Chapitre 8
Write by Lilly Rose AGNOURET
« Mais
dis-moi donc la belle dame, qu'es-tu revenue faire ici ? Laisse-moi
deviner, tu t'es rendue compte que ce n'est pas un séjour dans l'eau qui fait
d'un bâton, un crocodile, n'est-ce pas ? »
Je regarde
celle qui est ma mère. Son sourire sarcastique au visage me donne deux fois
plus envie de gerber mais je me retiens. Je reprends contenance et lui fais
face. Deux petits mètres nous séparent. Je prends la serviette humidifiée que
je viens d’utiliser pour me rafraîchir le visage et je la jette avec dédain par
terre en disant :
« Tu es
là pour faire le ménage, alors nettoie avant que j'appelle la direction pour me
plaindre de ton comportement. »
Elle me regarde,
me toise et me répond :
« J'aurais
dû te jeter dans les toilettes le jour de ta naissance, vu ce que tu as été
capable de me faire. »
« Au
lieu de ça, tu as préféré me garder en vie pour plus tard te transformer en
proxénète en me livrant à ton patron. »
« Et que
veux-tu dire par là ! Je te signale que c'est grâce à moi que tu es là où
tu es aujourd'hui. »
« Et
comment maman ? Dis-moi. Ah, je suppose que c'est toi qui a payé mes
études universitaires ? »
« Si je
ne t'avais pas donnée à Nyama, tu serais toujours en train de te faire baiser
par les fauchés et rigolos de Venez Voir ! Pauvre fille. Tu peux revenir
aujourd'hui faire la belle dans tes hauts talons et parler comme si tu avais
mangé de la neige, mais Azizet, tout le monde sait que sans Nyama, tu serais en
train de traîner ici comme les autres. Paix à son âme, le pauvre type. Il s'est
pendu en apprenant que l'idiote d'Azizet Marlène dont il était fou amoureux et
qu'il s'apprêtait à épouser avant d'aller définitivement s'installer au Canada,
venait de se barrer avec tout son argent. Qu'as-tu fait de ces 100
millions ? »
« Sors
de ma chambre ou va nettoyer les WC dans la salle de bains. Tu n'as été bonne
toute ta vie qu'à foutre la merde, cela ne m'étonne pas que tu la nettoies
maintenant. », dis-je en lui faisant signe de la main pour qu'elle s'en
aille.
Je décide de
l'ignorer et attends qu'elle sorte enfin de ma chambre. Elle reste là à me
regarder, mains sur les hanches. Elle ose afficher un air de dédain comme si
l'odeur dans cette chambre était putride.
« J'ai
tout perdu le jour où tu es née. Mais cela, personne ne pouvait me le souffler
à l'oreille pendant que je poussais pour t'expulser de mon ventre. 14 heures à
souffrir le martyr pour faire naître une fille qui est arrivée pour mon
malheur. Le diable n'aurait pas fait meilleur travail que toi, ma fille. Tout,
tout, j'ai tout perdu en te mettant au monde. »
Je m'arrête
de fouiller dans mon téléphone et la regarde tout à fait. Notre histoire a
tellement mal débuté qu'elle ne pouvait qu'aboutir à une séparation en queue de
poisson. Je me souviens de son fiel, de ses cris, ses insultes. Jamais cette
femme n'a eu de gestes tendres à mon intention. Jamais...je la revois encore il
y a des années alors que j'avais 8 ns, me crier :
« Azizet !
Mange le cul de ton père ! » ce sont mes verres que tu as osé
casser ? Je vais t'apprendre à faire la vaisselle, tu vas voir. Quand
on est la fille d'un bâtard on ne peut que finir débile. Sors de chez moi avant
que je t'assomme de coups. »
Je la regarde
droit dans les yeux et lui dis :
« Madame
Albertine Malanga, ce n'est pas pour toi que je suis revenue. Fais autant de
bruit que tu veux. Insulte moi, si ça t'arrange. Mais je sais que cet amour
filial inexistant entre nous, c'est toi qui a oublié de me l’inoculer. »
« Wèèè !
