Chapitre 8 : Pardon

Write by kaynaliah

2 semaines plus tard

*******Charles*******

J’ai eu du temps à ravaler ma colère. J’ai eu du temps à accepter les choses. J’avais besoin de ce temps pour réfléchir vraiment à ce que j’allais faire. Je ne pensais pas qu’Annick me claquerait ainsi la porte au nez au détriment d’un autre. Je me suis senti tellement con devant la porte de sa chambre avec ce bouquet de fleurs et cette boîte de chocolats. Annick m’a juste infligé une suprême humiliation. J’ai passé environ 7 minutes devant cette porte avant que mon cerveau n’assimile l’information et que mes pieds réussissent à soutenir mon corps entier jusqu’à ma chambre. Mais que voulait-elle me montrer ? Qu’elle a refait sa vie ou qu’elle m’a oublié ? Je n’arrive pas à y croire. Je ne peux pas l perdre ainsi. Je ne peux pas perdre Annick ainsi. Je me sui servi un verre de whisky qui a fini fracassé contre le mur sous l’effet de la colère. Je me suis vraiment bourré la gueule cette nuit comme un idiot. Je suis là entrain de souffrir pour une femme qui n’en a rien à faire de ce qui pourrait m’arriver. Tout ce qui se produit est juste de ma faute. Mais est-ce que pour autant j’ai envie de baisser les bras, m’avouer vaincu et la laisser à cet homme ? Je ne pense pas. La conférence a pris fin il y a une semaine et je suis rentré à Libreville. Les derniers jours de mon séjour à Cotonou, Annick et Gabriel étaient visibles partout. Ma jalousie ne faisait que croître. Je devrais être à la place de cet homme et non galérer comme un mendiant de l’amour.

Je passe du temps avec mes enfants ce matin lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit. Je viens de recevoir un sms. Je prends le téléphone et mon cœur fait un gros boum lorsque je vois le prénom la femme que j’aime s’afficher sur l’écran. Je me demande bien ce qui se passe. Peut-être qu’il y a un problème avec Anaelle. J’ouvre le message et là je crois que j’ai juste envie d’être enseveli.

-« Bonjour Charles. Je vais être très brève. Viens chercher ta mère et ta sœur du milieu de mon salon avant que je ne lâche les chiens sur elles. Tu sais bien que j’en suis capable. Tu as exactement 20 minutes maximum ».

Mais qu’est-ce qu’elles font chez elle ? Je n’arrive pas à y croire. Je sais que ce n’est pas Nessa qui est avec ma mère. Je prends mes clés en vitesse et sors de la maison après avoir répondu à son message. J’essaye de rouler le plus vite possible et arrive à temps. Le portail est ouvert et j’entre sans problème après avoir garé ma voiture devant le portail. Je traverse la cour et sonne à la porte. Une dame que je ne connais pas m’ouvre la porte et s’écarte pour me laisser entrer. J’avance et je trouve Annick calme et assise au salon avec ma mère et ma sœur Flora.

-« Bonjour tout le monde »
« Bonjour Charles »

Seules ma mère et ma sœur me répondent.

-« Je peux savoir ce que vous faîtes ici ? »
-« Nous sommes venir voir la petite et parler aussi à Annick » dit ma mère.
-« On s’en va » dis-je énervé.
-« Mais on n’a pas fini » dit Flora
-« Charles tu prends tes excédents de bagages et vous sortez de jamais. Je ne veux plus voir vos pieds dans ma maison » dit Annick.
-« Mais…. » dit Flora
-« Flora tu n’a pas droit à la parole dans ma maison ni aucun membre de ta famille de cinglés. Vous croyez vraiment que la vie c’est le lait ? C’est le pardon que vous voulez ? Vous l’aviez depuis car Dieu m’a montré que sans vous j’ai vécu et élevé mon enfant. A chaque fois qu’on se croisait et que tu te permettais de traiter ma fille e bâtarde tout comme ta mère et son père ici tu l’as oublié ? Ayez un peu de dignité et sortez de chez moi. Jamais je ne voudrais que votre famille de cinglés s’approche de mon enfant. Vous la contaminerez avec vos folies. De plus, elle vous a bien dit tout à l’heure qu’elle ne veut rien avoir à faire avec la famille OGOWET. Vous n’avez jamais reconnu ma fille. Elle est une REMANDA et non une OGOWET. Vous n’avez rien à réclamer ici. Et que ça soit la première et la dernière fois que je vous vois dans ma demeure. »
-« Annick pardonne-moi s’il te plaît ! » dit ma mère en faisant mine de se lever pour se mettre à genoux devant Annick.
-« Quand vous m’avez craché dessus il y a 18 ans pour que je sorte de la vie de votre fils, avez-vous pensé à ce retour de la médaille ? Je vous ai pardonné Madame mais c’est tout ce que je peux faire pour vous. Veuillez partir s’il vous plait »
-« Non mais tu vois comment tu nous parles Annick » s’indigne Flora
-« Je suis encore gentille avec toi Flora. Tu vois que je ne t’ai pas craché dessus comme tu avais habitude de le faire sur ma fille ou sur moi »
-« Quoi ? Mais de quoi tu parles ? » je demande
-« Demande à ta mère et ta sœur. Elles te répondront. Je n’ai pas de temps à perdre. J’ai un programme à respecter »
-« On s’en va » j’ordonne.
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Je viens de garer chez ma mère et je descends du véhicule. Je n’ai pipé aucun mot durant tous le trajet sinon j’allais exploser. J’essaye de me contenir. Elles me précèdent dans la maison tandis que je serre fermement le volant de ma voiture pour tenter de me calmer. Comment ont-elles osé se rendre là-bas sans m’en parler ? Je commence à comprendre à quel point Annick nous déteste ma famille et moi. J’ai entendu des choses dont je n’ai jamais eu vent. Je rentre dans la maison et les trouve assises au salon.

