Chapitre 8: Se positionner mais aussi montrer l’amour

Write by Plume Inspirée

Chapitre 8: Se positionner pour Dieu tout en continuant à montrer de l'amour à ceux qui ne le connaissent pas. 


De retour du Maroc depuis un mois, l'opération de Mégane s'était techniquement bien passée, puis qu'elle ne s'était accompagnée d'aucune complication mais la santé de Mégane restait précaire. Elle ne supportait plus les aliments, elle prenait que du lait tout le temps, elle s'essouflait tout de suite après un petit effort. 

Ma femme Faith n'avait toujours pas repris à travailler au bureau,  elle travaillait à la maison pour mieux s'occuper de notre fille quant à moi même, les heures que je passais au bureau, ma tête et mon coeur n'y étaient pas.  Je pensais tout le temps à la situation de ma fille, à ma rupture avec mes parents qui ne m'adressaient plus la parole. J'avais entendu parler de l'épreuve si souvent dans les bouches des bien aimés,  étant à l'intercession j'avais accompagné par des prières plusieurs familles de l'église à passer des périodes de maladie,  de crise,  de combat,...  Mais avec la maladie de ma fille, je découvrais une autre facette de la prière, malheureusement je découvrais ce que personne n'osait dire tout haut, il arrivait que l'on demande à Dieu de tout notre coeur quelque chose et que nous ne voyons pas cela s'accomplir. Cela me troublait, d'autant plus que ce que je demandais depuis maintenant près d'une année n'avait rien de mal,  il s'agissait tout de même de la guérison d'une petite fille de 13 ans, si innocente et pleine de vie ! J'étais perdu dans mes pensées lorsque ma secrétaire frappa à la porte puis entra:


- Chef il y a un certain monsieur Yvon Mabiala qui souhaiterait vous voir, il dit ne pas avoir un rendez vous mais il in...


- Eh Eh laisse le entrer !  


 Je me lèvai promptement de ma chaise, Yvon ? Mon Yvon ? Quelle surprise ? 


- Alors Yan On dit quoi ? 


- Non dis moi que je rêve là, c'est bien toi ! 


Je le pris dans mes bras, mon meilleur ami, ce Yvon avec qui j'étais ce jour où ma vie avait changé de direction, ce jour où j'avais pour la première fois rencontré soeur Tamaris, ce jour à l'hôpital. Mon meilleur  ami d'autre fois celui là que ma Foi en Christ m'avait arraché, je le gardais serré contre moi, j'avais envie de dire Yvon excuse moi de m'être eloigné à cause de ces histoires de Dieu,  parce que même là je viens de me rendre compte que c'était que des histoires. Ma fille est malade et nos prières ne font absolument rien, je pense que c'est toi qui avait raison quand tu me disais que je faisais fausse route avec mes nouveaux choix, j'avais tellement envie de le lui dire et de retrouver mon meilleur ami d'autre fois, mais je sentais que mon coeur ne pouvait pas renier Jésus Christ Non !  C'est vrai que je ne comprenais pas ce qui m'arrivait avec la maladie de ma fille mais il fallait que je sois ferme, comme le disait tout le temps ma femme, Jésus Christ est notre Dieu et cela sans condition. Alors je retenais juste mes mots. Mais Yvon avait beaucoup à me dire apparemment :


- Yan,  tu m'as tellement manqué !  Raconte comment vont les femmes de ta vie ? 


- ( Je lançai un soupir)  Ah mon ami ! 


- Ah non ne me dis pas que tu n'es plus avec Faith là ! 


- Non ce n'est pas ça,  c'est juste que Gaga est malade depuis près d'une année, nous nous battons avec sa santé 


Le visage de Yvon s'attrista, Yvon était celui qui avait surnommé Megane par Gaga, Yvon et Audrey étaient nos meilleurs amis mais parce que nos vies n'étaient plus sur la même direction, nous avions pris des distances. C'était à cause de notre foi, Yvon et Audrey nous avaient clairement dit qu'ils ne voulaient plus nous fréquenter. Pour eux, l'église c'était une arnaque, pour eux notre conversion était venu se mettre entre notre amitié, Faith et moi à l'époque avions accepté leur décision et aussi avions trouvé cela plus simple. Je men souviens encore de ce que m'avait dit Faith ce jour là: 


- Écoute Yan, je pense que c'est seulement mieux qu'on respecte leur choix car de toute les façons continuer à les voir ne nous arrangeait pas aussi, ils sont tout le temps en boite, ils font des choses que nous ne faisons plus à cause de notre foi et tu te rends compte Yvon pratique même des exercices clairement liés à des sciences occultes. Avant on le prenait dans le sens de la science mais mieux on arrête de se voir. De toute les façons ça ne vient pas de nous mais d'eux même.


