Chapitre 9: Le Barbecue
Write by MTB
Ce
n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas mais c’est
parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. Richard venait de
démontrer à ses amis qu’il fallait avoir du cran pour briser certaines
défenses. Et que parfois la muraille qui parait la plus forte peut se laisser
dompter si on sait s’y prendre. En effet, il avait réussi à inviter pour la
deuxième fois en deux mois la redoutable Chantal. Tout était fin prêt pour que
la fête commence. Les amis arrivaient avec du retard comme d’habitude mais ce
qui agaçait un peu notre hôte, c’était le retard de Chantal. Elle n’avait pas
pour habitude d’être en retard. Tout le monde était déjà là. Presque tout le
monde. Sauf Chantal. Il ne pouvait pas non plus congédier les invités sous
peine de montrer son échec. Il ruminait sa colère en lui et souriait tant bien
que mal en invitant les amis à s’amuser car disait-il à qui voulait l’entendre
« Nul ne sait de quoi demain sera fait ».
Une
demi-heure et toujours pas de signe de Chantal. Il appela Hervé en aparté et
lui confia ses doutes. C’était difficile de lui remonter le moral. Alors Hervé
aborda un sujet totalement différent : le travail. Il se mit à lui faire
un point sur les défis à relever par rapport à d’autres concurrents qui
faisaient un sondage en ville. Au début, Richard semblait faire preuve de bonne disposition
pour l’écouter mais finit par s’agacer car son esprit était reparti à
l’interrogatoire sur Chantal. Il ne s’était même pas rendu compte que
l’ambiance dans le jardin avait changé. Hervé qui avait remarqué que son ami
n’était plus vraiment avec lui l’invita à aller observer ce qui se passait dans
le jardin pour que l’ambiance soit devenue plus gaie.
Ils
marchèrent, chacun avec son verre de liqueur à la main, pour rejoindre le lieu
du barbecue. Quelle ne fût pas sa surprise ! Chantal était là et s’amusait
avec les gens. Il était heureux. Mais en même temps furieux de ne pas avoir
demandé d’après lui dès son arrivée. Peut-être était-ce sa manière de lui faire
payer l’invitation à cette soirée ? Après tout, il voulait qu’elle soit là
et elle était déjà là. Il avait réussi son pari. Il devait reprendre les choses
en main. Mais par peur d’être maladroit, il confia la gestion de la soirée à
Hervé afin de passer plus de temps à son invitée spéciale.
-
Enfin te voilà. Je
désespérais de ne pas te voir honorer l’invitation.
-
Je te plais autant que cela ? répliqua
Chantal.
-
Oui. Euh...non. En
fait ce n’est pas ce que tu crois. Excuse-moi, je ne sais plus vraiment ce que
je dis. Je trouve que tu es encore magnifique aujourd’hui.
-
Merci pour le
compliment.
-
Je t’aurais offert
volontiers des fleurs mais elles paraitraient ridicules comparées à ta sublime
beauté. Honnêtement, ce serait mentir de dire que tu ne me fais pas de l’effet.
-
Et que dirai-je
donc ?
-
C’est réciproque
alors ?
-
Je ne sais pas
trop ce que tu mets dans « faire effet » mais j’avoue que je t’ai
observé toute la semaine et j’avoue que tu as été un parfait gentleman.
-
Heureusement que
j’ai la peau noire sinon tu allais remarquer que tu me fais rougir. En passant,
me permets-tu de te faire la visite guidée ?
-
Ah oui, c’est vrai
que c’est la première fois que je viens chez toi.
-
Alors voyons, on
commence par où ? Bref, là tu as le jardin. Par ici, c’est le séjour
principal…
La
visite guidée permit à Chantal d’apprécier la propreté qui régnait partout.
Tout était si bien ordonné qu’elle avait l’impression que le lieu n’était pas
habité. La visite fut conclue sur l’esplanade devant la chambre à coucher de
Richard. La vue sur la ville était excellente. Il y avait posé dans un angle un
télescope que Richard l’avait invitée à essayer. Elle pouvait voir nettement
les étoiles briller. C’était magnifique. Elle était perdue dans la
contemplation des étoiles quand elle sentit une main se poser sur son épaule.
Dans un premier temps, elle fit semblant de ne pas s’en rendre compte et se
laissa caresser le dos. C’était doux et elle savourait. Elle voulait tester sa
dextérité et aussi voir jusqu’où il irait. Allait-il oser caresser d’autres
parties de son corps ? Cela lui permettrait d’avoir une idée claire sur
ses intentions. Richard s’était d’avantage rapproché et elle pouvait sentir
réellement la douce odeur de son parfum. Cela devait coûter une fortune.
