CHAPITRE 9: TRAVAILLER ENSEMBLE.

Write by L'UNIVERS DE JOLA


***CHAPITRE 9: TRAVAILLER ENSEMBLE ***


**BENJAMIN NGUEMA**


Je suis en train de discuter avec monsieur Ali, nous partons pour Franceville ce soir. Nous avons conclu le contrat dans la semaine et nous partons pour quelques jours, j'ai laissé mes enfants avec Kelly qui s'occupera d'eux en mon absence, je n'aime pas trop partir et les laisser tout seul mais bon, pas le choix, les affaires sont les affaires. Notre vol est prévu pour 20h00 et il est 19h. Nous attendons celle qui joue sur plusieurs tableaux là, j'espère qu'elle ne viendra pas nous mettre en retard et que.


Voix: (derrière moi) Bonsoir.


Je me retourne pour tomber sur elle vêtue d'un ensemble veste pantalon rose avec un haut pull blanc en dessous. Des petites boucles d'oreilles roses, une montre, des chaussures à talons et un petit sac à main, le tout blanc. Les cheveux noués en un chignon haut et un léger maquillage sur le visage. Cette femme ne sort-elle pas d'un magazine de mode ? Aucune fausse note. Il n'y a rien qui dépasse sur elle et le tout renvoie une image d'une femme belle et classe. Malgré moi, je n'arrive pas à penser autrement. Le charisme qu'elle dégage est très surprenant, que tu le veuilles ou pas, tu vas la regarder à son passage. Elle avait à côté d'elle, un gros trolley de couleur blanche. On te dit qu'on va pour quelques jours et toi tu prends la moitié de tes affaires pour les emmener en voyage. Décidément je ne comprendrais jamais les femmes. Je l'ai regardée et elle a paru légèrement surprise de me voir avant d'arborer un visage neutre. Nous nous sommes regardés et des sentiments contradictoires se sont éveillés en moi. J'ai eu une pensée sexuelle que j'ai tenté de réprimer.


M. Ali: (Lui faisant la bise) Ma chérie, tu es là. Bonsoir


Linda: (Le regardant) Oui.


M.Ali: (Une main sur son épaule) Tu te souviens de lui n'est-ce pas ?


Linda: (Me regardant en me tendant la main) Benjamin NGUEMA, c'est ça ?


Moi: (Serrant sa main) En effet.


Nous nous sommes donnés une poignée de main ferme avant de nous lâcher. Cette fois-ci, il ne s'est rien passé d'étrange comme la dernière fois.


M. Ali: (Poursuivant) Il fera le voyage avec nous. Vous allez travailler ensemble sur ce projet. Tu lui diras le type d'appareil et d'installation que tu voudras faire et mettre et lui se chargera de te trouver ça. 


Linda: (Me regardant) Je vois. 


M. Ali: (Changeant de sujets) Et comment se portent tes parents ? 


Linda : Ils vont très bien. Papa t'envoie d'ailleurs ses salutations.


M. Ali: D'accord, tu le lui rendras pour moi.


Linda: Ok. 


M. Ali: Allons-y, nous allons faire enregistrer nos bagages.


J'ai soulevé mon petit sac et je me suis avancé à leur suite. Nous sommes arrivés et avons accompli les formalités avant d'aller nous asseoir pour attendre le départ. Ils étaient en train de parler de tout et n'importe quoi pendant que moi je n'arrêtais pas de la fixer. J'avais beau essayer de détacher mes yeux d'elle mais je n'y arrivais pas. C'est véritablement un plaisir pour les yeux de la regarder d'aussi près. C'est vraiment une très belle femme, même si je suis contre son mode de vie et que j'ai essayé de dissuader ma fille de dire qu'elle voudrait lui ressembler mais là tout de suite, je me dis que ce ne serait pas mal qu'elle lui ressemble, uniquement sur l'aspect extérieur. L'odeur de son parfum a pris le contrôle de l'endroit, cet odeur je l'ai déjà associé à ma fille et je trouve qu'il convient bien à son caractère comme il convient naturellement à cette femme. À un moment, le téléphone de monsieur Ali s'est mis à sonner et il s'est déplacé pour aller répondre. Nous sommes restés tous les deux, j'étais toujours en train de la fixer. À un moment, elle a tourné son visage vers moi pour me regarder à son tour.


Linda: Y a t-il un souci?


