Chapitre 8

Write by Annabelle Sara


   

Angèle s’était levée de bonne heure, comme elle le faisait tous les jours depuis deux semaines. Depuis qu’elle avait commencé à gérer le prêt à porter dont les entreprises EDANG BROS lui avaient donné la charge.

Le prêt-à-porter était immense et faisait des ventes énormes, mais la veuve pensait qu’on pouvait mieux faire et surtout faire offrir plus d’opportunité aux jeunes talents camerounais.

Angèle se mira, qui aurait cru qu’aujourd’hui elle travaillerait pour l’homme qui avait poussé son mari au suicide ?

Beaucoup, se poserait des questions sur sa loyauté envers son défunt époux mais elle ne pouvait pas refuser une aussi bonne offre, surtout par les temps qui courent avec le taux de chômage du moment. Sachant qu’elle a une fille de 5 ans à sa charge et qu’il lui fallait pourvoir à tous ses besoins, sans oublier qu’Angèle elle-même était déjà habituée à un certain confort. Situation pour laquelle elle s’est beaucoup battue ses dernières années, très jeune elle avait vécue dans la promiscuité et lorsqu’enfin elle a pu s’en tirer, elle a juré de ne pas laisser sa fille vivre cet enfer.

Elle rêvait de réussir autant que sa sœur, mais elle n’a pas reçu les mêmes atouts que sa sœur ainée et il faut dire qu’elle n’avait pas ce petit truc que tous ces mannequins ont d’inné en elles. Pourtant, elle s’est découvert une arme que toutes les femmes ont au plus profond d’elle, la force de persuasion.

Elle avait réussi à faire un mariage qui lui offrait une place au soleil comme elle l’avait toujours souhaitée, parce qu’elle sait déplacée les pions sur l’échiquier et obtenir ce qu’elle veut. Ce don parfois malsain, lui vient de son père avec qui elle a toujours eu de bonne relation père-fille contrairement à Victoire.

Et aujourd’hui elle avait l’intention de mettre encore en œuvre ce sens inné, afin d’entrer dans les bonnes grâces de ses patrons en particulier de cet Etienne Edang qui semblait la jauger et attendre le moindre faux-pas pour lui tomber dessus comme un fauve sur sa proie.

Pour cela elle avait mis sur pied un projet avec l’aide de sa sœur pour développer le magasin et le transformer en une maison de création, elle espérait seulement que sa bonne étoile sera avec elle.

Elle avait pris rendez-vous avec le comité directeur par le biais de Stéphane pour leur présenter son projet à 10 h, en se disant que le matin, ils seraient tous disposés à écouter son exposé.

Après avoir fait un tour au magasin pour s’assurer que tout allait, bien elle se dirigea dans le centre ville de Yaoundé où se trouvait les bureaux d’EDANG BROS, un immense bâtiment, ou se mêlait modernité et créativité africaine. En garant sa voiture dans le parking elle se gonfla les poumons avant de se jeter dans la gueule du loup.

  « De toutes les façons tu n’a rien à perdre, ils ne vont tout de même pas te renvoyer parce que tu leur fais une proposition d’expansion, respire et garde la tête froide. », se susurra-t-elle pour se donner du courage.

Elle prit l’ascenseur et croisa les doigts dans son dos, elle pouvait paraitre sereine mais elle savait que si elle échouait aujourd’hui dans ses murs, elle n’aurait pas de deuxième chance et toutes ses ambitions en ce qui concerne son intégration dans cette famille se noieraient comme un glaçon dans un verre de whisky.

En sortant de l’ascenseur au huitième étage, elle se dirigea directement vers la standardiste.

  « Bonjour ! »

Elle lui fit un signe de la main pour lui demander de patienter, avec un casque aux oreilles elle comprit qu’elle était en ligne. Puis aussi instinctivement, elle se tourna vers elle en souriant.

  « Oui, comment puis-je vous aider ? », lui demanda la jeune femme avec un large sourire.

  « Je suis Angèle Esso’o et j’ai rendez-vous… »

  « Avec le comité dans 30 minutes… Vous pouvez allez dans la salle de conférence, c’est la première salle à votre droite au douzième, tenez voici votre badge il va vous permettre de prendre l’ascenseur ! »

   « Ah bon ? », s’étonna Ange, les boutons de l’ascenseur qu’elle venait de prendre s’arrêtait pourtant au huitième, Ce qu’elle n’avait pas compris puisque l’immeuble semblait avoir au moins 20 étages.

