Une douleur sourde et abominablement atroce se répandit dans le crâne de Lysga dès son réveil, accompagnée d'une nausée, infinitésimales comparées aux courbatures qui déchiraient son corps de démon illuminé. La fraîcheur et les quelques pétales de vent violent qui parsemaient l'air n'arrangeaient pas les choses.

 Il se leva en tremblant, jeta un regard à ses paumes dont l'aspect était encore plus affreux que la veille: la couleur sombre violacé que prenait sa main brûlée, les croix formant de profondes plaies, son visage encore amoché ainsi que la sensation inconfortable que lui procuraient les ombres en lui. Lorsqu'il jeta un regard à son reflet dans le miroir, il remarqua que les bouts de ses cheveux se mordoraient d'une teinte blanche et de petits points noirs se trouvaient dans ses yeux. 

Il s'habilla rapidement puis sortit de la résidence, en espérant que personne ne lui adresserait la parole. Il couvrit sa tête d'une capuche qui cachait son front, puis marcha de la manière la plus calme possible, en espérant que cela calmerait tout ce qui se passait en lui. Les quelques feuilles n'ayant pu résister aux affres de la fraîcheur qui leur était inconnue craquaient sous son poids pour produire une musique silencieuse et ténébreuse. 

Il remarqua un attroupement dans un coin de la grande cour. Les glapissements surpris, les pleurs et complaintes, les hurlements et les grognements l'interloquèrent. Il se rapprocha avec hésitation de la foule pour découvrir leurs expressions affligées. Lorsqu'il regarda d'un oeil plus inquisiteur, il découvrit une nelcalienne, une corde entourant sa taille, ses vêtements déchirés; un bout de bois traversait la bouche de la créature aux yeux verts jusqu'à percer sa gorge et des marques de griffures arrosait son corps à la peau qui jaunissait. Le sang frais coulait encore de ses ongles ainsi que de ses cheveux noircissants pour s'échouer sur le sol. 

Lysga lança un regard effaré à ses paumes qui brûlaient de plus en plus, ses idées incapables de s'éclaircir pour lui permettre de mesurer l'ampleur de la situation. Lorsqu'il redressa la tête, son regard se posa sur Luz qui l'observait, sourcils froncés. 

Il détourna brusquement son regard en serrant si fort les poings que ses blessures s'ouvraient. 

— Malidizioni (Malédiction), se lamentaient plusieurs d'entre eux. 

Lysga osa encore lever son regard pour croiser cette fois celui de Solenna qui l'observait, neutre. Il rebroussa enfin chemin pour retourner à la résidence, avec une forte envie de vomir, rehaussée d'une colère inopportune qui lui rongeait les entrailles. Luz le talonna de près jusqu'à ce qu'il ne pénètre dans leur fara (salon). 

— Lysga! appela-t-elle. 

Il se figea en plein milieu de la pièce, des larmes menaçant de couler. Il avait compris, c'était l'étape deux. Il devait tuer une personne. Il se retourna lentement vers Luz en s'efforçant de paraître neutre, tandis qu'une scie invisible déchirait son coeur. 

— Tu sais ce qui lui est arrivé? demanda Luz, des mèches de cheveux lui tombant sur le front. 

Lysga fronça les sourcils en serrant ses poings malgré la douleur qui lui rongeait les paumes, la fraîcheur ne faisait qu'accentuer la douleur que lui procuraient ses plaies.

— Comment pourrais-je savoir ça? s'insurgea-t-il, en colère. 

— Quelque chose me dit que tu le sais, rétorqua Luz, le visage crispé. 

Lysga laissa échapper un long rire frustré. 

— Tu penses que j'ai fait ça? Mamma, pensate chì aghju fattu questu? (Maman tu penses que j'ai fait ça?) hurla-t-il à s'en déchirer les cordes vocales. 

Son coeur battait si fort dans sa poitrine qu'il n'arrivait plus à en discerner les battements, la pièce tournoyait légèrement autour de lui. Le regard de Luz se posa sur ses mains puis elle traversa rapidement la pièce pour se placer en face de lui et se saisir de son poignet. Ses yeux s'élargirent aussitôt qu'elle découvrit les paumes de son fils. 

— Qu'est-ce que c'est que ça Lysga? Dis moi la vérité, tout de suite, exigea-t-elle en posant sur lui un regard déboussolé. 

Lysga retira violemment ses mains des siennes puis courut vers la sortie, suivi par Luz. 

