CHAPITRE 9 : la goutte de trop !

Write by Flore LETISSIA

CHAPITRE 9 : LA GOUTTE DE TROP


Après le départ de sa mère, Ibra reprit les hostilités. Ce dernier se rattrapa et découcha pour la la première fois, au grand dam de Dorlande. Elle fut si désespéré qu'elle le traita d'incorrigible pervers. 

Il haussa les épaules en répliquant qu'elle manquait d'imagination parce que ce disque-la était rayé depuis longtemps. Dans cette même période, Ibra rentra tard une nuit et se faufila dans la salle d'eau, se doucha et lava son short. Dorlande ne dormait pas et suivait attentivement ses faits et gestes. A peine se coucha t'il après avoir regagné la chambre qu'elle alluma sa lampe de chevet.

- tu n'a pas pu t'empêcher d'laaer coucher avec tes putes, hein ? C'est plus fort que toi, désormais ? C'est devenu ton point d'attache, tu y retournes inévitablement comme un cochon dans la boue ! Dit-elle après s'être assise sur le lit.

La croyant endormie, Ibra fut surpris pas sa violente réaction et préféra ignorer l'insulte pour ne pas créer un incident nocturne. Il avait horreur des scandales.

- de quoi tu parles encore ?

- tu as le culot de me demander de quoi je parle ? Tu rentres après minuit, tu laves tes dessous pour faire disparaitre toute preuve suspecte de ce que tu as faut dehors, et tu oses me demander de quoi je parle ?

- tu me fatigue Dorlande ! Pense ce que tu veux, je terriblement fatigué de ta quête perpétuelle de chimère. Si ton esprit n'était pas aussi tordu, pour chercher midi à quatorze heures, tu comprendrais que seule la canicule m'a contraint à ces douches et lessives tardives.

- canicule, mon œil ! C'est aussi la canicule qui t'empêche d'avoir des rapports avec moi, hein ?

- je ne crois pas que régulièrement soit synonyme de quotidiennement ! Nous avons un rythme de rapports plus normal que bon nombre de couple de notre âge qui vivent ensemble depuis 5 ans, renseigne toi ! D'ailleurs, ce sont tes remarques et insinuations incongrues qui me font parfois perdre mes moyens.

Dorlande était de plus en plus énervée par le fait arrivait à la contrer avec autant de faciliter et d'ironie. 

- ça ne peut pas continuer ainsi, trop c'est trop ! Lança t'elle furieusement. 

- mais que t'arrive t'il, bébé ? Pourquoi te mets tu dans un état épouvantable sans la moindre raison ?

- attend ?! Sans la moindre raison tu dis ? Ibra, je t'interdis de foutre de moi ! Ce n'est pas parce que je n'ai pas fait L'INP-HB que je suis une idiote, tu m'entends ? Je t'informe que j'ai découvert une quantité importante de préservatifs dans la boîte à gants de ton véhicule ! Qu'en dis tu ?

- des préservatifs ? Qui plus est dans la boîte à gants de ma voiture et non dans la poche de mon pantalon ou enfiler sur mon sexe, prêt à usage ! Mais c'est tout sauf une preuve d'infidélité ma chère !

- et qu'es ce que c'est ?

- mais je vais te le dire ! C'est simplement une campagne de lutte contre le VIH Sida en milieu professionnel initiée par la cellule focale de Continental Ré ! C'est elle qui distribue les préservatifs a tout le personnel, du directeur général au plus petit employé ! C'est l'unique raison pour laquelle il y'en a tant dans ma boîte à gants, ce n'est pas plus compliqué que ça !

- mais pourquoi tu les accepte si tu n'es pas censé t'en servir ?

-pour la simple et bonne raison que cela fait pas dit de la charte de sensibilisation paraphée par tout le personnel ! Cette charte fait obligation à chaque agent d'en respecter les clauses ! Personne, au sein de l'entreprise n'a le droit de refuser ses préservatifs !

Dorlande le regarda, pas convaincue, mais ne semblant plus avoir de véritables arguments. Il la mettait tellement en colère quand il trouvait, avec cette facilité déconcertante, d'évidentes et plausibles explications à ses griffes. Mais elle ne voulut pas abandonner, s'avouer vaincue et lui donner raison par la même occasion. Cette nuit, pour une fois elle devait lui clouer le bec, coûte que coûte. Elle lui sortie sa preuve indéniable, son argument qu'elle gardait précieusement sous la main, bien au chaud en cas de besoin, en attendant la meilleure opportunité.

- comme d'habitude , tu as réponse à tout, n'est-ce pas ? Mais comment vas-tu justifier le fond de teint sur le devant de ton polo , juste au niveau de la poitrine il y a exactement un mois ? Je te rappelle que je n'en ai pas ! Et ne me dis surtout pas qu'il s'agit d'un autre volet de la sensibilisation contre le VIH Sida à ton service !

Et Ibra, comme s'il s'attendait aussi à cette autre question et en avait apprêté les réponses, lui envoya sa réplique immédiatement.

- je sais bien que ce n'était pas le tien ! Et bien sûr qu'il ne s'agissait pas d'une autre stratégie de lutte contre le VIH Sida ! Ce fond t de teint à une histoire aussi simple que bonjour ! Cette nuit-là, nous avons fêté le départ à la retraite de notre ancien directeur technique. Nous avons dîner et danser entre collègues à la bonne franquette ! Au nombre des chansons que nous avons dansé il y avait des slows et des zouks. Je n'ose pas croire que tu es totalement oublié la manière dont se danse un zouk et tu as fait tout un plat de ce fond de teint, au point de me contraindre à me serrer dans un t-shirt d'Alex pour me rendre à une réunion familiale. Fit-il d'un ton moqueur.

