vous aussi. 

Le patron: Oui... Euh je vous appelle parce que j'ai besoin de vous urgemment. 

Angèle: Ah bon? Comment ça ? 

Le patron: Vous savez qu'on a un contrat de conception d'affiches publicitaires pour une entreprise qui s'appelle ALFA METEC?

Angèle: Euh oui...je dois avoir entendu monsieur Ndong en parler. 

Le patron: Exactement,c'est à lui qu'on avait confié le dossier. Il a finalisé le travail qu'il m'a remis avant qu'il n'aille en congé. Aujourd'hui on a donc fait les différentes impressions et on les a livrées au client. Mais ce dernier nous a renvoyé les affiches en disant que ce n'était pas ce à quoi il s'attendait comme rendu final. Il trouve que les images n'ont pas été traitées, pourtant monsieur Ndong lui faisait des retours réguliers pour qu'il donne son avis à chaque fois. Il avait déjà tout validé, et là il veut qu'on refasse d'autres retouches, d'autres traitements d'images. 

Angèle: Ah ça... il est compliqué... 

Le patron: Vraiment...un homme à problèmes. Donc je vous appelle pour vous demander de venir régler ce problème de retouches. Je l'aurai confié à quelqu'un d'autre mais monsieur Ndong et vous, êtes les seuls qui maîtrisez les images de synthèse. Lui il est en congés hors du pays,il ne me reste que vous. Je sais que vous êtes déjà en congé de maternité mais je vous prie de venir faire ce boulot qui normalement ne vous prendra pas beaucoup de temps. Vous serez évidemment dédommagée pour votre déplacement. S'il vous plaît...

Angèle: Le traitement d'images est relativement simple,surtout avec les images de synthèse.Ça ne prendra pas beaucoup de temps... je viendrai monsieur. 

Le patron: Oh merci beaucoup...

Angèle: Je me prépare et j'arrive. 

Clic ! 

Quand elle a raccroché, elle a appelé Lionel pour lui dire qu'elle faisait un tour à son travail,vu qu'il y avait une urgence là-bas...
Elle est arrivée au bureau 1h plus tard, elle a passé près de 2h devant son ordinateur pour traiter les images. Quand elle a terminé,elle est allée montrer le résultat à son patron qui l'a ensuite envoyé au client.

Ce dernier a été plus que satisfait, il a donc donné l'autorisation d'imprimer les affiches et qu'il viendrait lui-même les récupérer.
Angèle s'est personnellement chargée d'emmener le travail en salle de reproduction pour faire les impressions des affiches publicitaires. Elle y a quasiment passé plus de 2h, elle est ensuite allée les remettre au patron qu'elle a croisé dans le couloir. 

Angèle: Bon, voilà toutes les affiches, j'espère que cette fois-ci, le client ne va pas les renvoyer. 

Le patron: Normalement tout devrait bien se passer, il est dans mon bureau, vous voulez venir lui dire bonjour? Je lui préciserai que vous êtes celle qui a quitté sa maison en urgence, en plein congé de maternité pour venir s'occuper de ses affiches. 

Angèle: Ah non, ne vous inquiétez pas, ça doit être un monsieur à problèmes. 

Le patron: Vous n'avez pas idée à quel point,vraiment merci encore mademoiselle Akan... Vous rentrez n'est-ce pas ? 

Angèle: Je vais discuter un peu avec mes collègues avant d'y aller. 

Le patron: D'accord, au cas où on ne se revoit pas, passez une bonne journée. Et félicitations en avance pour le bébé qui va bientôt naître. 

Angèle: Merci monsieur, pareillement. 

Le patron: Merci. 

Angèle est allée dans un bureau discuter avec une collègue pendant que le patron retournait dans le sien avec les affiches. 

Le patron: Bon voici vos affiches,je suppose que le résultat est tel que vous l'espériez,n'est-ce pas ? 

Jean-François: Effectivement, le résultat est parfait,impeccable. 

Jean-François a signé un chèque qu'il lui a remis. 

Le patron: Merci monsieur. 

Jean François: Vous le méritez, c'est du bon boulot. Par contre je vous observais d'ici par la vitre et je vous ai vu discuter avec une jeune femme enceinte. 

Le patron: C'est l'infographe qui s'est occupée de rectifier les images.

Jean François: Elle est infographe? 

Le patron: Oui, elle est d'ailleurs très douée dans son domaine. Une vraie pépite! 

Jean-François(regardant les affiches): En effet son travail est parfait... Elle travaille ici depuis longtemps? 

Le patron: Non pas tellement. 

Jean-François: Ok... Je veux qu'elle soit virée! 

Le patron: Pardon? Je n'ai pas bien entendu... 

Jean-François: Si, vous avez parfaitement entendu ce que j'ai dit, je veux qu'elle soit renvoyée. 

Le patron: Mais pourquoi ? 

Jean-François: Ce n'est pas important, je veux qu'elle soit mise à la porte. 

Le patron: Monsieur Mounguengui,vous la connaissez de quelque part? 

Jean-François: J'ai dit que je voulais qu'elle soit renvoyée, et vous allez faire ce que je veux, sinon je vais vous nuire. 

Le patron: ... 

Jean-François: Faites-le, et puis ce n'est pas comme si elle était très importante, on fait virer des gens tous les jours.
Du moment où une personne est employée quelque part,elle doit s'attendre à perdre son emploi à n'importe quel moment.Quand tu ne veux pas risquer de te faire virer, il faut créer ta propre entreprise. 

Le patron(dans sa tête): Ça c'est quelle façon de raisonner? Cet homme est malade! 

Le patron: Monsieur Mounguengui, vous-même vous êtes un chef d'entreprise et vous savez pertinemment qu'on ne peut pas virer quelqu'un comme ça sans aucun motif. Je pourrais avoir des ennuis avec l'inspection du travail et me retrouver à payer à cette jeune dame des millions de Fcfa en dédommagement. 