— Lysga, l'appela-t-elle. 

Il fit violemment volteface, la capuche tombant de sa tête, forçant sa mère à aussi s'arrêter dans son élan. 

— Je te déteste Luz. Je vous déteste tous. Tu ne me connais pas, aucun d'entre vous ne me connaît, explosa-t-il, attirant l'attention de tous ceux qui étaient présents dans la cour. Si tu veux croire que j'ai fait ça, lettera (d'accord). J'ai tué cette nelcalienne. Et j'ai pris un malin plaisir à le faire, ajouta-t-il cyniquement avec un petit sourire au coin des lèvres. Je vais retrouver Fiona et à nous deux, on vous fera payer. 

Luz prit de grand pas pour se rapprocher de lui, mais il fronça les sourcils. Une main de terre se déterra du sol pour la projeter violemment vers l'arrière. Une fumée noire entourait les mains de Lysga tandis qu'il respirait bruyamment. Luz se leva en titubant, saignant du front. De petites flammes entouraient Lysga qui se tourna vers les autres qui l'observaient, effrayés. 

Cody, Nerdy et Célesta se jetaient sur lui pour tenter de l'immuniser puisque les flammes se jetaient sur le peuple qui fuyait. Certains restaient, prêts à attaquer. Des mains sortirent encore du sol et tentèrent de repousser le trio, mais ils les évitèrent. Les mains se saisirent des boules de feu qu'ils lancèrent sur eux. Luz restait immobile, impuissante, elle ne concevait pas de faire du mal à son fils. 

De petites bêtes apparurent soudainement sur les lieux, déterrées du sol. Elles faisaient quelques centimètres, étaient d'un blanc absolu, présentaient des dents de scie, des yeux droits et noirs, et laissaient échapper des bruits assourdissants. 

Elle se répandirent dans le village. Célesta fit projeter quelques unes sur les arbres, Cody les électrifiait sur place, et Luz qui avait reprit ses esprits se jetait sur elles. Son regard croisa une dernière fois celui de Lysga avant que ce dernier ne s'engouffre dans la forêt pour sortir du village. Il croisa Solenna, sur son chemin. 

— Je t'en supplie Lysga, ne fais pas ça, le supplia-t-elle. Lysga! insista-t-elle alors qu'il courait toujours. 

Il se retourna violemment vers elle, puis s'approcha, plus menaçant que jamais. Solenna recula de quelques pas, effrayée. Contre toute attente, Lysga caressa doucement sa joue. 

— Pardonne moi Solenna. Je suis à Elle, dit-il d'une voix gorgée de désespoir, les yeux rivés au sol, le regard triste avant de la regarder à nouveau. J'en ai marre, j'ai mal. 

— Je peux t'aider Lysga, tenta-t-elle d'une voix tremblante. Je sais que tu souffres, dit-elle en regardant ses mains. 

Il ne parla pas, se contentant de la fixer du regard. 

— Lysga! 

Ils sursautèrent puis se tournèrent vers Cody qui venait vers eux en course, des sillons électriques parcourant son corps. 

— Non, Lysga, ne fuis pas, c'est ton père, il t'aidera. 

Mais des chuchotements se réveillèrent puis se multiplièrent aux oreilles de Lysga qui voyait de plus en plus flou. Il fronça les sourcils et un bois de bois émergea du sol et transperça le pied de Cody qui poussa un hurlement strident. 

— Papa! s'exclama Lysga, comme s'il était encore un autre, mais son visage se renfrogna à nouveau. 

Il courut de toutes ses forces, quitta le village par les cascades puis repéra l'arbre qui servait de porte vers l'antre de Galista, il s'y engouffra. 

*

— Cody! Oh mon Dieu, s'étrangla Luz en courant vers lui. 

La majorité des créatures avaient été éliminée, mais dès la disparition de Lysga, les autres s'étaient évaporées. Cody était accoudé à un arbre, respirant difficilement tandis qu'une mare de sang mouillait ses pieds. 

— Je vais bien, tenta-t-il, essoufflé. 

Luz lança un regard à Solenna qui était debout paralysée, les idées embrouillées. Puis Luz et Cody disparurent pour apparaître dans leur chambre. Cody était assis sur le lit et Luz était agenouillée en face de lui. Elle appela Célesta par télépathie, celle-ci apparut aussitôt. 

— Serre fort les dents, fit Luz en plaçant sa main sur sa jambe. 

