Chapitre 8: Un commentaire haineux
Write by Plume Inspirée
Chapitre 8: Un commentaire haineux
- Yves ça fait quatre jours que tu ne rentres que tôt le matin , attends là t'as carrément dépassé les bornes !
- Écoute Valérie je pensais qu'on avait dépassé le stade des discussions inutiles là!
- Attends tu pensais qu'on avait dépassé quoi ? Je te signale que si entre temps l'ambiance dans cette maison était bonne c'est parce que tu avais décidé de te redresser et tu me parles de dépasser quoi ? Là la situation devient pire Yves ! Avant c'était minuit, deux heures du matin. Mais là on aurait dit que tu étais redevenu normal pour passer à la vitesse supérieure. Je n'en peux plus de cette façon de faire. Tu te rends compte tu rentres à 5h du matin pour ressortir à 7h pour le boulot ! Je n'en peux plus !
- Tu n'en peux plus ? Bah va te reposer chez tes parents !
- Ah je te vois venir. Tu reprends encore avec ton affaire d'aller en France là d'abord tu aimes toujours que je parte passer du temps chez mes parents, mais tu ne me payes jamais le billet pour le faire. Tu ne m'auras plus dans ce jeu. Si tu t'étais marié ce n'est pas pour que la femme vive dans un autre pays et toi à l'autre bout du monde. Je suis désolée tu vas devoir me supporter ici !
- C'est moi qui suis désolé en fait je n'ai rien à supporter je vis ma vie tranquille c'est toi qui te plains.
- Écoute moi bien, Yves je ne vais pas continuer à entrer dans ton jeu en ce qui concerne l'eglise car tout reste à croire que tu n'es même pas un homme de Dieu toi ! Si seulement les gens savaient que tu te caches derrière les belles prédications et autres. Et que toi même tu ne reflète même pas ce que tu prêches, je suis sûre que beaucoup quitteront l'église. Et à force de te couvrir j'ai bien peur d'être entrain de participer à ce gros mensonge. Je doute très fort que tu ai été appelé par Dieu.
Yves s'était retourné vers moi et d'une voix très menaçante :
- Valérie n'ose surtout pas de t'attaquer à mon ministère, je dis bien tout sauf ça. Car si tu oses tu le regretteras toute ta vie. Qui es tu pour douter de mon appel toi ! Tu es venue dans ma vie alors que j'étais déjà homme de Dieu, je suis dans le Seigneur depuis l'âge de 15 ans, toutes ces femmes et ces hommes que tu vois dans cette église m'ont vu commencer avec Dieu. D'ailleurs si tu oses t'ataquer à mon ministère personne ne te croira, c'est toi même que les gens ne prendront pas au sérieux.
- Tu me fais pitié Yves ! Tu penses qu'avoir commencé avec Dieu te donne tout le privilège de te foutre de lui. Je te signale que Dieu s'était retiré de Samson alors que celui ci ne savait même pas. Lis l'histoire de Saül aussi et tu comprendras que le choix de Dieu ne se prends pas pour acquis.
- Tant que tu n'es pas Dieu, ce que tu dis ne compte que très peu.
- Si le Dieu dont tu parles est bien celui que je connais alors je doute très fort qu'il soit encore en accord avec toi. Tu es incapable d'aimer ta femme et tu crois que Dieu peut donner la charge d'un peuple à un homme avec un coeur aussi mauvais que le tien.
Je lui faisais cette dernière remarque avec des larmes aux yeux. Il venait à peine de rentrer du boulot, il était seulement 18h. Pendant notre discussion, Yves était sorti de la douche où il venait de prendre un bain. Moi assise dans le lit je l'observais qui ouvrait le placard pour prendre des vêtements. Je m'attendais à ce qu'il prenne un pyjama alors que lui sortait un polo et un pantalon jeans. Prise de rage je me levai de là où j'étais puis je l'arrachai le polo :
- Tu n'iras nulle part Yves !
- Valérie ne m'énerve pas, je sors si je veux et je reste si je veux ce n'est pas à toi de me dicter la ligne de conduite
Je n'avais plus la force de dire quoi que ce soit, avec mes larmes aux yeux je gardais mes mains bien fermes sur le polo que je continuais à tirer et lui aussi de son côté il le tirait de toute ses forces. Un moment, il lâcha le polo pour me pousser contre le mur, il se mit à me frapper. Je protégeais mon visage de toute mes forces. Et Yves ne s'arrêtait pas. Je ne pouvais pas crier fort, soeur Florentine était encore là, elle s'apprêtait à partir. Avant de rejoindre la chambre je l'avais laissé dans la cuisine entrain de ranger les assiettes dans les placards. Je m'abstenais de crier pour qu'elle ne sache pas ce qui se passait mais Yves lui, continuait à me frapper. J'essayais de me débattre en vain, puis, de lui même, il se décida à s'arrêter. Je restai là assise à même le sol ma tête entre mes genoux entrain de pleurer. Pendant ce temps, Yves se préparait à sortir. Quand j'eus levé la tête, il quittait la chambre. Je n'avais pas d'energie pour faire ou dire quoi que ce soit.