Jean-François: L'Inspection du travail, pff! Vous savez combien de personnes j'ai renvoyées sans motif dans ma vie? Des gens qui travaillaient pour moi ou qui étaient employés dans d'autres entreprises... Je m'en fous de l'Inspection du travail, beaucoup sont allés se plaindre là-bas, il a toujours suffit que je glisse une petite enveloppe pour que l'affaire soit classée. Je suis Jean-François Mounguengui, on peut me faire quoi dans ce pays ? 

En voyant Angèle, Jean-François Mouguengui s'était souvenu que c'était la jeune femme qu'il avait giflée devant Prix Import il y a quelques mois. Elle avait une grande gueule donc il fallait qu'elle soit sans emploi,de cette façon elle saurait que dans la vie ce n'est pas n'importe qui qu'on insulte dans la rue.Il s'était souvenu qu'elle avait un accent ivoirien.

Jean-François: Et puis je crois savoir que c'est une étrangère, donc virez la, si elle n'est pas d'accord qu'elle aille se plaindre dans son pays. 

Le patron(soupir): Monsieur Mounguengui, c'est une excellente employée et... 

Jean-François : Vous commencez à m'agacer,quoi vous couchez avec elle? C'est la raison pour laquelle vous ne voulez pas qu'elle parte? 

Le patron: Oh non pas du tout, jamais je n'oserais... écoutez c'est une jeune femme qui a été engagée ici sous recommendation, si je la vire sans motif j'aurai des problèmes avec la personne qui nous a transmis son CV. 

Jean-François: Et qui est cette personne ? 

Le patron: Elle nous a été recommandée pas la Nziengui Firm. 

Jean-François:Donc de Lionel Mebale? 

Le patron: Exactement, et en plus ils vivent encore, c'est de lui qu'elle est enceinte. 

Jean-François est resté un moment dans le silence puis il s'est levé. 

Jean-François: Je suis attendu quelque part, mais je vous rappellerai pour qu'on en discute. Je veux qu'elle soit virée. 

Il a récupéré ses affiches et il est sorti. Le patron est resté un moment dans l'incompréhension. Puis il a vu par la vitre Angèle sortir d'un bureau et l'a appelée. 

Angèle: Oui monsieur... 

Le patron: Euh j'avais une question à vous poser... 

Angèle: Dites-moi... 

Le patron: Vous connaissez personnellement Jean-François Mounguengui ? 

Angèle: Jean-François Mounguengui? Non, pourquoi ? 

Le patron: C'est le patron de ALFA METEC, la société pour laquelle nous devions faire les fameuses affiches. 

Angèle: Je l'ignorais... Que se passe-t-il ? 

Le patron: Il nous a vus discuter ensemble quand je récupérais les affiches, et à mon retour dans le bureau, il m'a tout simplement demander de vous renvoyer. 

Angèle(choquée): Pardon ? 

Le patron: Il veut que je vous vire. Je lui ai demandé s'il vous connaissait personnellement. Il m'a dit non. Je lui ai fait comprendre que vous êtes une excellente employée, et que vous renvoyer sans motif ce serait me créer des problèmes avec monsieur Mebale. J'ai même mentionné que vous êtes sa compagne,et malgré ça il veut vous faire virer. Il a laissé la discussion en suspens mais il va certainement revenir là-dessus... Je pourrai très bien lui mentir que je vous ai renvoyée vu que vous êtes en congés de maternité, mais à votre retour... 

Angèle: Je comprends votre inquiétude... 

Le patron: Peut-être que vous pouvez en parler à monsieur Mebale, je n'ai envie d'avoir de problème avec aucun des deux. 

Angèle: Je comprends... Ne vous inquiétez pas, je vais voir ce que je peux faire, merci de m'avoir prévenue. Bon il faut que j'y aille, passez une bonne journée. 

Le patron: Merci beaucoup, vous de même. 

Angèle est sortie du bureau et en arrivant dans la rue, elle a voulu arrêter un taxi mais Bryan qui passait par là a garé devant elle. 

Bryan: La belle-sœur de la gloire ! 

Angèle: Bryan , comment vas-tu? 

Bryan: Je vais bien ma chérie, tu vas où ? 

Angèle: Bon moi j'allais à la maison , mais si tu vas à l'entreprise dépose-moi là-bas s'il te plaît, je vais faire un câlin à mon chéri. 

Bryan: Sans problème, monte! 

Elle est montée et il a démarré. 

Bryan: Où est ton véhicule ? 

Angèle: Garé à la maison , Lionel m'a demandé d'arrêter de conduire pour l'instant. 

Bryan: Ouais c'est mieux. Il ne faudrait pas que les contractions t'attrapent au volant. 

Angèle(sourire): Vraiment... 

Ils ont discuté de tout et de rien pendant le trajet , puis Bryan a garé dans le parking de l'entreprise. Ils sont tous les deux descendus. Le téléphone de Bryan a sonné, c'était Olivia. 

Bryan: C'est ma chérie. 

Angèle(sourire): Hum... bon moi j'avance d'abord. 

Bryan: Ok... 

Angèle est entrée dans l'entreprise puis elle a pris l'ascenseur. Elle est arrivée devant Michelle.

Angèle: Bonjour Michelle!

Michelle: Bonjour! Comment vas-tu ? 

Angèle: Moi ça va... et toi ? 

Michelle: Je vais bien, merci beaucoup.

Angèle: Ah Dieu merci, et les petites ? 

Michelle: Elles vont également bien, grâce à Dieu. (Sourire) Et le bébé ? 

Angèle(sourire): Il va bien oh , c'est lui qu'on attend comme ça maintenant, mais en tout cas tout va bien. 

Michelle(sourire): Super alors... Monsieur Mebale est dans son bureau, tu peux y aller. 

Angèle: Merci Michelle.

Michelle: Je t'en prie... 

Angèle est entrée dans le bureau puis elle a refermé la porte, Lionel a levé la tête. 

Lionel(sourire): Aïda Aubrielle est venue voir son père ? 