   « Les bureaux de l’entreprise ont un ascenseur particulier qui va du Huitième, ici, Jusqu’au dix-huitième, les deux du dessus étant les appartements privées de la famille… Pour y accéder ils prennent un ascenseur privé donc seul les membres ont la clé ! Vous vous aller prendre cet ascenseur… »

La standardiste lui expliquait en la dirigeant vers un ascenseur complètement à l’opposé de celui qu’elle venait de prendre.

    «  Je suis toujours à Yaoundé ? », murmura la jeune femme subjuguée.

   « Ne vous inquiétez pas vous allez vous y habituer… Bonne journée ! », fit la standardiste amusée.

  « Merci ! »

  « De rien ! »

Angèle colla son badge sur le dispositif de sécurité de l’ascenseur après avoir choisit le douzième étage et l’engin se déclencha sous l’expression émerveillée de la jeune femme. La jeune veuve pensa que pour un début, tout allait pour le meilleur et pria que ça continu comme ça. Elle entra dans la salle et se mit à disposer les dossiers qu’elle avait préparés, quand quelqu’un passa sa tête dans l’embrasure de la porte.

  « Bonjour Angèle, comment allez vous ? », fit Stéphane en entrant dans la pièce.

  « Bonjour, je vais bien merci ! »

  « Vous êtes bien en avance ! »

  « Il fallait que je me prépare psychologiquement… »

  « Voyons, nous ne sommes pas une meute de loups qui ne rêvent que de vous dévorer toute crue, détendez vous ! Je suis persuadé que tout se passera bien. »

Elle lui sourit rassurée par son enthousiasme. Et puis la porte s’ouvrit en grand laissant le passage d’une petite troupe de 5 personnes qui après un bref bonjour prirent chacun une place autour de la grande table  des réunions. Le grand patron fit son entré précédé par une dame qui attira Stéphane avec elle pour aller prendre place, Etienne vint lui dire bonjour personnellement.

  « Pas trop effrayée, j’espère ? », s’assura-t-il.

  « Non, enfin un peu … », affirma-t-elle en lui souriant.

  « Ne vous inquiétez pas vous n’avez rien à perdre de toute façon ! », dit-il avant d’aller s’asseoir avec les autres.

Si, elle avait beaucoup à perdre, si jamais elle ne réussissait pas à convaincre  tout ce beau monde… surtout qu’elle avait été pistonnée par Stéphane en personne !

Elle était seule devant tous ces gens et elle en perdait son latin. Elle se planta devant la table et y déposa ses papiers pour se donner de la contenance tandis que le silence s’installait dans la salle. A l’attaque !

  « Bonjour à tous ! », commença-t-elle. « Comme vous devez tous le savoir je suis Angèle Esso’o veuve Chedjou… et je suis la nouvelle gérante de « La Crête », le prêt à porter des entreprises EDANG BROS. Je suis en poste depuis pratiquement deux semaines et durant ce temps j’ai eu le loisir de découvrir le fonctionnement de la boite, ses forces et ses faiblesses. La raison de ma présence ici aujourd’hui est due à un constat que j’ai fait et à une solution à long terme que j’aimerais vous proposer. »

Elle fit une pose pour leur indiquer la fiche qu’ils allaient devoir lire dans le dossier pour la suivre.

  « Comme vous pouvez le voir dans dossier face à vous les chiffres du magasin, ces dernières années, en termes de sorties, de la qualité et de la quantité de la clientèle, nous remarquons ici que la majeur partie de notre clientèle a entre 37 et 57 ans ce qui en terme de localisation ne sera pas un avantages pour nous. Etant donné que le quartier est de plus en plus envahit par des enseignes qui attirent, les étudiants, les jeunes actifs, donc nous devons mettre à la disposition cette nouvelle cible des produits qui les attireront eux aussi. »

  « Donc que l’on trouve de nouveaux fournisseurs ? », s’enquit un des cadres assis face à elle.