Ça parle le gros français alors qu'on sait tous qu'elle a grandi dans les
mapanes (bidonvilles) et mangeait du riz
et des boites sardines du 1er au 31. »
Je ris enfin.
« C'est
de moi dont tu te moques ? Mais tu te prends pour qui Azizet ? »
« Je me
prends pour celle que je suis. Quelqu'un dont la vie a mal commencé parce
qu'elle avait une mère qui n'en est pas une et qui a réussi malgré tout. Je
suis mon propre patron aujourd'hui. Je suis diplômée, j'ai des enfants. Je suis
propriétaire de mon appartement. J'ai réussi, chère maman. Alors tu peux me
ramener autant que tu veux aux années misère où nous tirions le diable par la
queue, je suis entrée dans la lumière. »
« C'est
grâce à moi, tout ça. Tu peux faire la belle aujourd'hui car un jour, j'ai eu
l'idée brillante de te mettre sur la bonne voie. Nyama a lavé la boue en toi.
Il a fait de toi une dame. »
Je frissonne
en l'entendant parler ainsi. Une forte nausée me prend alors et c'est en
vitesse que je cours vers les toilettes pour vomir. Le malaise est si profond
que j'ai envie de me mettre la tête sous un robinet d'eau et de rester là sans
bouger. Un jour, sûrement, plus aucun recoin de ma mémoire ne sera plus piégé
par le souvenir de Théophile Nyama.
« Madame
vole 100 millions de francs cfa et fuis le pays sans même se demander ce qu'il
adviendra de sa pauvre mère qui venait de perdre sa maison dans un incendie. Tu
as très bien orchestré ton coup. Tu t'es arrangée pour faire partir ma fille
Lauryne loin de moi sans me demander mon avis. Ensuite, tu t'es tirée. Je n'ai
plus jamais entendu parler de toi ni reçu des nouvelles de ma fille. Je suis là
comme une femme sans ventre alors que mon utérus a porté deux enfants. Voilà
qu'à 55 ans, je nettoie les WC d'un hôtel parce qu'il faut vivre. Vraiment, le
ciel sait que je n'ai pas mérité un tel traitement. »
Je la regarde
et j'ai simplement envie de rire. Si je ne sentais pas cette nausée soulevée
par l'évocation de mon ex-tortionnaire, j'aurais ri et dansé là au milieu de la
pièce histoire d'envoyer madame Albertine Malanga se faire voir. Pourtant, je
garde mon calme et lui dis :
« Le
ciel ne te connaît pas, madame maman. Sinon, toi en retour, tu aurais adressé
des suppliques chaque jour pour qu'il t'aide avec tes deux enfants. J'ai eu
très peur en apprenant la première fois que j'étais enceinte. Et tu sais
pourquoi ? Parce que je n'avais pas envie de te ressembler. Il a fallu que
je tienne mon fils dans les bras le premier jour pour comprendre ce que veut
dire être mère. J'ai tremblé à chaque instant pour donner le meilleur de moi à
mes enfants. Le ciel ne te connais pas, ma chère mère. Tu peux en être
certaine. »
« Wèèèèè !
Donc les gens qui ont vendu leur cul à des blancs pour atterrir aux États-Unis,
sont mieux qu'une chrétienne qui va tous les dimanches à l'église et qui paie
tranquillement sa dîme chaque mois ! »
« Oui.
Tu as tout compris. Le ciel me connait parce qu'il sait que celle qui a vendu
son cul, comme tu le dis, avait sa mère pour proxénète ! C'est
l'argent de mon cul que tu as mangé et qui t'a engraissée pendant des années.