Angèle(pouffant de rire): Toi et ton affaire de Aïda Aubrielle là hum... Je t'ai déjà dit que ce sera un garçon qui va s'appeler Oriel, Logan ou Gregory. 

Lionel(sourire): C'est quand ta prochaine échographie ? 

Angèle: La semaine prochaine... 

Lionel: Toi-même tu verras que ma fille est route. 

Angèle a pouffé et elle s'est assise sur les cuisses de Lionel, puis ils se sont embrassés...

~~~~~~~

Dans le parking, Bryan était toujours au téléphone... 

Bryan: Tu as pris quoi au petit-déjeuner ? 

Olivia: Des viennoiseries et du thé.

Brian: Ah ok... Bon là je te laisse Oli. 

Olivia: Non bébé, attends... 

Bryan: Qu'est-ce qu'il y a ? 

Olivia: Je t'ai dit que je t'appelais pour prendre de tes nouvelles ce matin mais en fait, je t'ai aperçu au centre-ville il n'y a pas très longtemps. 

Bryan: Ok... 

Olivia: Tu étais garé devant Mediaprint, j'étais en voiture et je t'ai aperçu avec une femme enceinte qui montait dans ton véhicule. Qui était-ce ? 

Brian: Ne me dis pas que tu es jalouse Olivia ? 

Olivia: Non chéri, mais la fille en question d'où la connais-tu? 

Bryan: C'est la chérie de Lionel , Angèle. 

Olivia: Quel Lionel ? 

Bryan: Ekie, comment ça quel Lionel? Tu connais combien de Lionel Mebale? 

Olivia: Je n'en connais qu'un seul, ton meilleur ami... 

Bryan: Bah voilà c'est de lui dont je parle, je pensais t'avoir dit que sa chérie est enceinte. 

Olivia a éclaté de rire...

Bryan: Qu'est-ce qu'il y a ? 

Olivia: Bryan, tu es sérieux que la femme en question est la chérie de Lionel Mebale Nziengui que je connais ? 

Bryan: Euh... oui... Quel est le problème au juste ? 

Olivia(rire): C'est la copine de Lionel que celui là a gi... non c'est pas possible, et Lionel n'a pas réagi? 

Bryan: Olivia tu me parles de quoi exactement? 

Olivia: Tu te souviens que je t'avais raconté il y a quelques mois que j'étais allée prendre un thé à la sortie du boulot avec Ida et que j'avais assisté à une dispute entre Jean-François Mounguengui et une jeune femme ? 

Bryan(pensif): Euh... Ouais je crois. Tu m'avais dis qu'il avait même giflé la fille et que tu t'étais levée. 

Olivia: Voilà ! 

Bryan(confus): Euh...je ne comprends pas... Attends Olivia, tu ne vas pas me dire que c'était elle ? 

Olivia: Bah si..

Bryan: Tu es sûre que c'était Angèle ? Tu as dû la confondre, tu ne l'as vue qu'une fois. 

Olivia: Oui je ne l'ai vue qu'une seule fois mais tu sais que je suis très physionomiste. La femme enceinte qui est montée dans ton véhicule est la fille que Jean-François Mounguengui a giflé devant moi. Je me souviens même qu'elle avait un accent ivoirien. 

Bryan: Jésus-Christ ! Jean-François Mounguengui a giflé Angèle ! 

Olivia: Ça m'étonne de ne pas avoir entendu que Jean-François Mounguengui a été tabassé. Il a quand-même touché à la copine de Lionel, en temps normal il en aurait fini avec lui.

Bryan: Il ne doit pas savoir , dans le cas contraire ça aurait été une véritable catastrophe nationale. 

Olivia: Mais pourquoi elle n'a rien dit? Jean-François méritait qu'on lui coupe sa langue bien pendue et qu'on lui casse ses quatre membres. C'est un homme tellement méprisable. 

Bryan: Un vrai salaud... 

Olivia: J'ai une collègue qui a eu un problème avec lui. Il a débarqué un beau matin sur le terrain familial de ma collègue, avec des caterpillars. Il a fait casser toutes les maisons sur le terrain. Il a dit que le fameux terrain lui appartenait depuis des années et il a même sorti un titre foncier, ce qui est impossible vu que la famille de ma collègue occupe ce terrain depuis 45 ans. Ils ont tous les titres fonciers. L'affaire est arrivée au tribunal, et même là-bas, il a réussi à ce que leurs titres fonciers soient déclarés comme faux et le sien l'original. Donc toute une famille se retrouve à la rue, et sans dédommagement. 

Bryan: Il a tellement fait ça, et pas seulement à Libreville. Même à Mouila, à Port-Gentil. Il faudrait qu'à un moment donné son manège cesse. Pour qui se prend-il à la fin? 

Olivia: Le roi de ce pays,pff !!! Bon bébé je te laisse, je t'aime. 

Bryan: Moi aussi je t'aime ma chérie, bisous...À plus ! 

Bryan a raccroché et il a rapidement pris l'ascenseur jusqu'à l'étage où se retrouve le bureau de Lionel.

~~~~~~~~

Michelle était en train de discuter avec Alexis lorsque Bryan est sorti de l'ascenseur.

Bryan: Les tourtereaux, bonjour à vous.

Michelle/Alexis: Bonjour.

Bryan: Michelle, Lionel et Angèle sont dans le bureau?

Michelle: Oui.

Bryan: Ok. Alexis tu devrais venir écouter la dernière nouvelle en date, je suis tellement choqué que mes oreilles sifflent toujours.

Alexis: De quoi s'agit-il?

Bryan: Allons dans le bureau.

Bryan a frappé à la porte.

Alexis: Depuis quand tu frappes à la porte du bureau de Lionel ? 

Bryan: Angèle est à l'intérieur, je n'ai pas envie de les trouver dans une posture interdite aux moins de 18 ans.

Alexis(amusé): Lol!