Moi: Je ne comprends pas votre question.


Linda: Ça va bientôt faire une vingtaine de minutes que vous avez posé votre regard sur ma personne sans le détourner, du coup je vous demande s'il y a un souci.


Moi: Il n' y en a aucun.


Linda: Dans ce cas, je vous prierai d'arrêter de le faire. Je veux bien comprendre que vous jetiez de temps à autre un regard sur moi, mais de façon continue et avec autant d'insistance ça devient désagréable.


Moi: (La Fixant dans les yeux) Je vois.


Linda: (Soutenant mon regard) Tant mieux.


Nous sommes restés à nous fixer jusqu'au retour de M. Ali. Peu de temps après, nous avons embarqué et sommes partis sur Franceville. Nous avons été logés dans un magnifique hôtel tout neuf. 


Linda: (À M. Ali) Qui a fait le design intérieur ici?


M. Ali: C'est une jeune et talentueuse femme, Annie Massala, je ne sais pas si tu as entendu parler d'elle. 


Linda: Annie Massala ? Non je ne connais pas. Elle travaille à Event' Star?


M. Ali: Non, chez D-R Déco. 


Linda: Ah oui, chez le couple Tsamba.


M. Ali: Exactement.


Linda: J'ai entendu parler d'elle. Mais pour l'hôtel qui était l'autre côté c'était Event' Star non?


M. Ali: En effet. Mais Charly est hors du pays, ça fera bientôt 3 ans. J'ai eu recours à Annie et je dois dire que je suis très satisfait du résultat.


Linda: Je vois. Dans tous les cas, tu fais toujours appel à des professionnels. C'est vraiment réussi et c'est très beau.


M. Ali: Merci. Bon , je vais vous laisser vous reposer. On se voit demain matin pour une visite guidée.


Nous : D'accord. 


Il est parti et nous a laissé entre les mains de son personnel. Nous avons été conduits dans des suites qui se font face. Nous sommes rentrés dans nos chambres respectives et nous nous sommes installés. J'ai appelé Kelly pour parler avec les enfants pendant un moment avant de prendre une douche et me poser. Un peu plus tard, le service de l'hôtel m'a appelé pour me demander si je voulais dîner mais je leur ai dit que ce n'était pas nécessaire. J'ai bossé un peu sur mon ordinateur avant de m'endormir car nous aurons une longue journée…


**LINDA NDOMBI**


J'ouvre les yeux ce matin et comme toujours, ils sont plongés dans le noir total. Oui j'ai apporté un masque pour les yeux, c'est un indispensable pour moi. J'ai suivi ma routine jusqu'à me mettre en tenue de sport. Il y a bien une salle de sport dans cet hôtel mais je ne sais pas de quel côté elle se trouve. Je n'ai pas envie de me mettre à déambuler à 4h du matin dans les couloirs de l'hôtel à sa recherche du coup c'est ma vieille amie Mira Pham de la page youtube "Eva fitness" qui va m'accompagner ce matin. C'est une vietnamienne et coach de Zumba aérobic que je suis depuis déjà quelques années sur les réseaux pour des séances de sport. Et je dois dire que je suis très satisfaite à chaque fois que je suis son programme. J'ai téléchargé plein de ses vidéos dans mes clés USB et j'ai entraîné une avec moi ici. C'est très pratique lorsque tu ne peux pas aller en salle de sport, il suffit d'avoir un ordinateur où une télévision pour suivre, je recommande beaucoup cette femme aux gens et tous ceux qui ont testé rigoureusement ont vu des résultats sur leur corps. Moi je ne parle pas beaucoup, mon physique est la preuve de mes allégations. Bref, j'ai connecté la clé à l'écran TV qui est dans ma suite, j'ai sélectionné une séance de 55 minutes et j'ai décidé de travailler le ventre, les cuisses et les bras. Je me suis jointe au groupe de 5 femmes qui me faisait face à travers l'écran et nous avons dansé en sport pendant 55 minutes. À la fin, j'étais en sueur et j'avais brûlé 500 calories donc j'étais très contente. 