  « Ce serait une idée mais je ne serais pas là si c’est tous ce que j’avais à vous proposer. », dit-elle calmement, elle connaissait trop les enjeux. « Ce que je voudrais proposer pour attirer une clientèle plus jeunes et surtout ne pas perdre celle que nous avons en ce moment c’est de transformer ! »

Elle indiqua les dossiers verts.

  « Il s’agit pour nous de modifier en profondeur l’esprit de notre enseigne »

  « Vous voulez que La Crête devienne une maison de création ? », demanda la dame assise près de Stéphane avec un air surpris.

  « En clair Oui… »

  « Est- ce que vous avez un styliste, une confection ? »

  « Une idée des dépenses, des bénéfices…  pensez vous que seule la localisation de La Crête lui permettra de supporter les charges d’une maison de création ? »

Les questions fusaient et Angèle se sentait désemparée, elle ne savait que dire, mais il était hors de question que la situation lui échappe.

  « Ecoutez ! Je sais… Je sais que vous vous demandez si ce ne sont pas des ambitions démesurées pour que La Crête y survive ! Mais je vous assure que c’est faisable. La Crête ne fonctionnera pas comme une maison de création normale, elle ne fera pas appelle à un styliste proprement dit, mais elle puisera dans l’imagination de sa clientèle et elle prendra les services des créateurs indépendants. »

  « Vous voulez dire que c’est la clientèle qui fera ses modèles ? », demanda enfin Etienne Edang qui n’avait pas réagit depuis.

  « Exactement ! Nous irons sur internet, choisir les meilleurs modèles des vêtements qui plaisent les couleurs, les textures… Ensuite nous adapteront cette mode occidentale à notre environnement, à notre culture, à nos tissus, nous traiterons avec des fournisseurs locaux, des confections dans le pays. Nous proposerons une marque avant-gardiste et 100% Camer ! »

  « Et les coûts ? »

  « Oui, J’ai fait des recherches, nous pouvons trouver des ateliers de confections à moindre coût… Le dossier Jaune s’il vous plait ! Dans le pays il y a des dizaines et des dizaines de confections qui font des vêtements à bon prix… pour le textile nous avons des importateurs et des fabriquant locaux… »

Il eut un silence qu’Angèle ne supporta pas.

  « Jeter un coup d’œil aux prévisions en terme de inputs, en supprimant 15% de notre demande auprès des fournisseurs nous obtenons une marge de 45% sur le nouveau budget et nous pouvons largement pourvoir aux besoins de quatre créateurs indépendants et les services d’une maison de couture... »

Etienne hocha la tête et échangea des mots avec son neveu. Les cadres semblaient être convaincus par le sérieux et le réalisme du projet.

   « À Combien s’élève l’actif de La Crête Mme Chedjou ? », demanda Etienne en la regardant droit dans les yeux.

   « 27 656 745 francs CFA Monsieur ! »

Il hocha la tête.

   «  Si on fait une migration de prêt-à-porter à Marque comment sera notre chiffre d’affaire ? »

   « Négatif les deux premiers trimestre comme indiqué sur le dossier bleu… Mais au troisième trimestre nous rattraperons largement nos pertes… »

Angèle l’observait tandis qu’il parcourait le dossier des yeux, pendant ce temps l’adrénaline se déversait dans son sang.

  « Serez-vous capable de superviser une telle entreprise ? », s’enquit-il en déposant les dossiers sur la table.

  « Sans prétention, oui ! J’en serais  capable si je suis entourée des bonnes personnes. »

  « Alors vous allez vous faire équipe avec Stéphane qui vous aidera ensemble  trouvez ceux qui vous conviendront pour vous assister… détaillez votre plan d’action et revenez ici nous le présenter afin que nous puissions mettre tous ensemble ce projet en route. Toutefois Mme Chedjou, je vous préviens nous aimons l’idée, de ce fait… si jamais vous n’arrivez pas à monter correctement le projet nous le prendrons comme étant notre propriété et nous laisserons la tâche à quelqu’un d’autre, suis-je assez clair ? »

  « Oui, monsieur ! » Dit-elle avec un demi-sourire.

  « Prenons rendez vous pour dans deux ou trois mois avec un porte folio de La Crête complet. », ajouta-t-il en se levant. « Vous avez fait du bon boulot ! »

Il quitta la pièce suivit de près par la dame dont la présence avait autant intriguée Angèle. Elle se mit à ranger son travail.