Te voir si maigre et sèche aujourd'hui, témoigne du fait que tu as bien sût
profiter de toutes les douleurs que j'ai pu ressentir chaque fois que ton
patron me prenait pour son objet sexuel. La discussion s'arrête là ! J'ai
une journée chargée qui m'attend. »
« Pourquoi
es-tu revenue, Azizet ? Où se trouve ma fille ? Pourquoi l'as-tu
séparée de moi alors qu'elle était la prunelle de mes yeux ? »
« Une
mère protège ses enfants, madame Albertine Malanga. Une mère protège ses
enfants envers et contre tout. Une mère s'enlève la nourriture de la bouche
pour s'assurer que ses enfants ont le ventre plein. Tu n'es pas une mère. Si tu
avais une fille comme celle que tu cherches à la torche, tu saurais où la
trouver et tu aurais des photos de sa vie de mère et d'épouse. Fin de la
discussion. Sors de ma chambre. »
« On se
reverra, Azizet. Si c'est le vampire de ton père Norbert Taty qui te permet de
me parler ainsi, sache que je prie un Dieu vivant qui saura te châtier, fille
du diable. Tu es la fille de ce bâtard que le blanc a pissé dans le ventre de
cette folle de Ségolène Azizet qui n'a jamais voulu de moi pour belle-fille
soit disant que je n'en valais pas la peine. Pourtant elle, elle a été ramassé
sur le bord de la route par Michel Taty qui a donné un nom et un toit à son
bâtard. Elle était qui cette grand-mère pour me juger et abandonner la
chaire de sa chair dans mes bras, dans un matiti ? »
Je la regarde
et plus rien de ce qu'elle dit ne me blesse. Je n'ai connu cette grand-mère que
durant les 4 premières années de ma vie. Elle est décédée ensuite. Mon père
s'était déjà barré de Libreville.
Donc, à part
ce nom d'Azizet qui me rappelle que j'avais une grand-mère pour homonyme, ma
vie a tourné autour de la famille de madame Albertine Malanga.
« J'ai
rencontré papa à Paris, le jour de mes 30 ans. », dis-je.
« Voilà !
Ça appelle papa quelqu'un qui n'a même pas eu le souci de son enfant pendant
toute son enfance. Même une couche, même un bout de pain, il ne t'a jamais
acheté. Et tu viens faire la belle en l'appelant papa ! », me
lance t-elle avait des mimiques pour me signifier qu'elle me juge débile.
« Il m'a
montré chacun des reçus de la poste qui prouve qu'il a toujours et cela chaque
mois, envoyé l'équivalent de 120 mille francs cfa pour mon entretien. Quand
j'ai eu 14 ans, la somme est passé à 180 mille francs. J'ai vu les documents.
Qu'as-tu fais de tous cet argents, vu que jamais nous n'avons correctement
manger dans ta maison ? J'y penses ! Tu devais te saper pour aller au
boulot tandis que moi, j'allais en Makjoss (babouches) à l'école, jusqu'au jour
où je suis arrivée au collège et que ma bourse m'a permis de m'acheter des
chaussures ! »
« Pauvre
fille ! Cet homme est un menteur ! Honte à lui. Ah, Norbert Taty, je
maudis ton nom ! Je pisse sur ton nom, mon salaud ! », fait elle
en se cambrant, en tapant sur ses fesses comme si elle souhaitait effectivement
déféquer sur la tête de mon père.