Je me suis ensuite posée devant mon ordi pour répondre à des mails en attendant que mon corps sèche. Quand ce fut le cas, j'ai filé à la douche pour une douche froide qui m'a fait un grand bien après je me suis vêtue une fois mon make-up et ma coiffure faits. J'ai opté pour un ensemble veste jupe violet que j'ai enfilé par-dessus un haut longues manches bleu ciel col roulé. J'ai mis des petites boucles aux oreilles, une bague sur mon majeur droit et ma montre en cuir. J'ai glissé dans mes escarpins en cuir avant de venir me placer devant le grand miroir qui était dans la salle. Une chose en plus qui a été bien faite dans cet hôtel, les grands miroirs. C'est inutile de préciser la couleur de mes accessoires, je crois, sans l'ombre d'un doute, que tout le monde connaît déjà mes habitudes vestimentaires. J'ai regardé mon reflet à travers la glace et j'ai esquissé un faible sourire de satisfaction, il n' y a aucune fausse note. Je suis quittée là-bas et je suis allée prendre les effets dont j'aurais besoin durant cette journée et je les ai placés bien en évidence sur la table. Normalement , c'est à cette heure que je prends mon thé avec des fruits mais il est (regardant ma montre à mon poignet) 6h05 minutes et je suis censée prendre mon petit déjeuner avec monsieur NGUEMA à 7h, donc il va falloir que j'attende encore un peu. Ayant tout fait dans les temps, je suis donc allée me poser avec mon téléphone dans les mains. J'ai profité d' appeler ma mère pour prendre de ses nouvelles, oui, ma mère se réveille également très tôt.  À pareille heure, elle doit être en train de finaliser le petit déjeuner qui se prend à 6h30 chez eux. J'ai lancé l'appel et elle a décroché au bout de la première tonalité. Comme je m'en doutais, elle m'a dit qu'elle finissait d'apprêter le petit déjeuner.


<<Maman : Et toi? Tu es bien arrivée à Franceville ?>>


<<Moi: Oui. Nous avons fait un bon voyage et l'hôtel de monsieur Ali est vraiment magnifique. Il m'a d'ailleurs chargée de vous transmettre ses salutations.>>


<<Maman : D'accord, tu le lui rendras pour moi. Et si tu as l'occasion de voir Claudine (la femme de monsieur Ali) tu la salueras pour moi et lui diras que je n'ai plus son numéro donc qu'elle m'appelle ou me l'envoie avec toi.>>


<<Moi: D'accord maman.>>


<<Maman : Tu as déjà mangé ?>>


<<Moi: Je dois déjeuner avec un partenaire à 7h donc j'attends l'heure.>>


<<Maman : Il faut bien te nourrir oh. La dernière fois que je t'ai vu là, on dirait que tu as maigri comme si tu ne te nourrissais pas bien.>>


<<Moi: (Souriant) Maman je mange très bien.>>


<<Maman : Mais pourquoi donc je t'ai vu là comme si tu avais perdu du poids ? Quand tu es devant ton ordinateur , tu ne veux plus manger. Têtue comme ton père, on ne peut pas vous parler et vous écoutez les conseils des sages.>>


<<Papa : (En fond) C'est qui que tu traites de têtu ? Et avec qui parles-tu au téléphone ?>>


<<Maman : (à lui) Si ce n'est pas à ton enfant, c'est à qui? Ce n'est pas à elle que tu as transmis tout ton Dikoundou? (Le vampire)>>


<<Papa : Dans ce cas, c'est le bon vampire qu'elle a pris. Elle est bien arrivée à Franceville ? J'espère qu'elle a été logée dans les meilleures conditions.>>


<<Maman : Si tu t'inquiètes autant pour elle, pourquoi tu ne l'appelles pas pour le lui demander directement ?>>


<<Papa : Je vais m'inquiéter pour elle parce que je n'ai rien de mieux à faire ? Maxime est une grande femme qui peut se gérer toute seule, elle n'a nullement besoin de toutes ces bêtises.>>


<<Maman : Hum. Dans ce cas, arrête de me poser des questions sur son état de santé puisque ce sont des bêtises. >>


<<Papa : Hum. Il est 6h28 madame, raccrochez moi ce téléphone.>>


<<Maman : Hum. (À moi) Mon bébé, je vais te laisser car comme tu sais ton têtu de père là doit bientôt manger.>>


<<Moi: (Souriant) D'accord maman.>>


<<Maman : Il faut bien prendre soin de toi et nourris toi bien. D'ailleurs je vais passer chez toi pour faire tes courses car je suis sûre qu'il n'y a plus rien là-bas. Passe une bonne journée. Je t'aime et ton père aussi même s'il ne te le dit pas. >>


<<Moi: Je t'aime aussi maman. Bonne journée.>>


<<Maman : Merci.>>

Clic. 


