Chapitre 8 : Orlane DE SOUZA

Write by kaynaliah

Chapitre 8 : Orlane DE SOUZA


La soirée bat son plein. Je me défoule sur la piste avec Adanna. La danse m’a toujours permis de me libérer l’esprit. Même lors du divorce houleux de mes parents, la danse m’a permis de traverser cette épreuve douloureuse. Venir ici ce soir était une très bonne idée. J’avoue que j’ai passé une journée de merde mais je commence à rattraper les choses peu à peu avec cette sortie. C’est bien la première fois que je passe un anniversaire loin de Nael mais je pense qu’il est préférable que chacun reste dans son coin. Notre amitié si parfaite commence à dévoiler ses limites. Je commence à me demander même si ce n’est pas un signe de Dieu. Je crois que j’ai un peu trop idéalisé Nael en étant à ses côtés et que cette distance entre nous me permet de le voir autrement. De faire face à sa vraie nature. Je ne peux m’empêcher tout de même de penser à lui aujourd’hui. C’est son anniversaire et j’ai fait ce que j’ai pu pour lui souhaiter mes vœux mais cela s’est tout simplement avéré impossible. Je crois qu’il m’a bloquée. Je sais que ce serai stupide de penser cela mais j’y crois de plus en plus et tout ça à cause de Maeva sa copine, celle du moment en tout cas.  

J’avais treize ans lorsque j’ai connu Nael au collège. J’étais une adolescente renfermée car mes parents étaient entrain de divorcer et ils se disputaient ma garde. L’atmosphère à la maison était insupportable. Il n’y a qu’à l’école où je pouvais m’évader où quand j’allais voir mes cousines. Avec Adanna on s’enfermait toujours dans la chambre et on se racontait nos petits secrets. Je n’appréciais pas du tout Nael au prime abord car il était le type de personne pensant que tout lui était dû en raison de la classe sociale de ses parents. Nous nous disputions toujours pour n’importe quelle raison. Lorsque le divorce de mes parents a été prononcé et que surtout mon père a obtenu ma garde, ma mère avait comme pété les plombs et m’adressait des paroles blessantes. Je refusais de me rendre chez elle les week-ends comme papa l’avait décidé. Elle me faisait vraiment peur. C’est à cette époque que Nael et moi avions commencé à nous rapprocher un petit peu. J’ai eu un accident qui m’a plongée dans le coma alors que je passais le week-end chez ma mère et à mon réveil quelques semaines plus tard, mon univers avait changé : Caroline était décédée, maman avait quitté le pays tout comme Adanna. Je suis restée seule avec mon père et à cette période j’ai beaucoup déprimé surtout à cause de ma mère qui n’a même pas fait l’effort de rester à mes côtés. Je cachais toujours ce que je ressentais sauf à Adanna qui appelait presque tous les deux jours mais elle était à des milliers de kilomètres. Nael s’est encore plus reproché de moi et je me suis ouverte à lui en lui racontant tout ce qui se passait dans ma vie et comment je gérais mes émotions. Notre véritable amitié a commencé comme cela.

Nous étions tout le temps fourré ensemble et un moment Adanna a été jalouse de cette amitié mais ils ont eu le temps de discute car elle pensait qu’il voulait m’éloigner d’elle. Nous avons grandi ensemble et avons toujours été là l’un pour l’autre. Tout le monde nous demandait si nous étions un couple mais c’était une chose tellement impensable que cela nous faisait rire aux larmes jusqu’au jour où j’ai commencé à développer d’autres sentiments plus qu’amicaux pour lui. LA descente aux enfers a commencé à ce moment-là je présume. Je ne savais comment aborder ce sujet avec lui de peur qu’il me rit au nez. Je me suis pendant longtemps voilée la face. J’ai commencé à ne plus vraiment apprécié les filles qui défilaient dans sa vie car j’aurai voulu être à leur place l’espace d’un instant. Je jouais le jeu jusqu’au bout mais lorsque je rentrais chez moi je pleurais toutes les larmes de mon corps et ma belle-mère, la nouvelle épouse de mon père, me réconfortait car je m’étais confiée à elle. J’ai commencé à m’éloigner de Nael car il était plus qu’évident qu’il refusait de voir les choses et pourtant il commençait à adopter un comportement assez ambigu avec moi.

Il y a quatre mois et demie, nous avons aidé un ami qui voulait demander sa chérie en mariage. Nous avons tout organisé ensemble sans prise de tête. Lorsque la soirée tant attendue est arrivée, tout le monde et surtout les hommes présents n’arrêtaient pas de me faire des compliments à mon plus grand bonheur tout de même. Après avoir mangé le dessert et avoir entendu le grand « oui » de la reine de ce jour, je me suis éclipsée dans une pièce pour appeler Adanna car je me sentais un peu triste malgré tout. En raccrochant le téléphone, j’ai eu la peur de ma vie en voyant Nael derrière moi.

- Ca va Orlane ?
- Très bien et toi ?
- Ca va. Que fais-tu là toute seule ?
- J’avais besoin d’intimité pour passer un appel.
- Ok.
- …..
- Tu me fuis Orlane ?