Toujours la respiration saccadée, Cody acquiesça. Célesta fixa le bout de bois, puis l'arracha par télékinésie du pied de Cody qui grogna si fort que tout son corps trembla puis s'allongea en sueur sur le lit. Luz fit plusieurs cercles au dessus de la plaie jusqu'à ce que celle-ci ne se cicatrise lentement. Puis elles se redressèrent, s'observant tandis que Cody était tombé dans un sommeil profond. Luz se mordit si fort la lèvre qu'elle sentit le goût métallique du sang emplir sa bouche, puis elle serra les poings, impuissante. 

*

Dès que Lysga tomba dans l'antre de Galista, il tenta de reprendre sa respiration, les battements de son coeur devenant de plus en plus insoutenables. Galista assise sur son trône leva la tête dans sa direction, un petit sourire aux lèvres. 

— Tu as vu mon petit cadeau? demanda-t-elle directement. 

— Je... Je ne savais pas qu'il devrait y avoir des morts, murmura presque Lysga, le regard dans le vide et le coeur encore rongé par sa dispute avec sa mère. 

Il se sentait soudainement coupable d'avoir en quelques minutes blessé son père et sa mère. Il voulait se retourner, abandonner cette quête de pouvoir, mais il savait qu'il finirait toujours pas revenir à elle. Galista parti dans un fou rire avant de se lever pour marcher vers lui 

— Lysga, Lysga, toujours aussi innocent à ce que je vois. Il y aura des morts, des tas et des tas. De toute façon ils ne valent rien. Tu sais que tu as toujours eu tes pouvoirs? Ce contrôle sur les éléments? A tes dix huit ans, ils se seraient déployés. Mais comme moi, tu n'aimes pas faire attendre les bonnes choses. Alors il faut qu'on force la serrure jusqu'au bout. 

Elle se tut pendant quelques instants puis prit les mains de Lysga dans les siennes, une fraîcheur indescriptible remplit ses paumes tandis que ses plaies présentaient un meilleur aspect. 

— Je t'allège un peu de tes souffrances. L'étape deux, (elle marcha encore vers son trône) c'est de tuer quelqu'un. Humain, nelcalien, qu'importe. Tu dois avoir du sang sur les mains. Mais plus tu le feras avec bon coeur, et hargne, plus tu monteras dans mes grâces. 

Lysga resta muet, effrayé. Il n'avait jamais pensé à ça: tuer une personne. Ce n'était pas réellement dans ses cordes. Galista s'assit à nouveau dans son trône. 

— Je vais te raconter une petite histoire pour t'aider. 

Lysga resta debout, les bras ballants le long de son corps, toute ouïe. Il pensa au fait que s'il avait patienté, ne serait-ce que quelques années, il aurait enfin eu ses pouvoirs, mais personne ne lui avait dit auparavant qu'il les aurait un jour, c'était de leur faute et pas la sienne. 

— Je vais te raconter comment j'en suis arrivée ici. Tu connais déjà la partie de l'emprisonnement, alors pas besoin de rabacher cela. Mais sais-tu comment je me suis échappée? demanda-t-elle en esquissant un sourire malicieux. C'est une et une seule personne qui m'a aidée. Une personne que tu connais bien... Lohita. Ma douce et tendre Lohita. 

Lysga fronça les sourcils en esquissant un pas en arrière. 

— Tu n'es pas le seul qui veut quelque chose qu'il n'a pas, elle aussi le veut. La première étape elle l'a fait, la seconde est en cour et tu sais ce qu'elle doit faire? Sacrifier sa fille, la belle et tendre Solenna. 

— Vous mentez, siffla Lysga entre ses dents. 

— Voyons, je ne mens jamais. Lohita veut une chose, une chose qui lui est cher et pour ça, elle doit sacrifier sa fille à ses seize ans. Et tu sais ce qu'elle veut? Le trône. La suprématie sur cette planète. Ta mamounette t'a bien raconté tout leur passé n'est-ce pas? fit-elle en jouant de ses doigts. Lohita avait insisté pour leur donner une bénédiction avant la bataille, elle avait juste voler la clé de ma prison à Célesta. 

Galista éclata de rire. 

— Quelle cruche! Son sacrifice ne servira qu'à augmenter mes pouvoirs. 

— Pourquoi elle voudrait ça? Elle n'est pas comme ça, elle n'en a rien à faire de tout ça. 

Galista se contenta de hausser les épaules. 