En ce temps là nous étions encore très novice dans la foi, nous ne savions pas que nous aurions pu prier pour eux, nous nous étions tout juste éloignés.


Alors la tristesse sur le visage de Yvon en apprenant la maladie de Mégane montrait qu'il nous avait toujours gardé dans son coeur malgres cette distance:


- Je suis très triste d'apprendre une telle nouvelle mais si c'est sa volonté L'Eternel peut la guérir, car la bible dit qu'il est Jéhovah Rapha et quelque part dans sa parole il le déclare lui même, vous me servirez et je prendrais soin de vous, j'eloignerais de vous la maladie. J'espère juste que vous êtes toujours dans le Seigneur ? 


Je restais là, bouche bée, Yvon venait de me parler de Dieu ?  De la bible ? Ces mots venaient t-il de lui ? Yvon avait vu la surprise sur mon visage il ajouta en souriant :


- Eh oui mon cher ami, 6 ans jours pour jours que le Seigneur Jésus Christ a bouleversé ma vie,  


Je ne m'étais pas rendu compte que je venais de verser des larmes, depuis la maladie de Mégane c'était la première fois que je versais une larme, je pense que la visite de Yvon tombait bien. J'avais envie de parler non seulement à un Chrétien comme moi mais surtout à quelqu'un qui me connaissait très bien. Il y avait Faith mais je ne voulais pas l'embêter avec ça car je savais combien elle souffrait déjà à cause de la santé de notre fille.


- Yvon,  je ne sais plus si j'ai encore la force de croire, la maladie de Gaga est entrain de prendre des proportions énormes, la petite perd peu à peu ses forces et tous les produits qu'elle prend ne font pratiquement pas d'effet, le pire dans tout ça c'est que même nos prières ne semblent faire aucun effet. 


- Tu es plus vieux que moi dans la Foi je le sais !  J'ai peut être pas grand chose à t'apprendre mais je veux quand même te dire que la Foi c'est de ne jamais douter, la foi c'est aussi ne jamais s'imaginer que Dieu aurait pu le faire differament, croire en Dieu c'est aussi se dire que la façon de faire de Dieu est meilleure peu importe ce que cela nous coûte, la manière de faire de Dieu est la meilleure Yan ! 


- Il m'arrive même en ce moment de me dire que peut être que j'ai embarqué ma famille vers une histoire ridicule, tu te souviens de quand toi et moi avions horreur de tous ces hommes d'église avec leur histoire de la bible ?  Bah aujourd'hui je ne cesse de me demander si en ce temps là nous n'avions pas raison.


- Non non non, je peux t'assurer qu'en ce temps là nous avions tort, nous avions tort de penser que la vie s'arrêtait à tout ce qu'on voyait, notre belle carrière, belle maison, belle voiture,...  Non ! en ce temps là nous avions tort, la vie c'est Jésus Christ c'est pourquoi la bible déclare que tout a été créé par lui et pour lui. Dis toi qu'en ce temps où nous destestions la parole de Dieu toi et moi nous n'étions pas entrain de vivre. Heureusement pour nous, Dieu nous a restoré. 


- Mais gars la maladie de Mégane, on a beau prier rien ne change ! 


- Je n'ai aucune explication à cela, mais je peux t'assurer une chose peu importe la barque dans laquelle tu embarques, si Jésus Christ est dans la même barque que toi tu peux rester calme, il sait ce qui se passe et il sait aussi ce qu'il faut faire.


