CHAPITRE 9 : Reste loin de ma famille
Write by kaynaliah
*****Serge*****
Je sors en flèche de l’aéroport et je trouve Patrick que j’avais appelé
il y a quelques heures pour qu’il vienne me chercher. Je ne suis
vraiment pas d’humeur à plaisanter ou à discuter. Je veux savoir ce qui
se passe avec Abbi. Ce n’est pas normal du tout. Patrick sent bien que
je ne suis pas d’humeur là à faire la discussion. Patrick est déjà
plus ou moins au courant. Le trajet se passe en silence jusqu’à la
maison. Je bondis de la voiture dès que Patrick se gare. La voiture que
j’ai offerte à Abbi l’année dernière pour Noel est bien garée au garage
mais sa berline qu’elle affectionne tant et qu’elle s’est achetée toute
seule n’est pas là. Je rentre dans la maison et fais le tour du
propriétaire : elle n’est pas là. J’ouvre les placards et je vois qu’il
manque une bonne partie de ses affaires. J’ouvre sa commode à bijoux et
il en manque encore certains. Je vais à mon bureau installé dans la
maison et je remarque une enveloppe de couleur kaki installée sur la
table avec un stylo à pointe posé au-dessus. Je commence par être
intrigué par tout ça et à avoir peur. Je commence presqu’à transpirer
tout seul. Je prends l’enveloppe, l’ouvre et découvre le symbole de ce
cauchemar qui a débuté il y a quelques heures. Ce sont des papiers de
divorce qui ont déjà été signés par Abbi même. Elle se fout vraiment de
moi là. Si elle croit que je vais la laisser faire, elle se trompe
lourdement.
Je prends mon téléphone et tente de joindre mon
avocat en premier lieu. Il est occupé toute la journée mais il faut que
je la vois urgemment. Je prends les papiers, sors de la maison et je
trouve Patrick devant que j’avais complètement oublié. Je le vois
entrain de discuter avec le gardien. Dès qu’il me voit, il me fait un
signe de la main me demandant de me rapprocher. Je me demande encore à
quoi il joue.
-« Bonjour Monsieur. Bonne arrivée à la maison »
-« Merci »
-« Je discutais justement avec ton gardien et il m’a appris qu’Abbi
était ici il y a deux jours et elle en est repartie avec des valises »
-« J’ai déjà pu le remarquer »
-« Mais elle n’était pas seule »
J’ai juste arqué d’un sourcil car je ne m’attendais pas à ça du tout.
-« Comment ça elle n’était pas seule ? »
-« Elle était avec son père et Madame Sophie Monsieur »
-« Ah bon ? »
-« Oui et Madame a même insisté pour que je vous dise d’aller dans
votre bureau et de regarder sur votre table car elle a déposé quelque
chose pour vous là-bas »
-« J’ai tout trouvé merci »
Patrick me regarde et il monte dans sa voiture avant de redescendre avec
mon bagage. Je retourne à la maison et l’abandonne au salon avant de
ressortir avec ma voiture cette fois-ci. J’essaye de joindre Emilie au
téléphone et sur whatsapp mais elle ne me répond pas du tout. Ce qui
m’énerve le plus est qu’elle lit mes messages sur whatsapp mais ne me
répond pas. Il se passe définitivement quelque chose que j’ignore. Plus
j’avance vers la maison familiale d’Abbi, plus j’ai un mauvais
pressentiment. Que faisait René N’DA il y a quelques jours dans ma
maison avec ma femme ? Déjà qu’il me déteste, je ne sais pas ce qu’il a
pu mettre dans la tête de ma femme. Abbi où es-tu ? Où es-tu allée avec
mes enfants ? Je klaxonne devant le portail et le gardien vient
m’ouvrir. Je rentre dans la concession et gare ma voiture avant d’en
descendre. Je marche vers l’entrée principale et trouve René avec son
épouse en train de jouer devant un scrabble.
-« Bonjour tout le monde »
Sa femme m’a répondu mais lui n’a même pas daigné lever ses yeux vers moi.
-« Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Aurais-tu perdu quelque chose ? »
-« Je suis désolé de débarquer ainsi chez vous mais je recherche ma
femme. La dernière fois qu’elle a été vue, elle était en votre
compagnie. Abbi est introuvable depuis des jours sans parler du fait
qu’elle soit injoignable » dis-je en voulant m’asseoir à mon tour
-«
Je ne me souviens pas t’avoir permis de t’asseoir. Tu vois Marie, j’ai
réussi à placer le mot là où je voulais pour t’écraser avec des points »
-« René c’est quoi ça ? »
-« Avoue juste que je suis fort et que tu t’es faite prendre à ton propre jeu »
-« Oui je vois ça »
Mon beau-père retire ses lunettes de vue et me regarde fixement.