Lionel a répondu et les deux sont entrés en refermant la porte. Angèle était assise sur le fauteuil de Lionel pendant que ce dernier était assis sur une chaise en face d'elle en train de lui masser les pieds.

Alexis: Bonjour Angèle.

Angèle: Bonjour Alexis, tu vas bien?

Alexis: Je me porte comme un charme... Lionel,je vois que tu es très occupé là.

Lionel: Oui oui...

Alexis: Bon moi je vais aller bosser, mais Bryan, tu disais que tu voulais parler d'un truc.

Bryan: Euh...oui...en sortant du véhicule il n'y a pas très longtemps, j'ai reçu un appel d'Olivia. Apparemment, Angèle quand tu montais dans ma voiture devant Mediaprint, elle t'a reconnue. Elle voulait donc savoir d'où on se connaissait toi et moi.

Lionel: Oh tu as déjà rencontré Olivia?

Angèle: Euh non... Bryan je sais que ta copine s'appelle Olivia mais je ne l'ai jamais vue. Elle doit me confondre.

Bryan: Honnêtement j'espère qu'elle t'a vraiment confondue mais c'est improbable, parce qu'Olivia n'oublie jamais un visage.

Lionel: Où l'aurait-elle rencontrée?

Bryan: Je me souviens qu'un soir elle m'avait raconté qu'en prenant un thé avec une de ses amies à Prix Import, elle avait assisté à une dispute entre Jean-François Mounguengui et une jeune femme.

Angèle a tout de suite compris, elle s'est passée la main sur le visage, Lionel a capté le geste mais il a reporté son regard sur Bryan.

Bryan: Apparemment la voiture dans laquelle Jean-François Mounguengui était, avait cogné l'arrière du véhicule de la jeune femme. Une dispute a éclaté entre elle et le chauffeur de Mounguengui. Ce dernier est donc descendu à son tour pour se disputer avec la jeune femme, jusqu'à ce qu'il la gifle. Olivia a traversé et elle s'est aussi disputée avec lui avant qu'il ne déguerpisse pour éviter le scandale et aujourd'hui elle t'a reconnue, toi Angèle comme étant la jeune femme en question.

Alexis: Pardon? Bryan il faut répéter, j'ai cru mal entendre.

Bryan: Tu as parfaitement entendu mon cher, et vous imaginez ma consternation quand elle me l'a dit.

Lionel fixait Angèle en silence, cette dernière aurait voulu être partout à cet instant sauf être assise là devant le regard brûlant et interrogateur de Lionel. Ce dernier s'est subitement souvenu du jour où il était rentré du boulot et qu'il avait vu la joue enflée d'Angèle,avec une égratignure.

La première chose à laquelle il avait pensé, c'était une gifle. Angèle avait prétexté une histoire de porte qu'elle se serait prise en pleine face, pourtant il avait eu le sentiment qu'elle mentait mais il n'avait pas insisté.

Lionel(neutre): Le jour où tu t'étais prise la fameuse porte n'est-ce pas?

Angèle: Oui...

Alexis(rire sans joie): Ça doit être une mauvaise blague. Angèle, Jean-François Mounguengui a osé te frapper et tu n'as rien dit?

Lionel(neutre): Pourquoi?

Angèle: Lionel je ne...

Lionel: Regarde-moi!

Elle a tourné la tête pour le regarder dans les yeux, il n'avait pas l'air content du tout.

Angèle: Bébé écoute...je suis allée voir le médecin et il m'a assuré que nous allions bien, l'enfant et moi. J'ai...

Lionel: Je t'ai demandé pourquoi tu n'as rien dit?Pourquoi tu m'as menti?

Angèle: Justement je...

Lionel s'est levé et il a récupéré son téléphone et ses clés de voiture sur le bureau, il avait l'air vraiment très en colère même s'il essayait de se contenir. Quand il a voulu sortir de la pièce, Angèle a parlé et il s'est arrêté.

Angèle: Voilà pourquoi je n'ai rien dit Lionel. Là où tu sors là, c'est pour aller faire quoi?Le tabasser?

Lionel(haussant le ton): Non,je vais le féliciter Angèle! Je vais l'applaudir! Tu t'attends à quoi? Évidemment que je vais lui casser la gueule, lui fendre la main en deux pour m'assurer que plus jamais il ne lèvera la main sur une femme.
Un connard comme ça qui a élevé une gourgandine qu'il n'a jamais tapée, pourquoi il va frapper les enfants d'autrui ? 

Angèle: Lionel calme-toi... 

Lionel(grondant): Je ne me calme pas et ça tu aurais dû me le dire!!
Tu avais deux mois de grossesse, si j'ai bonne mémoire. Si la grossesse là était sortie? Si quelque chose t'était arrivée à toi, tu aurais fait quoi Angèle?

Angèle: Dans ce cas la donne aurait été différente Lionel. J'ai d'abord eu la certitude de mon médecin que tout allait bien, voilà pourquoi j'ai préféré me taire. Je savais que tu serais rentré dans une colère noire. On est à plus de quatre mois plus tard, est-ce que tu vois l'état dans lequel tu es? Donc le jour même, ça aurait été mille fois pire.

Lionel(grondant): C'est normal que je sois furieux Angèle, tu ne m'en as pas parlé parce que j'aurais mal réagi ? Comment tu trouves même le moyen de le défendre ? D'avoir peur de ce que je pourrais lui faire ?Tu es sérieuse ? Il a eu pitié de toi quand il t'a giflée ? 

Angèle (À Bryan et Alexis): Essayez de parler à votre frère, la raison pour laquelle... 

Lionel(grondant): Angèle tu n'as pas raison, cette histoire est grave. Vous avez une altercation dans la rue, non seulement c'est ton véhicule qu'on a cogné mais en plus tu te prends encore une claque? Et je dois prendre ça avec le sourire? C'est une blague ? 

Bryan: Lionel calme-toi... 

Lionel: Je n'ai pas envie de me calmer ! 