J'ai soupiré un moment avant de lancer un autre appel, cette fois-ci sur le numéro de Jennifer qui m'a appris qu'elle sortait de la douche et était en train de s'apprêter. J'ai parlé avec elle pendant un moment avant de le faire avec Sasha puis je suis revenue à elle. Nous avons parlé ensemble jusqu'à ce que j'entende frapper à ma porte. 


<<Moi: (À Jen) Un instant, on frappe à ma porte.>>


<<Jennifer : Ok.>>


Moi: (Devant ma porte) C'est qui? 


Voix d'homme: C'est Benjamin NGUEMA.


Moi: (Ouvrant la porte) Bonjour.


Il m'a regardé de la tête aux pieds pendant un moment et inversement avant de prendre la parole.


Benjamin : Bonjour. Je suis venu voir si vous étiez prête afin que nous puissions descendre ensemble.


Moi: Oui je suis prête. Laissez-moi prendre mes affaires et nous descendrons.


Benjamin : Ok. 


Moi: Entrez. 


Je me suis décalée et il est rentré. J'ai ensuite refermé la porte derrière lui.


Moi: (Lui présentant une chaise) Asseyez-vous svp. 


Benjamin : Merci.


Il s'est exécuté et j'ai repris ma conversation avec Jennifer.


<<Moi: Mon cœur, je vais devoir te laisser. Comme je te disais, je devais petit-déjeuner à 7h avec un partenaire et il est là. >>


<<Jennifer : D'accord. On se rappelle dès que possible. Passe une excellente journée. Je t'aime.>>


<<Moi: Merci, à toi aussi. Je t'aime également. Bisous.>>

Clic! 


J'ai rangé mon téléphone et j'ai pris mes affaires avant de revenir vers lui. 


Moi: Désolée pour la légère attente. Nous pouvons y aller. 


Benjamin : (Se levant) D'accord. 


Nous sommes tous les deux ressortis, j'ai fermé ma chambre avant de nous en aller. Nous avons marché côte à côte dans le silence avant de nous engouffrer dans l'ascenseur. Dans l'appareil, j'ai ressenti l'insistance de son regard sur moi mais je n'ai rien dit. Nous sommes arrivés en bas et avons été dirigés vers le restaurant de l'hôtel. Comme des instructions ont été laissées pour nous, nous avons été conduits sur une table réservée près d'une baie vitrée avec vue sur le jardin. J'ai déposé mes affaires sur une des chaises vides et il l'a fait avec l'autre. Une serveuse s'est rapprochée et nous avons passé nos commandes. Normalement, le matin, c'est thé et fruits pour moi et c'est bon, mais j'ai fait un petit effort en ajoutant des œufs et des croissants. Il commande à son tour des choses beaucoup plus consistantes et en quantité quand même qui font réfléchir. Une chose est sûre , cet homme mange beaucoup. Après je me suis faite la réflexion qu'il était d'ethnie fang, l'un des préjugés sur les gens de cette ethnie est le fait qu'ils ne s'amusent pas le "Bidzi" , c'est-à-dire la nourriture, ils mangent beaucoup. Fondé ou non, je ne saurais le dire. Mais quand je regarde ce que l'homme assis en face de moi a commandé, je me dis qu'il y a matière à réflexion. Sa femme ou sa petite amie doit aimer la préparation sinon tu sens que ce sera un point de discorde dans la maison. Nous sommes restés en train d'attendre nos commandes dans le silence, j'avais le regard tourné vers l'extérieur et je regardais le beau jardin qui avait été dressé. Sentant toujours son regard insistant sur ma personne, j'ai fini par détourner mon regard pour le poser sur lui.


Moi: (Le regardant) Vous allez jouer à ça encore longtemps ?


Benjamin : Jouer à quoi?


Moi: À ce que vous faites. Je vous ai déjà dit que c'est désagréable de se faire regarder ainsi.


Benjamin : Pourtant vous en faites toujours les frais. Pendant que nous marchions et même lorsque nous sommes rentrés dans cette salle, vous avez attiré les regards et ça n'avait pas l'air de vous déranger.