« Sors
de ma chambre, madame Albertine Malanga ! Dehors. Oust ! Sinon
j'appelle la sécurité de l’hôtel. »
« Où se
troue ma fille ? Où vit Lauryne ? Que devient-elle ? Que lui
as-tu raconté pour qu'elle coupe tout lien avec moi ? »
« Sors
d'ici ! Je n'ai plus rien à te dire. »
« Ah
bon ! Et si j'allais voir la police pour leur dire que tu es là ? Je
te signale que le frère de Théophile Nyama est aujourd'hui Général. As-tu
oublié ? Si j'allais lui dire que la pute qui a causé la morte de son
frère en se barrant en lui volant 100 millions de francs cfa est de
retour ? Qu'en penses-tu ? »
Là, je me
contente de la regarder sans rien dire. Je regarde l'heure à mon téléphone pour
savoir si j'ai encore un peu de temps à lui consacrer. Deux minutes. C'est
tout. Alors, je me retourne vers elle et lui dis :
« Lauryne
est une grande fille. Elle a 31 ans. Personne n'entrave ses mouvements. Tu
aurais eu des nouvelles d'elle si elle le souhaitait. »
« Tu as
dû lui farcir la tête de mensonges. Tu m'as haïs dès le sein, Azizet. C'est
cette haine que tu as transmis à ma fille, ma petite Lauryne. »
« Que tu
aurais prostitué si je n'avais pas insisté auprès de Nyama pour qu'il triple
ton salaire, n'est ce pas maman ? »
« Tu
racontes n'importe quoi. Tu ne vaut même pas la salive que je gaspille à parler
avec toi. Tu es revenue faire la belle, alors continue. Mais je sais que dans
ce Libreville là, il y aura quelqu'un pour te rosser et te faire perdre cet air
hautain que tu affiche. Une pute reste une pute. Et ce n'est pas la peine de
nous sortir des phrases comme j'ai des enfants, en espérant que cela
change la personne que tu es. INGRATE. »
La voilà
partie sans même chercher à savoir combien d'enfants j'ai et quels sont leurs
prénoms. C'est ça une mère. Et c'est tant mieux ainsi.
Je pense que le moment est venu pour moi d'en finir avec les
raisons qui me ramènent ici. Plus vite cela sera fait, mieux ce sera.
Rencontrer ma mère tous les jours à l’hôtel ne faisais pas partie de mes
intentions.
Pour retrouver un peu de paix intérieure, je compose le numéro de
mon amie pour la vie, ma partenaire, mon ombre...
« Hello Salima. »
« Hum ! C'est quoi cette petite voix ? Ne me dis pas
que ce type a de nouveau réussi à renverser ton cœur ? »
« Non. Non. Il ne s'agit pas de lui. Je suis tombée sur ma
mère. De quoi me casser le moral pour la journée. »*
« Je vois. Tu as vidé ton sac en lui disant tout le bien que
tu penses d'elle ? »
« En retour elle m'a fait comprendre que jamais je ne l'ai
aimé. Tu peux croire ça, toi ? »
« Difficile. Mais que veux-tu ? Vous n'étiez certainement
pas faites pour être ensemble. C'est bête de dire ce genre de chose d'une mère
et de sa fille. Alors, où en es-tu avec le dossier Jalil ? Et le
dossier Lauryne ? »
« Je n'ai pas du tout avancé. Mais ne t'inquiète pas. Je serai
rentrée à temps. Je n'ai pas l'intention de m'éterniser ici. »
« Bien. Et comment est-il ? Toujours semblable à l'homme
de tes rêves ? »
« Plus idiot, de l'embonpoint. Voila. Contrairement à ce à
quoi tu t'attendais, rien n'a vibrer en moi en le revoyant. »
« Bien. Tu me rassures. Je te souhaite alors une bonne
journée. »
« Bisou. »
Je raccroche, vais prendre une douche, m’habille et me maquille.
J'arrive dans les locaux de l'entreprise juste avec 15 minutes de retard. Toute
l'équipe de direction m'attend dans la salle de réunion. Ils sont en plein
débat. J’interromps leurs échanges en leur rappelant l'ordre du jour. Jalil,
tel le chef qu'il est, arrive dans la salle, téléphone à l'oreille, une
demi-heure après moi. Il semble distrait tout le long de mon exposé sur les
méthodes que je préconise pour fidéliser le client et motiver leurs équipes.
« Le volet formation sera assuré par ma collaboratrice
Fiona. », dis-je pour clore la matinée de travail.
« Chouette exposé, mme Anderson. J'aime beaucoup votre approche car vous n'hésiter pas à bousculer les idées reçues. Il est vrai qu'il y a des détails que l'on pense culturels et que l'on excuse alors qu'ils plombent complètement notre activité. C'est quand même bête que le sujet du sourire quand on parle d'accueil du client et surtout de service, ne soit pas encore totalement assimilé par les gabonais. », me lance Angèle DoRégo, la responsable juridique de l'entreprise.