Alexis: Angèle on parle de Jean-François Mounguengui, un homme qui n'a pitié de personne. Pourquoi on devrait avoir pitié qu'il pourrait avoir un choc, ce n'est pas pour lui que tu devrais t'inquièter. 

Lionel: Franchement ! 

Angèle: Écoutez je n'ai pas pitié de lui, je n'ai pas eu peur pour sa vie ou quoi que ce soit du genre. C'est un homme méprisable, de la pire espèce. Quand il m'a giflée, j'avais tellement envie que tu sois là Lionel, pour me défendre, pour lui donner une bonne raclée qu'il n'allait jamais oublier de toute sa vie en effaçant par la même occasion cet air hautain et suffisant de son visage.
Mais après avoir vu le médecin, je suis rentrée à la maison et c'est en ayant repensé la chose à tête reposée que j'ai décidé de me taire. Pas pour lui mais pour toi. Lionel tu serais allé le frapper, ça aurait encore emmené un autre scandale. Tu n'es pas fatigué que ton nom et ton entreprise soient à chaque fois cités dans des histoires scabreuses ? 

Lionel: Rien à foutre du scandale! 

Angèle: "Rien à foutre du scandale", comme tu dis, là c'est Lionel Mebale l'homme et le futur père qui parle.
Mais Lionel Mebale l'homme d'affaires sait que le scandale n'est pas bon pour le business, et vous savez tous que j'ai raison. 
Jean-François n'est plus un homme tout jeune, tu serais allé lui casser la gueule et s'il avait eu un sérieux choc qui allait engager son pronostic vital, qu'est-ce qui se serait passé pour toi?
Plainte pour mise en danger de la vie d'autrui? Coups et blessures volontaires?Homicide involontaire? 
Et le comble c'est que tu ne pourrais même pas devant la loi dire que tu as agi comme ça parce qu'il a giflé la mère de ton enfant, c'est un argument qui n'allait pas t'épargner la prison, tout simplement parce que la vengeance n'est pas admise devant la loi.
Donc oui j'étais peut-être frustrée parce qu'il ne recevrait pas ce qu'il mérite, mais au moins je t'ai préservé toi. Voilà comment j'ai réfléchi à ce moment-là et pourquoi j'ai gardé ça pour moi. 
Et même si tu l'avais tapé sans qu'il n'ait un vrai choc, il se serait soigné mais il n'aurait pas changé de comportement, cet homme ne changera jamais.
Aujourd'hui je suis allée faire un travail en urgence au bureau comme je t'ai dit, et il s'est avéré que c'était lui le client. Après que j'ai remis les affiches, il a exigé à mon patron de me virer. Je suppose qu'il m'a reconnue par rapport à ce fameux jour, il estime peut-être que la gifle qu'il m'a donnée n'était pas suffisante, il faut en plus que je me retrouve sans emploi. 

Alexis: Lui vraiment,c'est un vrai malade. Honnêtement il mérite la bastonnade de sa vie, un bon séjour à l'hôpital lui ferait du bien. 

Angèle: Quelqu'un qui se croit au-dessus de tous et de tout comme ça, parce qu'il a l'argent, vous pensez que c'est une bastonnade qui va faire qu'il devienne un peu plus humble?

Lionel: Ça ne le rendra pas humble c'est clair, mais au moins il s'en souviendra à vie. 

Angèle: Et puis quoi après ça ? 

Bryan: Donc toi tu veux que Lionel laisse tomber cette histoire aussi facilement ? Comme si de rien n'était?

Angèle: Ce que je dis c'est qu'un homme comme ça, le seul moyen de le rendre humble, de le faire descendre de son piédestal, de le faire payer, c'est de lui enlever ce qui le rend si fier et orgueilleux: son argent et son rang social.
Dans le cas contraire ça ne servirait à rien. Donc je te demande s'il te plaît bébé de laisser tomber, pour moi, pour notre enfant. Notre bébé doit bientôt naître et je ne te veux pas dans des problèmes ou dans des histoires bizarres. 
Je veux qu'on soit tous les deux prêts à l'accueillir sans tracasseries extérieures. Je te demande pardon parce que je te l'ai caché même si c'est vrai que je ne le regrette pas, ça partait d'une bonne intention. Mais je te prie tout de même de m'excuser. 

Bryan: Ah Lionel, sa justification est quand même sensée... Même si c'est dur à encaisser...
Essaie de passer l'éponge... 

Alexis(se levant): Angèle, je peux essayer de comprendre ton point de vue, que ta priorité c'est de préserver le cocon de votre famille que vous allez bientôt créer. Mais c'est très difficile à avaler. Bon je vous laisse, j'ai du boulot. Rentre bien Angèle, et surtout doucement en route.

Bryan: Moi aussi, j'y vais. Lionel, essaie de poser le cœur...

Ils ont dit au revoir à Angèle et ils sont sortis en refermant. 

Lionel: Angèle je ne suis pas content du tout. 

Angèle(doucement): Chéri je sais... Mais je te demande, je te supplie même de ne rien faire.Ne vas pas le frapper, s'il te plaît.Un jour il finira par récolter les fruits de tout ce qu'il sème un peu partout dans ce pays. Juste pour moi, pour l'enfant...(sourire en coin) Pour Aïda Aubrielle... 

Lionel(sourire faible): Pff... Franchement tu m'en demandes trop. Cet homme je le hais! 

Angèle: Je sais chéri mais laisse, pour nous. 

Il a soupiré puis il est revenu s'asseoir. 

Lionel: Bon je vais laisser passer mais Angèle je ne veux plus que tu me mentes, j'ai horreur de ça. Oui ça partait d'une bonne intention mais un mensonge reste un mensonge. Est-ce que tu m'as entendu? 

Angèle: J'ai compris bébé... 

Ils se sont embrassés avant qu'il n'appelle un des chauffeurs de l'entreprise pour aller déposer Angèle à la maison.

[...]