Moi: Je suis consciente de l'effet que je fais sur les gens lorsqu'ils me voient pour la première fois mais cela finit par s'estomper avec le temps. Mais vous vous m'avez vu plus d'une fois et ce depuis quelque temps, donc cela ne se justifie plus. De plus, même quand on est poussé à regarder une personne, on le fait en toute discrétion, on ne la fixe pas avec autant d'insistance en étant assis juste en face de la personne. Je vous l'ai dit, c'est désagréable de se faire dévisager de la sorte par un individu. Ou vous me dites quel est votre souci ou vous arrêtez de le faire.


Benjamin : (Soutenant mon regard) Je vous avoue que je suis assez curieux.


Moi: Vous êtes curieux de quoi?


Benjamin : De savoir pourquoi vous menez ce genre de vie.


Moi: (Arquant un sourcil) C'est-à-dire ?


Benjamin : Pourquoi vous sortez avec plusieurs


La serveuse : (L'interrompant avec nos commandes) Excusez moi. 


Benjamin : (Lui faisant de la place) Allez y.


Elle a disposé les choses sur la table avant de nous souhaiter une bonne dégustation puis, elle s'est retirée. Nous avons commencé à manger et je lui ai demandé de poursuivre ses propos. Je sors avec plusieurs quoi?


Benjamin : Après le repas, nous poursuivrons cette conversation.


Moi: Hum.


Nous avons mangé dans un silence pas gênant du tout. Je le regardais finir sa commande avec beaucoup de stupéfaction sans toutefois rien laisser paraître sur mon visage comme surprise.


Benjamin : Vous n'aimez pas la nourriture à ce que je peux voir.


Moi: Et vous l'aimez beaucoup de votre côté.


Benjamin : (Souriant) En effet, j'aime la nourriture et plus quand c'est bien fait. Manger est important pour l'organisme et la santé.


Moi: Ce n'est pas moi qui vous dirai le contraire. Toutefois je nuancerai en disant que ce n'est pas manger qui est important pour la santé et l'organisme mais c'est bien le faire plutôt. On peut manger, mais si on le fait mal, on tombe malade. On ne sera peut-être pas alité mais d'une manière ou d'une autre notre corps nous le fera savoir par la qualité de notre peau, la couleur de nos yeux, la pâleur ou l'éclat de notre teint, l'état de nos cheveux, notre façon de respirer etc. Et là c'est quand on n'a pas de maladie interne.


Benjamin : Madame est nutritionniste ?


Moi: Le moins du monde, mais j'en ai travaillé avec certains à une époque de ma vie. 


Benjamin : Je vois. 


Nous avons continué à manger jusqu'à l'arrivée de monsieur Ali lorsque nous étions à la fin du repas. Nous sommes donc partis avec lui et nous avons commencé le boulot . Nous avons fait une visite guidée de l'hôtel et avons regardé le type d'installation qu'il voulait et j'ai regardé si c'était possible de le faire et avons discuté de la qualité du matériel. Je lui ai demandé quel type de personnel il avait ? Étaient-ce des personnes qui s'y connaissaient en informatique ou non parce que tout ça c'était des choses à prendre en compte, un programme trop sophistiqué les déroutera et ralentira le travail, un pas assez pourrait produire le même effet, c'était des choses à prendre en compte. Il m'a fait rencontrer le personnel, je me suis entretenue avec eux et j'ai pu jauger de leur niveau, il y a beaucoup à faire car on en compte très peu ceux qui savent exploiter des appareils. Dans tous les cas, nous avons travaillé jusqu'à 18h avant de nous poser. Ce fut de même les deux autres jours. Nous avons trouvé le juste milieu, défini les quantités et le type d'installation qui se fera. Monsieur NGUEMA a noté toutes les caractéristiques et nous a dit qu'il mettra cela à ma disposition dans les plus brefs délais. 


Monsieur Ali : Je compte sur vous. 


Nous : D'accord.


M.Ali: Au fait, j'organise une fête à la maison demain soir. Je sais que c'est demain que vous devriez remonter sur Libreville mais je tiens à ce que vous y soyez (à Benjamin) Je te présenterai quelques-uns de mes partenaires ici et je suis sûr qu'ils seraient contents de faire affaire avec toi. (À moi) Tu sais que si tu pars de cette ville sans rencontrer ta tante, ce sera la troisième guerre mondiale n'est-ce-pas ?