— Je t'ai dis ce que j'avais à dire. Libre à toi de me croire cher Lysga. 

*

Dans le patio, Luz observait encore le portrait de son père, rongée par sa réflexion. Fiona était dissimulée entre des piliers, l'observant d'un ton neutre. Soudainement, Luz disparut puis apparut en face de Fiona et fixa son cou tandis que sa gorge se serrait et qu'elle étouffait. 

— Luz... arrête, supplia Fiona de sa voix étouffée, la bouche ouverte et le sang se drainant de son visage. 

Fiona n'était plus tout aussi puissante qu'auparavant. Refuser les forces du mal impliquait de perdre de ses pouvoirs, de sa force. Luz ne bougea pas, continuant de fixer son cou. Fiona leva difficilement le bras et tira un des objets de la pièce dans la cote de Luz qui relâcha son emprise. Celle-ci poussa un petit cri, mais se redressa aussitôt pour se jeter sur Fiona. 

Elle ne se contrôlait pas, sa main atterrit sans ménagement sur la joue de Fiona dont la tête valsa sur le côté, accompagné d'un cri de surprise et de douleur. Elle retourna aussitôt sa gifle à Luz.

— Pourquoi tu l'as laissé faire? Je pensais que tu avais changé. Regarde ce que devient mon fils, hurla-t-elle déchaînée, déchirée par la colère qui lui broyait les organes. 

— Je n'ai rien fait. Il m'a suivi. C'est Galista qui fait ça. Elle a le contrôle sur lui. Il est à elle. Elle lui fait ce qu'elle m'a fait, mais en pire. Elle a débloqué les pouvoirs de Lysga trop tôt, se défendit Fiona. 

— Galista? Elle est emprisonnée, c'est pas possible, fit Célesta qui venait de pénétrer dans le patio. 

— Elle s'est échappée. Il y a cet arbre dans la forêt qui est une porte vers son antre. Lysga est en danger. Vous l'avez condamné, cracha Fiona en les pointant du doigt. 

— Tais-toi, s'indigna Luz, tu n'es qu'une hyprocrite. Je te faisais confiance pour le protéger. Tu veux quoi Fiona? Qu'il devienne comme toi? Un démon qui se nourrit encore et encore de pouvoir?

— C'est à moi de te poser cette question Luz. Toi la grande et si bonne déesse, ils t'ont lavé le cerveau ou quoi? Vous faites la même erreur avec lui que celle qu'ils ont faite avec moi des années plus tôt et Galista est toujours là pour vous faire payer vos erreurs. Si Lysga réussi à aller au bout des septs étapes, elle fit une courte pause avant d'ajouter d'un ton plus dramatique... c'est fini. 

Luz se tu, se contentant de fixer le sol, la respiration saccadée et le coeur battant à tout rompre. Elle avait perdu son fils, ou elle le perdait, trop top, pour avoir agi trop tard. 

— C'est elle qui a tué Jhuil? demanda-t-elle enfin plus calmement. 

— Oui, souffla Fiona. 

Les yeux de Luz s'embuèrent de larmes lorsqu'elle remarqua la terrible erreur qu'elle avait commise, l'erreur fatale. 

— Laisse moi deviner, tu l'as accusé, soupira Fiona en scrutant le visage de Luz qui se passa une main nerveuse dans les cheveux. 

— Que peut-on faire? demanda-t-elle enfin.

— Il faut qu'une personne aille dans l'antre pour éliminer Galista ou au moins la mobiliser. Sinon, tant qu'elle sera, Lysga sera sa marionnette. 

— J'irai, fit Luz, décidée. 

— Tu ne pourras pas entrer, pour entrer dans l'antre de Galista, il faut soit être de son côté, soit d'une blancheur de coeur extreme. Et toi Luz, tu as sali le tien depuis que tu as agi ainsi avec ton fils. 

— Moi, j'irai. 

Ils se tournèrent tous vers Solenna qui était précédemment bien dissimulée dans un coin du patio. 

— Moi j'irai éliminer cette femme. 

*

Lysga resta immobile pendant un certain temps, avant de faire volte face et de sortir de l'antre. Il courut vers le village, en prenant soin de ne tomber sur personne. Par chance, il découvrit Lohita, seule vers les cascades. 

Ses idées étaient toujours embrouillées, mais il était sur d'une chose, si cette femme voulait faire du mal à sa propre fille pour en plus porter préjudice à ses parents, il ne la laisserait pas faire. 