J'étais émotionnellement fatiguée, je m'étais allongée dans le lit, j'avais complètement oublié soeur Florentine, elle frappai devant la porte de la chambre ce qui d'ailleurs n'était pas dans ses habitudes
- Maman Valérie !
- Oui soeur Florentine
Je ne voulais pas sortir, mes yeux laissaient paraître que je venais de pleurer alors je repondais juste de là où j'étais au lit
- J'ai fini je vais partir maman
- D'accord, à demain pousse juste la porte de la cuisine, mais avant tout ferme la porte centrale a clé de l'intérieur.
- D'accord maman à demain !
J'attendis une vingtaine de minutes pour m'assurer que soeur Florentine était bel et bien partie avant de sortir de la chambre. Après avoir mangé, je pris ma bible j'étais entrain de méditer sur le livre des Galates. Mon téléphone ne cessait de vibrer c'était des messages sur whatsapp que je choisis d'ignorer le temps de finir ma méditation. Les messages ne faisaient qu'arriver. Qui était aussi insistant me disais je au fond de moi. Mais malgres ça, je continuais avec ma méditation, puis mon téléphone se mit à vibrer en continu ,cette fois ci c'était un appel. Ah Eunice, elle ne pouvait pas patienter !
- Oui Eunice !
- Et toi connecte toi c'est urgent, depuis que je te fais des messages tu es où même ? C'est chaud là bas sur ta page Facebook, mais je n'ai pas raté la fille en question
- Mais Eunice une chose à la fois, je ne te suis pas là ! De quoi parles tu ?
- Écoute connecte toi sur whatsapp.
Je fermai ma bible pour me connecter, je me mis à lire les premiers messages de ma soeur, puis je passai aux notes vocales, elles en avait laissé plus de deux. Je les écoutais toutes. Puis je me connectai sur Facebook pour constater ce qu'elle me disait.
Effectivement elle disait vrai, sous ma vidéo en ligne que j'avais faite depuis cinq jours, il y avait une fille qui s'était mise à laisser des commentaires abusifs et sous les commentaires de la fille, il y avait les réponses de ma soeur Eunice qui ne l'avait pas ratée. Je me mis à lire leur conversation :
La fille: << Alors là à t'entendre parler on croirait une femme heureuse au fond tu souffres, tu forces un mariage auprès d'un homme qui ne t'aime plus ! Tout ça c'est la honte de divorcer mama faut partir oh, au lieu de nous casser les oreilles avec des bla bla bla de femmes sages ici, quelle femme sage ça tu veux dire femme maltraitée Oui ! >>
Ma soeur: << Mais vous êtes qui vous ? Pourquoi autant de haine, envers une personne qui ne vous connais même pas ? En plus si vous lui reprochez quelque chose écrivez la en privé, cette page n'est pas un profil personnel mais plutôt un blog et beaucoup de gens la suivent, le respect et la bonne éducation vous connaissez ? >>
La fille: << Respect pour qui ? Justement c'est parce que elle se croit meilleure qu'elle fait une page publique et se met à conseiller les gens sur des choses qu'elle ne vit pas. De quel droit se permet-elle seulement de parler de mariage alors qu'elle souffre dans son foyer, qu'elle me réponde si ce que je dis est faux, le mari ne l'aime plus, elle force quoi ? On a créé le divorce pourquoi ? Femme de pasteur mon oeil ouais !>>
Ma soeur: << T'as un complexe toi ! Tu l'envie parce qu'elle a ce que tu n'as pas apparament. Tu es une fille aigrie toi. Mais rien que ton profil en dit tout, si tu passais moins de temps à exposer tes seins que je vois à travers ton decolté tu auras peut être un homme qui t'aimera et tu passeras moins de temps à dénigrer le couple de ma soeur>>
La fille: << Mdr, je vois que vous c'est la soeur qui vient au secours normal que tu cries autant, demande à ta soeur de te parler de son mariage. Mon decolté t'as fait quoi même, moi au moins je ne fais pas semblant, je vis une vie réelle ! >>
Une personne que je ne connaissais pas aussi avait répondu sous le commentaire de la fille :
<< Ma soeur ayez un peu de retenu cette femme est l'épouse d'un serviteur de Dieu et elle même aussi d'ailleurs est une servante de Dieu d'où elle a créé cette page pour édifier les jeunes filles. C'est s'attirer des malédictions gratuites que de venir dire du n'importe quoi sur elle. >>
La fille: << Kiékiékiékié épouse de quoi ? Eh pardon de qui ? Serviteur de Dieu qui couche partout là ! Serviteur de quoi ? N'importe quoi ! Et elle même cette fille me fait pitié parfois ! Mais au lieu de vivre sa triste vie de couple tranquille elle vient s'inventer des histoires ici sur les réseaux sociaux, belle photo de profil, photo de couverture avec Mr son mari qui ne l'aime pas. Vidéo sur le couple alors qu'elle ne sait même plus gérer le sien. Qu'elle vienne démentir ce que je dis ici>>.