Mon cœur a fait un grand bon en même temps.

- Pourquoi tu penses cela ?
- Je te trouve différente. Tu n’es presque plus la même. C’est comme si tu faisais tout pour t’échapper à chaque fois que je suis dans les parages.
- Tu te fais des idées crois-moi.
- Ok.

Nous sommes sortis de la pièce qui commençait à être petite pour moi et avons rejoint les autres. J’ai pris une coupe de champagne en rejoignant les autres et la soirée a suivi son train. Au moment de rentrer, j’ ai eu un souci de voiture et Nael s’est proposé de me ramener. C’était juste le silence-radio dans l’habitacle de la voiture. Je préférais regarder les paysages à l’extérieur. Dès qu’il a garé devant portail de mon père, je suis descendue en lui souhaitant une bonne soirée et e de façon à peine audible. Mon père et ma belle-mère sont en voyage à l’extérieur du pays et j’ai la maison pour moi toute seule. Je me suis endormie ce soir-là en réfléchissant sur ma vie. Le lendemain soir, le gardien m’informe que Nael est devant le portail. Je me demande ce qu’il fait là car il est la dernière personne avec laquelle j’aimerai me retrouver seule en ce moment. On a regardé un film tout en buvant du vin blanc Idée très glauque je sais. Une chose en entrainant une autre, nous nous sommes jetés avidement l’un sur l’autre et avons atterri dans ma chambre qui a été le témoin de nos actes charnels toute la nuit. En me réveillant le matin, Nael n’était plus là à mes côtés. Je l’ai cherché dans toute la maison en vain jusqu’à ce que le gardien m’informe qu’il était parti vers huit heures du matin. J’ai commencé à paniquer en me rendant compte de l’acte qu’on venait de poser et j’avais peur de faire le premier pas vers lui ? J’ai donc décidé de rester dans mon coin jusqu’au cinquième jour où n’en tenant plus, je me suis rendue chez lui. Je l’ai trouvé avec Marion qui trainait au salon dans une de ses chemises et j’ai compris sur le champ que c’était mort. C’était juste le feu de l’action et pas de sentiment. Il m’a bien fait comprendre que Marion est sa petite-amie et il me l’a présentée comme telle alors qu’il était dans mon lit il y a quelques jours. J’ai appris ma leçon et je jure qu’on ne m’y reprendra plus. Au fil des semaines, Marion m’a bien fait comprendre qu’elle ne m’apprécie pas et veut que je reste loin de son couple. Je pense que c’est l’occasion que j’attendais pour m’éloigner vraiment de Nael. Depuis quatre mois, nous sommes des étrangers tout simplement. Lorsque je l’ai vu ce soir, j’ai décidé de mette toute la rancœur que j’éprouvais pour lui de côté et de lui souhaiter tout de même un bon anniversaire. 

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- Bonsoir tout le monde.
- Qu’est-ce que tu fais là toi ? dit Marion.
- Tu peux garder ta salive pour toi. Joyeux anniversaire Nael et je ne te souhaite que le meilleur.
- Merci. Je suis déçu que tu ne fasses pas partie de ma fête.
- Lol. Je crois bien que tu m’as bloquée et même si tu m’avais invitée, il y a 90% de chance que je ne vienne même pas.
- Mais de quoi tu parles ?
- Bref ! Bonne soirée.

Il me retient par le bras alors que je veux m’en aller.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Il faut qu’on parle.
- Avec ton pitbull dans les parages ? Non merci.
- C’est qui ce mec avec qui tu dansais tout à l’heure ?
- De quoi je me mêle ?
- Je ne veux plus que tu danses ainsi avec lui.
- Va interdire quelque chose à quelqu’un d’autre mais pas à moi. Je fais ce que je veux. Je suis célibataire et si je décode de m’envoyer même avec un homme ce soir ton avis m’importe tellement peu. Bonne soirée.

Je descends de leur salon en vitesse et vais retrouver Adanna sur la piste. Je dis à ma cousine que j’ai envie de rentrer alors qu’elle danse avec Khaleb. J’ai juste envie de foutre un coup de poing à Nael et cette pétasse de Marion mais je vais me calmer et ne leur ferai pas ce plaisir de me faire sortir de mes gonds. Il a le culot de vouloir me faire une crise de jalousie. Un vrai imbécile. Je sens que quelqu’un me tire par le bras et me force ainsi par me retourner. Je vois que c’est Nael et je le repousse si violemment afin de me dégager. Tous les regards se posent soudainement sur nous. Voilà ce que je voulais éviter par-dessus tout : attirer l’attention sur moi.

- Je te jure Orlane que si tu pars avec ce type je ne réponds plus de rien. Crie Nael.
- Qu’est-ce que j’en ai à foutre ?

Je vois Marion se rapprocher de nous rapidement.

- C’est moi que tu viens humilier ainsi Nael. Ca ne va pas se passer ainsi. Crie-t-elle.