Irène était sortie de l'hôpital,depuis plus d'une semaine.Elle n'était pas encore rétablie mais son état ne nécessitait plus qu'elle reste hospitalisée. À son retour à la maison, elle avait demandé à Pauline, la dame de ménage, de transférer ses affaires dans l'une des chambres libres pour qu'elle puisse guérir tranquillement dans son coin sans avoir besoin de partager la chambre avec Jean-François. Elle n'en voyait même plus l'intérêt d'ailleurs. 
Elle avait eu deux côtes et un bras cassé, donc elle passait la plus grande partie de son temps sur son lit pour ne pas qu'elle fasse trop de mouvements et que son état ne s'aggrave.
Pauline est venue lui apporter un verre de jus. 

Pauline: Madame, vous avez besoin d'autre chose? 

Irène: Merci beaucoup Pauline.

Pauline: Madame vous avez besoin d'autre chose? 

Irène: Non Pauline, merci beaucoup. Tu peux y aller... 

Pauline: Qu'est-ce que je prépare dans la soirée pour le dîner? 

Irène: Il est 14h, quand ton patron va rentrer, demande lui ce qu'il veut manger. Mais hier tu m'as posé la même question et je t'ai dit de le lui demander n'est-ce pas? 

Pauline: Hier quand je lui ai demandé, il m'a dit de ne plus venir lui poser ce genre de question. Que tout ce qui est en rapport avec les tâches de la maison vous concerne, mais pas lui. 

Irène: Pauline, tu vois bien à mon état que je m'en fous royalement de ce qu'il y aura à dîner ce soir. Prépare ce que tu veux. 

Pauline: Madame si Monsieur rentre et qu'il se rend compte que vous n'avez pas constitué vous-même le menu du dîner, il va me crier dessus. 

Irène: Pauline, j'ai fait deux semaines à l'hôpital, comment faisiez-vous ici pour les repas? 

Pauline: Monsieur prenait ses repas hors de la maison, je cuisinais des trucs assez simples pour Monsieur Ludovic: burger, salade, etc..

Irène: Donc prépare des burgers pour ce soir... Moi ça ne m'intéresse pas ce que Ludovic et ton patron doivent manger ce soir. 

Pauline: Madame s'il vous plaît... Il a déjà menacé de me renvoyer. Je ne travaille pas ici depuis longtemps, pour maîtriser les goûts de Monsieur. Aidez-moi s'il vous plaît, j'ai besoin de ce travail. 

Irène(soupir): Va avec le chauffeur au port, tu achètes 5 kilos d'huîtres. En rentrant tu vas les nettoyer, tu serviras ça comme entrée avec du citron et du vin blanc comme boisson. 
En plat principal, fais un gigot d'agneau et un gratin dauphinois, saute des haricots verts au beurre et à l'ail. Tu serviras de la glace au rhum au dessert. Tu peux trouver la recette du gratin sur internet, au cas où tu ne saurais pas comment préparer ça, assure-toi aussi que le gigot ne soit pas trop sec. Voilà ton menu. 

Pauline: Merci madame. Et vous allez manger quoi ? 

Irène: Pfff... Si tu as du temps tu me feras une soupe au poulet avec des légumes... Ne te fatigue pas pour moi.

Pauline: D'accord... 

Au moment où Pauline sortait de la chambre, Ludovic entrait. 

Pauline: Bonjour Monsieur... 

Ludovic:... 

Elle est sortie de la chambre en fermant la porte. 

Ludovic: Bonjour maman. 

Irène: Pauline t'a salué, pourquoi tu n'as pas répondu? 

Ludovic: Une domestique, je suis obligé de lui répondre? 

Irène: Dis ce pour quoi tu es venu et après tu dégages d'ici. Je ne suis pas d'humeur à supporter vos sales comportements. 

Ludovic: Comment vas-tu ? 

Irène: Mon état est toujours le même. 

Ludovic: Il y a un truc que je ne comprends pas maman. Quelqu'un avec qui tu es mariée depuis autant d'années.Tu devrais normalement déjà savoir ce qu'il faut faire ou dire pour ne pas qu'il s'énerve. Ce n'est pas normal qu'il te frappe encore de cette façon jusqu'à te briser les côtes. 

Irène: Ludovic dégage d'ici! Fiche moi le camp!

Ludovic: Ah ne te fâche pas pardon. Depuis que tu es entrée à l'hôpital, tu n'as plus eu accès à ton téléphone, donc ceux qui veulent te joindre passent par moi. 

Irène: Je ne veux parler à personne, fous moi le camp ! 

Ludovic: Même ton enfant préféré ? 

Irène: Régis voulait me parler ? 

Ludovic: Ouais... Donc je suis censé l'appeler de mon téléphone et te le passer.

Irène: Vas-y, appelle-le... 

Ludovic a lancé l'appel...

Régis: Allô...

Ludovic: Ouais bonjour... Je suis devant maman. Je te la passe, elle a hâte de parler à son fils chéri. Dès que j'ai parlé de toi, tu aurais dû voir comment son regard s'est illuminé.
Quand il s'agit d'Imelda ou de moi, elle n'est jamais aussi ravie de nous parler ou de nous voir. À croire que tu es son seul vrai enfant hein ! 

Irène: Tchuip! 

Régis: Quand il s'agit de raconter des conneries et de te doper à la cocaïne, tu es très fort. Mais quand Jean-François Mounguengui tabasse ta mère jusqu'au sang comme un animal, tu es incapable de la défendre. Donc quand tu n'as rien à dire, tu devrais fermer ta sale gueule!

Ludovic: Tu sais, je suis de très bonne humeur aujourd'hui je ne vais pas te répondre. Et tu ne peux pas dire que je ne l'ai pas défendue. À l'hôpital je lui avais clairement dit que je n'étais pas content de son geste. 

Régis: Tu dois être malade! C'est de cette manière que tu défends ta mère? Tu aurais plutôt dû lui planter ton poing dans la figure. 