Dorlande se sentit ridicule pendant que la rage montait en elle. En quelques mots, il venait de détruire la preuve qui pour elle était en béton. Cet homme était décidément trop fort et futé pour elle ! Ce n'était pas pour rien qu'il était un excellent souscripteur. La voix d'Ibra la tira de ses pensées.

- éteins et couches-toi, Chérie ! Maintenant, si tu en as besoin pour trouver le sommeil, eh bien, faisons l'amour ! Je suis certes fatigué mais pour toi je suis prêt à tous les efforts lui proposa-t-il d'une voix dans laquelle elle sentait encore point de la raillerie.

Elle éteignit et se recoucha en lui donnant dos. Elle tira les draps sur elle, en proie aux pensées les plus tourmentées. Bon dieu, que devait-elle faire ? Le quitter ? Pourquoi ? Parce qu'il ne lui faisait plus l'amour aussi fréquemment qu'elle l'aurait souhaité ? Parce qu'il était trop intelligent pour elle ? Étaient ce des raisons suffisantes pour quitter un homme ? Si elle le quittait, où irait-elle ? Avec qui referait elle sa vie ? Partir, était-ce vraiment la solution ? Ne tomberait-elle pas sur pire ? Les hommes n'étaient-ils pas tous pareils ? N'y avait-il pas que des mauvais et des pires, mais jamais de bon ? Ah, c'était à se cogner la tête contre le mur de dépit et de rage impuissante.

Cette nuit-là, pendant que le souffle d'Ibra devenait de plus en plus léger, lui faisant comprendre qu'il tombait dans les bras de Morphée pour un profond et paisible sommeil, elle entamait sa veille, elle était sûre de passer encore une nuit blanche comme cela lui arrivait chaque fois qu'elle avait ainsi des disputes avec lui au-delà de minuit. elle prit la résolution de ne plus jamais faire la moindre remarque à Ibra concernant ses sorties et son comportement. Même si elle le surprenait en flagrant délit d'adultère, elle ne dirait plus un seul mot. Car le plus douloureux ne serait pas l'acte en lui-même mais l'explication qui lui fournirait.

Le lendemain, Dorlande passa un coup de fil à Corcher. Elle lui dit qu'elle voulait l'entretenir d'un sujet et lui demande si pour se faire, elles ne pouvaient pas se retrouver dans un restaurant pour déjeuner à l'occasion . Mais Corcher ne pouvait pas se libérer. Elle avait énormément de tâches ménagères à accomplir ; la nounou de sa fille venait de la quitter.

- mais pourquoi ne viendrai tu pas à la maison ? Innocent sera au travail et il ne rentre pas souvent les midis. Nous serons seules et nous pourrons discuter tranquillement pendant que j'effectuerais mes travaux domestiques... D'ailleurs, tu me donneras un coup de main. Ça te permettra également de passer du temps avec ta filleule que tu n'as pas vu depuis...

- d'accord c'est bon pour moi et cela me convient parfaitement ! Je serai chez toi autour de 10h .

À 10h tapantes, Dorlande sauna à la porte de son ami qui habitait un joli appartement à Biétry. Corcher lui ouvrit et elles s'embrassaient chaleureusement, heureuse de se retrouver. Depuis le collège, elle était inséparable. On ne les voyait pas lui sans l'autre, à tel point qu'on les avait surnommé les jumelles.

Ce n'est qu'après le bac qu'elles se séparaient à cause des contraintes de leurs formations respectives. Corcher qui voulait faire un brevet de technicienne supérieur en gestion commerciale, avait été orientée dans une grande école, et Dorlande avait atterri en faculté de lettres. Mais elles se retrouvaient régulièrement. Elle passait souvent le weekend ensemble, chez Corcher qui avait obtenue une chambre sur le campus universitaire de Cocody. Elles menaient toutes les deux une vie rangée et préférait se consacrer à leurs études plutôt que de courir les boîtes de nuit et de se faire draguer.

Corcher ayant choisi un cycle court, intégra plus rapidement la vie professionnelle . Ce fut à cette même période qu'elle fit la rencontre d'Innocent, l'homme qui deviendrait son époux. Cette relation amoureuse eu une incidence sur ses rapports amicaux avec Dorlande et elles se voyaient moins souvent. Mais elles étaient restées très proche, s'appelaient régulièrement et faisaient la fête quand elles se retrouvaient, comme si c'était le cas ce jour.

- tu as bonne mine, ma grande. Fit Dorlande, pendant que son amie l'invitait à entrer dans la maison.

- mais toi aussi, ma belle !

- non , mais Mehdi pas ça ! Tout le monde peut me dis n'importe quoi pour me flatter Judith mais je ne supporterais pas de mensonges venons de toi ! 

- mais pourquoi te dirais-je une chose que je ne pense pas ou qui n'est pas vrai ? 

- parce qu'on ne peut pas avoir bonne mine quand on a pas fermé les yeux de la nuit !

- tu n'as pas dormi ?

- je t'assure. D'exclamation pas plus d'une demi-heure !

- si tu dis vrai, c'est que l'état de veille te réussit bien, parce que tu as effectivement bonne mine !

Elles étaient entrées dans le salon et Corcher proposa à son amie de s'assoir, mais cette dernière voulut d'abord voir Annick, sa filleule, qui allait sur ses deux ans. Elles se rendirent donc dans la chambre de la petite qui dormait comme un ange, le pouce dans la bouche...


//Salut! Je vous souhaite une excellente nuit avec ce bout! //

PASSION DÉVORANTE