Je m'applique à ranger rapidement mes affaires pour ne pas me
retrouver comme hier dans la pièce toute seule avec Jalil. Ce midi, j'ai
rendez-vous. Il faut que j'en sache plus sur les raisons pour lesquelles madame
ma mère me parle de 100 millions de francs. Il me faut reprendre contact avec
mes seuls amis d’antan, ceux-là à qui je dois la vie. Oui ! Sans eux, je
serais simplement morte enchaînée dans lune chambre, dans une villa louée par
Théophile Nyama. Ces personnes ont bravé leur peur pour m'aider, détacher mes
chaînes et me conduire en dehors du pays pour fuir l'enfer que me promettait
Théophile qui souhaitait punir l'outrecuidance dont j'avais fait preuve en me
barrant à Pretoria avec son argent.
Perdue dans mes pensées, je ne me suis pas rendue compte que la
salle s'est vidée. Quand enfin je reviens à moi et prend ma sacoche pour sortir
de la salle, la porte se ferme. Jalil se tient là contre cette porte après
l'avoir bouclée à double tour. Il ne sourit pas. Son visage est grave. Il me
regarde et me dit :
« Qu'es-tu revenue faire ici, Marlène Azizet ? Que
veux-tu ? Que cherches-tu ? Pourquoi maintenant ? »
Sa voix est posée même si je sens son esprit fort préoccupé.
« Ma présence te dérange t-elle tant que ça ? Je ne
savais même pas que tu étais à la tête de cette entreprise. »
« Maintenant, tu le sais. Nous allons nous voir encore pendant
5 jours. Puis-je avoir une réponse à mes questions, Merlie, ou Anderson ou
Azizet je sais pas qui ? Pourquoi 12 ans plus tard ? »
« Et pourquoi pas ? », lui dis-je sur un air de
défi. « Tu m'ennuies avec tes questions. »
Je le regarde alors que quelques mètres à peine nous séparent. Je
peux entendre son cœur battre rapidement avec nervosité. Il me regarde et me
dit :
« Je suis torturé par ta présence dans ses locaux. Savoir que
tu fais la belle alors que peut-être au fond de toi, tu espères quelque chose
de moi. »
Désarçonnée par ce que je viens d'entendre, je le regarde et
demande :
« Qu'est ce qui te fait croire que j'attends quelque chose de
toi, Jalil ? Le soleil ne tourne pas auteur de ta tête. »
« Tu ne peux nier cette électricité entre nous. Elle est là,
je peux la sentir. Arrête de faire les pimbêches. Je sais que tu me désires autant
que moi j'ai envie de te sauter depuis ton arrivée.
Ce type est con, fou, arrogant, imbécile.
« Tu te fais des idées, Jalil. Je ne suis là que pour le
business. Si tu veux bien t'écarter de cette porte que je puisse
sortir. », lui dis-je.
Il ne bouge pas d'un pouce, se contentant de me dévorer des yeux.
« Qu'est ce qui ne va pas, Jalil ? Tu n'es jamais pressé
de rentrer chez toi, alors que tu pourrais avoir envie de courir embrasser ton
épouse ! »
Il semble perdre pied et se contente de me répondre :
« Je n'aurais pas dû te retenir. Vas y. Tu peux filer. »
Je sors de la salle sans demander mon reste. Je me chargerai des états d'âme de Jalil plus tard. Pour l'instant, il me faut appeler mon chauffeur de taxi préféré, ainsi que ma femme de ménage préférée et mon frangin préféré. C'est à dire, les 3 personnes auxquelles je dois la vie. Il me faut éclaircir le mystère des 100 millions de francs que l'on me soupçonne d’avoir dérobé à Nyama en quittant le Gabon il y a 12 ans... Tout finira par se savoir.