J'étais tellement content de retrouver mon ami, on passa encore près d'une heure là dans le bureau sans voir le temps passé, puis on sortit manger. Yvon était captivant, il me raconta comment Audrey et lui avaient reçu Christ, ils avaient investi presque toutes leurs économies dans une affaire avec des investisseurs Camerounais, une année après notre rupture avec eux, ils avaient quittés le Congo pour le Cameroun. Arrivé au Cameroun tout marchait pour eux jusqu'à ce qu'ils perdent la quasi totalité de leurs économies, l'affaire avait tourné à la catastrophe. Ils s'étaient battu sur place jusqu'à quitter le Cameroun cette fois ci pour la France. Apres beaucoup de combat, finallement sa belle soeur, la petite soeur a sa femme les avait amené à recevoir Christ. Je l'écoutais avec beaucoup de joie et d'admiration, j'avais là en face de moi mon meilleur ami, Yvon, il me parlait de Dieu. 


J'avais vraiment besoin de ce petit moment que j'avais passé avec Yvon, la nuit dans notre lit je recontais à ma femme ce que j'avais appris aujourd'hui, elle n'en revenait pas 


- Mais Yan tu te rends compte ?  Yvon ?  En fait ça me dépasse et en même temps j'ai juste envie de crier combien l'Eternel est bon ! 


- Je te jure !  Tu verras et l'entendra de toi même demain. Je me suis permis de l'inviter demain soir il viendra à la maison. J'aurais tellement voulu qu'Audrey aussi soit là mais il m'a fait comprendre qu'elle n'avait pas pu se libérer avec son travail alors il a fait le voyage tout seul. 


- S'il nous avait contacté plus tôt il serait arrivé ici à la maison. Mais bon demain je le lui proposerais, ici au moins il aura une ambiance familiale le temps de son séjour. Yvon est un frère pour toi je le sais et je suis si contente qu'aujourd'hui cette amitié soit restorée.


- C'est vrai sweety, ça me fera du bien de l'avoir ici le temps de son séjour 


Mais je sentais que ma femme était préoccupée par quelque chose, je ne savais pas quoi mais je sentais qu'elle était inquiète. Il est vrai que nous l'étions tous à cause des problèmes de santé de Mégane mais je sentais que l'inquiétude dans les yeux de Faith n'avait rien avoir avec la maladie de notre fille


- Faith,  tu es sûre que tu vas bien ? 


- Oui Yan, pourquoi cette question ? 


- Tu m'as l'air préoccupée 


- Euh, ça va t'inquiète 


Après un moment d'hésitation elle se lança enfin à parler, elle s'assis au lit rien que cette position, je savais que c'était sérieux ce qu'elle avait à me dire 


- Yan, tu ne peux pas rester fâché avec tes parents il faut que tu les appelle. 


- Mais ma chérie c'est eux qui sont fâchés moi je ne le suis pas mais en même temps je ne vois pas pourquoi je vais les appeler. Tu te rends compte mes parents m'ont forcé d'amener notre fille chez un fêticheur et en plus de ça ma mère est allée jusqu'à amener cette dame ici, elle l'a laissé entrer dans la chambre de ma fille installer des gris gris. Je n'ai juste pas envie de repenser à tout ça changeons de sujet tu veux bien ? 


- Mais Yan, je te signale que cette idée est venue de ma mère, m'empêche que je l'ai excusée et j'ai repris à lui parler comme si de rien était alors je ne peux pas comprendre que tu continues à envouloir à tes parents de ton côté.


- Je ne les enveux pas mais je veux juste pas avoir à faire à eux. Voilà ! 


- La bible déclare que nous nous devons d'avoir un comportement exemplaire au milieu de ceux qui ne connaissent pas le Seigneur et si toi qui dit connaître Christ tu n'arrives pas à tolérer tes parents juste parce qu'ils ne partagent pas ta foi, comment veux tu qu'eux de leur côté acceptent ton refus à amener leur petite fille se faire traiter même si c'est chez un charlatan. Souviens toi que pour eux ce n'est pas un problème que de consulter des charlatans, eux ils n'ont pas Christ et ne connaissent pas sa parole. 