Moi: (Esquissant un faible sourire) Je le sais.


Monsieur Ali: Alors qu'en dites vous ?


Nous avons échangé un rapide regard monsieur NGUEMA et moi, par un accord tacite nous avons répondu.


Nous : Nous sommes d'accord.


M. Ali: (Souriant) J'en suis ravi. Vous avez donc cette soirée et demain durant la journée pour sortir et visiter la ville. Ce serait dommage de venir dans un endroit et rester cloîtré. Je mettrai un de mes chauffeurs à votre disposition.


Benjamin : C'est entendu.


Il nous a salués avant de s'en aller. 


Benjamin : Vous vous joindrez à moi pour sortir ce soir ?


Moi: C'est pour quelle heure ?


Benjamin : Si le chauffeur qui a reçu toutes les instructions, vient à 20h, nous nous retrouverons ici autour de 19h45-50.


Moi: D'accord. Je suppose que c'est en mode décontracté ?


Benjamin : Naturellement.


Moi: Ok. À tout à l'heure. 


Je suis allée dans ma chambre et me suis posée sur le fauteuil pour souffler pendant un moment. Quand ce fut bon je me suis levée pour aller m'apprêter, j'avais un peu plus d'une heure pour me préparer, comme c'est décontracté le mot d'ordre, pas besoin de me casser la figure. J'ai défait mes cheveux que je n'avais pas touché depuis le premier jour, j'ai appliqué des produits dessus avant de me faire une grosse natte sur toute la longueur de ma tête et tressé le reste en une queue de cheval. J'ai fait mes babies'hair avant d'aller sous la douche. J'ai pris ma douche, me suis essuyée, frotté mes crèmes avant de venir mettre une robe rouge près du corps et qui s'arrête au niveau des genoux. Elle est légèrement sirène avec de fines bretelles. J'ai fait un maquillage léger, de petites boucles aux oreilles, un fin collier et un bracelet. J'ai glissé mes pieds dans une mule à talon avant de prendre ma petite sacoche noire de même couleur que les chaussures. j'ai pompé un déo au niveau des aisselles et un léger coup de parfum sur mes zones de pulsation et c'était bon. Jen m'a appelée entre-temps et nous avons parlé jusqu'à l'heure du rdv. Je lui ai dit au revoir et je suis allée retrouver monsieur NGUEMA près de l'ascenseur dans un ensemble basin blanc noir, le tissu était assez léger ce n'était pas le bassin rigide. Il était en train de parler au téléphone à quelqu'un à qui il a souhaité une bonne nuit avant de lui dire qu'il l'aime. Il a ensuite raccroché et s'est retourné pour me regarder de la tête aux pieds et inversement. Une lueur comme celle qui l'avait traversé à l'aéroport a à nouveau traversé son regard et m'a fait battre rapidement le cœur. J'ai essayé de me maîtriser.


Moi: Nous pouvons y aller ?


Benjamin : (Se raclant la gorge) Hum-hum. Oui, allons-y et nous attendrons le chauffeur en bas. 


Nous avons fait quelques pas et nous nous sommes engouffrés dans l'ascenseur. Nous avons trouvé que le chauffeur était déjà en bas et en avance, il nous a appris qu'on partait d'abord chez Monsieur Ali avant de poursuivre le programme. Nous sommes montés en voiture et sommes partis. Nous sommes arrivés non pas à sa résidence principale mais à un autre endroit où apparemment se tenait une petite fête. Nous sommes descendus et avons marché vers la maison, moi devant et lui légèrement en retrait derrière moi. Pendant que je montais la petite rampe qui menait à la porte, j'ai fait un faux mouvement qui m'a fait perdre l'équilibre. J'ai donc reculé et j'allais sans aucun doute me retrouver par terre mais il m'a saisi par les hanches et serré contre lui. Je me suis retrouvée dans ses bras, dos à lui, avec mon corps plaqué contre le sien et lui avec sa main autour de ma taille. J'ai légèrement tourné ma tête vers lui en levant les yeux, il a baissé les siens pour me regarder et nos visages étaient très proches. Je pouvais sentir son souffle sur moi. Ses yeux se sont rétrécis et sont devenus tout noir. Un frisson m'a parcouru le corps et mon cœur s'est mis à battre à un rythme effréné. Seigneur, qu'est-ce qui se passe exactement ???

MÈRE MALGRÉ MOI