Ludovic: Ça, c'est ce que tu aurais fait, si tu avais été là. Mais moi je ne suis pas de ceux qui lèvent la main sur leurs parents. 

Régis: Oui bien sûr, comme si tu étais un enfant très poli quoi! N'importe quoi! 
Passe moi maman.

Il a passé le téléphone à Irène... 

Irène: Allô... Rédjy! 

Régis(sourire): Bonjour maman...

Irène: Comment vas-tu mon bébé ? 

Régis: Moi ça va maman. Mais qu'en est-il de toi ? 

Irènel: Ah chéri ça va. Je suis en vie, c'est le plus important. Je me remets tout doucement. Ça ira.

Regis: Maman, je ne vais pas chercher à savoir pourquoi est-ce qu'il t'a brutalisée de cette manière. Je sais déjà que c'est une brute, un vrai connard. 

Irène: Rédjy ne parle pas comme ça. Malgré tout ce qu'il me fait subir, tu ne devrais pas l'insulter parce que c'est quand-même ton père, et malheureusement ça ne changera pas. 

Régis: Maman...Jean-François Mounguengui a cessé d'être mon père, le jour où je l'ai trouvé en train de chevaucher ma fiancée le jour de mon mariage. Depuis ce jour, il a tout brisé entre nous. Cinq ans déjà qu'on ne se parle pas et ma vie se porte très bien sans lui à l'intérieur. 

Irène(soupir): Ah chéri, dès le moment où tu l'as sorti de ta vie après cette histoire, il a dit ici que c'était de ma faute, que c'est moi qui t'ai poussé à te rebeller contre lui. Que si tu es allé jusqu'à lui porter main le jour de ton mariage c'est parce que moi je t'ai toujours soutenu et encouragé, ça m'est tombé dessus. Donc de temps en temps essaie de l'app... 

Régis: Maman... Ça c'est le propre de Jean-François, toujours chercher des coupables de ses erreurs. Si un truc ne marche pas c'est toujours de la faute des autres mais jamais de la sienne. Et c'est l'un des nombreux sales traits de caractère qu'il a transmis à son disciple, Imelda. Lui-même il ne voit pas ce qu'il a fait de nous ? 
Je n'avais jamais connu la valeur de l'école et du travail, pareil pour Imelda et Ludovic d'ailleurs... et ça c'est grâce à qui ? 
Après qu'il m'ait coupé les vivres, il pensait que j'allais mourir sans son argent ? Ou que j'allais revenir en rampant lui demander pardon? Pff ! 
Forcément au début c'était difficile pour moi d'apprendre à me prendre en charge, vu que depuis que je suis né, toute ma vie, j'ai vécu dans le luxe et les millions de Jean-François.
Aujourd'hui je ne suis pas riche mais maman, je m'en sors très bien, je ne manque de rien. 
Ce sont cet imbécile de Ludovic et l'autre connasse de service, Imelda, qui seront toujours obligés de faire genre, de dire ce que leur père veut entendre, de faire ce qu'il veut parce que c'est lui qui s'occupe de toutes leurs dépenses. Moi il ne me nourrit pas, donc je n'en ai rien à foutre. Là j'ai vu sur les réseaux sociaux qu'il vient encore de mettre toute une famille à la rue. Des années de travail et de sueur de toute une famille sont parties en fumée, tout ça parce qu'un seul individu estime qu'il a le droit de faire la pluie et le beau temps car il est fortuné.
Toi-même tu n'es pas fatiguée maman ?

Irène(en larmes):... 

Régis: Maman réponds-moi. Tu n'es plus heureuse dans ce foyer depuis plus de 15 ans. Tu es partie de bastonnade en bastonnade, d'humiliation en humiliation. Ton fameux mari ramène des femmes qu'il vient coucher sur votre lit conjugal pendant que tu es dans la maison. Bon excuse-moi, tu es ma mère et je n'ai pas à parler de ce genre de chose avec toi mais ça tout le monde l'a toujours su, vu qu'il ne s'est jamais gêné. 
Franchement tu es une femme magnifique, avec un bon cœur, je ne comprends pas pourquoi tu continues de suppor... 

Ludovic: Bon je pense que votre appel glorieux entre mère et fils glorieux doit s'arrêter là. Monsieur Mounguengui vient de garer son véhicule dans le parking. Et je n'ai pas besoin de vous rappeler que tout ce qui concerne Régis Armand Mounguengui est totalement interdit dans cette maison, même son prénom, on ne prononce pas.

Irène: Chéri on va se parler plus tard. Ça m'a fait un bien fou d'entendre ta voix.

Régis: Moi aussi ça m'a fait plaisir de t'entendre et en même temps j'ai mal de te savoir dans cet état. Il faut qu'on se reparle plus tard, il faut que ça cesse...jusqu'à quand maman? 
Je te fais de gros bisous... Je t'aime.

Irène: Moi aussi je t'aime mon bébé. À plus.

Clic !

Ludovic: "Oh je t'aime et patati et patata". Quand il saura que vous vous êtes parlés avec mon téléphone, hummm.
C'est pas moi que vous allez mettre dans les problèmes han... Avec ton fils qui estime maintenant qu'il se suffit...pfff! 

Irène: Ah pardon, sors d'ici!

Ludovic: J'étais même déjà en train de partir...

À ce moment Jean-François est entré dans la chambre.

Ludovic: Bonjour Papa...

Jean-François: Bonjour...

Ludovic: Bon moi je m'en allais. À tout à l'heure.

Il est sorti...

Jean-François: Tu ne sais plus dire bonjour ?

Irène: Bonjour. 

Jean-François: Comment vas-tu ? 

Irène: Mon état est toujours le même, comme tu peux le remarquer. 

Jean-François: Tu es déjà habituée, tu vas te rétablir en deux temps trois mouvements. Et à l'avenir, fais attention à comment tu me parles, pourtant j'ai beau te le dire mais tu n'écoutes pas. 

Irène: Il faut même me t**uer une bonne fois, tu attends quoi au juste ? 

