1 semaine plus tard

******Khaleb******

Je viens de rentrer de mon jogging matinal. Je retire mes écouteurs et pose mon téléphone sur la table de travail de la cuisine. J’ouvre le frigo et en sors une bouteille d’eau que je vide sur place. Je meurs de soif. A peine je traverse le salon que je vois ma petite sœur installée dans mon salon. 

- Bonjour Ya Khaleb.
- Ca va ma princesse ?
- Oui.
- Tu sais que je dégouline de sueur mais c’est toujours à ce moment là que tu viens me serrer dans tes bras.
- Ce n’est pas grave. Je t’aime non ?
- En tout cas. Je vais me doucher d’abord
- Je t’attends pour le petit-déjeuner ?
- Si tu as la patience de m’attendre tant mieux mais je comprendrais si tu commences avant moi.
- Je t’attends.
- Très bien alors.

Je vais dans ma chambre et prends soin de retirer mon tee-shirt après avoir fermé la porte. Je mets tout dans le panier à linge sale et me dirige vers la salle de bains. Je ressors de là quelques instants plus tard. Encore en serviette, je me dirige vers mon portable que j’ai laissé en charge tout à l’heure. Je débranche le câble USB et lance l’appel vers le numéro de Nancy.

- Allo.
- Bonjour Nancy. 
- Bonjour Khaleb. Ca va ?
- Oui et toi ?
- Ca va.
- Comment va –t-elle ce matin ?
- Plutôt bien.
- C’est une très bonne nouvelle alors.
- Effectivement. Je suis vraiment désolée pour ce qui se passe entre Adanna et toi.
- Ce n’est pas de ta faute tu sais ? Je ne vois donc pas pourquoi tu me présentes des excuses.
- Ca me fait mal de vous voir ainsi. 
- ……
- Il suffit de vous regarder pour lire tout l’amour que vous éprouvez l’un pour l’autre mais c’est comme si quelque chose vous empêche à chaque fois de vous réconcilier.
- Je ne désespère pas pour autant Nancy.
- Je souhaite vraiment que vous vous retrouviez.
- L’avenir nous le dira.
- Prends soin de toi.
- Merci et prends soin d’elle. Je passerai bientôt la voir.
- Très bien. Ciao.
- A bientôt.

Je raccroche et pose le téléphone. Je soupire avant de m’asseoir sur le lit. Mes yeux se posent sur mon fond d’écran : une vieille photo d’Adanna que j’ai prise trois semaines avant qu’on ne se sépare. ‘est fou comme elle me manque. Ce soir-là, pour la première fois en quatre ans, elle a accepté que je sois aussi proche d’elle. Danser avec elle m’a replongé dans certains souvenirs que je continue de chérir jusqu’à présent. Qui aurait pu penser que nos vies auraient pu ainsi basculer ? Personne. J’ai failli la perdre définitivement ce soir-là. J’ai failli perdre Adanna. Nous avons vécu de longues heures pour ne pas dire des jours d’angoisse. Lorsque ses sœurs ont été prévenues de la situation, elles s’en sont prises à moi en entendant que la responsable était Murielle, encore et toujours elle. Je ne leur en veux même pas car elles étaient en colère et angoissées. Adanna est revenue à elle deux jours plus tard. Elle a souffert d’une amnésie partielle. Cela explique bien son comportement à son réveil. Elle semblait heureuse de me voir mais au fil des heures, ses souvenirs revenaient petit à petit. Elle a fini par m’éjecter de sa chambre en se rappelant de tout. Je préfère ne pas trop l’énerver en ce moment car elle a besoin de repos pour récupérer. Cette situation m’exaspère de plus en plus. Autant j’ai l’impression d’avancer d’un pas, autant il me semble que je recule de six pas.
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J’ai fini par déposer ma sœur chez une de ses amies avant de me diriger vers un restaurant au centre-ville. J’ai rendez-vous avec un ami de longue date et cela fait quelques années que nous ne nous sommes pas vus. Lorsque je rentre dans le restaurant, il n’est pas encore là. Je me fais installé à une table et l’attends patiemment. Il ne tarde pas à arriver.