Je lisais les commentaires, je tremblais qui était cette fille ? Devrais je lui répondre ? Ou bien devrais je supprimer la vidéo ? Ou encore juste supprimer ses commentaires. j'avais aussi des messages dans mon inbox, je me précipitai de les ouvrir peut être que la fille m'avait écrit pour s'expliquer. Il y avait le message d'une femme de serviteur de Dieu de la RDC, une maman pour moi, une femme que j'avais eu la grâce de connaître lors d'un séminaire dans notre église. Je l'ouvris en premier:
" Ma chère Valérie, je viens de voir les commentaires insultants sous l'une de tes vidéos, en fait ma fille qui aime bien te suivre m'a fait part de ce malentendu et j'ai vu de moi même après. Saches que tu es la femme d'un homme de Dieu et le moindre manque de sagesse de ta part ruinerait son ministère. Alors je te conseillerais de ne pas répondre à cette fille, supprime ces commentaires et banis la de ta page. N'en reparle plus ne fais aucun commentaire dessus et aucune publication pour te justifier. Que Dieu te bénisse ! "
Je me mis à répondre:
" Chère..., c'est un plaisir de te lire, et merci pour les précieux conseils. En effet je viens moi même de le constater à peine et je ne savais que faire face à un tel comportement alors je ferais ce que vous m'avez suggérée. Merci encore pour tes précieux conseils maman. Dieu te bénisse aussi.
Je fis tel que me l'avait conseillé cette femme pour qui j'avais beaucoup d'admiration. Puis je parcouru tous les autres commentaires pour m'assurer qu'il n'y en avait pas un autre du genre, avant de me déconnecter et de faire une note vocale à ma soeur qui certainement attendait une explication de ma part.
- Eunice, je ne connais pas cette fille et je n'ai pas besoin d'en savoir plus sur elle. Je viens de supprimer les commentaires et par conséquent tes commentaires aussi puis qu'ils étaient en réponse en dessous de son commentaire principal.
- Bah quoi c'est tout comme réaction ? Tu ne veux pas savoir qui elle est tu es sûre. Ça n'a pas de sens une telle réaction.
- Écoute Eunice, je suis la femme d'un homme de Dieu et je ne peux pas m'attarder sur ce genre de futilité. Je préfère l'ignorer tout court.
La dernière note vocale de ma soeur était sèche elle parlait de manière mécontente, je connaissais ma soeur alors là je savais qu'elle était fâchée contre moi:
- Tu es une femme de serviteur de Dieu, et moi je suis juste une fille célibataire, voilà pourquoi j'ai trouvé beaucoup de temps pour répondre aux futilités de la fille. Comme toi tu es une femme responsable tu préfère ne pas te mélanger dans ce genre de chose. Je te signale que ce n'est pas de ma misérable vie de célibataire que la fille parlait mais de ta si heureuse vie de femme de pasteur. Que tu supprimes mes commentaires pas de problème mais que tu me réponde avec un air de suffisance comme ça non ! Je reste tout de même persuadée d'une chose cette fille ne tenait pas des propos en l'air. Car j'ai vu son profil ce n'est pas un faux compte mais un vrai profil qu'elle utilise depuis plus de 15 ans, les commentaires sur ses photos sont réels j'ai même des amis en commun avec elle. Puis qu'apparament elle vit ici aux USA. Alors ne vient pas me sortir une hypothèse comme c'est quelqu'un qui veut seulement te nuire. Bon madame la grande dame je te laisse dans tes choses des grandes femmes et moi je repars dans ma vie de fille célibataire qui aime les futilités.