— Lysga tout le monde te cherche, commença celle-ci aussitôt que son regard se posa sur lui.

— Dis moi que c'est faux Lohita, lança-t-il aussitôt. 

— De quoi parles-tu? demanda Lohita, sourcils froncés. 

— Où allais-tu ainsi? Voir Galista? 

Lohita sursauta, prise de cours. Puis soudain, Lysga secoua sa tête complètement perdu. Les marques de Fiona était légèrement dessinées de part et d'autre de son front et une des deux cornes de la marque du front se dessinait déjà, pourtant ce n'était pas le cas de la nelcalienne en face de lui. 

Lysga se concentra puis une boule de feu apparut puis brula légèrement la tenue de Lohita au niveau de sa cuisse puis une brûlure atrocement profonde sertie d'une plaie en forme de croix se dévoila. 

— C'est incohérent, c'est absurde. Solenna est ta fille, gromela Lysga de plus en plus emberlificoté, les yeux grands. 

— Et je l'aime. Mais je dois faire ça. Je dois gagner ce trône pour enfin acquérir la place de la déesse et ressuscité l'amour de ma vie, rétorqua-t-elle aussitôt. 

— Quoi? s'étrangla Lysga. 

— Pendant la guerre, ils ont tué le seul homme que je n'ai jamais aimé. Alors j'ai décidé de le faire revenir, répondit-elle d'une voix amère. Tant pis, je n'attendrai pas ses dix huits ans, j'en finirai avec Solenna aujourd'hui même.

Puis elle se tourna pour se rendre de nouveau vers la cour, mais deux mains de terre sortirent de sol et se saisirent de ses jambes, elle se débattait en hurlant. 

— Lâche moi sale vermine. 

Au loin, Lysga aperçut Luz, Solenna, Fiona et Célesta qui s'avançait. 

— J'en finirait avec elle maintenant, siffla Lohita en lançant un regard en arrière. 

Elle courut vers eux, mais Lysga grâce aux mains de terre qui le portaient rapidement se mit à sa poursuite. Elle sortit doucement sa lame de sa poche pour lui déchirer la gorge. 

— Non! hula-t-il. 

Soudain, un bout de terre dur émergea du sol et pénétra son ventre puis elle tomba d'abord dans les mains de Solenna avant de s'écrouler au sol. Le regard de Solenna croisa celui de Lysga, la bouche entrouverte de stupéfaction. Lysga regarda autour de lui, impuissant puis tenta de marcher. Elle toucha le ventre de Lohita et se leva, la main ensanglantée, tremblante et en larmes. 

— Tu... tu as tué ma mère! cria-t-elle si fort que Lysga sursauta. Tu... tu... bégaya-t-elle plus bas en promenant son regard dans le vide. 

Lysga voulu tout expliquer, mais lorsqu'il ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit. Luz utilisa la télékinésie et soudain, de longues feuilles solides encerclaient les poignets de Lysga puis ses pieds ensuite il s'écroula au sol tandis que ses os se tordaient. 

— Mais que fous tu Luz? s'écria Fiona. 

Solenna était tombée à genoux auprès de sa mère en larmes et la suppliant de se réveiller. 

— Je dois l'immobiliser, répondit simplement Luz. Je ne veux pas que mon fils devienne un monstre.

Puis quelques membres de l'équipe de sécurité débarquèrent et se saisirent de Lysga qui ne posa aucun résistance. Une dernière fois, son regard croisa celui meurtri de Solenna avant que cette dernière ne se laisse tomber sur sa mère et que Lysga ne disparaisse avec les gardes. 

Solenna fixa son regard sur le visage éteint de sa mère qui était morte d'un seul coup, sa main tremblante couverte de sang était juste au dessus du bout de bois. Elle ferma ses yeux puis les rouvrit, puis les ferma, puis les rouvrit avant de laisser tomber sa tête dans le cou de sa mère et de laisser échapper un long cri, un cri qui déchira l'atmosphère. 

— Maman!!!!! 

Brad venait de l'autre côté accompagné de Nerdy, dès qu'il les aperçut de loin, il fit les gros yeux puis marcha lentement vers elles, au ralenti comme si en marchant trop vite, il pourrait s'effondrer. Son regard son posa d'abord sur Lohita et Solenna puis fixa Luz qui détourna le sien. 

— Il meurt... ou je meurs, fut la seule chose qui sortit de sa bouche. 

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Lalie