-« Dis-moi Serges, que t’ai-je dit il y a deux ans quand tu es venu ici me demander la main de ma fille ? »
Koum koum koum
-« De toujours surveiller mes arrières car vous serez toujours là pour
protéger Abbi. Vous m’avez demandé de ne jamais lui faire couler de
larmes car vous, son père, ne l’avez jamais fait »
-« Quoi d’autre ? »
-« Vous avez demandé que je la respecte et la rende heureuse »
-« Bien. Que t’ai-je dit au cas où tu faillirais à tes promesses ? »
-« Que vous m’écraserez comme une fourmi et que je n’aurai que mes yeux pour pleurer »
-« Bien. Il y a quelques jours, ma fille a eu un malaise qui l’a conduite à l’hôpital »
-« Quoi ? »
-« Elle était tellement énervée et stressée que cela lui a causé une hémorragie qui aurait pu être plus grave que ça »
Koum kou koum
-« Je ne sais pas de quoi vous parlez et ne suis au courant de rien »
-« C’est normal que tu ne sois au courant de rien car Abbi ne le voulait pas »
-« Où est-elle ? Je veux lui parler »
-« Tu ne pourras communiquer avec elle qu’à distance »
-« Pourquoi ne me dîtes-vous pas tout simplement où je peux la trouver ? »
-« Parce qu’elle ne le veut pas »
-« Je ne vous crois pas »
-« Demandez à sa mère ici présente. Où allez voir ses amies tout simplement »
-« ……. »
-« J’ai beau ne pas vous aimer mais une chose évidente m’a sauté aux yeux malgré moi »
-« …… »
-« Il est évident que vous aimez Abbi mais vous ne savez pas l’aimer. Vous ne savez pas l’apprécier à sa juste valeur »
-« ….. »
-« J’aurai bien voulu vous aider dans d’autres circonstances malgré toutes les appréhensions que je ressens à votre égard »
-« …… »
-« A cause de votre comportement, ma fille est une risée »
-« Quoi ? »
-« Il y a deux jours, Anne m’a appelé en renfort car à cause de tes
actes et de toi, un blog a été ouvert sur internet et toutes tes petites
maîtresses y ont laissé un petit mot pour ma fille et toi »
Kou koum koum
-« Non content de tromper ma fille, tu a ridiculises aux yeux de tout le monde »
-« Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez »
-« Marie appelle-moi Emilie tout de suite s’il te plaît »
Elle se lève et disparaît quelques minutes avant de revenir avec Emilie qui me toise.
-« Emilie pourrais-tu montrer ce fameux blog à Serges s’il te plaît »
-« Sans problème »
Elle retourne dans la maison et sort à nouveau avec sa tablette. Elle
se connecte sur facebook et m’affiche une page que je ne connais pas «
Ouvre les yeux Princesse OBERDENO ». Je suis sur le choc et n’arrive pas
à réaliser ce que je suis entrain de voir. Il y a un montage photo avec
Abbi en couverture. Je vois des photos de nous défiler et d’autres
photos assez dégueulasses d’autres femmes et moi dans des positions très
suggestives. Oh Mon Dieu. Les commentaires non plus ne sont pas du tout
tendres.
-« Elle a vu ça ? »
-« D’après toi »
-« Où est-elle ? Je veux lui parler. »
-« C’est l’œuvre de ta grande copine Laurel »
-« Elle n’est pas sur le continent. »
-« Quoi ? »
-« Elle est très loin d’ici. Si tu l’aimes vraiment, laisse-la tranquille jusqu’à ce qu’elle ait les filles »
-« Je ne peux pas. J’aime ma femme et je ne l’abandonnerai pas. Je ne l’abandonnerai jamais »
-« Tu sais Serges, je ne pousserai jamais ma fille à prendre une décision contre sa volonté »
-« ….. »
-« Tu dis que tu l’aimes ? Prouve-le moi alors »
-« ….. »
-« Appelle-la avant d’atterrir devant elle »
Il me tend un papier avec un numéro de téléphone dessus dont je reconnais rapidement l’indicatif.
-« Merci René »
-« Ne me remercie pas encore. Tu me remercieras lorsque ce mariage se
remet sur la bonne voie. Je ne veux pas de ça pour ma fille. Je le fais
pour elle et non pour toi »
Je n’ai pas demandé mon reste et
je suis rentré chez moi. Je me suis affalé sur le lit et j’ai longuement
réfléchi. Je vais appeler Abbi mais avant Laurel va m’entendre. Je suis
sorti à nouveau de chez moi et j’ai conduit jusqu’à chez elle. Elle est
venue m’ouvrir la porte. Je ne lui ai pas laissé le temps d’en placer
une que je l’ai saisie par le cou et plaquer contre le mur.
-« Il me semble t’avoir averti de ne pas t’approcher de ma famille »
-« Tu es excitant lorsque tu es comme ça »
-« Tu es vraiment folle. «
-« Folle de toi »
-« Ecoute-moi bien salle ordure : je ne t’aime pas et ne t’aimerai
jamais. Ne rêve pas que je ferai quoi que ce soit avec toi. Tu n’es
qu’une sale traînée. Tu n’auras jamais la classe d’Abbi. Jamais je ne
laisserai mon épouse pour qui que ce soit. Est-ce clair ? »
-« Snif …. »
-« Je n’ai rien entendu » criai-je
-« Snif…. Oui »
-« Bien. Vaut mieux pour toi que je ne me répète pas et que je ne te vois plus dans les parages de ma vie »
Je l’ai relâchée et elle a tout simplement glissé le long du mur avant
de s’affaisser sur le sol comme un chiffon. Je suis sorti de là en
claquant la porte. Il faut que je convaincs Abbi de me donner une autre
chance. Je dois la retrouver et la ramener à la maison avec nos enfants.
J’ai besoin de ma famille. J’ai besoin de ma femme. Elle me manque et
je ferai tout pour qu’elle revienne.