- Bonjour Khaleb
- Samuel ! Ca va ?
- Oui et toi ?
- Je suis là. 
- Tu es encore plus costaud que la dernière fois.
- Enfoiré.
- Tu as toujours le mot pour me terminer. Au fait mes condoléances pour ta cousine. J’ai vu le communiqué dans le journal.
- Merci mon frère.
- Mais de rien. C’est normal.
- …..
- Tu ne portes pas encore d’alliance. Comment cela se fait-il ?
- J’attends juste la bonne personne.
- Mais va la chercher. Tu crois que si tu ne cherches pas, ta femme va tomber du ciel.
- C’est un peu plus compliqué que cela en fait.
- …….
- Je l’ai déjà rencontrée.
- Mais…..

Au même moment, l’écran de mon téléphone s’est illuminé. Je viens de recevoir un message de l’opérateur.

-Attends Khaleb. Stop. Ne me dit pas que tu es encore sur le dossier Adanna OUEDJIN.
-Oh que si.
-Putain. Vous vous êtes réconciliés ?
-C’est un peu plus compliqué que cela.
-J’ai tout mon temps.
- A chaque fois que je pense pouvoir me rapprocher d’elle, le destin me ramène cinq pas en arrière.
-Tu es vraiment touché là mec.
-C’est même plus que cela. Je l’aime tout simplement.
-Mais pourquoi tu ne le lui dis pas ?
-Adanna me fuit comme si j’avais la peste. Elle ne me laisse pas vraiment l’approcher. Je pense qu’elle m’en veut encore plus qu’avant.
-…….
-Je ne sais plus trop quoi faire car je me sens complètement perdu. Il y a un énorme fossé entre nous et je ne sais pas comment le combler pour pouvoir me rapprocher d’elle en fait.
-Khaleb il est vrai que tu es le fautif mais arrête de la caresser dans le sens du poil car apparemment il n’y a aucun résultat visible.
-Je ne peux pas faire n’importe quoi au risque de la perdre définitivement. Je l’aime Samuel. Plus que tout. Il est vrai que je suis loin d’elle en ce moment mais c’est tout de même une proximité. Je préfère cela que la perdre pour de bon. Je m’y refuse.
-Va lui parler et mets carte sur table avec elle.
-Ce n’est vraiment pas le moment vu ce qui s’est passé récemment je serai me faire tout petit.
-Il s’est passé quoi ?
-Elle a terminé à l’hôpital par ma faute.
-Pardon ?
-Murielle lui a fracassé une bouteille sur la tête.
-C’est une blague là ? Que vient faire Murielle là-dedans.
-Je ne sais pas à quoi elle pensait mais je me suis occupée de son cas.
-C’est-à-dire ?
-Elle est actuellement en détention.
-Murielle est devenue folle à cause de ton pipi. Tu es partie soulever une folle. Tu te rends compte qu’elle aurait pu la tuer Khaleb ?
-C’est justement à cause de cal qu’elle refuse de me parler et ses sœurs ne sont pas tendres non plus avec cette situation. Je suis responsable de tout ce qui s’est passé et j’ai eu la peur de ma vie en la voyant s’écrouler. La vie ne tient qu’à un fil et je sais que s’il me reste juste cinq minutes à vivre sur cette terre, je veux les passer avec elle.
-J’ espère vraiment que tu pourras la reconquérir Khaleb. Adanna a toujours été une bonne personne et je te souhaite vraiment de pouvoir retrouver le chemin de son cœur.

Nous avons changé de sujet. Je suis allé récupérer ma sœur et j’ai fini par rentrer avec elle. J’ai voulu aller rendre visite à Adanna mais je pense que ce n’est pas une très bonne idée et qu’elle a surtout besoin de temps. Je sais que je suis entrain de mener un combat difficile mais il en vaut la peine Adanna OUEDJIN en vaut la peine.
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*******Adanna*****

Je me suis levée ce matin avec une idée en tête. Je ne sais pas encore comment l’annoncer à mes sœurs bien qu’elles ne seront pas contentes mais je dois penser un petit peu à moi. J’ vais appeler l’agence de voyages pour tenter d’échanger mon billet d’avion. Je veux partir dès que possible. Je ne me sens plus bien ici. Mes démons du passé commencent à surgir et surtout après ce qui m’est arrivé dans cette boîte de nuit je préfère m’éloigner. J’ai besoin de réfléchir. Je veux rentrer chez moi tout simplement. 