Jean-François: Même avec les côtes pas encore bien solides, tu as encore la force de me parler mal hein? En tout cas... Tu devrais te ménager pour aller mieux. 

Il a ouvert la porte et avant de sortir, il s'est retourné. 

Jean-François: Au fait, j'ai vu que tu as demandé à la ménagère de retirer toutes tes affaires de la chambre pour les installer ici, quoi tu n'as pas l'intention de revenir là-bas? C'est ici que tu vas maintenant dormir éternellement ? 

Irène: Je reste dormir là-bas pour quoi faire? Pour gagner quoi? Si ce n'est pour finir ét***ouffer un jour avec un oreiller. 

Jean-François(amusé): Tu penses que c'est parce que tu vas désormais dormir dans cette chambre, que je ne pourrai pas venir t'éto**uffer avec un oreiller si j'en ai envie? 
Guéris tout simplement et tu reviens t'installer, je ne veux pas beaucoup discuter avec toi.

Il est sorti en refermant la porte. Irène a fermé les yeux, les larmes ont commencé à couler et les paroles de son fils sont revenues dans sa tête. 
 "Il faut que ça cesse...jusqu'à quand maman?"...

[...]

Lionel a travaillé toute la fin d'après-midi jusqu'à 18h mais pendant tout ce temps, cette histoire avec Jean-François le dérangeait. Il mourait d'envie d'aller lui briser un membre juste en pensant au fait que ce dernier avait osé lever la main sur Angèle.
Mais il avait promis à cette dernière qu'il n'allait pas attaquer Jean-François physiquement. Par contre,cela ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas l'attaquer sur autre chose pour se venger...

Puis une des phrases d'Angèle lui est revenue à l'esprit:
"Ce que je dis c'est qu'un homme comme ça, le seul moyen de le rendre humble, de le faire descendre de son piédestal, de le faire payer, c'est de lui enlever ce qui le rend si fier et orgueilleux: son argent et son rang social".

Lionel a tourné ça dans sa tête pendant de longues minutes puis il a pensé à quelque chose. Il n'était pas d'abord très sûr de comment s'y prendre. Il a alors composé le numéro de Bryan. 

Bryan: Allô... 

Lionel: Comment vas-tu ? Tu es rentré ? 

Bryan: Oui j'avais une petite migraine. Toi ça va, la colère est descendue ? 

Lionel: Bryan ça c'est un truc dur à avaler. 

Bryan: Oh mais j'imagine. Moi-même ça m'a sérieusement énervé quand Oli me l'a dit. Donc j'imagine que toi ça doit être pire. Mais bon après, la justification d'Angèle tient quand-même la route. 

Lionel: Ouais... Bon je t'appelais pour te demander quelque chose.

Bryan: Dis-moi...

Lionel: Je me souviens qu'il y a facilement 7 ans en arrière, il y avait eu une grosse histoire dans laquelle Mounguengui était impliqué. Il avait ruiné un homme qui s'était même suicidé par la suite. Je ne me rappelle pas bien mais je sais que l'affaire en question avait fait grand bruit, je ne sais pas si tu t'en souviens. 

Bryan(pensif): Ouais je vois... Ça me dit quelque chose.

Lionel: En fait c'est le nom du monsieur que je cherche. Je ne m'en souviens plus.Tu peux demander à ton cousin qui est journaliste s'il peut trouver le nom?

Bryan: Tu veux faire quoi avec Lionel ? 

Lionel: Trouve-moi d'abord son nom. Je t'explique après. 

Bryan: Bon je vais l'appeler et après je te rappelle. 

Lionel: Ok merci... 

Clic! 

1h plus tard Lionel a reçu un appel de Bryan. 

Lionel: Allô... 

Bryan: Oui. Mon cousin m'a dit qu'il s'appelait Albert Alevina. 

Lionel: Alevina? Comme Alevina de... 

Bryan: Exactement... Alevina comme Félix Alevina, le président du tribunal qui t'a aidé à sortir Jules de prison. Il paraît que c'était son père. 
Mon cousin m'a dit que Jean-François et lui ne s'entendent pas du tout.

Lionel: Oh mais j'imagine... Comment Félix va s'entendre avec l'homme qui a causé la mort de son père ?

Bryan: Bon maintenant dis-moi ce que tu veux faire de cette information.

Lionel: On en parle demain...

Bryan: Hum...Ok. Passe une bonne nuit, à demain.

Lionel: Passe une bonne nuit. Merci encore...

Clic!

Lionel a automatiquement appelé Félix Alevina.

Félix: Allô...

Lionel: Bonsoir Félix, comment vas-tu ?

Félix: Bonsoir Lionel... Je vais bien et toi?

Lionel: Ça va merci... Pardon de t'appeler à cette heure-ci.

Félix: Ça va mon frère, il n'est que 20h... Alors dis-moi...

Lionel: En fait j'aimerais que toi et moi on cale un rendez-vous dans la semaine, il y a une chose importante de laquelle j'aimerais qu'on discute. Et je sais que toi et moi on y trouvera notre compte. On a des intérêts communs sans le savoir.

Félix: Ah bon ?

Lionel : Yes!

Félix: Bon demain je serai relativement occupé mais on peut se caler un rendez-vous après demain, on pourra déjeuner ensemble. Ça te va ?

Lionel: Parfait !

Félix: Tu peux quand-même me donner un indice déjà ? Histoire pour moi de savoir un peu de quoi il s'agit en avance.

Lionel: Je veux qu'on parle de JFM...

Félix: De quoi tu veux me parler concernant ce type ?

Lionel: On en parlera de vive voix Félix. Mais sache déjà que moi aussi j'en ai marre... 

Félix: Ah ouais? Bah dans ce cas je vais annuler mon rendez-vous de demain midi. Pour que toi et moi on puisse manger ensemble au restaurant Le Bateau Ivre à 12h30. 
Je suis plus qu'intéressé de t'écouter...

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