Chapitre 9

Write by Myss StaDou

Chapitre 9


Le temps est passé depuis l’épisode du bureau. Entre Victor et moi, ça va de mieux en mieux, malgré le fait qu’il m’appelle moins souvent. Sûrement le boulot...

 

Je suis en train de me reposer gentiment sur mon lit un jeudi après-midi quand mon téléphone se met à vibrer. Qui perturbe mon sommeil, dis donc ? On ne peut plus somnoler en paix ? Tiens, c’est Victor qui m’envoie un texto.

 

« Cc mon bébé. Ça va ?je suis invité à un anniv’ samedi. Tu viens ? Je t’appelle plus tard. Biz ».

 

Quelle est cette manière d’inviter les gens ? En plus, à moins de deux jours de la fête. Que vais-je me mettre ? Où aura lieu cette fête ?

 

Je tchipe si fort que Carole, ma sœur, qui se met du vernis sur les ongles assise à même le sol sursaute :

 

− C’est quoi ? Il y a un problème ?

− Non, ça va. Juste mon mec qui m’invite à une fête samedi. Je ne sais pas ce que je peux porter. Vraiment les hommes !

− Et c’est pour ça que tu te vexes comme ça ?   Je vais te prêter un truc.

 

Jeguetté Carole d’un œil. Elle et ses tenues d’aguicheuses qui laissent très souvent son corps plus nu que couvert… Je ne vois pas cette proposition d’un bon œil. Bien nous ayons presque la même corpulence, moi avec un peu plus de formes qu’elle, et avec sa garde robe bien fournie, je suis sûre  que j’aurais vite trouvé solution à mon problème.

 

− Tu es sûre  que je peux trouver quelque chose de bien dans toutes tes chutes de tissu ?  demandé-je en riant.

- L’être humain est toujours ingrat, marmonne-t-elle. Je veux t’aider et tu insultes mes vêtements ? Toi et ta bouche, dit-elle en tchipant.

− Weh, ne te fâche pas. Je m’excuse. Merci pour ton aide. Je ne sais même pas chez qui on ira. Mais si c’est chez un de ses collègues, je ne dois pas me négliger.

− Normalement. Je vais t’aider. Ne t’inquiète pas.

 

Victor m’appelle plus tard et je lui fais part de ma disponibilité. Il s’agit de l’anniversaire d’un collègue et on ne l’aurait invité que dans la journée. Il me demande ce qu’il devrait offrir et on en discute un moment. Nous convenons qu’il devrait offrir une bouteille de vin comme cadeau. Il est entendu qu’il viendrait me chercher le samedi soir à 19h devant la maison. Carole réussit à trouver une robe «normale » dans ses affaires. J’avais peur car je n’ai pas d’argent pour acheter une nouvelle tenue et je ne veux pas non plus ressembler à une fille de rue. Je veux vraiment plaire à Victor.

 

Cet homme avait un effet sur moi, massa. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Je pense tout le temps à lui. Je rêve de balades au bord de la mer et de robe blanche. Pourtant il n’a pas encore dit grand-chose dans cette direction.

 

*****

 

Le samedi après-midi, après être passée au salon de coiffure pour faire boucler mes longs cheveux noirs d’habitude cachés sous des greffes, je suis rentrée express prendre une douche et me maquillée légèrement. La robe blanche d’un tissu aussi léger que la soie m’attend sur le lit. Carole a laissé un mot dessus en mon absence :

 

« Sans sous-vêtements STP. Respecte le modèle de l’habit, madame »

 

Quel est encore ce model ? La fille est vrai vrai folle. Elle veut que je marche sans caleçon partout ? Je ne suis pas comme elle ! Je porte un ensemble de sous-vêtements noirs et mets la robe sans bretelle qui me moule comme une seconde peau, et retombe bien au-delà de mes chevilles sur mes talons aiguilles blanches. Cela me fait une très belle sensation sur la peau… On peut se sentir belle juste à cause d’un vêtement ?

 

En me retournant pour bien me regarder dans le miroir, je comprends pourquoi Carole a laissé cette note : mes sous-vêtements se trace trop sous ma robe et gâche tout l’effet sensuel. Je tiens à mon effet femme fatale ! Je reste là une minute à me regarder avant de me décider à enlever soutien et string et de porter ma robe à même ma peau. Je prie que la salle ne soit pas trop éclairée pour qu’on ne remarque pas trop ce que je porte.

 

Un bruit de sonnerie sur le lit me rappelle à la réalité. Je me retourne et cours. Mon téléphone. C’est Victor.

 

− Allô Chou, c’est comment ?

− Ça va. Et toi ?

− Je suis là. Je suis déjà garé devant votre maison. Tu es prête ?

− Presque. Donne-moi deux minutes et je sors te rejoindre.

− Ok. Je t’attends. Ne tarde pas.

 

Je prends mon sac blanc, y mets chewing gum, lotus, carte d’identité et téléphone. Après un dernier coup d’œil au miroir, je me lance hors de la chambre. Juste quand je referme le portail derrière moi, je vois une silhouette dans le noir. Je sursaute de peur. Victor, qui est garé dans le noir, allume tout d’un coup ses phares comme pour m’éclairer la voie. Là seulement, je reconnais Carole.

 

− Carole ? Tu fais quoi dans le noir ?

− Je t’attendais.

− Pourquoi ?

− Je peux vous accompagner ? Je devais sortir ce soir avec ma pote, mais elle m’a lâché ! Je ne veux pas rester à la piaule m’ennuyer.

− Weh Caro, ce n’est pas ma fête.

− C’est samedi pardon. Demande à Victor, je suis sûre  qu’il ne va pas refuser. Pardon ma’a.

− Toi aussi tu peux flatter ? lui demandé-je, suspicieuse.

 

Je l’observe avec attention. Son histoire est-elle simple ? N’était-ce pas un coup programmé à l’avance ? Elle a disparu depuis le matin et ne réapparaît comme par hasard que maintenant… Et correctement habillée pour la circonstance ! Elle porte une robe rouge sans bretelle et extra courte qui la moule terriblement. Ma sœur est plutôt pas mal et attire facilement le regard. Je suis d’ailleurs un peu jalouse et j’ai peur qu’elle me vole la vedette.

 

− Tu es sûre que tu vas bien te comporter ?

− Toi aussi ! C’est hier que j’ai commencé à sortir ?

− Justement ! Attends ici alors. Je vais lui parler.

 

Je m’approche de la voiture et après un baiser rapide, toute douce, je demande à Victor si ma sœur peut venir avec nous – en priant qu’il refuse…Jalousie quand tu nous tiens !

 

− Je ne vous dérangerai pas, promis !

 

Je sursaute ! Carole s’est approchée sans que je me rende compte. La garce … Victor nous regarde toutes les deux un moment et après un haussement d’épaules, il nous demande de monter. La fête est à Mendong et on avait encore de la route à faire.

 

Eh Carole ! Quelle est cette histoire ? En tout cas, je ne la laisserai pas me saper ma soirée.

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