  « Apparemment quand je vous proposais ce poste de gérante je sous estimais vos capacités ! », nota Stéphane en lui tendant ses fiches pour l’aider à les ranger.

Elle lui sourit et se dit que son étoile brillait haut dans le ciel.

  « Je suis très heureuse de pouvoir m’occuper l’esprit tout en assurant à ma fille une vie meilleure… »

  « Cela est tout à fait compréhensible… tout parent veut le meilleure pour ses enfants.et moi je suis toujours heureux de travailler avec des gens créatifs et compétents, vous m’avez vraiment impressionné… »

  « Ça fait plaisir à entendre venant de la bouche d’un virtuose des affaires ! »

  « Ça  c’est un compliment qui s’arrose venez nous allons discuter tranquillement dans mon bureau. »

Victoire !

Elle ne s’était pas imaginé que ce serait aussi facile, quelque chose lui disait qu’une fois de plus elle réussirait à atteindre ses objectifs.

   

Dans un des bureaux de l’étage supérieur une discussion était en train de tourner au vinaigre. La dame de la réunion qui avait réveillé la curiosité d’Angèle n’était pas contente que le patron de EDANG BROS ait accordé à une parfaite inconnue une tache aussi importante que de mettre sur pied une maison de création en utilisant une boite de  l’entreprise familiale.

  « Cette femme a eu une très bonne idée, Pulchérie ! », déclara Etienne excédé que sa belle soit toujours en train de contester sa moindre décision.

  « Soit, mais elle fait partie de notre personnel le plus élémentaire et ceci depuis seulement deux semaines… d’ailleurs depuis quand est-ce qu’on fait dans le social ! », rétorqua-t-elle en prenant place sur le siège face à celui de son beau-frère.

  « C’est Stéphane qui a eu l’idée de l’engager ce qui est assez légitime, c’est lui qui a ruiné sa vie… »

  « Faux ! C’est son lâche de mari, et d’après ce que je sais, elle ne la lui rendait pas plus simple ! Ecoutes, je sais qu’elle a eu une très bonne idée mais nous devons donner la tête de ce projet à une personne non seulement de confiance mais surtout qui pourra le faire avec succès. », dit-t-elle en baissant le ton.

Le patron expira et se tourna vers la veuve de son frère, pour abréger cette conversation qui ne lui plaisait pas du tout.

  « Angèle Chedjou est compétente, en moins de deux semaines elle à réussi à nous pondre ce compte rendu avec une proposition en or, peut-être nous devrons, plus tard donner les rennes à quelqu’un d’autre, alors  nous le ferons sans hésiter, pour le moment nous lui accordons sa chance de porter son projet à terme. Et je fais confiance au sens de jugement de Stéphane ! »

Pulchérie sembla réfléchir, et son expression ne plus pas à Etienne, il fallait s’attendre à une réplique à la Lewis.

  « Je vois ! En fait cette politique de l’autruche marche aussi bien dans ton travail que dans ton foyer si je comprends bien… »

  « Pulchérie… »

  « Ne me dis pas que te séparer de Johanne ne t’a pas encore traversé l’esprit… Seigneur, Etienne ouvre les yeux ! Ton mariage est mort et ce depuis très longtemps ! Et ta femme est folle à lier ! »

La quinquagénaire se leva et se dirigea vers la sortie.

  « Comme sur Johanne, garde un œil sur cette femme, elle ressemble trop à une femme bafouée en quête de reconnaissance qu’à une femme d’affaire. », déclara-t-elle avant de sortir.

Etienne resta  face à la porte qui venait de se fermer sans mot dire, pourquoi cette femme réussissait toujours à le déstabiliser ?

Parce qu’elle avait généralement raison, malgré sa langue de vipère, elle est toujours dans le vrai. Il allait falloir garder un œil sur Angèle et rester objectif, jugement qui lui avait un peu manqué ces derniers temps.

 

Cassandra resta figée devant l’image que lui renvoyait son miroir. Son ventre commençait déjà à se voir, elle allait bientôt entamer le sixième mois de sa grossesse, et c’est maintenant que son « Baby-Bump » se voyait.