Toc ! Toc ! Toc !

- Entrez !
- CA va Adanna ? Me demande Nancy.
- Oui un petit peu. Mais j’ai un peu mal à la tête.
- Ok. Apprête-toi. De toute façon tu as un examen de routine. Tu as quinze minutes.
- Ok j’arrive.

Nous n’étions pas encore sorties de la maison que j’ai reçu un courrier de la part d’un cabinet de notariat. Je ne vois pas du tout de quoi il s’agit. Je m’en occuperai plus tard. Je rejoins Nancy sans tarder dans la voiture et on ne tarde pas à démarrer. Le médecin nous reçoit rapidement. Il me recommande beaucoup de repos et préfère que je remette mon voyage à plus tard car je lui en ai parlé mais d’après lui cela ne serait pas très prudent.

Nancy vient de garer la voiture et descend en claquant la porte. Je sais qu’elle est en colère contre moi. Je la rejoins tête basse dans la maison.

- Quand comptais-tu me le dire Adanna ? Quand comptais-tu nous le dire ? crie-t-elle.
- Dire quoi ? demande Claire.
- QU’elle veut s’en aller.
- Pardon ? Comment ça ? dit Cathy.
- Je veux partir car je ne me sens pas bien ici et pire encore dans cette maison.
- …..
- C’est facile pour vous de me dire cela aujourd’hui mais ce n’est pas vous qui avez du sang sur les mains. Ce n’est pas vous qui deviez vire avec des regrets. Me ramener sur les lieux du crime ne m’aidera pas du tout. Je veux m’en aller. J’ai besoin d’apprendre à dormir à nouveau sans avoir fait un cauchemar.
- Tu es si mal que ça ? demande Nancy.
- Oui.
- Je suis désolée.
- J’ai des choses sur le cœur même que je n’arrive pas à faire sortir de moi. Je me rends compte de plus en plus que je devrai voir un psychologue. Je sais que ça ne ramènera papa mais j’ai besoin d’aller de l ’avant et si cela implique que je dois prendre des distances avec mon passé en m’éloignant d’ici je le ferai.
- ……
- Vous ne me comprendrez peut-être pas maintenant mais j’ai besoin de votre aide pour pouvoir enfin faire la paix avec moi-même.
- ……..
- Je suis désolée.
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En me réveillant ce matin, j’étais d’humeur morose. A près avoir pris ma douche, je suis allée me mettre à nouveau sous la couette avant que mes yeux ne tombent sur le courrier que j’ai reçu la veille. Je l’avais déjà oublié. Je le regarde encore et me rends compte que la convocation est pour ce matin. Je regarde l’heure sur mon téléphone avant de reposer le téléphone. Nancy me fait un peu la tête ce matin mais je sais qu’elle ne peut rester fâchée longtemps contre moi.

Je suis assise dans le bureau du notaire AMOUKABI Victor.

- Merci d’être venue Mademoiselle OUEDJIN
- Mmh j’aimerai surtout comprendre la raison de ma présence ici car je ne comprends pas vraiment.
- Je gère uen partie de la succession de Feue Mawa FIOSSI.
- C’est-à-dire ? J’ai peur de ne pas comprendre.
- Votre amie vous lègue le tiers de ses avoirs avant son mariage.
- Pardon ?
- Vous héritez de la somme de trente millions de francs cfa.
- Quoi ? C’est impossible.
- C’est écrit noir sur blanc.
- Mais d’où sort cet argent.
- Secret professionnel je suis désolée.

J’ai l’impression qu’il y a quelque chose que Mawa a omis de me dire. Où a-t-elle eu tout cet argent avant son argent ?