- Nice, s'il te plaît tu ne m'as pas bien saisie apparemment ! Comment peux tu penser que je te traiterais ainsi, j'ai juste voulu te dire que la fille ne vaut pas la peine que nous puissions faire attention à elle. Ma chérie s'il te plaît ne le prends pas mal.
Elle n'avait pas reçu ma note vocale, elle s'était directement déconnectée après sa dernière note vocale. Je me mis à tenter de l'appeler sur WhatsApp en vain. Je n'avais pas aussi le crédit pour un appel normal je n'avais que les data Internet. Je me levai directement, pris un billet que j'avais laissé dans la cuisine et sorti acheter du crédit. En sortant je vis papa Zola qui était concentré à écouter sa radio. Je le saluai avant de sortir.
Depuis la boutique où j'avais rechargé mon crédit je me mis à appeler ma soeur, en vain, elle ne me répondait pas puis ce fut son répondeur :
- Vous êtes sur le répondeur d'Eunice laissez moi un message
J'avais vraiment mal au coeur, je ne voulais pas vexer ma soeur. Beaucoup de pensées montaient dans mon coeur, pour quel genre de mariage allais je même vexer ma chère soeur, celle qui était toujours là pour moi. Les larmes remplissaient mes yeux. Je retenais mes larmes sur mon trajet vers la maison. Quand j'ouvris le portail, je vis la voiture de Yves là garée, il était donc de retour je vis l'heure sur mon téléphone, 20h 30. Ah aujourd'hui il se décidait à rentrer tôt ! Mais il n'était pas trop ma préoccupation là maintenant, je continuais à être triste pour ma soeur. Seigneur Eunice décroche me disais je au fond de moi.
Yves était là à table déjà entrain de manger. Je me dirigeai droit vers la chambre sans l'adresser la parole, je m'allongeai au lit, des larmes coulaient de mes yeux. Qui pouvait savoir combien dure c'était pour moi. Eunice m'en voulait alors que je ne faisais que sauver la face de mon couple. Seigneur est ce que j'avais suffisamment chercher ta face avant de m'engager dans ce mariage ? J'étais perdue, Ce mariage avait pris trop de moi. Je fournissais tellement d'efforts sans rien obtenir en retour. Mon téléphone vibra c'était une message, je me précipitai c'était certainement Eunice me disais je. Mais non ce n'était pas le cas.
<< Coucou ma chérie, dès qe tu prends ton billet n'oublie pas de me communiquer l'heure de ton arrivée pour qu'on s'organise pour venir te chercher à l'aéroport. Bisous >>
Ah ! Un autre problème, est ce que j'avais même l'argent du billet ! Cet atelier je n'étais même plus sûre d'y aller. Avec cette tension qui régnait à nouveau dans notre couple allais je seulement compter sur Yves pour le billet ? Pendant que je me posai cette question c'est Yves qui fit son entrée dans la chambre. Déjà, il ne me restait que 10 jours avant la date de l'atelier je ne pouvais plus rester longtemps sans être fixée alors je levai mes yeux vers lui:
- Christina, la femme du pasteur Hans m'a fait savoir que le budget qu'ils avaient réservé pour la conférence ne les avait pas permis de trouver mon billet, alors c'est à moi même de payer mon billet et eux ils se chargeront de mon séjour. C'est déjà dans 10 jours.
- Et je peux savoir en quoi je suis concerné ?
- Yves où veux tu que je trouve le billet ? Je t'en parle pour le billet justement.
- Je n'ai pas d'argent à te donner
- Et tu veux que je le dise comment à la femme de ton ami, ce n'est pas comme si on te demandait un billet Air France, c'est Congo -Gabon je te signale.
- Ah Tu te pose la question de savoir ce que tu diras à mon ami ? Et moi qui croyais que tu n'aimais plus faire semblant, voici pour toi une occasion de ne pas faire semblant dis lui juste que tu es marié à un homme qui ne veut pas payer le billet, tu n'auras pas besoin de mentir et de me couvrir. Bon écoute je veux me reposer sans écouter ton bruit. Parce que je vais me réveiller tard pour prier est ce que tu peux ne pas me casser les oreilles avec tes histoires ?
Je me tus sur le point, avec mon téléphone contre l'oreille je continuai à tenter d'appeler ma soeur pour lui faire mes excuses. Mon couple ne méritait même pas que je me fâche avec une personne que j'aime pour tenter de sauver la mise. Yves ne méritait pas tous ces sacrifices !