Allait-il essayer de la serrer fort contre lui ? Pas cette fois-ci en tout
cas car Richard avait plutôt entamé un cours sur les étoiles mais de manière
très brève pour ne pas l’ennuyer. Cela avait permis de faire baisser la tension
qui montait en elle. Elle espérait que Richard n’avait pas remarqué comment
elle était restée admirative d’un si bel homme. Sincèrement, elle n’aurait pas
hésité à se laisser aller s’il avait osé prendre possession d’elle. D’ailleurs,
il ne lui fallait pas tout un schéma pour se rendre compte qu’elle avait
légèrement mouillé. Elle était soulagée qu’il n’ait rien tenté. Puis il
l’invita à rejoindre les autres dans le jardin.
Richard
s’était montré très galant et un vrai gentleman. Il devait vraiment savoir s’y
prendre avec les femmes. Sa technique d’approche était excellente.
Intérieurement, Richard se disait que tant qu’elle n’a pas repoussé sa main,
alors il devait être sur la bonne voie. Une fois dans le jardin avec les
autres, Hervé prit son ami en aparté et commença ce qui pouvait s’apparenter à
un interrogatoire :
-
Alors mon frère,
c’est comment ?
-
Comment
quoi ?
-
La visite avec
Chantal.
-
Tout s’est bien
passé.
-
C’est tout ?
Pas de détails croustillants ?
-
Non rien
d’intéressant.
-
Toi je sens que tu
veux me cacher des choses.
-
Tu peux te
rassurer, rien de spécial ne s’est passé. Mais je peux t’assurer que c’est sur
la bonne voie.
-
Et que mets-tu
dans « rien de spécial » ?
-
Pour être honnête,
cette fille est très canon. Je ne sais pas comment j’ai fait pour éviter de me
jeter sur elle. Quand elle observait les étoiles, j’ai pu admirer la beauté de
son cou, et je ne te dirai rien pour sa poitrine.
-
Tu veux garder la
partie la plus croustillante à ce que je vois.
-
Si tu vas
continuer par faire des commentaires, alors j’arrête.
-
Ok. Je me tais et
j’écoute.
-
Ok. Ensuite, je
lui ai effleuré l’épaule et j’ai un senti un frisson lui parcourir le corps.
-
Excuse-moi mais tu
es sûr que ce n’est pas toi que le frisson a parcouru ?
-
C’est possible.
Mais allons rejoindre les autres. Sinon cela paraitrait un peu suspect. Je ne
veux surtout pas foirer avec elle.
-
Je te comprends
mon ami.
-
Merci Hervé de me
soutenir. Promets-moi que tu m’aideras à la conquérir.
-
Je te le promets.
Richard
pouvait remarquer l’expression bizarre sur le visage de son ami Hervé. On
dirait qu’il venait de lui demander quelque chose qui lui semblait impossible.
Puis voulant avoir le cœur net, il ajouta :
-
Y aurait-il un
souci ? Quelque chose que je devrais savoir ? Ou bien elle te
plait ?
-
Non, rien du tout.
Je suis juste content pour toi.
-
Tu es sûr que
c’est juste ça ? Quand je vois ton visage changer de cette façon, j’avoue
que ça me fait un peu peur.
-
Il n’y a rien. Tu
peux te rassurer. Peut-être que je revoyais Mireille et c’est un peu triste
pour moi et pour elle aussi. Car je ne sais plus trop ce qui se passe. J’ai
l’impression que nous sommes en train de nous perdre.
-
Ah bon !
C’est si sérieux comme cela ? Je pensais que c’était juste un petit
malentendu et que cela devrait repartir très fort entre vous.
-
C’est ce que tous
les couples normaux espèrent quand il y a incompréhension.
-
Mais ?
-
Mais je ne sais
pas ce qui se passe en moi. Je crois que c’est moi le problème.
-
Dans ce cas, tu as
intérêt à ce que si ton cœur bat pour une autre personne, que ce ne soit pas ma
Chantal. Sinon je te….
-
Chut ! Pas
besoin de mettre en garde. Tu peux dormir tranquillement.
-
Merci. Maintenant
allons terminer cette fête.
La soirée se termina bien et tout le monde rentra chez lui. Richard ne put s’empêcher de repenser à la discussion avec son ami Hervé. Pourquoi voulait-il avoir des détails immédiatement après qu’il se soit absenté avec Chantal ? Il faut qu’il garde un œil vigilant pour éviter toute surprise désagréable même s’il estimait avoir assez confiance pour ne pas se laisser dribbler par son ami. D’ailleurs, il était assez fatigué et s’endormi après un bon bain chaud et surtout après s’être rassuré que Chantal était bien rentrée chez elle. Le sommeil fut doux cette nuit-là. Ou mieux, le rêve qu’elle fit était très intéressant.
à suivre...