Elle se rue vers moi et me tire par les cheveux. Je finis par la repousser et à lui mettre une gifle retentissante la poussant à se tenir la joue.
-Non mais tu es complètement malade. Tu as cru qu’il s’agissait de faux cheveux comme les tiens.
-Je vais te tuer salope. Crie Marion.
-Marion je te jure que si tu la touches encore je vais t’étriper. Dit Nael en colère.
-Tu n’as pas vu qu’elle m’a giflée ? Hurle-t-elle.
-Elle ne l’a pas fait sans raison. On va devoir discuter tous les deux et très sérieusement.

Je me suis retournée à ce moment et j’ai juste vu une bouteille être fracassée sur la tête d’Adanna qui s’est écroulée devant moi. Mes yeux se posent sur la dame qui tenait la bouteille en mains et qui affichait un sourire de victoire. Je me suis jetée sur elle.

- Tu vas payer ce que tu viens de faire là.

Elle continue de sourire. Je lui mets un coup de poing en plein visage.

- Aie. Mon visage. Hurle-t-elle.

Les vigiles de la boîte nous retrouvent . Khaleb a pris Adanna dans ses bras et se dirige avec elle vers la sortie. Je récupère rapidement nos affaires et le suit mais Nael tente de m’intercepter au passage. Je lui lance un regard plein de noirceur qu’il laisse tomber. J’entends Khaleb donner des ordres aux vigiles et patron de la boîte avant que nous sortons de ce lieu. Il me demande de prendre les clés dans sa poche et de déverrouiller la voiture. J’ouvre l’une des portes arrières et il place Adanna qui est complètement inconsciente sur la banquette. Je monte avec elle et pose sa tête sur mes cuisses. Elle commence à saigner et je ne sais pas quoi faire. Je vois que mes amies de ce soir nous suivent en voiture. Khaleb se rue à la clinique la plus proche et se gare en catastrophe devant le bâtiment. Il prend Adanna dans ses bras et se dirige avec elle dans le hall. Elle est rapidement prise en charge par le personnel médical. Khaleb s’éloigne et est au téléphone alors que je suis pétrifiée dans la salle d’attente. Je ne sais même pas à quoi ressemble mon visage tellement j’ai versé des larmes. J’ai tellement peur. Je prends mon téléphone pour tenter de joindre mes grandes cousines. Je n’ai que le numéro de Nancy dans mon répertoire mais cela sonne dans le vide. Khaleb revient vers moi et s’assoit à mes côtés.

- J’ai peur Khaleb. Et si elle ne s’en sortait pas ?
- Je t’interdis de penser ainsi. Adanna a toujours été une battante.
- Je sais mais j’ai peur. J’ai cru qu’elle était morte. Elle ne bougeait pas. 
- Calme –toi Orlane. J’ai autant peur que toi. Je refuse de la perdre maintenant. Je refuse de la perdre tout simplement. 
- ……
- Seul Dieu peut nous la ramener. Il faudrait prier pour elle.
- Je n’ai pas réussi à joindre Nancy.
- Moi non plus. Il faut aller là-bas.
- Je ne veux pas la laisser seule
- Je vais y aller là. Je reviens dans une heure environ. Je retourne à la boîte. La police est arrivée et on m’y attend.
- Ok. Je t’attends ici.
- S’il se passe quoi que ce soit appelle-moi directement.
- Ok.
- Je te promets qu’elle va payer ce qu’elle vient de faire à Adanna.

Je suis toujours dans la salle d’attente à faire les cent pas lorsque je vois Nael arriver.

- Comment va-t-elle ?
- Toujours aucune nouvelle.
- Pour ce soir je suis désolé.
- J’en ai strictement rien à foutre de tes excuses Nael. Je ne veux même pas t’entendre.
- Au cas où cela t’intéresserait, j’ai rompu avec Marion.
- Ce n’est en rien mon problème.
- Je t’ai choisi et ce depuis longtemps Orlane.
- Tu sais quoi ? Cela ne m’intéresse plus car je me suis choisie et j’ai décidé que je n’ai pas besoin de toi dans ma vie en tant qu’homme.
- Qu’essayes-tu de me dire là Orlane ?
- Tu as très bien compris.
- Tu veux me dire que …..
- Tout est terminé Nael. Il n’y a jamais rien eu entre nous. Tu me l’as très bien démontré et je viens d’assimiler cela dans ma tête. Ne t’inquiète pas. Je ne te déteste pas. Tu peux reprendre ta vie là où elle était arrêtée car j’ai continué de vivre et ce sans toi. Je te répète : je me suis choisie et il a fallu que je passe par toutes ces épreuves pour comprendre certaines choses. Merci pour toutes ces blessures Nael car la finalité est juste magique. Je m’aime et je sais que j’ai bien plus de valeur que celle que tu as voulu m’accorder.
- ……
- Mais sache-bien que ta belle-sœur ou ex belle-sœur paiera pour ce qu’elle a fait ce soir. Elle ira en prison pour tentative de meurtre. Il y a des dizaines de témoins. Elle est mal barrée. Alea jacta est.

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