Je restais silencieux, Faith avait raison, c'est vrai que mes parents croyaient le faire pour le bien de leur petite fille.  Faith qui s'était arrêtée un moment repris à nouveau la parole 


- Ne pas faire comme eux ne veux pas dire ne pas les aimer, si tu ne les aime pas comment veux tu te soucier de leur âme ?  Rappelle toi qu'il y a des années en arrière toi et moi étions comme eux et je pense que ce n'est pas un hasard que Yvon soit passé te voir, c'est le Seigneur qui veut te rappeler qui tu étais hier et qu'elle genre d'amour et de patience Il a fait preuve envers toi pour que tu devienne cet homme de foi d'aujourd'hui. Fais preuve de la même patience avec tes parents Yan ! 


Après ces mots, je savais très fortement dans mon coeur qu'il fallait que je téléphone à mon père pour lui faire mes excuses. De toutes les façons il me manquait tellement. 


Le lendemain, Yvon était passé le soir à la maison, Faith lui avait proposé de quitter son hôtel pour nous rejoindre à la maison toute la durée de son séjour, il en était ravi. Deux jours plus tard il s'était installé avec nous en famille pour deux semaines. j'avais aussi téléphoné à mon père, il m'avait fait ses excuses. 


Le samedi, après midi alors que je revenais de l'aéroport pour accompagner Yvon qui devait faire un tour à Brazzaville voir ses parents, je trouvai mes parents chez moi à la maison entrain de rire aux éclats avec ma femme et mes enfants. Je restais debout derrière la porte entrain de les observer. Mégane avait l'air tellement ravie de voir ses grand parents. Je retenais mes larmes, et je consolais juste mon âme, je savais que Dieu n'allait quand même pas laisser ma fille dans cet état de maladie definitivement. En fait je refusais de m'imaginer le pire, ce tableau que j'avais en face de moi, d'une famille heureuse je voulais croire qu'elle subsisterai. Je me décidai enfin à les rejoindre au salon.  En me voyant ma mère me lança un regard plein de regret, elle était certainement désolée de n'avoir pas été à la hauteur mais elle n'était pas à blâmer la maladie de Mégane nous troublait tous. 


Aux environs de 19h pendant que ma mère cosait au salon avec ma femme et que les enfants suivaient un dessin animé, mon père et moi étions à la véranda :


- Rayan, je ne sais pas si tu as remarqué la pâleur de Mégane que disent concrétement les médecins ? 


- Papa, les choses se sont aggravées et je crains que l'opération n'ait pas apporté grand chose. Le foie de Mégane aussi est touché ce qui rend son rétablissement lent et complexe.


- Donc en plus de ces ulcères au niveau de son estomac et de cette hémorragie digestive occasionné par celles ci, son foie aussi se trouve touché ? 


- Oui papa ! 


Le regard de mon père était très triste, je voyais les larmes qui remplissaient ses yeux, pour la première fois je vis mon père faire couler des larmes. Je pris une pochette dans la poche de ma chemise et je le lui tendis 


- Excuse moi mon fils !  Je n'aurais pas du pleurer, c'est moi le père ! 


- T'inquiète papa, ça ira je reste persuadé qu'elle va guérir 


- Mégane a à peine 13 ans et demi, ça me fond le coeur de savoir que ma petite fille traverse tant d'épreuves alors qu'elle n'est qu'un bébé ! 


- Ça nous fond le coeur à tous papa mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir 


- Rayan pourquoi ne veux tu pas envisager de voir cette femme fêticheur, nous sommes africains et qui sait l'origine de cette maladie, ta belle mère dit que la dame est très douée pour les maladies que les médecins ne parviennent pas à régler. Je ne veux pas t'imposer mais je t'en supplie essai d'envisager cette option. 


- Papa je te comprend, moi même aussi je suis troublé et le désir de mon coeur c'est de voir ma fille guérir mais il y a une chose que j'ai appris en t'observant faire, c'est qu'un homme, un chef de famille ne cède pas à cause de la pression car une petite faille de sa part peut faire tomber toute une famille alors permets moi de rester ferme sur mes valeurs. Les valeurs que je veux enseigner à mes enfants. Je sais que pour toi c'est presque insoutenable mais c'est une histoire de foi. Je t'en prie papa même si tu ne comprends pas respecte ce choix. 


Je disais cette dernière phrase avec un ton de supplication. Le regard de mon père était très tendre, je savais par ce regard que quoi qu'il ne comprenait pas, il respectait cette décision.

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