Aurait-elle imaginé il y a trois mois qu’elle arriverait à supporter cette grossesse aussi longtemps sans perdre pied et surtout penser garder auprès d’elle cet être qui chaque jour grandit dans son ventre. Si elle y est arrivée c’est grâce  à l’appui que lui ont accordé ces frères. Malgré la surprise qu’avait affiché Ronald en apprenant qu’il allait devenir oncle, il était très heureux et lui a accordé son incontestable soutien.

En plus de ces deux seuls membres de sa famille qui étaient au courant de sa situation, elle avait  trouvé du réconfort auprès de son amie la plus récente mais quand même la plus proche du moment, Victoire. Avec elle, elle avait le sentiment d’être comprise. Elle réussissait à deviner ses moindres peurs, vis-à-vis de sa grossesse de la réaction des autres membres de sa famille surtout celle de sa mère, mais surtout par rapport à son accouchement. Accouchement qui arrivait à grand pas.

Un bruit de porte qui s’ouvre l’a surpris, elle se retourna et tomba nez à nez avec sa mère qui venait de revenir de la ville.

Le cœur de Cassie se mit à battre d’une manière très inquiétante, elle crut s’évanouir en voyant le regard que sa mère posa sur son ventre rebondit par ses cinq mois de gestation.

Respire, pensa-t-elle en son for intérieur. C’était la première fois que la réaction de sa mère à son égard la rendait aussi anxieuse, et ce depuis des années. Elle bloqua sa respiration et laissa la réaction de sa mère venir.

  « J’imagine que tes fringales nocturnes et tes nombreuses nausées trouvent une réponse face à ça… », commença-t-elle en fermant la porte derrière elle.

Cassie ne répondit pas, elle savait que ce n’était pas fini.

  « Pourrais-tu au moins me dire pourquoi tu ne m’en as pas parlé plus tôt, parce qu’apparemment cette grossesse doit être très avancée, combien de mois déjà ? »

  « Cinquième ! Bientôt six », réussit-elle à dire en se mordant les lèvres.

Elle crut que sa mère allait s’étrangler en la voyant prendre brusquement une couleur méconnaissable. Pulchérie Medou est mulâtre, donc quand elle est énervée elle devient toute rouge.

  « Seigneur, Cassandra Edang… peux tu au moins me dire qui est le père de cet… », sa voix s’étrangla dans sa gorge.

  « Son père est dans la troupe ! »

  « Et … ? » 

Cette question voulait tout dire, à t-il l’intention de s’occuper de sa progéniture et avez-vous des projets de vie commune …

  « Il  ne veut pas en entendre parler », dit-elle en baissant la voix. « Il voulait que je m’en débarrasse… »

  « En clair tu vas être une mère célibataire, et ton fils sera un petit bâtard ! »

Cassie crut s’étouffer en entendant ses paroles sortir de la bouche de sa mère et subitement les vieux sentiments qui l’animent depuis des années envers celle-ci ressurgirent.

  « En clair, tu vas être la grand-mère d’un petit bâtard ! », lança-t-elle sans ciller en espérant que ces mots feront aussi mal que la douleur qui traversait en ce moment son cœur.

  « Tu as toujours fais des choix déplorables dans ta vie Cassie tu as décidé d’être danseuse étoile… Et Dieu sait que tu étais douée, mais non tu as abandonné une place dans le plus prestigieux ballet au monde pour revenir battre la mesure à Douala… Tu aurais pu épouser n’importe qui d’important façon tu es belle et gracieuse mais te voici avec une grossesse sans père… Tu me déçois ! »

Cassie dû se retenir pour ne pas se mettre à pleurer en entendant sa mère.

    « Mais je suis sûre que tu es heureuse, puisque tu as décidé de le garder, au moins c’est rassurant ! », ajouta la maman.

Pulchérie quitta, la chambre de sa fille en la laissant au bord des larmes, elle s’effondra sur la chaise la plus proche en entendant la porte se fermer bruyamment derrière la quinquagénaire.

Ce qu’elle avait lu dans les yeux de sa mère en une seconde elle ne l’avait jamais vu. De la déception mêlée à une once d’amour. C’était tout ce qu’elle avait espéré voir, même si elle ne pouvait pas vraiment y croire. Son premier reflexe fut d’attraper son téléphone et de composer un numéro pour avoir au bout une voix suave qui trouvait toujours les mots pour la réconforter.

   


L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Un Nouveau Souffle