-« Je veux savoir ce que vous êtes allés faire là-bas ? »
-« Charles j’essayais d’arranger les choses. Je pensais qu’en lui expliquant les choses, elles comprendraient »
-« Mais tu es vraiment drôle maman ? Pendant des années tu n’as pas voulu d’elle et tu penses que par miracle je vais croire que tu as changé d’avis ? Ne te fous pas de mon intelligence »
-« Je suis désolée Charles. Oui j’ai été égoiste et méchante mis cela n’a contribué qu’à ton malheur. Tu n’e spas heureux Charles et tout est de ma faute. Je n’ai pensé qu’à mon ascension sociale à une époque et je t’ai complètement oublié »
-« ….. »
-« Je te demande pardon pour tout »
-« Cela ne me dit pas ce que tu es allée faire là-bas »
-« Maman voulait juste s’excuser et moi aussi auprès d’elle pour avoir saccagé votre relation »
-« C’est quoi cette histoire de crachats sur ma fille et Annick ? »
-« ……. »
-« J’exige une réponse » je crie en donnant un coup de poing sur la table.
-« ……. »
-« Ce n’est pas à vous que je parle là ? »
-« Ca ne sert plus à rien de cacher quoi que ce soit car tout est entrain d’être découvert » dit ma mère
-« ….. »
-« Je sais que tu es partie voir ta fille à la maternité tout comme sa mère mais elle était dans le coma donc elle n’a jamais su que tu y étais »
-« Comment sais-tu cela ? »
-« C’est Nessa qui me l’a dit »
-« Tu y es allé chaque jour qu’elle était inconsciente »
-« …. »
-« Elle a fini par se réveiller et tu as disparu de sa vie. Elle est venue à 5 reprises pour te voir mais tu avais déjà quitté le pays et épouser Inès. Elle voulait juste que tu fasses une déclaration pour reconnaître la petite. On l’a traitée comme de la merde je l’avoue. Elle pouvait rester là des heures avec sa fille, sous le soleil comme sous la pluie. A plusieurs reprises on lui a craché dessus en la maudissant tout comme sa fille. Elle a fini par abandonner et n’est plus jamais revenue »
-« Et pourquoi vous ne me l’avez jamais dit ? » dis-je en colère.
-« Qu’est-ce que cela aurait changé ? Rien »
-« Vous êtes vraiment de vraies sorcières »
-« ……. »
-« Toi maman quand tu as perdu papa, qui a pris ta défense pour ne pas que tu sois donnée n mariage à son frère aîné alors que c’était la coutume »
-« Toi »
-« Merci seulement de faire de ma vie un enfer. Je t’ai trop laissé diriger ma vie et en faire ce que tu veux rien que par amour et respect à ton égard »
-« Flora lorsqu’on t’a attrapé dans une chambre à l’étoile d’or avec le patron de ton ex-mari aujourd’hui, qui te l’a fait payer ? Qui t’a jugé ? Pas moi en tout cas »
-« …. »
-« J’étais prêt à tout pour vous mais je me rends compte que vous ne méritiez pas tous les sacrifices réalisés »
-« ….. »
-« Maman aujourd’hui tu veux me faire croire que tu t’es réveillée de ton long sommeil. Il est bien tard aujourd’hui et le prix pour moi est très lourd à payer »
-« Tu crois que tu es le seul à payer ? Moi aussi je paye fort. Je suis entrain de perdre au fur et à mesure mon fils. Ce fils pour qui j’ai tout sacrifié et fais de nombreuses erreurs. Mon fils me déteste et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même »
-« …… »
-« Je ne connais pas m petite-fille aujourd’hui. Elle m’a regardé avec tant de mépris lorsque j’étais chez Annick »
-« ….. »
-« Je suis désolé Charles. Je te demande pardon à genoux »
-« Maman arrête »
-« Je m’en veux tellement «
-« De toute façon cette Annick et sa fille c’est la même chose. De vraies putes » dit Flora

Je me suis levé et l’ai giflée si fort qu’elle s’est tenue la joue encore sous le choc de la violence de mon acte.

-« Tu parles encore ainsi de ma famille et tu me sentiras passer. Va te chercher un travail au lieu de dépenser celui de ta mère. Tu n’as même pas honte de ça. Annick travaille, a un salaire et est indépendante. Tu ne lui arrives pas à la cheville Flora »

Flora me regarde méchamment avant de s’en aller dans sa chambre les larmes aux yeux. Je rentre chez moi et à 22 heures, je décide d’aller voir Annick. J’essaye de l’appeler mais elle ne décroche pas. J’arrive chez elle et je vois de la lumière. Je sonne et elle m’ouvre.

-« Je n’ai pas été claire avec toi Charles tout à l’heure »
-« Trêve de bavardage. On doit se parler
-« De ? »
-« Nous »
-« Tu es devenu fou ou amnésique Charles. Lol ! Tu sais quoi ? On va parler une bonne fois pour toute et après je ne veux plus que tu t'approche de moi"

Charles: Le prix de...